Crime et punition: Son évolution Novembre 2015
Historique du crime et de la punition Comment décide-t-on si un comportement est considéré comme un crime ? À quel moment peut-on situer la naissance de la criminologie? Comment celle-ci a-t-elle évoluée? Qu’est-ce que la réaction sociale ?
Au cours de l’histoire de l’humanité, les sociétés organisées ont réprimé des actes qui mettaient en péril leur survie; c’est ce qu’on appelle la réaction sociale.
La réaction sociale s’exprime par une sanction, une peine La réaction sociale est liée à l’évolution des sociétés. En effet, un acte toléré aujourd’hui pouvait être sévèrement réprimé auparavant. En plus d’évoluer dans le temps, la réaction sociale varie également dans l’espace. Exemple: la possession de certains stupéfiants est jugée criminel dans certaines sociétés et légal dans d’autres. Aucune société ne tolère des actes qui mettent en danger ses membres et son organisation.
Crime et Punition: Son évolution La préhistoire
La préhistoire: La vengeance privée La vengeance privée permet à une personne ou à son groupe de se venger d’un crime sans avoir recours au système judiciaire. EXEMPLE: Un berger qui s’était fait voler un mouton décidait de se venger en lapidant le voleur; pour administrer cette punition, il demandait l’aide des membres de sa tribu. À la fin de la préhistoire, est apparue certaines restrictions: la loi du talion (œil pour œil) et l’indemnité ($).
La préhistoire: La vengeance privée Le Code d’Ur-Nammu (2100-2050 av. J.-C.): Le plus ancien code juridique connu. Le Code d’Hammourabi: Texte juridique de la Mésopotamie ancienne basé principalement sur la vengeance privée.
Crime et Punition: Son évolution L’Antiquité
L’Antiquité: La justice publique À partir de l’Antiquité, l’État intervient de plus en plus pour réglementer les relations entre les individus et tenter de régler leurs conflits. 2 objectifs de la punition durant l’Antiquité: a- l’amendement du coupable b- l’exemplarité (dissuasion)
L’Antiquité: La justice publique EXEMPLE A: 1-La peine de fouet sur place publique qu’on imposait à un individu était suffisamment douloureuse et humiliante pour l’empêcher de recommencer. 2- Un individu reconnu coupable de blasphème, d’athéisme, de magie ou de sorcellerie subissait le supplice du feu. EXEMPLE B: Les exécutions avaient lieu sur la place publique et devenaient souvent l’objet de fêtes ou de foires attirant des visiteurs venant de plusieurs kilomètres à la ronde.
L’Antiquité: La justice publique L’Égypte antique: La justice sert à conserver le calme et le chaos doit être supprimer. Il existe donc des lois. Les crimes plus graves sont jugés directement par le Pharaon alors que les crimes mineurs sont jugés par des représentants de ce dernier. Le système judiciaire comportait une large variété de sanctions susceptibles d'être infligées aux malfaiteurs. Appliquée seulement dans les cas les plus graves, la peine capitale par empalement, crémation, décapitation ou suicide forcé, était prononcée uniquement par Pharaon. Dans les cas les moins graves, les peines, cumulables- pouvaient être la réquisition de la force de travail ou des biens du condamné, la privation de son nom ou de ses droits funéraires, l'emprisonnement, le bannissement ou encore les châtiments corporels, généralement cent coups de bâton ou la mutilation du nez ou des oreilles.
L’Antiquité: La justice publique Empire romain: La civilisation romaine est la première à avoir constitué des théories juridiques qui nous soient parvenues. Le droit romain, peut donc être considéré comme le premier système juridique. Le droit romain définit clairement des catégories juridiques. La justice n'est plus inspirée par les dieux mais uniquement sous leur patronage. La vie politique est organisée par le droit et les premières constitutions voient le jour. Le droit romain après avoir développé le droit finit donc par créer la première justice de l'histoire.
Crime et Punition: Son évolution Le Moyen-Âge
Le Moyen-Âge: Naissance de plusieurs systèmes juridiques Après la chute de l'Empire romain en 476, les connaissances développées pendant l'Antiquité se disloquent au rythme du morcellement de l'Empire. Les institutions et les États européens sont divisés et ennemis. Les pays d'Europe continentale s'unissent donc dans une volonté juridique par le recours au latin et à un droit ancien, surpassant les conflits internes : le droit romain. On assiste à la naissance du droit romano-germanique. De son côté, ce qui deviendra le Royaume-Uni, trop éloigné du reste du continent développe son propre système juridique : le ou la common law. À la même époque, la religion musulmane est créée et le droit musulman fait son apparition.
Le Moyen-Âge: Naissance de plusieurs systèmes juridiques Pendant le haut Moyen Âge, la diversité culturelle des peuples dit "barbares" empêche une unité judiciaire. Chaque population possède son propre système juridique basé sur la coutume qui lui est propre. Souvent plusieurs lois peuvent être applicables : droit romain, droit local (ou régional) ou droit canonique. Le type de loi dépendait de l'appartenance des personnes à un territoire. C'est la naissance de la « personnalité des lois ». Cette diversité est l'une des constantes du droit au Moyen Âge. La désunion des peuples sera à l'origine d'un morcellement du droit et de la justice qui a perduré jusqu'à l'époque moderne.
Crime et Punition: Son évolution La Renaissance
La Renaissance: La justice publique à l’ère des monarchies Il y a 4 caractéristiques de la justice publique à cette époque: 1. L’arbitraire était le fait du roi ou du chef qui avait le loisir de proclamer unilatéralement qu’ un acte permis devenait illégal. (l’absolutisme) 2. La cruauté: mutilations, tortures, flétrissures (marques faites au fer rouge),… 3. La culpabilité par association consistait de punir des personnes innocentes uniquement parce qu’elles avaient un lien avec le coupable. 4. L’inégalité: l’application des lois et des peines variait selon les classes sociales ou la fortune du criminel et de la victime.
Crime et Punition: Son évolution Le Siècle des Lumières
Siècle des Lumières: Création des écoles de pensée pénale A- XVIIIe siècle - École classique Élément central: le délit (infraction/crime) Pensées pénales: Égalité pour tous devant la loi Responsabilité de l’homme (libre arbitre) Bonté naturelle de l’homme (Rousseau) On tient compte de l’acte Les crimes sont inscrits dans un code (légalités des délits et des peines)
Siècle des Lumières: Création des écoles de pensée pénale B- XIXe siècle – École positiviste Élément central: l’individu Pensées pénales: Le crime est le résultat de facteurs (ex: hérédité) On accorde de l’importance au comportement et non seulement à l’acte Traitement État dangereux Individualisation Naissance de la criminologie (Cesare Lombroso, médecin italien 1835- 1909)
Crime et Punition: Son évolution Le XXe siècle
Le XXe siècle: L’école de défense sociale Élément central: la réaction sociale Pensées pénales: Le droit pénal doit: Punir par une sanction Protéger la société Traiter le contrevenant Rééduquer le contrevenant Plutôt que de punir, on tentait de prévenir la répétition des crimes.
Le XXe siècle: L’école de défense sociale Principes: Remise en question de la criminologie traditionnelle Approches novatrices: Criminologie radicale (1970 – la société est à la cause des crimes et non les facteurs biologiques ou psychologiques) Abolitionnisme (l’incarcération n’est pas la solution) Mouvement féministe (1980- met l’accent sur les besoins et les intérêts des femmes) Nouvelle pénologie (1990- s’intéresse davantage à l’encadrement du délinquant qu’à la modification de son comportement) Justice réparatrice (la victime, le délinquant et la collectivité participent activement au processus de réparation et de conciliation)
Quelques exemples de punitions particulières à travers l’histoire La chaise électrique Le pilori L’injection létale L’éviction/transportation Bastinado La guillotine La flagellation La lapidation Le Chevalet La roue du supplice La peine forte et dure « Hanged, Drawn and Quartered » Marquage au fer L’Aigle de sang Les épines de Cactus Les oubliettes