Paul Eluard Liberté Jean-Louis Barrault Par Nanou et Stan

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Paul Eluard Réalisation:Dany Douani Novembre 2003.
Advertisements

GERARD PHILIPE C L I CK.
LA LITTERATURE en …… cliquant
PAUL ELUARD Caractéristiques de son œuvre, style Lire un poème
LIBERTÉ Poème de Paul Eluard Chanté par Cristina Branco Automatique.
Mai 2006 Amitie45F Présente Un texte de Paul Eluard.
JEANNE DELANOUE La naissance. Le baptême Dans l’Eglise Saint Pierre à Saumur.
Jean CAYROL Maxime Faul / Louis Pacaud Alexis Pain / Cosme Ray 3e5.
Refrain : Au-delà de toute frontière L´Evangile a croisé nos chemins Au-delà de toute frontière Jésus Christ fait de nous ses témoins Au-delà de toute.
Biographie de Victor Hugo Soatiana A Annabelle D Sara V.
Victor Hugo ● Victor-Marie Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris, est un écrivain, dramaturge, poète, homme politique,
L’histoire de Jean-Paul II. Karol Wojtyla naît à Wadowice en 1920, second fils d’un père militaire et d’une mère institutrice. Plus grand, c’est un grand.
HONORE BALZAC Eugénie Grandet (1834)
Attention ! Document sonore. La tragique histoire de Jacqueline .
Le symbolisme et Verlaine.
Le surréalisme T. de Kerangal.
Par Esteban, Manon, Lauryn et Raynald
Seigneur, tu t'es retiré au désert pour discerner les chemins qui s'offraient à toi.
Voici l’histoire d’Agnes Gonxha Bojaxhiu
Vivre le synode diocésain dans la Paroisse St-Pierre St-Paul de Niort
Le Surréalisme..
Année de la Miséricorde
Pablo Neruda Corps de femme Par Nanou et Stan.
Au-delà de toute frontière L´Evangile a croisé nos chemins
T ET MAINTENANT ?.
Honoré De Balzac. ( ) Honoré de Balzac est né le 20 mai 1799 à Tours.
Thème1 : l’Europe, un théâtre majeur des guerres totales ( )
ETAT CIVIL Né le 8 février 1828 à Nantes.
A la manière de (1802 – 1885).
Réalisé par Thibault Cornut Classe de 6ème année
Paul-Éluard Exposé présente par: Corentin Martinache & Damien Nivault.
Fête de la . Toussaint . Cliquer à votre rythme.
Emmy Lesœur et Margaux Fouache
Claire Kylian Georges Luce
Blagues sur le mariage.
Jour de la Toussaint Cliquer à votre rythme.
dans une famille d’intellectuels juifs tchèques.
Pablo Neruda Ton rire Matilde Pablo Par Nanou et Stan.
La France dans la Seconde Guerre Mondiale
La toussaint. Bienvenue, aujourd’hui nous allons découvrir une fête Suivez moi.
La Bible. La Bible La Bible Le livre le plus vendu au monde !
Les avantages qu’il y a à être rempli du Saint-Esprit.
Amazing Flame Fractals
La communion : questions/réponses
Paul Éluard et le surréalisme
le de un être et à il avoir ne je son que se qui ce dans en
En route vers NOËL … Cliquer à votre rythme KAYSERSBERG en ALSACE.
1ère station : Jésus devant Pilate
Baiser Volé Joachim du Bellay Par Nanou et Stan.
Le 11 novembre, c’est quoi?.
André Breton est un écrivain, poète, essayiste
Victor Hugo consacra une grande partie de sa vie à l’écriture.
Tout le bonheur du monde!
Jean Ferrat Que serais-je sans toi Par Nanou et Stan.
Des ailes et des mots. Des ailes et des mots « La pensée est un oiseau d'espace qui dans la cage des mots saura peut-être déployer les ailes, mais.
De la Révolution à la IIIème République
INTERDIT DE PLEURER !!!! (Allez, vous êtes capables !)
Si ….. Rudyard Kipling Par Nanou et Stan.
Chap.2b : Démocraties fragilisées dans l’Europe de l’entre deux guerre
Attention ! Document sonore. La tragique histoire de Jacqueline .
J’ai tant rêvé de toi… Robert Desnos Par Nanou et Stan.
CARÊME 14 FÉVRIER 2018 MERCREDI DES CENDRES NOUS ENTRONS EN
Chanson pour toi Jean Ferrat Par Nanou et Stan.
Silence et nuit des bois
J’ai su…que nous allions nous aimer
Que se passe-t-il lorsque deux êtres exceptionnels se rencontrent ?
LA VIEILLESSE EST INEVITABLE. LA MATURITE EST EN OPTION
La Chine Jeannot pour les arrangements Automatique avec le Son.
Par Justine, Cécile, Emeline et Alix
Boubat (photographe).
Transcription de la présentation:

Paul Eluard Liberté Jean-Louis Barrault Par Nanou et Stan Donneur de voix: Jean-Louis Barrault Par Nanou et Stan

Liberté Sur mes cahiers d’écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable sur la neige J’écris ton nom Liberté

Liberté Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre, sang, papier ou cendre J’écris ton nom

Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur la couronne des rois J’écris ton nom

Liberté Sur la jungle et le désert Sur les nids sur les genêts Sur l’écho de mon enfance J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits Sur le pain blanc des journées Sur les saisons fiancées J’écris ton nom Liberté

Sur tous mes chiffons d’azur Sur l’étang soleil moisi Sur le lac lune vivante J’écris ton nom Liberté

Sur les champs sur l’horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres J’écris ton nom Liberté

Sur chaque bouffée d’aurore Sur la mer sur les bateaux Sur la montagne démente J’écris ton nom Liberté

Sur la mousse des nuages Sur les sueurs de l’orage Sur la pluie épaisse et fade J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés Sur les routes déployées Sur les places qui débordent J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume Sur la lampe qui s’éteint Sur mes maisons réunies J’écris ton nom Liberté

Sur le fruit coupé en deux Du miroir et de ma chambre Sur mon lit coquille vide J’écris ton nom Liberté

Sur mon chien gourmand et tendre Sur ses oreilles dressées Sur sa patte maladroite J’écris ton nom Liberté

Sur toute chair accordée Sur le front de mes amis, Sur chaque main qui se tend J’écris ton nom

Liberté Sur mes refuges détruits Sur mes phares écroulés Sur les murs de mon ennui J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir Sur la solitude nue Sur les marches de la mort J’écris ton nom Liberté

Sur la santé revenue Sur le risque disparu Sur l’espoir sans souvenir J’écris ton nom Liberté

Liberté. Et par le pouvoir d’un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer Liberté. http://www.nanouetstan226.fr

Eugène Émile Paul Grindel, dit Paul Éluard, est un poète français né à Saint-Denis le 14 décembre 1895 et mort à Charenton-le-Pont le 18 novembre 1952. En 1916, il choisit le nom de Paul Éluard, hérité de sa grand-mère, Félicie. Il adhère au dadaïsme et devient l'un des piliers du surréalisme en ouvrant la voie à une action artistique engagée. Il est connu également sous les noms de plume de Didier Desroches et de Brun. Gala et la naissance du surréalisme (1917-1930) Paul Éluard est né à Saint-Denis, au 46 boulevard Châteaudun (actuellement Jules Guesde), le 14 décembre 1895 à 11 heures du matin. Son père, Clément Eugène Grindel, est comptable lorsque naît son fils mais ouvre, peu après 1900, un bureau d'agence immobilière. Sa mère, Jeanne-Marie Cousin, est couturière. Éluard fréquente l'école communale de Saint-Denis, celle d'Aulnay-sous-Bois. Vers 1908, la famille s'installe à Paris, rue Louis-Blanc, il entre comme boursier à l'école supérieure Colbert. Il obtient en 1912 son brevet et en juillet part se reposer, sa santé apparaissant fragile, avec sa mère, à Glion, en Suisse. Une grave crise hémoptysique l'oblige à prolonger son séjour et il est alors contraint, à l'âge de seize ans, d'interrompre ses études, car il est atteint de tuberculose. Il reste hospitalisé jusqu'en février 1914 au sanatorium de Clavadel, près de Davos. Il y rencontre une jeune russe de son âge en exil Helena Diakonova qu'il surnomme Gala. La forte personnalité, l'impétuosité, l'esprit de décision, la culture de la jeune fille impressionnent le jeune Éluard qui prend avec elle son premier élan de poésie amoureuse, un élan qui se prolongera dans tous ses écrits. Elle dessine son profil, et il ajoute à la main : « Je suis votre disciple ». Ils lisent ensemble les poèmes de Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, Lautréamont et Guillaume Apollinaire. Mobilisé en 1914, il part sur le front comme infirmier militaire avant d’être éloigné des combats en raison d’une bronchite aiguë. Cette expérience de la guerre et de ses champs de bataille le traumatise et lui inspire Poèmes pour la Paix (publiés en 1918). ……../…….

Devenu majeur le 14 décembre 1916, il épouse Gala dès le 21 février suivant. Le 11 mai 1918, il écrit à l'un de ses amis : « J'ai assisté à l'arrivée au monde, très simplement, d'une belle petite fille, Cécile, ma fille ». En 1918, lorsque la victoire est proclamée, Paul Éluard allie la plénitude de son amour à une profonde remise en question du monde : c'est le mouvement Dada qui va commencer cette remise en question, dans l'absurdité, la folie, la drôlerie et le non-sens. C'est ensuite le surréalisme qui lui donnera son contenu. Juste avant les surréalistes, les dadaïstes font scandale. Éluard, ami intime d'André Breton, est de toutes les manifestations dada. Il fonde sa propre revue Proverbe dans laquelle il se montre, comme Jean Paulhan, obsédé par les problèmes du langage. Tous deux veulent bien contester les notions de beau / laid, mais refusent de remettre en question le langage lui-même. En 1920, Éluard est le seul du groupe à affirmer que le langage peut être un « but », alors que les autres le considèrent surtout comme un « moyen de détruire ». En 1922, il promet à André Breton de « ruiner la littérature » et de ne plus rien produire. Le 24 mars 1924, il embarque à Marseille pour un voyage autour du monde. Le lendemain, paraît le recueil Mourir de ne pas mourir qui porte en exergue « Pour tout simplifier je dédie mon dernier livre à André Breton ». Il est de retour à Paris au début du mois d'octobre comme si de rien n'était. Breton en dit : « Alors il m'a mis un petit mot, qu'il m'attendait hier [au café]. Cyrano, ni plus ni moins. C'est bien le même, à n'en pas douter. Des vacances, quoi ! ». Tout naturellement, il participe au pamphlet Un cadavre écrit par les surréalistes en réaction aux funérailles nationales faites à l'écrivain Anatole France. ……../…….

Toute la vie d'Éluard se confond à présent avec celle du mouvement surréaliste. C'est cependant lui qui échappe le mieux à la réputation de violence et qui est le mieux accepté comme écrivain par la critique traditionnelle. Éluard se plie à la règle surréaliste résumée par cette phrase du Comte de Lautréamont : « La poésie doit être faite par tous, non par un ». Avec Benjamin Péret, il écrit 152 proverbes mis au goût du jour. Avec André Breton, L'Immaculée Conception. Avec Breton et René Char, Ralentir travaux. Dès 1925, il soutient la révolte des Marocains et en janvier 1927, il adhère au parti communiste français, avec Louis Aragon, Breton, Benjamin Péret et Pierre Unik. Ils s’en justifient dans le tract collectif, Au grand jour. C'est aussi l'époque où il publie deux recueils essentiels : Capitale de la douleur (1926) et L'Amour la poésie (1929). En 1928, malade, il repart dans un sanatorium avec Gala, où ils passeront leur dernier hiver ensemble. C'est à ce moment que Gala, qui était ouvertement la maîtresse de Max Ernst rencontre Salvador Dalí et quitte le poète pour le peintre. Paul Éluard dit à Gala : « Ta chevelure glisse dans l'abîme qui justifie notre éloignement. » Peu après, il fait la connaissance de Maria Benz, une artiste de music-hall d'origine Alsacienne surnommée "Nusch" avec qui il se mariera en 1934. Nusch et le combat pour la liberté (1931-1946) Les années 1931-1935 comptent parmi les plus heureuses de sa vie. Marié avec Nusch en 1934, il voit en elle l'incarnation même de la femme, compagne et complice, sensuelle et fière, sensible et fidèle. En 1931, il s'insurge contre l'Exposition coloniale organisée à Paris et signe un tract où est écrit : « Si vous voulez la paix, préparez la guerre civile ». ……/……

Exclu du parti communiste, il continue sa lutte pour la révolution, pour toutes les révolutions. Ambassadeur du surréalisme, il voyage dans toute l'Europe soumise à des régimes fascisants. En mars 1935, avec André Breton, il est en Tchécoslovaquie, une des rares démocraties européennes, où la capitale Prague, les accueille avec chaleur. L'organe du parti communiste hongrois les présente comme deux poètes, les plus grands de la France contemporaine. En Espagne en 1936, il apprend le soulèvement franquiste, contre lequel il s'insurge violemment. L'année suivante, le bombardement de Guernica lui inspire le poème Victoire de Guernica. Pendant ces deux années terribles pour l'Espagne, Éluard et Picasso ne se quittent guère. Le poète dit au peintre : « Tu tiens la flamme entre tes doigts et tu peins comme un incendie ». Des désaccords politiques mais aussi littéraires (refus de l’écriture automatique) conduisent à la rupture entre Éluard et le groupe surréaliste organisé autour d'André Breton en 1938. Mobilisé dès septembre 1939 dans l'intendance, il s'installe avec Nusch à Paris après l'armistice (22 juin 1940). En janvier 1942, il s'installe chez des amis, Christian et Yvonne Zervos, près de Vézelay à proximité des maquis. Éluard demande sa réinscription, clandestine, au parti communiste. Les vingt et une strophes de Liberté, publiés dans le premier numéro de la revue Choix, sont parachutées par les avions anglais à des milliers d'exemplaires au-dessus de la France (ce poème est mis en musique par Francis Poulenc dès 1944). En 1943, avec Pierre Seghers et Jean Lescure, il rassemble les textes de nombreux poètes résistants et publie un livre controversé intitulé L'Honneur des poètes. Face à l'oppression, les poètes chantent en chœur l'espoir, la liberté. C'est la première anthologie d'Éluard où il montre sa volonté d'ouverture et de rassemblement. ……./……

Vingt huit novembre mil neuf cent quarante-six En novembre 1943, Éluard se réfugie à l'hôpital psychiatrique de Saint-Alban dirigé par le docteur Lucien Bonnafé où se cachaient de nombreux juifs et résistants. À la Libération, il est fêté avec Louis Aragon comme le grand poète de la Résistance. Avec Nusch, il multiplie tournées et conférences. Mais le 28 novembre 1946, pendant un séjour en Suisse, il reçoit un appel téléphonique lui apprenant la mort subite de Nusch, d'une hémorragie cérébrale. Terrassé, il écrit : Vingt huit novembre mil neuf cent quarante-six Nous ne vieillirons pas ensemble. Voici le jour En trop : le temps déborde. Mon amour si léger prend le poids d'un supplice. Un couple d'amis intimes, Jacqueline et Alain Trutat (pour qui il écrit Corps Mémorable), lui redonnent peu à peu le « dur désir de durer ». Son recueil De l'horizon d'un homme à l'horizon de tous retrace ce cheminement qui mène Éluard de la souffrance à l'espoir retrouvé. La bataille de Grèce n'est pas terminée, et son amour et sa lutte avec Nusch se poursuit au-delà de la mort : Il y a les maquis couleur de sang d'Espagne Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce Le pain le sang le ciel et le droit à l'espoir Toi que j'aime à jamais toi qui m'as inventé Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre Tu rêvais d'être libre et je te continue. ……./……

Dominique et l'engagement pour la paix (1947-1952) En avril 1948, Paul Éluard et Picasso sont invités à participer au Congrès pour la paix à Wrocław (Pologne). En juin, Éluard publie des Poèmes politiques préfacés par Louis Aragon. L'année suivante, au mois d'avril, c'est en tant que délégué du Conseil mondial de la paix, qu'Éluard participe aux travaux du congrès qui se tient à la salle Pleyel à Paris. Au mois de juin, il passe quelques jours auprès des partisans grecs retranchés sur les monts Gramos face aux soldats du gouvernement grec. Puis il se rend à Budapest pour assister aux fêtes commémoratives du centenaire de la mort du poète Sándor Petőfi. Il y rencontre Pablo Neruda. En septembre, il est à Mexico pour un nouveau congrès de la paix. Il rencontre Dominique Lemort avec qui il rentre en France. Ils se marieront en 1951. Éluard publie cette même année le recueil Le Phénix entièrement consacré à la joie retrouvée. En 1950, avec Dominique, il se rend à Prague pour une exposition consacrée à Vladimir Maïakovski, à Sofia en tant que délégué de l'association France-URSS et à Moscou pour les cérémonies du 1er mai. Tombe au Père-Lachaise En février 1952, il est à Genève pour une conférence sur le thème La Poésie de circonstance. Le 25 février, il représente « le peuple français » à Moscou pour commémorer le cent cinquantième anniversaire de la naissance de Victor Hugo. Le 18 novembre 1952 à neuf heures du matin, Paul Éluard succombe à une crise cardiaque à son domicile, 52 avenue de Gravelle à Charenton-le-Pont. Les obsèques ont lieu le 22 novembre au cimetière du Père-Lachaise où il est inhumé. Le gouvernement refuse les funérailles nationales. L'écrivain Robert Sabatier déclare : « Ce jour-là, le monde entier était en deuil ». ……./……

Nanou et Stan le17/09/2018 L'œuvre Exaltation de l'expérience amoureuse La poésie d'Éluard est d'abord une exaltation lucide du désir. Capitale de la douleur (1926) montre que le monde de la maladie, de la solitude et de la mort, est toujours menaçant, mais c'est justement aussi ce qui donne son prix au bonheur. L'amour « égoïste » de L'Amour la poésie peut également s'ouvrir et œuvrer pour le bonheur de tous, comme en témoignent La Vie immédiate (1932) et Les Yeux fertiles (1936), célébrant son amour partagé avec Nusch. La mort de Nusch est l'occasion d'un pari fou sur l'avenir, d'un authentique recommencement. Le Dur Désir de durer est un acte de foi envers le langage conçu comme une lumière capable de faire reculer les ténèbres de la souffrance. Chez Paul Éluard, les exigences morales épurent le mot sans jamais éluder les bouleversements de l’homme, tant la logique de l’amour les soutient. « Pour lui, l’amour est la grande force révolutionnaire », souligne Jacques Gaucheron. Il l’approfondit sans cesse, du désir le plus charnel à l’érotisme et jusqu’à cette ouverture au monde qu’est l’amour. Passer de « je » à « tu », c’est passer à « nous », au « nous » le plus vaste. L’amour, par nécessité intérieure, donne à voir, donne à vivre, donne à vouloir un monde sans mutilation qui s’épanouirait en investissant toutes les dimensions humaines. La seule exigence totalisante étant celle du bonheur. Éluard dit: « Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d’autre ». Libérer le langage pour changer la vie Le langage de la poésie d'Éluard dépasse l'automatisme pur et ne se contente pas de mettre au jour le minerai de l'inconscient. Il cherche à rendre évidentes des associations de mots, d'images, qui pourtant échappent à tout lien logique. Car si « la terre est bleue comme une orange » (L'Amour la Poésie), c'est que, pour le poète, tout est possible à qui sait « voir ». C'est en affranchissant la pensée de ses limites qu'il découvre l'absolu poétique. Chez Éluard, la parole affirme : « J'ai la beauté facile et c'est heureux » (Capitale de la douleur). Nanou et Stan le17/09/2018