3.Influence du climat tropical sur l’exercice physique Les deux problèmes majeurs qui se posent à tout individu réalisant un exercice de longue durée en environnement chaud et humide sont : l’hyperthermie liée à la charge environnementale et à l’intensité de l’exercice la déshydratation
Voltaire et coll. (2003) montrent que des sportifs acclimatés au climat chaud et humide de la Guadeloupe ne peuvent soutenir la même puissance d’exercice en climat tropical par rapport à un environnement tempéré simulé au cours d’un exercice rectangulaire sur ergocycle d’une heure à une intensité de 80% de la fréquence cardiaque maximale Cette performance était significativement diminuée de 28% en environnement chaud et humide au cours d’un exercice d’une heure, comparé à un environnement neutre, et ce à partir de 20 minutes d’exercices
Le problème majeur rencontré par des athlètes au cours de l’exercice prolongé en environnement chaud et humide est la perte excessive d’eau corporelle induisant une réduction du volume sanguin et une altération de la fonction thermorégulatrice Lorsque la température ambiante excède la température de la peau, la déperdition de chaleur ne s’effectue que par l’évaporation de la sueur à la surface de la peau. Plus l’environnement thermique est chaud, plus la dissipation de la chaleur par évaporation est importante
Cette déshydratation se caractérise par des pertes de masse corporelle pouvant être comprise entre 2 et 8% de la masse totale en conditions chaudes. Cette déshydratation s’effectue au détriment de la performance. En effet, une perte de 1% de la masse corporelle est susceptible de diminuer la performance en environnement thermique chaud.
Influence de la masse musculaire en rapport à la masse totale Dennis et coll. (1999) ont montré que la production de chaleur d’un coureur plus léger, quelle que soit sa vitesse, est inférieure à celle d’un coureur plus lourd. La production de chaleur d’un coureur correspond à environ 4kJ/ Kg/ km (Nielsen, 1996). La masse de l’athlète apparait donc comme un facteur aggravant de l’accumulation de chaleur. Une petite taille combinée à une faible masse est un avantage en exercice de course à pied de longue durée.
Intensité de l’exercice Si l’accumulation de chaleur dépend de la contraction musculaire pendant l’exercice physique, l’augmentation de la température centrale au cours d’un exercice est liée à l’augmentation de l’intensité relative de ce même exercice Astrand et coll (1993) notent une température corporelle de 37,5°C correspondant à une intensité d’exercice équivalente à 50% de VO2 max et de 38,5°C pour 75% de VO2 max. La température corporelle dépend donc de la puissance relative de l’individu.
Influence du rapport surface corporelle / masse du sujet Des coureurs de poids et de taille inférieurs à d’autres, voient leur performance moins altérée en climat chaud et humide. Les coureurs ayant ce rapport surface corporelle / masse important, seraient susceptibles de mieux évacuer la chaleur par une augmentation des échanges avec l’environnement (Marino et coll. 2004)
Influence du moment de la journée Hobson et coll. (2008) ont suggéré que le temps de soutien d'un exercice sous-maximal pourrait être plus élevé le matin en climat chaud. Mais les résultats ne sont pas réellement significatifs car manque le stress thermique imposé par le milieu tropical.
Autre information Si les femmes ont des capacités de thermorégulation plus faibles que les hommes en raison d’un taux de sudation moins important (Avellini et coll. 1980, Frye et coll. 1981), il est cependant précisé par Wright et coll. (2002) que celles-ci seraient avantagées, en climat tropical, par une plus petite taille, une masse musculaire moindre ainsi que par une plus grande surface corporelle par unité de poids. Par conséquent, une moindre accumulation de chaleur due à cette plus petite masse musculaire associée à une plus grande surface corporelle ainsi qu’à un taux de sudation plus faible pourraient constituer un atout en milieu tropical.