Médiathèque A. Malraux (Béziers) Nos sens nous disent-ils la vérité ? Médiathèque A. Malraux (Béziers) 25 septembre 2013 1. Étymologie / Définitions : Sens (sensation) ; Vérité. 2. Notions / Concepts / Prise de vue : De la sensation aux sentiments et à la connaissance. La chose en soi existe-t-elle ? : Berkeley ou Kant; qui dit vrai ? 3. Questions / Discussion : 2 questions préalables, 20 mn par question. 4. En guise de conclusion
Étymologie et définitions • Sens vient du latin sensus, action de percevoir par les sens. • Vérité vient du latin veritas, de verus, vrai. Définitions : Larousse sur internet (extraits): • Sens : Chacune des fonctions psychophysiologiques par lesquelles un organisme reçoit des informations sur certains éléments du milieu extérieur, de nature physique (vue, audition, sensibilité à la pesanteur, toucher) ou chimique (goût, odorat). • Vérité : - Adéquation entre la réalité et l'homme qui la pense. - Connaissance ou expression d'une connaissance conforme à la réalité, aux faits tels qu'ils se sont déroulés ; les faits réels eux-mêmes : Le témoin a caché la vérité. Dictionnaire de philosophie : La philosophie de A à Z (extraits) : • Sens : Fonction permettant au corps de percevoir ce qui se passe en dehors de lui, grâce précisément aux organes qui commandent les cinq sens. • Vérité : Tandis que la réalité est par définition indépendante de l’homme, la vérité est toujours de l’ordre du discours ou encore de la représentation. Préoccupation essentielle de la recherche philosophique, la vérité n’est donc ni un fait, ni un donné. Au contraire, elle doit toujours être recherchée. cu
Notions / Concepts / Prise de vue De la sensation aux sentiments et à la connaissance. Sensations Perception Intuition / Raison Entendement Connaissance Affects Emotions/Sentiments Quand je regarde cet arbre, est-ce l’arbre que je vois ou l’idée que je m’en fais ? Puis-je connaître en vérité la chose en soi ?
Notions / Concepts / Prise de vue La chose en soi existe-t-elle ? “Réalisme” contre “Idéalisme” / Kant (1724-1804) ou Berkeley (1685-1753) : qui a raison ? Qu’importe cet arbre en soi ! Seule la perception que j’en ai compte ! Même si je n’en perçois que les phénomènes, cet arbre en soi existe ! Même si je n’en perçois que les phénomènes, la table en soi existe ! Même si je n’en perçois que les phénomènes, la table en soi existe ! Même si je n’en perçois que les phénomènes, la table en soi existe ! Même si je n’en perçois que les phénomènes, la table en soi existe ! Même si je n’en perçois que les phénomènes, la table en soi existe ! Même si je n’en perçois que les phénomènes, la table en soi existe ! Même si je n’en perçois que les phénomènes, la table en soi existe ! La chose en soi est inaccessible. Qu’importe sa réalité. Primat de la perception. Primat et primauté de l’esprit indépendamment de la chose en soi. Disjonction des ordres esprit-matière. La chose en soi existe indépendamment de la perception que j’en ai. Primat de la chose en soi. Primauté de l’esprit qui cherche à dévoiler en vérité la chose en soi. Dialectique des ordres esprit-matière. Croire en l’existence de la chose en soi, c'est croire que notre esprit n'est ni la source ni la mesure de tout, que l'être existe indépendamment de lui, et donc que toute connaissance en vérité doit se soumettre à la réalité.
QUESTIONS Deux questions préalables : Percevoir, est-ce connaître ? Connaître, est-ce détenir la vérité ? Avant la question principale : Nos sens nous disent-ils la vérité ?
Percevoir, est-ce connaître ? Percevoir, n’est-ce pas plus que sentir ? Connaître, n’est-ce pas plus que percevoir ?
1. Percevoir, est-ce connaître ? Percevoir, n’est-ce pas plus que sentir ? Toute perception ne suppose-t-elle pas plusieurs sensations liées et organisées ? Comme disait Anaxagore : « L’esprit met tout en ordre ». L’esprit ne se contente pas de sentir, il unifie les sensations : nous voyons des tâches colorées, par exemple, tandis que nous percevons un paysage. Percevoir, n’est-ce pas se représenter ce qui se présente ? Parce qu’elle unifie les sensations, la perception n’est-elle pas notre ouverture au monde ? Connaître, n’est-ce pas plus que percevoir ? Connaître, n’est-ce pas penser ce qui est comme cela est ? Autrement dit, la connaissance n’est-elle pas un certain rapport d’adéquation entre le sujet et l’objet, entre l’esprit et le monde, entre la vérité de l’entendement et la vérité de la chose ? Mais comment la vérité de l’entendement pourrait-elle se passer de la raison en tant que filtre et/ou moyen de contrôle des intuitions explicatives spontanées concernant la chose en soi ? Si connaître c’est plus que percevoir, n’est-ce pas parce que toute connaissance, parce qu’elle tend à la vérité, ne peut se passer de la raison ? Si la connaissance suppose la sensation et la perception, comment pourrait-elle s’y réduire ? Si la sensation est l’ouverture du corps au monde, la perception l’ouverture de l’esprit au corps et au monde, la connaissance n’est-elle pas l’ouverture de l’esprit à la vérité du monde ? 7
Qu’est-ce que la vérité ? Qu'est-ce que connaître ? Connaître, est-ce détenir la vérité ? Qu’est-ce que la vérité ? Qu'est-ce que connaître ?
2. Connaître, est-ce détenir la vérité ? Qu’est-ce que la vérité ? « La vérité est norme d’elle-même et du faux » Dit Spinoza. La vérité serait donc une abstraction : il n’y aurait que des faits ou des énoncés vrais. Mais c’est une abstraction nécessaire qui nous permet seule de penser, dit ACS, puisque sans cette normativité, il n’y aurait aucun moyen de se tromper, ni de se tromper pas, pas plus que de mentir ni de ne mentir pas. Par conséquent la vérité ne ressortirait-elle pas de deux ordres distincts : Celle des énoncés : la vérité de l’entendement du sujet pensant Celle des faits : la vérité de la chose en soi, de l’être, de l’objet auquel le sujet pense Qu’est-ce que connaître ? Si connaître, c’est penser ce qui est comme cela est, comment la connaissance pourrait-elle ne pas être concernée par la vérité ? Toute connaissance n’est-elle pas un certain rapport d’adéquation entre le sujet pensant et l’objet de ses pensées, entre l’esprit et le monde, entre les deux vérités précitées (l’une intrinsèque, l’autre extrinsèque) : Si la connaissance est une adéquation plus ou moins exacte entre deux vérités distinctes, n’est-ce pas précisément ce qui permet de distinguer la connaissance de la vérité même ? Parce qu’elle ne serait qu’une certaine relation d’adéquation entre deux vérités distinctes, toute connaissance n’est-elle pas par définition toujours relative ? Si connaître ce n'est pas détenir la vérité, ne serait-ce pas vouloir sans cesse s'en approcher le plus près possible ? 9
Vérité des sentiments ou de la connaissance ? Nos sens nous disent-ils la vérité ? De quelle vérité s'agit-il : de celle qui dépend de moi ou de celle dont je dépends ? Vérité des sentiments ou de la connaissance ?
3. Nos sens nous disent-ils la vérité ? De quelle vérité s'agit-il : de celle qui dépend de moi ou de celle dont je dépends ? De la vérité intrinsèque de mon être dont les sentiments qui l'animent dépendent de ce que j'aime et désire ? De la vérité extrinsèque à mon être : celle de l'autre, de la chose en soi qui ne dépend pas de moi et dont je dépends ? Pour tout être, n'y aurait-il pas deux catégories de vérité ? L'une intrinsèque à lui et qui dépend des sentiments et des valeurs qui l'animent ? L'autre extrinsèque à lui et qui dépend de la connaissance qu'il a du monde qui l'entoure ? Vérité des sentiments ou de la connaissance ? Sentiments : Si la sensation est un rapport au corps et au monde; le sentiment n'est-il pas un rapport à soi et à autrui ? Tandis que le corps sent (sensation), l'esprit ne ressent-il pas (sentiment) ? Si je dépends de mes sensations, mes sentiments n'en dépendent-ils pas en aussi ? Connaissance : Comment la connaissance pourrait-elle se passer de la raison en tant que filtre et/ou moyen de contrôle des intuitions explicatives spontanées concernant la vérité de la chose en soi ? Le cœur aurait-il ses raisons que la raison ne pourrait pas connaître ? Mes sens ne me diraient-ils pas plus la vérité de mon être que ma raison ? Ma raison ne me dirait-elle pas plus la vérité de la chose en soi que mes sens ? 11
Relativité de la connaissance; absoluité de l'être ? En guise de conclusion Relativité de la connaissance; absoluité de l'être ? Si la connaissance relève de la vérité indépendamment de ce que je désire, la vérité de mon être ne dépend-il de mes actes et de mes valeurs qui dépendent eux de ce que je veux ou désire ?
Informations et documents sont disponibles sur : Prochaines réunions Béziers : " La philosophie peut-elle nous aider à mieux être ? " Les Allées du Livre: "samedi 12 octobre à 15h. Café Le Mathi's. "Pourquoi faut-il sauver l'amour ?" mercredi 22 janvier à 18h30. Auditorium MAM. MDS Agde de 18h30 à 20h : " Infini " : mardi 8 octobre " Etre-avoir " : mardi 12 novembre " Métaphysique ": mardi 10 décembre Informations et documents sont disponibles sur : http://www.cafe-philo.eu/ 13