Secrétaire général de l’OCDE Chef économiste de l’OCDE PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES DE l’OCDE Sortir du piège de la croissance molle? Lancer des initiatives budgétaires efficaces, éviter les écueils dans le domaine des échanges Ángel Gurría Secrétaire général de l’OCDE Catherine L. Mann Chef économiste de l’OCDE Paris, 28 novembre 2016 11h00 www.oecd.org/economy/economicoutlook.htm Blog ECOSCOPE : oecdecoscope.wordpress.com/
Principaux messages L’économie mondiale reste prise au piège de la croissance molle, mais actionner plus énergiquement les leviers de la politique monétaire permettra de stimuler légèrement la croissance La morosité de l’investissement et des échanges pèse sur les moteurs de la consommation que sont par exemple la productivité et les salaires Les incertitudes relevant de l’action publique et les risques financiers sont élevés Réduire les coûts des échanges stimule la croissance, mais les restrictions commerciales constituent une menace pour l’emploi Des initiatives budgétaires axées sur la croissance et la réduction des inégalités ne compromettraient pas la viabilité des finances publiques Une action collective et des initiatives budgétaires adossées à des politiques structurelles plus ambitieuses produiraient des avantages encore plus grands
Croissance du PIB réel mondial Les prévisions de croissance dépendent de l’action budgétaire dans les grandes économies Croissance du PIB réel mondial Note : Données fondées sur des simulations de macro-modélisation sur la base d’une hypothèse de relance budgétaire aux États-Unis de l’ordre de ¾ pour cent du PIB en 2017 et de 1¾ pour cent du PIB en 2018 ; d’une estimation de relance budgétaire en Chine de 1½ pour cent du PIB en 2016 et de 1 % du PIB en 2017 comme en 2018 ; et d’une estimation de relance budgétaire dans la zone euro de 0.4 % du PIB en 2016, 0.2 % du PIB en 2017 et 0.3 % du PIB en 2018. On pose comme hypothèse qu’en Chine et dans la zone euro, la relance se fera par le biais des dépenses de consommation finale des administrations publiques. Source : Base de données des Perspectives économiques, novembre 2016 ; et calculs de l’OCDE.
Perspectives économiques - Prévisions Croissance du PIB1 1. En pourcentage. PIB en volume aux prix du marché corrigé des jours ouvrés. 2. Écart en points de pourcentage sur la base de chiffres arrondis. 3. Pour 2015, la croissance en Irlande a été mesurée à l’aide de la valeur ajoutée brute à prix constants hors secteurs dominés par des entreprises multinationales à capitaux étrangers. 4. Exercices débutant en avril.
Faute d’action publique ambitieuse, l’économie restera prise au piège de la croissance molle et les risques financiers demeureront élevés
Dans les économies avancées, la consommation et l’investissement restent atones par rapport aux reprises précédentes Consommation Investissement Note: Présentation OCDE. Reprise en cours indiquée depuis 2008T1, prévisions en pointillés. Pic avant récession pour les trois reprises antérieures : 1973T4, 1980T1 et 1990T3. Source : Base de données des Perspectives économiques de l’OCDE, novembre 2016.
Productivité de la main-d’oeuvre La faiblesse de la productivité de la main-d’oeuvre implique une maigre progression des salaires dans les économies avancées Productivité de la main-d’oeuvre Salaires réels Note : Présentation OCDE. Reprise en cours indiquée depuis 2008T1, prévisions en pointillés. Pic avant récession pour les trois reprises antérieures : 1973T4, 1980T1 et 1990T3. Source : Base de données des Perspectives économiques de l’OCDE, novembre 2016.
Hausse des prix des actifs et essor du crédit, sur fond de faiblesse des taux d’intérêt Prix réels des logements dans de grandes économies avancées Dette des entreprises dans de grandes EME Source : BRI ; et base de données analytiques des Indicateurs des prix des logements de l’OCDE.
Rendement des obligations d’État à 10 ans Niveau élevé des prix des actifs et accroissement de la dette des entreprises sont sources de vulnérabilité accrue à une forte hausse des rendements obligataires Rendement des obligations d’État à 10 ans Source : Thomson Reuters.
Les flux de capitaux à destination des EME sont vulnérables aux risques perçus, et les incertitudes entourant les taux de change se sont accrues Volatilité implicite des taux de change pour de grandes EME Moyenne pour l’Afrique du Sud, le Brésil, le Mexique et la Turquie Entrées de capitaux dans les économies émergentes de marchés et volatilité Source : Bloomberg ; Statistiques de la balance des paiements du FMI ; et Thomson Reuters.
Réduire les coûts des échanges stimule la croissance, mais les restrictions commerciales constituent une menace pour l’emploi
La croissance des échanges mondiaux est exceptionnellement faible, et le protectionnisme se développe Évolution des échanges mondiaux et du PIB mondial Les restrictions commerciales augmentent dans les pays du G20 Nombre de mesures restreignant les échanges en vigueur depuis la crise Note : PIB mondial en volume mesuré aux taux de change en PPA. Echanges mondiaux en volume mesurés en dollars des États-Unis aux taux de change du marché. Pour 2014, croissance moyenne des échanges mondiaux sur quatre ans afin d’exclure le rebond qui a suivi la crise. Source : Base de données des Perspectives économiques de l’OCDE, novembre 2016 ; et OMC-OCDE-CNUCED, 2016 G20 Trade Policy Monitoring Report.
Réduire les coûts des échanges est bénéfique pour la production, qui pâtirait en revanche de l’adoption de restrictions commerciales Impact à moyen terme, sur le PIB, de différents scénarios pour les échanges Note : Le scénario de mise en oeuvre de mesures de facilitation du commerce montre l’impact d’une réduction uniforme de 1.3 % des coûts des échanges dans tous les secteurs et tous les pays (estimation de la moyenne mondiale tirée des Indicateurs de l’OCDE sur la facilitation des échanges). Le scénario prévoyant l’imposition de restrictions commerciales dans les grandes économies montre l’impact d’une hausse de 10 points de pourcentage des coûts des échanges de biens pour la Chine, l’Europe et les États-Unis vis-à-vis de tous leurs partenaires commerciaux, ce qui reviendrait à relever en moyenne les droits de douane pour les porter à leur niveau de 2001, année de démarrage des négociations commerciales du Cycle de Doha. Source : Modèle METRO de l’OCDE ; et calculs de l’OCDE.
Des restrictions commerciales menaceraient les emplois, alors qu’avec des politiques plus judicieuses, les avantages des échanges pourraient bénéficier à tous Part de l’emploi total représentée par la demande étrangère Recommandations d’action publique : S’abstenir de toute nouvelle mesure protectionniste et démanteler celles qui existent Offrir une aide à la recherche d’emploi et à la réinsertion des travailleurs en transition professionnelle Recourir à des politiques actives du marché du travail pour favoriser le développement des compétences et la formation tout au long de la vie Renforcer la protection et la couverture sociales et en améliorer l’efficacité Note : 2011 ou dernières données disponibles. Source : Base de données de l’OCDE sur les échanges en valeur ajoutée.
Utiliser la marge de manoeuvre disponible pour lancer des initiatives budgétaires et des réformes structurelles propres à stimuler à la fois la croissance et l’équité
Dans la plupart des pays, l’orientation budgétaire va dans le bon sens, mais nombre d’entre eux pourraient faire davantage Source : Base de données des Perspectives économiques de l’OCDE, novembre 2016 : et Perspectives économiques de l’OCDE, novembre 2016, chapitre spécial “ Utiliser les leviers budgétaires pour sortir du piège de la croissance molle ”.
La faiblesse des taux d’intérêt offre aux pouvoirs publics une occasion propice d’engager des dépenses Baisse des charges d’intérêts des États Estimations des gains budgétaires dus à la baisse des taux d’intérêt sur 2015-17 Note: Gains budgétaires calculés sur la base de la dette des administrations publiques à la fin de 2014, dans l’hypothèse où 25% du stock de dette initial arrive à échéance chaque année, en comparant le taux d’intérêt des obligations d’État à 10 ans en 2014 avec le taux de 2015 et le taux moyen jusqu’en août 2016 pour 2016 et 2017. Source : Base de données des Perspectives économiques de l’OCDE, juin 2016 ; et calculs de l’OCDE.
Dans presque tous les pays avancés, une marge existe pour lancer des initiatives budgétaires Nombre d’années pendant lequel une hausse permanente de l’investissement à hauteur de 0.5 % du PIB peut être financée à l’aide de déficits temporaires Source : Calculs de l’OCDE à partir de Mourougane A. et al. (2016), “Can an increase in public investment sustainability lift economic growth?” Documents de travail du Département des affaires économiques de l’OCDE, n° 1351, Éditions OCDE, Paris.
Choisir parmi les dépenses budgétaires celles qui auront le maximum d’impact sur la croissance et l’inclusivité Impact de la réforme des dépenses Croissance Revenu des catégories pauvres Pays ayant les plus grandes marges de progression Amélioration de l’éducation CHL, GRC, MEX, PRT, TUR Hausse de l’investissement et de la recherche publics DEU, GBR, IRL, ITA, MEX, TUR Amélioration de l’efficacité de l’administration FRA, GRC, HUN, ITA, SVN Réforme des retraites DEU, FIN, FRA, JPN, POL Hausse des prestations familiales CHE, ESP, GRC, PRT Diminution des subventions publiques BEL, CHE Impact positif Impact incertain ou nul Source : Fournier etJohansson (2016), “ The Effect of the Size and the Mix of Public Spending on Growth and Inequality ”, Documents de travail du Département des affaires économiques de l’OCDE, n° 1344, Éditions OCDE, Paris.
Des initiatives budgétaires renforceraient la croissance, à court comme à long terme À partir d’une hausse de l’investissement public de 0.5 % du PIB Gain de croissance la première année Gain au niveau du PIB à long terme Note : Pour les réformes structurelles, impact d’une réduction de 10 % des réglementations des marchés de produits. Source : Mourougane A. et al. (2016), “Can an increase in public investment sustainability lift economic growth?” Documents de travail du Département des affaires économiques de l’OCDE, n° 1351, Éditions OCDE, Paris ; et calculs de l’OCDE.
En matière de politiques structurelles, les ambitions doivent être revues à la hausse Recommandations figurant dans Objectif Croissance de l’OCDE déjà mises en oeuvre Pourcentage par domaine de l’action publique, moyenne pour tous les pays, 2015-16 Source : OECD Objectif croissance 2017, à paraître.
Les politiques budgétaires et structurelles doivent être l’objet d’une action collective plus déterminée Profiter de l’élargissement de la marge de manoeuvre pour prendre des initiatives budgétaires Mettre l’accent sur des investissements de qualité pour développer le capital humain et les infrastructures Associer les initiatives budgétaires à des politiques structurelles propres à stimuler la demande, à dynamiser la production potentielle à long terme et à favoriser l’égalité Mettre en oeuvre des trains de mesure ambitieux pour stimuler la croissance et promouvoir l’inclusivité Accroître le rythme des réformes structurelles et des mesures d’accompagnement Les politiques à même de promouvoir la croissance inclusive, la productivité et l’emploi sont nombreuses Préserver l’ouverture des marchés pour les échanges et l’investissement Mettre en place des politiques au niveau national pour soutenir la transition professionnelle des travailleurs, renforcer la protection sociale et garantir le partage des gains obtenus