EVALUATION DE L’EFFICACITE DES CHAMPIGNONS ENTOMOPHAGES CONTRE LA DROSOPHILE DU CERISIER DROSOPHILA SUZUKII Mateo Anor1, Julien Crovadore1, Bastien Cochard1, Romain Chablais1, Serge Fischer2, David Vulliemin3 & François Lefort1. 1Groupe Plantes et pathogènes, Institut Terre Nature et Environnement, hepia, HES-SO//Genève 150 route de Presinge, 1254 Jussy, Suisse. E-mail: francois.lefort@hesge.ch 2Agroscope (Changins), Route de Duillier 50, CH-1260 Nyon 1, Suisse 3UFL (Union Fruitière Lémanique), Avenue de Marcelin 29, CH-1110 Morges, Suisse Quatre milieux à base de fruits frais ainsi que 12 autres milieux à base de différents mélanges et aux concentrations en sucre diverses ont été testés. Les drosophiles ont été mises au contact de ces milieux dans des boîtes de dimensions 11 cm x 11 cm x 15.5 cm. L’évolution de ces différents milieux au contact des mouches a été observée. La plupart de ces milieux ont fini par développer des moisissures . Certains de ces milieux n’ont pas été contaminés par la présence de champignons mais n’ont toutefois pas permis le développement des œufs. Un milieu avec une concentration très faible en fongicide selon la recette de Yousef et al. 2017 a montré les meilleurs résultats eants. Finalement, une recette d’un milieu agarisé à base d’eau, de farine de maïs, de sucre, de levures et sans fongicide, mais contenant de l’acide propionique a été utilisée pour l’élevage de D. suzukii. Ce dernier milieu permet un bon développement des mouches même si les larves se développent moins vite que dans le milieu de Chabert et al. 2011. La drosophile du cerisier (Drosophila suzukii) est un diptère ravageur originaire d’Asie du Sud-Es, arrivé en Europe en 2008 et en Suisse en 2011. Elle provoque d’importants dégâts sur les fruits à noyaux, les petits fruits ou encore la vigne. Actuellement, en Suisse, ce ravageur préoccupe les producteurs-trices. Les femelles adultes pondent leurs œufs dans les fruits mûrs juste avant la récolte détériorant ainsi la qualité des fruits à un stade qui complique toute possibilité de lutte chimique en raison des délais d’attente. La plupart des moyens de lutte disponibles ont une efficacité modérée contre ce ravageur. Si en Suisse, aucun traitement biologique n’est homologué contre Drosophila suzukii les recherches sur les guêpes parasitoïdes, les nématodes ou les champignons entomopathogènes se multiplient. La lutte par un mycoinsecticide peut offrir une alternative intéressante en raison de la faible rémanence et de son court délai d’attente. Matériel et méthodes Multiplication des champignons entomopathogènes Les champignons entomopathogènes utilisés pour l’expérience proviennent de différents sols de la région genevoise et ont été isolés grâce à la méthode de piégeage de Zimmermann. Différentes souches de Beauveria, Metarhizium et Isaria ont pu être identifiées créant ainsi une banque de champignons entomophages de 34 souches différentes. Ces souches sont cultivées sur différents milieux PGA (Potato glucose agar), Sabouraud ou Sabouraud dilué. Au final, seules 26 souches ont sporulé suffisamment pour pouvoir être utilisées à la concentration voulue. Les spores ont été collectées et resuspendues dans une solution aqueuse de Tween 20 à 0.02% %. Les solutions de spores ont ensuite été diluées à la concentration finale de 107 spores/ml. Dispositif expérimental Fig 1: Repiquage des champignons entomopathogènes Source : M. Anor Cette expérience a été réalisée dans des cases climatiques à une température de 24°C, 65% d’humidité relative et une photopériode 16 : 8. Dans chaque bote, 10 mouches ont été exposées à 10 ml d’une solution de spores (107 spores/ml) distribuée par un coton imbibé stérile. Le coton imbibé de la solution de spore est placé à l’intérieur de la boîte munie d’une entrée d’air perméable dans la partie supérieure et d’une base recouverte de tulle, permettant aux mouches de se nourrir sur le milieu gélifié sans fongicide. Des mesures de mortalité sont effectuées à 3 jours et 6 jours et au total 26 souches seront testées.. Fig 2: Collection des champignons entomopathogènes fraîchement repiquée en boite de Petri sur milieu PGA Source : M. Anor Élevage de Drosophila suzukii Les mouches de D. suzukii nécessaires à la constitution d’un élevage ont été fournies par l’élevage d’Agroscope Changins. Elles ont été élevées en chambres climatiques à hepia Lullier à 22°C, 65-70% d’humidité relative et une photopériode de 16 : 8, sur un milieu nutritif agarisé contenant un fongicide (Nipagin®) pour la stabilité du milieu, selon la recette légèrement modifiée de Chabert et al. 2011. Fig 9: D. suzukii morte contaminée par la souche 1.1 (Beauveria bassiana). Source : M. Anor. Test de différents milieux d’élevage pour D. suzukii Parce que le but était de tester des champignons entomophages, différents milieux d’élevage de D. suzukii avec des ingrédients naturels et n’incluant aucun fongicide ont été testés dans le but de s’affranchir du fongicide classiquement utilisé pour éviter la prolifération fongique sur le milieu nutritif de l’insecte. Fig 10: D. suzukii morte contaminée par la souche 1.1 (Beauveria bassiana). Source : M. Anor. Conclusion Cette expérience est en cours de réalisation et aucun résultat définitifs n’est pour l’instant disponible. Néanmoins, les différentes souches de champignons du laboratoire Plantes et Pathogène d’Hepia ont montré une efficacité très élevée sur différents pucerons allant jusqu’à 100% de mortalité en 3 jours. Par ailleurs, différents pré-tests réalisés sur D. suzukii ont montré une bonne efficacité de certaines souches. JOURNEE D'AUTOMNE SGP / SSP 2017 Diagnostique en phytiatrie: clé du succès en protection des plantes? 8-9 septembre 2017, hepia, Genève