Les territoires du sacré : entre religion et politique en Asie du Sud
I. Des territoires structurés par le phénomène religieux 1- Territoires et espaces religieux réticulaires en Asie du Sud : Inde, Pakistan, Bangladesh, Népal, Bhoutan, Tibet 2- Le pèlerinage hindou « yatra » 3- Le pèlerinage musulman
Territoires et parcours réticulaire Pour les hindous : pèlerinage dans 4 villes saintes situées au 4 points cardinaux - Recherche du « darshan » vision du divin
Bharat Mata mandir (le temple de La Mère Inde) à Bénarès « Cette divinisation du territoire indien, et de la patrie indienne, a récemment pris la forme d’une déesse, Bharat Mata, fortement anthropomorphe et rattachée, du point de vue du panthéon hindou, à la déesse Durga (toutes deux ont le tigre –ou le lion– pour monture). » « Temple pour créer un sentiment de nationalisme ». Mathieu Claveyrolas, « Les temples de la Mère Inde, musées de la nation », Gradhiva [En ligne], 7 | 2008, mis en ligne le 15 mai 2011,URL : http://gradhiva.revues.org/1075 Mathieu Claveyrolas, « Les temples à « Mère Inde » : créer le mythe de la nation », Journal des anthropologues, Hors-série | 2007, 131-142.
Le pèlerinage hindou « yatra » Le territoire autour duquel déambule le pèlerin hindou est, symboliquement, celui du cosmos, dont l’Inde figure le centre. C’est la signification du « Grand Pèlerinage » mis en scène dans le Mahabharata « Le voyage sacré (yatra) » circumambulation de l’axe cosmique hindou
Le pèlerinage pour les musulmans Pour les musulmans d’asie du sud, islam soufis : le pèlerinage constitue l'un des cinq piliers de l'islam. Nombreux lieux saints en Inde et au Pakistan La géographie mouvante des pèlerinages chiites est quant à elle particulièrement symptomatique de la dépendance des pèlerinages aux questions géopolitiques Voir l’émission de culture monde https://www.franceculture.fr/religion-et-spiritualite/les-mondes-de-l-islam-310-lieux-saints-et-pelerinages
II. Des lieux saints : organisation et pratiques 1- Présentation de Johan Krieg 2- Omkareshwar : une ville sainte de la Narmada 3- Un lieu saint soufis
Présentation de Johan Krieg
Omkareshwar : une ville sainte sur la Narmada
Définition du terme « lieu » Pour Bernard Debarbieux (1995), le lieu peut être conçu comme une figure de rhétorique du territoire, par recours à la synecdoque, c’est-à-dire « l’évocation du territoire par ses lieux symboliques », l’une ou plusieurs de ses parties, l’évocation d’un lieu ouvrant sur la représentation d’un groupe social ou d’un territoire qui le dépasse et l’englobe.
Gravure sur bois représentant le dargâh de Nizâmu’d-Dîn parue à Delhi en 1846 dans la description des monuments de Delhi publiée en ourdou par Sayyid Ahmad Khân (1817-1898) sous le titre Athâru’s-Sanâdid. La gravure est datée 1846, signée Faiz ‘Alî Khân. Des inscriptions en ourdou sur la gravure identifient les monuments représentés : au centre, le mausolée (dargâh) ; à gauche, la mosquée avec ses trois dômes ; au premier plan à gauche, l’enclos contenant les tombes de la princesse moghole Jahân Ârâ (1614-1681) et de l’empereur moghol Muhammad Shâh (1719-1748) ; au premier plan à droite, la tombe marquée comme celle de Mirzâ Jahângîr – pour Atgah Khân (mort en 1662) ou son fils Mirzâ ‘Azîz Koka (c. 1542-1624), tout deux enterrés à l’est du mausolée. Lieu saint soufi Le sanctuaire s’est développé à partir de rien autour de la tombe de Nizâmu’d-Dîn, qui a été enterré en 1325 dans un lieu désert, lui-même à quelque distance de son ermitage ; l’un et l’autre endroits étant alors situés dans la campagne à bonne distance au Nord des trois capitales déjà bâties depuis un peu plus d’un siècle par les premiers sultans de Delhi. Ce lieu devint rapidement un important foyer religieux, politique et culturel en raison de la stature du personnage qui y était inhumé. Marc Gaborieau, « Un sanctuaire soufi en Inde : le dargâh de Nizamuddin à Delhi », Revue de l’histoire des religions [En ligne], 4 | 2005, URL : http://rhr.revues.org/4229 ; DOI : 10.4000/rhr.4229
Marc Gaborieau, « Un sanctuaire soufi en Inde : le dargâh de Nizamuddin à Delhi », Revue de l’histoire des religions [En ligne], 4 | 2005, URL : http://rhr.revues.org/4229
Lieux saints soufis Au Pakistan, laïques ou religieux, les leaders politiques se sont très souvent positionnés par rapport à la géographie des lieux saints. Zulfiqar Ali Bhutto fonda, en 1967, le Parti du Peuple Pakistanais (PPP), qu’il dirigea jusqu’à sa mort. L’idéologie politique de Zulfiqar s’appuyait en partie sur le concept de « Terre de l’Indus », dont les mausolées la jalonnant constituaient le patrimoine culturel. Michel Boivin et Rémy Delage, « Benazir en odeur de sainteté », Archives de sciences sociales des religions [En ligne], 151 | juillet-septembre 2010, mis en ligne le 07 décembre 2010, URL : http://assr.revues.org/22412
Conclusion Une histoire et une géographie religieuse ancienne Des espaces religieux réunissant toujours des foules de dévots Des espaces religieux au cœur des enjeux politiques