NAVIGUER PAR MAUVAIS TEMPS Le principe veut que quand le temps n’est pas navigable, on reste au port. Mais mauvais temps: « pas le même pour tous », dépend de la taille du bateau, de l’expérience de l’équipage
Préparation pour du gros temps Face au gros temps, la sécurité est avant tout une affaire d'anticipation. Préparation du bateau : Les voiles du temps. Le matériel de sécurité. Ranger, fermer, amarrer tout à l'intérieur. Vannes et hublots fermés. Ranger et mettre au clair au fur et à mesure tous les bouts de manoeuvre sur le pont. Les voiles du temps: Bateau équilibré = gage de sécurité Le matériel de sécurité: les lignes de vie, s’il n’y en a pas, en installer…..et qui tiennent !!! Crocher sa longe sur la ligne et pas sur les filières ni sur les haubans. Ranger l’intérieur: éviter les vols planés d’ustensils ou de la bouteille d’huile ouverte !!! (c’est du vécu !) Ranger c’est aussi par ex. remettre le compas à pointe sèche et le crayon dans leur logement pour éviter de les chercher par terre dans tout le bateau ou de se blesser. Pourquoi ne pas laisser trainer les bouts: danger du nœud qui empêcherait de choquer en grand la GV par ex. entrainant un gros coup de gite avec risque de chute ou risque de casse de matériel.
Adapter les voiles au temps Bosses de ris - Prise de ris Réduire la voilure est la manœuvre qu’on est amené à faire quand le temps se gâte ! On le fait par la prise de ris grâce aux bosses de ris. Vérifier qu’elles sont à poste. Difficile et dangereux de les passer en mer quand on est secoué.
Adapter les voiles au temps Bateau équilibré=gage de sécurité Réduire pour ne pas avoir trop d’énergie (aplatir et vriller les voiles), surtoilé un bateau gîte et dérive bcp (au près) Mais pas trop pour conserver de la vitesse. Savoir anticiper: réduire peut s’avérer difficile -> danger sur la plage avant, tangage, rouli. Installer l’étai largable, là aussi anticiper c’est mieux. 4
LES VOILES DE GROS TEMPS Le tourmentin La voile de cape La voile suédoise Les voiles de cape et suédoise sont des types de grand-voile de vraiment gros temps, qu’on ne trouve pas sur les bateaux de plaisance en location et puis la gréer en mer signifie affaler et ranger la GV =danger+pbl de place . (D’où l’importance des ris…) Voiles réservée à ceux qui possède leur bateau et naviguent souvent dans des conditions difficiles. Par contre le tourmentin est obligatoire sur tous les voiliers. C’est la plus petite voile d’avant. Pas toujours simple de le gréer, surtout sans étais largable quand le foc habituel est sur enrouleur.
Préparation pour du gros temps Préparation de l'équipage : Organisation des quarts pour durer et éviter la fatigue. Le moins de monde possible sur le pont. Equipement personnel prêt à servir (gilet sauvetage, lampe flash, etc). Harnais pour ceux qui sont sur le pont. Nourriture préparée à l'avance + eau. Navigation préparée avec caps à passer, balises, amers, inclure des solutions de repli. L’organisation de quart encore plus importante qu’en temps normal pour permettre à chacun de se reposer de se nourrir malgrès le mal de mer qui commence à frapper fort même les estomacs les moins sensibles. La prépa de la nav est ici aussi d’autant plus importante que la fatigue, le stress, le mal de mer, les mouvements du bateau font que la travail sur la table à carte est de + en difficile. Le bateau et l’équipage sont préparés, maintenant il s’agit de naviguer… et savoir comment peut évoluer le mauvais temps est intéressant(dia suivante)
Situer la dépression VENT de SECTEUR OUEST Dépression au nord, s'éloignant du bateau Une route tribord amure au près ou au largue éloigne du centre de la dépression. VENT de SECTEUR NORD Dépression à l'est, donc passée Une route tribord amure au largue éloigne aussi le bateau du centre de la dépression. Situer la dépression peut être intéressant pour ne pas aller vers du plus mauvais temps encore et s’enfoncer vers le centre de la dépression
Situer la dépression VENT de SECTEUR EST VENT de SECTEUR SUD Dépression au sud du bateau Une route tribord amure au largue éloigne le bateau du centre de la dépression. VENT de SECTEUR SUD Dépression à l'ouest du bateau Une route tribord amure au largue est dangereuse, mieux vaut tribord amure au près. Toutefois, pour une navigation côtière, une dépression s’étendant sur plusieurs dizaines ou centaines de milles, le choix de s’éloigner du centre n’aura pas forcément d’intérêt dans la mesure où par exemple, entre Le Havre et St Vaast la Hougue, ce sera presque le même vent et presque la même force sur la même durée. Et d’autres considérations entrent en jeu….diapos suivantes
Adapter sa route En Manche Vent de Sud d’env. 30 nds (force 7 : Grand frais) BMS annonce 45 nds d’Ouest Nous sommes fin de marée descendante (renverse dans 1h30) 2 choix pour se mettre à l’abri: Roscoff 8 milles ou Perros-Guirrec 15 milles en direction opposée Ce petit exemple pour illustrer l’influence de la météo sur une navigation: ici on est dans un cas où le temps se dégrade. Roscoff est plus près MAIS Nous ne pourrons pas être à roscoff avant la renverse de courant conséquence: nous serons contraint de naviguer avec un vent forcissant, tournant à l’ouest, donc au prés dans une mer formée, avec un courant de face La progression sur le fonds sera nulle ou très lente ou même négative. PAR CONTRE, en se dirigeant vers Perros Guirrec, nous aurons une route tribord amure au travers (tant que le vent est sud) puis au largue qui nous fera aller beaucoup plus vite et nous profiterons aussi du courant après la renverse…..en 2 ou 3 heures nous serons à l’abri. Le vent mais aussi le courant et l’état de la mer sont à prendre en compte
Adapter sa route Nous sommes à 45 milles dans le SW de La Trinité et de Lorient. Le bateau a une vitesse de 8 nds Vent de secteur W à 35 nds (8 coups de vent) Marée montante pendant encore 3 h. Donc l’arrivée se fera à marée descendante. Quelle route ? La + sûre ! mais vers La Trinité ou Lorient ? On avait décider d’aller à La Trinité : L’option La Trinité permet de naviguer a une allure plus abattue, donc plus confortable pour l’équipage compte tenu des conditions. MAIS elle implique une arrivée sur La Teignouse avec un vent opposé au courant de marée (nous n’y serons pas avant la renverse). Or La Teignouse est réputée pour la violence de ses courants surtout quand ils sont opposés au vent. L’option Lorient nous oblige à naviguer à une allure plus serrée, mais les courants dans les Coureaux de Groix sont nettement moins forts que dans la Teignouse. Cette option sera privilégiée car elle ne met pas le bateau et son équipage en danger dans un passage difficile par mauvais temps. Conclusion : garder une bonne lucidité pour être capable de prendre les bonnes décisions de route pour se mettre à l’abri. Et quand se mettre à l’ abri n’est pas ou plus possible, il est préférable de s’éloigner le plus possible des côtes et utiliser les différentes possibilités pour attendre et laisser passer la tempête.
Pas d’empannage mais virement de bord s’il faut changer de direction L’aide du moteur S’éloigner de la côte une manœuvre devient plus délicate, voire dangereuse par vent très fort : l’empannage Le moteur peut aider à garder une bonne manoeuvrabilité dans les creux. Au large, la mer est bien formée, régulière nettement moins dangereuse que sur des hauts fonds et on a de l’eau à courir , on peut aviser
LA CAPE Pourquoi ? On ne peut plus progresser sans danger Ralentir ou arrêter le bateau durablement pour temporiser face à la tempête Permettre à l’équipage de souffler,de réparer, etc… Parce que le bateau va trop vite au portant et risque d’enfourner ou d’être couché par une vague. Comment ? Cape inerte et courante (dispositifs à connaitre pour « gérer » le mauvais temps) La cape Pourquoi: les mouvements sont moins brusques. Inconvénient: il faut de l’eau à courir car la dérive est importante, donc avoir une idée du courant est primordial La cape inerte: Quand on cherche à immobiliser le bateau La cape courante: Quand on cherche à suivre lentement une route Dans ces 2 cas, on conserve des voiles : tourmentin et GV arisée ou GV de gros temps. Manoeuvre: Border le foc à contre, choquer écoute de GV Pousser la barre sous le vent et l’amarrer. C’est le réglage de l’angle de la barre qui fait tenir une cape inerte ou courante. Les remous sont moins protecteurs dans une cape courante. (les remous sont créés par la dérive du bateau et contrecarrent un peu les vagues).
LA FUITE Pourquoi ? Progression contre le vent impossible S’éloigner du centre actif du mauvais temps Comment ? Au portant, le bateau fuit dans le vent Fuite sous voile Fuite avec traînards Avantages de la fuite: le bateau est actif, il se déplace même si ce n’est pas dans la direction souhaitée. Le vent relatif est moins fort, la vitesse des vagues aussi. Les mouvements sont moins brutaux, il y a moins de gîte. Inconvénient: comme pour la cape, il faut de l’eau à courir. Fuite sous voile: +rapide, adaptée qd le vent et l’état de la mer sont encore maniables, avec des vagues assez ordonnées. impose de garder le contrôle à la barre pour maîtriser les surfs. Grand voile plus nécessaire, le foc seul permettra un meilleur contrôle et évite les risques d’un empannage intempestif. Fuite à sec de toile: S’impose qd le vent trop fort entraine le bateau dans des surfs incontrôlables. La puissance du vent dans le gréement seul et la pente des vagues suffisent pour donner la vitesse nécessaire pour diriger le bateau. Mais le bateau est moins maniable et plus difficile à diriger en cas de vagues de travers par rapport aux autres. Fuite avec traînards : Qd le vent est très élevé, que la mer est croisée ou que l’on veut faire le moins de route dans cette direction. Ils donnent une stabilité au bateau, mais ne doivent pas le ralentir trop sous peine de devenir vulnérable aux grosses déferlentes.
LES DISPOSITIFS DE TRAINE Trainards Aussières filées en long, en boucle. 10 à 15 fois la longueur du bateau, elle doit couvrir une longueur d’onde
LES DISPOSITIFS DE TRAINE Ancres flottantes Utilisée sur l’arrière du bateau Utilisées depuis l’antiquité et ont sauvé bien des navires. Filées par l’arrière, conçues pour ralentir le bateau pas l’arrêter. Barrer reste nécessaire.l’ancre flottante ne modifie pas la dérive due au courant, elle tient le bateau dans l’axe du vent, laquelle n’est pas forcément identique à celle des vagues (notamment lors de la rotation du vent derrière un front) Grande longueur d’aussière. Au moins 100m, munie d’un lest et d’un appareil produisant une traînée en extrémité. Il faut que la ligne puisse couvrir les longues amplitudes d’onde. Le réglage n’est pas forcément aisé Peuvent aussi être utilisées comme accessoire d’urgence pour maintenir le bateau sur son cap en cas d’avarie de barre. Si on n’a pas ces dispositifs à bord, on peut utiliser juste des aussières « raboutées » entres elles pour avoir de la longueur.
LES DISPOSITIFS DE TRAINE Ancres parachutes Se dispose à l’avant du bateau Filées par l’avant, destinée à maintenir le nez du bateau au vent, à la vague avec faible dérive vent. Elle est très grande, pas toujours facile à mettre en œuvre d’où anticipation pour son installation. Elle permet à l’équipage de ne plus surveiller très attentivement le bateau et de se détendre, mais elles lui assurent peu de confort Les contraintes sont très fortes, la tension sur taquets ou winchs sur lesquels on la fixe est si forte qu’elle peut arracher l’accastillage si le parachute est trop grand pour le bateau (faire une patte d’oie pour répartir mieux la tension). Le ragage est aussi très important d’où le risque de tout perdre (cordage non protégé passant par une ferrure d’étrave peut se couper en 1h ou 2) Ces 2 dispositifs nécessitent d’avoir de l’eau à courir car dérive courant.