Profil de la santé des enfants et jeunes immigrants et réfugiés au Canada: Section 1 Référence suggérée : Pottie, K., Dahal, G., Hanvey, L. & Marcotte, M. (2015). Profil de la santé des enfants et jeunes immigrants et réfugiés au Canada. Section 1 : Les enfants et jeunes immigrants et réfugiés au Canada. Dans La santé des enfants et des jeunes du Canada : Un profil de l’ICSI. Récupéré de http://profile.cich.ca/fr/index.php/chapter4 Contributeurs : Rédaction et révsion : Govinda Dahal, Chercheur, Université d’Ottawa Louise Hanvey, Directrice de la recherche, ICSI Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Kevin Pottie, Président, Collaboration canadienne pour la santé des immigrants et des réfugiés (CCSIR) Conception graphique : Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Bert Schopf, Graphiste, Blackbird Développement du site web : Accel Web Marketing Mise en oeuvre du projet, recherche et révision : Comité consultatif d’experts Rukhsana Ahmed, Professeure agrégée, Université d’Ottawa Paula Brauer, Professeure agrégée , University of Guelph Yvonne Chiu, Directrice exécutive, Edmonton Multicultural Health Brokers Cooperative Govinda Dahal, Chercheur, Université d’Ottawa Anita Gagnon, Professeure, McGill University Louise Hanvey, Directrice de la recherche, ICSI Anna Kirova, Professeure, University of Alberta Edward Ng, Analyst principal, Statistique Canada Linda Ogilvie, Professeure, University of Alberta Kevin Pottie, Président, Collaboration canadienne pour la santé des immigrants et des réfugiés (CCSIR) Autres Denise Alcock, Coprésidente, ICSI Shelley Callaghan, Coordinatrice du projet, ICSI Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Janice Sonnen, Directrice exécutrice, ICSI Robin Walker, Coprésident, ICSI
La population canadienne des enfants et adolescents est fort diversifiée sur le plan culturel et linguistique, présentant des forces, des attributs et des besoins des plus variés. De façon générale, les enfants et jeunes d’immigration récente font bonne figure au chapitre de la santé. Toutefois, comme la population des enfants et jeunes immigrants et réfugiés n’est pas homogène, certains groupes affichent une meilleure santé que d’autres. Les enfants et jeunes immigrants et réfugiés ont en outre des caractéristiques et des besoins que nos systèmes doivent reconnaître et respecter. Parmi ces besoins, on peut penser à des mesures particulières, comme des vaccins ou tests de dépistage pour empêcher la maladie, ou des activités de sensibilisation communautaire, professionnelle ou publique au phénomène de « dissonance » culturelle ou médicale, c’est-à-dire une certaine discordance entre les valeurs, les cultures, les attentes parentales, les soins de santé préventifs, les habitudes de vie (et autres dimensions) des divers groupes de population. Le présent module décrit les enfants et jeunes immigrants et réfugiés de 24 ans et moins vivant au Canada ainsi que leur état de santé général. On y cerne également les principales maladies évitables touchant les enfants et jeunes immigrants et réfugiés, en plus d’explorer la question de la dissonance culturelle et la façon dont elle peut influencer la santé et le bien-être de cette population.
Fig. 1.1.1 Proportion d’enfants et de jeunes de < 25 ans ayant immigré au Canada, par province/territoire, 2011 Légende : 0 à 4.99 % 5 à 9.99 % 10 à 14.99 % Canada 9,5 MB 9,7 NL 1,2 SK 4,4 PE 3,3 AB 8,9 NS 3,0 BC 12,2 NB 2,5 YK 4,6 QC 6,9 NT 2,9 ON 12,1 NU 0,4 En 2011, le Canada comptait 945 130 enfants et adolescents de moins de 25 ans ayant immigré d’un autre pays. Les enfants immigrants représentaient 9,5 % de la population totale des enfants et des jeunes au Canada. De ce groupe, 376 915 avaient 15 ans ou moins, et 568 215 étaient âgés de 15 à 24 ans. Les chiffres et proportions variaient toutefois d’une province et d’un territoire à l’autre : les enfants immigrants étaient plus nombreux en Ontario, soit près de 500 000, ou 12,1 % de toute la population d’enfants et de jeunes ontariens. Pourtant, la Colombie-Britannique comptait quelque 150 000 enfants et jeunes immigrants, représentant toutefois 12,2 % de toute la population d’enfants et d’adolescents britanno-colombiens. Source : adaptation de l’Enquête nationale des ménages de 2011, Statistique Canada, no 99‑010‑X2011027.
En 2012, 257 887 immigrants sont devenus résidents permanents au Canada. De ce nombre, 84 499 étaient des enfants et des jeunes âgés de 0 à 24 ans. Parmi les résidents permanents de moins de 25 ans, la majorité — soit 56 085, ou 66 % — appartenaient à la catégorie des immigrants économiques. Et parmi ceux qui étaient venus rejoindre des membres de leur famille (catégorie « regroupement familial »), 15 368 étaient des enfants et des jeunes, représentant 18 % de la cohorte des moins de 25 ans. Et quant aux réfugiés, 10 810 enfants et jeunes (13 % de la cohorte) ont obtenu leur résidence permanente au Canada après avoir fui leur pays d’origine. Les immigrants du Canada sont regroupés en quatre grandes catégories : les immigrants économiques, les réfugiés, les gens qui viennent rejoindre des membres de leur famille, et les « autres immigrants ». Les immigrants économiques : « Résidents permanents sélectionnés en raison de leurs compétences et de leur capacité à contribuer à l'économie canadienne. La catégorie des immigrants économiques comprend les travailleurs qualifiés, les gens d'affaires, les candidats des provinces ou des territoires, les aides familiaux résidants et la catégorie de l’expérience canadienne. »1 Les gens qui viennent rejoindre des membres de leur famille : « La catégorie du regroupement familial comprend les résidents permanents d'au moins 18 ans qui sont parrainés par un citoyen canadien ou un résident permanent vivant au Canada. Les immigrants de la catégorie du regroupement familial comprennent les époux, conjoints de fait et partenaires conjugaux; les parents et grands-parents; et les autres (c.-à-d. les enfants à charge, les enfants de moins de 18 ans que le répondant a l'intention d'adopter au Canada, les frères, les sœurs, les neveux, les nièces et les petits-enfants qui sont orphelins et qui ont moins de 18 ans; ou tout autre parent, si le répondant n'a aucun des parents mentionnés ci-dessus, à l'étranger ou au Canada). Les fiancé(e)s ne font plus partie de la catégorie du regroupement familial en vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés. »1 En 2014, la définition « d’enfants à charge » a changé pour inclure les enfants et les jeunes de moins de 19 ans au lieu que de moins de 22 ans.2 Les réfugiés : « Les résidents permanents de la catégorie des réfugiés comprennent les réfugiés parrainés par le gouvernement, les réfugiés pris en charge par le secteur privé, les réfugiés reconnus comme tels au Canada et les personnes à la charge des réfugiés (c. à d. les personnes à la charge des réfugiés reconnus comme tels au Canada, y compris leurs époux, conjoints et partenaires vivant à l'étranger ou au Canada). »1 Les « autres immigrants » : « Les résidents permanents de la catégorie autres immigrants comprennent les demandeurs d'asile non reconnus au Canada, les immigrants visés par une mesure de renvoi à exécution différée, les retraités (ne sont plus désignés dans la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés), les titulaires de permis de séjour temporaire, les cas humanitaires, les cas humanitaires parrainés au titre d'une catégorie autre que le regroupement familial, et les personnes à qui le statut de résident permanent a été accordé pour des raisons de politique d'intérêt public. »1 1 Faits et chiffres 2011 – Aperçu de l’immigration : Résidents permanents et temporaires. http://www.cic.gc.ca/francais/ressources/statistiques/faits2011/glossaire.asp 2Avis – Changements apportés à la définition d’enfant à charge. http://www.cic.gc.ca/francais/ministere/media/avis/2014-06-23.asp
Depuis 2003, le nombre d’enfants et de jeunes de 0 à 24 ans reçus au Canada en tant qu’immigrants économiques a augmenté, tandis que celui des moins de 25 ans de la catégorie « regroupement familial » a plutôt diminué. Les immigrants du Canada sont regroupés en quatre grandes catégories : les immigrants économiques, les réfugiés, les gens qui viennent rejoindre des membres de leur famille, et les « autres immigrants ». Les immigrants économiques : « Résidents permanents sélectionnés en raison de leurs compétences et de leur capacité à contribuer à l'économie canadienne. La catégorie des immigrants économiques comprend les travailleurs qualifiés, les gens d'affaires, les candidats des provinces ou des territoires, les aides familiaux résidants et la catégorie de l’expérience canadienne. »1 Les gens qui viennent rejoindre des membres de leur famille : « La catégorie du regroupement familial comprend les résidents permanents d'au moins 18 ans qui sont parrainés par un citoyen canadien ou un résident permanent vivant au Canada. Les immigrants de la catégorie du regroupement familial comprennent les époux, conjoints de fait et partenaires conjugaux; les parents et grands-parents; et les autres (c.-à-d. les enfants à charge, les enfants de moins de 18 ans que le répondant a l'intention d'adopter au Canada, les frères, les sœurs, les neveux, les nièces et les petits-enfants qui sont orphelins et qui ont moins de 18 ans; ou tout autre parent, si le répondant n'a aucun des parents mentionnés ci-dessus, à l'étranger ou au Canada). Les fiancé(e)s ne font plus partie de la catégorie du regroupement familial en vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés. »1 En 2014, la définition « d’enfants à charge » a changé pour inclure les enfants et les jeunes de moins de 19 ans au lieu que de moins de 22 ans.2 Les réfugiés : « Les résidents permanents de la catégorie des réfugiés comprennent les réfugiés parrainés par le gouvernement, les réfugiés pris en charge par le secteur privé, les réfugiés reconnus comme tels au Canada et les personnes à la charge des réfugiés (c. à d. les personnes à la charge des réfugiés reconnus comme tels au Canada, y compris leurs époux, conjoints et partenaires vivant à l'étranger ou au Canada). »1 Les « autres immigrants » : « Les résidents permanents de la catégorie autres immigrants comprennent les demandeurs d'asile non reconnus au Canada, les immigrants visés par une mesure de renvoi à exécution différée, les retraités (ne sont plus désignés dans la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés), les titulaires de permis de séjour temporaire, les cas humanitaires, les cas humanitaires parrainés au titre d'une catégorie autre que le regroupement familial, et les personnes à qui le statut de résident permanent a été accordé pour des raisons de politique d'intérêt public. »1 1 Faits et chiffres 2011 – Aperçu de l’immigration : Résidents permanents et temporaires. http://www.cic.gc.ca/francais/ressources/statistiques/faits2011/glossaire.asp 2Avis – Changements apportés à la définition d’enfant à charge. http://www.cic.gc.ca/francais/ministere/media/avis/2014-06-23.asp
En 2012, près de la moitié des immigrants de moins de 25 ans qui sont devenus résidents permanents au Canada venaient de l’Asie et de la région du Pacifique, alors que 25 % provenaient de l’Afrique et du Moyen-Orient. Mais la région d’origine d’une personne ne correspond pas nécessairement à son lieu de naissance. Par exemple, la recherche a démontré que de nombreux Jamaïcains migrent d’abord au Royaume-Uni avant de venir s’établir au Canada1. Or, dans les données, ces personnes sont considérées comme des immigrants provenant du Royaume-Uni. 1 Takenaka, A. (2007). Secondary Migration: Who Re-Migrates and Why These Migrants Matter. Migration Policy Institute. http://www.migrationpolicy.org/article/secondary-migration-who-re-migrates-and-why-these-migrants-matter
De 2003 à 2012, le nombre de résidents permanents de moins de 25 ans ayant immigré de l’Asie et de la région du Pacifique est généralement resté stable, après avoir légèrement fluctué. Pendant la même période, le nombre de ceux provenant de l’Afrique et du Moyen-Orient a plutôt augmenté.
En 2011, la cohorte d’enfants et de jeunes immigrants la plus nombreuse était celle provenant de la Chine et de Hong Kong. Il est à noter que beaucoup d’enfants et de jeunes néo-canadiens viennent de pays à revenu faible et intermédiaire.
En 2012, des 20 461 demandeurs d’asile (du statut de réfugié) au Canada, 19 % étaient âgés de 0 à 14 ans, et 19 % avaient de 15 à 24 ans.
Le nombre de jeunes gens de moins de 25 ans qui ont demandé le statut de réfugié au Canada varie grandement d’une année à l’autre. Le nombre de demandeurs était élevé en 2003 : près de 6 000 âgés de 0 à 14 ans, et quelque 7 000 âgés de 15 à 24 ans. Mais en 2005, ces chiffres ont chuté à un peu plus de 3 000 (0 à 14 ans) et à près de 4 500 (15 à 24 ans). Puis, après avoir atteint un sommet en 2008, le nombre de demandeurs du statut de réfugié de moins de 25 ans s’est remis à diminuer jusqu’en 2012, pour atteindre moins de 4 000, tant pour les 0 à 14 ans que les 15 à 24 ans.
La majorité (plus des trois quarts) des enfants et jeunes immigrants de moins de 25 ans appartiennent à un groupe de minorités visibles. Les groupes culturels de minorités visibles les plus représentés chez les enfants et jeunes immigrants sont les Asiatiques du Sud, les Chinois et les personnes de race noire1. 1Les enfants et jeunes immigrants à la peau noire viennent de plusieurs régions du monde, principalement des Caraïbes et de l’Afrique, comme la Jamaïque, Haïti, la Somalie et Trinité-et-Tobago. (http://www12.statcan.gc.ca/nhs-enm/2011/as-sa/99-010-x/99-010-x2011001-fra.pdf)
Profil de la santé des enfants et jeunes immigrants et réfugiés au Canada: Section 2 Référence suggérée: Pottie, K., Dahal, G., Hanvey, L. & Marcotte, M. (2015). Profil de la santé des enfants et jeunes immigrants et réfugiés au Canada. Section 2 : L’état de santé général des enfants et jeunes immigrants. Dans La santé des enfants et des jeunes du Canada : Un profil de l’ICSI. Récupéré de http://profile.cich.ca/fr/index.php/chapter4 Contributeurs : Rédaction et révsion : Govinda Dahal, Chercheur, Université d’Ottawa Louise Hanvey, Directrice de la recherche, ICSI Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Kevin Pottie, Président, Collaboration canadienne pour la santé des immigrants et des réfugiés (CCSIR) Conception graphique : Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Bert Schopf, Graphiste, Blackbird Développement du site web : Accel Web Marketing Mise en oeuvre du projet, recherche et révision : Comité consultatif d’experts Rukhsana Ahmed, Professeure agrégée, Université d’Ottawa Paula Brauer, Professeure agrégée , University of Guelph Yvonne Chiu, Directrice exécutive, Edmonton Multicultural Health Brokers Cooperative Govinda Dahal, Chercheur, Université d’Ottawa Anita Gagnon, Professeure, McGill University Louise Hanvey, Directrice de la recherche, ICSI Anna Kirova, Professeure, University of Alberta Edward Ng, Analyst principal, Statistique Canada Linda Ogilvie, Professeure, University of Alberta Kevin Pottie, Président, Collaboration canadienne pour la santé des immigrants et des réfugiés (CCSIR) Autres Denise Alcock, Coprésidente, ICSI Shelley Callaghan, Coordinatrice du projet, ICSI Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Janice Sonnen, Directrice exécutrice, ICSI Robin Walker, Coprésident, ICSI
Examiner l’état de santé des enfants et jeunes immigrants est un exercice complexe. La santé de cette population est influencée par de nombreux facteurs, comme la biologie, la génétique, leurs expériences antérieures, les conditions de vie dans leur pays d’origine, leur statut social, économique et physique ici au Canada, et leur accès aux services, notamment aux soins de santé et aux services de soutien et de réinstallation. Cette section brosse un tableau de l’état de santé des enfants et jeunes immigrants au moyen d’une variété d’indicateurs.
Près des trois quarts (72 %) des jeunes immigrants âgés de 12 à 19 ans ont dit être en excellente ou très bonne santé, une proportion légèrement plus élevée que leurs pairs nés au Canada. Les jeunes hommes immigrants se disent en meilleure santé que les jeunes femmes, soit 75 % chez ces premiers et 68 % chez ces dernières. Toutefois, au Québec et en Alberta, les jeunes immigrants sont moins nombreux à se dire en excellente ou très bonne santé par rapport à leurs concitoyens nés en terre canadienne. Dans les données utilisées ici, le terme « immigrants » regroupe toutes les catégories de nouveaux arrivants. Cependant, la santé des enfants réfugiés n’est pas aussi bonne que celle des autres immigrants1. Cela serait attribuable en partie au fait qu’ils n’aient pas reçu tous les services de santé nécessaires, qu’ils aient vécu dans des conditions de vie déplorables dans leur pays d’origine, et qu’ils aient eu de la difficulté à combler leurs besoins fondamentaux après leur arrivée au Canada par manque de moyens financiers. Considérations Les enfants et jeunes immigrants et leur famille proviennent d’un vaste éventail de contextes culturels et linguistiques. À leur arrivée ici, les nouveaux immigrants sont souvent en meilleure santé que la population née au pays en raison des exigences régissant la sélection des immigrants et de certains facteurs socio-économiques liés aux comportements en matière de santé. Toutefois, les réfugiés sont plus vulnérables et n’affichent pas un aussi bon état de santé lorsqu’ils arrivent au Canada. Cela dit, on constate toutefois que cette « bonne santé des immigrants » diminue rapidement après leur arrivée au pays, et ce, surtout chez les adultes. 1DesMeules, M., Gold, J., Kazanjian, A., Manuel, D., Payne, J., Vissandjée, B., McDermott, S., & Mao, Y. (2004). New Approaches to Immigrant Health Assessment. Canadian Journal of Public Health, 95 (3). I-22 – I-26.
Des études menées auprès de vastes échantillons d’immigrants ont démontré que les personnes qui arrivent au Canada sont généralement en meilleure santé que les Canadiens de naissance1. Même les réfugiés, de façon générale, présentent des taux de mortalité plus faibles que les citoyens canadiens1. C’est ce qu’on appelle « l’effet de la bonne santé des immigrants »2. Il faut toutefois noter que la majorité des travaux de recherche effectués au Canada sur ce phénomène ont porté sur la santé des adultes plutôt que sur celle des enfants et des adolescents, et il conviendrait donc de se pencher sur la présence de cet effet chez les Néo-Canadiens plus jeunes. Mais malgré ce bon état de santé initial, les immigrants voient souvent leur santé se détériorer quelque temps après leur arrivée. La recherche a révélé que les immigrants vivant au Canada depuis 10 ans ou moins sont moins susceptibles de souffrir d’une maladie chronique ou d’une incapacité par rapport à ceux établis ici depuis plus longtemps ou aux personnes nées au Canada3. D’autres études ont démontré que les immigrants âgés de 20 à 59 ans se sont dits en meilleure santé au moment de leur arrivée que deux ans plus tard4. La détérioration de l’état de santé (autodéclaré) la plus marquée se situe chez les femmes et chez les personnes venant d’ailleurs que l’Europe (comme de l’Asie occidentale et méridionale ou de la Chine), à l’opposé des immigrants européens4. Les causes de ce déclin de l’état de santé ne sont pas bien comprises, mais plusieurs hypothèses pourraient expliquer ce phénomène. En voici quelques-unes : • les politiques et services visant à aider les immigrants à s’établir au pays et à maintenir une santé optimale pourraient être inadéquats1; • les immigrants ont plus de risques d’être touchés par le chômage, la pauvreté et l’accès difficile aux services, et ce, pour diverses raisons, dont la barrière de la langue1; • après leur arrivée ici, les immigrants sont exposés aux mêmes stresseurs et polluants que leurs concitoyens canadiens, et peuvent adopter des habitudes malsaines comme le tabagisme, la consommation d’alcool et une mauvaise alimentation1. 1Beiser, M. (2005). The Health of Immigrants and Refugees in Canada. Canadian Journal of Public Health, 96 (2), S30-S44. 2Caring for Kids New to Canada. (2013) Adaptation and Acculturation. http://www.kidsnewtocanada.ca/culture/adaptation#resilience 3Newbold, K.B., Danforth, J. (2003). Health status and Canada’s immigrant populations. Soc Sci Med, 57, 1981-95. 4li-Ho, Kim, Carrasco, C., Muntaner, C., McKenzie, K., & Noh, S. (2013). Ethnicity and Postmigration Health Trajectory in New Immigrants to Canada. American Journal of Public Health, 103, (4), e96-e104.
La majorité (80 %) des jeunes immigrants âgés de 12 à 19 ans ont dit être en excellente ou très bonne santé mentale, par rapport à 74 % chez les jeunes nés au Canada. Les chiffres sont les mêmes chez les hommes et les femmes des deux groupes. Aussi, les jeunes immigrants au Québec et en Colombie-Britannique sont moins nombreux à se dire en excellente ou très bonne santé mentale par rapport à leurs pairs de l’Ontario, du Manitoba et de l’Alberta. Considérations Les données indiquent ainsi que les jeunes immigrants sont plus susceptibles de se dire en excellente ou très bonne santé mentale, quoiqu’elles révèlent aussi que ce sentiment n’est pas uniforme dans toutes les régions du pays. Les travaux ayant mené à La nouvelle étude sur les enfants et les jeunes canadiens ont révélé que les enfants des familles venues de Hong Kong, de la Chine continentale et des Philippines vivant à Toronto et à Montréal sont plus à risque de souffrir de problèmes affectifs que ceux établis à Winnipeg, à Calgary, à Edmonton et à Vancouver1. Cette étude affirme que les indicateurs prévisionnels de la santé mentale chez les jeunes immigrants sont complexes (p. ex., le capital social et humain, les relations entre la maison et l’école, la marginalisation, le manque de soutien dans la collectivité, etc.) et que leur incidence varie d’une région à l’autre. Les auteurs concluent que, bien que les attentes puissent ne pas être irraisonnables, le fait de simplement accueillir des immigrants puis de les laisser en plan ou même de les punir en leur retirant tout soutien est non seulement déraisonnable, mais aussi mauvais pour leur santé mentale2. 1Beiser M, Zilber N, Simich L, Youngmann R, Zohar BT and Hou F. Regional effects on the mental health of immigrant children: Results from the New Canadian Children and Youth Study (NCCYS). Health & Place 17 (2011) 822-829. 2Ibid, p. 828.
Un peu plus de un jeune immigrant de 15 à 24 ans sur dix a reçu un diagnostic de trouble de l’humeur. Cette proportion (11 %) est légèrement moins élevée que chez les jeunes nés au Canada (13 %)1. Considérations Complexes, les facteurs causant les troubles de l’humeur comprennent notamment la biologie, la génétique et les influences sociales et psychologiques. Ces facteurs sont en outre aggravés par les épreuves que vivent les jeunes immigrants, p. ex., la perte d’amis et de membres de leur famille, les barrières linguistiques, la discrimination, les relations difficiles avec l’école et la qualité des quartiers où vivent les enfants, les jeunes et leur famille1. Mais d’autres facteurs peuvent protéger les jeunes gens contre les troubles de l’humeur, comme le fait de vivre dans un milieu familial stable et dans des quartiers sécuritaires, et recevoir le soutien d’une communauté de pairs1. Il importe aussi que les prestataires de soins tiennent compte des barrières culturelles qui empêchent souvent les enfants et jeunes immigrants et leur famille de reconnaître les troubles de santé mentale et de demander de l’aide à cet égard. 1La dépression. Les soins aux enfants néo-canadiens : Guide pour les professionnels de la santé oeuvrant auprès des familles immigrantes et réfugiées. http://www.enfantsneocanadiens.ca/mental-health/depression
Selon La nouvelle étude sur les enfants et les jeunes canadiens portant sur les enfants de 4 à 6 ans et de 11 à 13 ans, la perception qu’ont les parents immigrants de l’école que fréquentent leurs enfants est un facteur important en ce qui concerne le bien-être de ces derniers. Les enfants ont moins tendance à se montrer agressifs — se bagarrer ou intimider des camarades — lorsque leurs parents ont une perception positive du milieu scolaire. Cette relation existe peu importe l’âge et le sexe de l’enfant, la scolarité des parents, l’ethnicité, la présence de symptômes de dépression, le revenu familial, le niveau de « dysfonction » de la famille et autres facteurs liés à l’acculturation (période depuis laquelle la famille est au Canada, la langue parlée, les conditions de vie, etc.) de la famille1. Considérations Le contexte scolaire est crucial à la santé et au bien-être des enfants et jeunes immigrants. Or, le fait de mettre l’accent sur la relation entre les parents et l’école — c’est-à-dire que les parents entretiennent une bonne relation avec les enseignants et la direction de l’école de leurs enfants, et qu’ils perçoivent l’école de façon positive — procure aux parents le soutien social dont ils ont besoin pour encourager des choix plus sains pour leurs enfants. Il importe de tenir compte de ces constats au moment d’élaborer des politiques de collaboration en éducation, en santé publique et en services sociaux. 1Hamilton HA, Marshall L, Rummens jA, Fenta H and Simich L. Immigrant parents’ perceptions of school environment and children’s mental health and behavior. Journal of School Health June 2011; 81(6): 313
La majorité des jeunes immigrants et des jeunes canadiens nés ici disent avoir un sentiment d’appartenance très fort ou plus ou moins fort à leur collectivité, soit les trois quarts dans les deux cas. Les jeunes canadiens nés en Alberta et au Québec sont toutefois moins nombreux à avoir ce sentiment, soit 69 % et 64 %, respectivement.
Les adolescents plus âgés sont moins nombreux à dire avoir un sentiment d’appartenance très fort ou plus ou moins fort à leur collectivité, et ce, tant chez les immigrants que chez les jeunes nés ici; 88 % des immigrants et 82 % des Canadiens de naissance de 12 à 14 ans disent avoir un fort sentiment d’appartenance, par rapport à 63 % des jeunes de 18 et 19 ans dans les deux groupes.
En 2011-2012, les Canadiens de naissance âgés de 12 à 17 ans étaient plus nombreux (19 %) à faire de l’embonpoint ou de l’obésité que leurs homologues immigrants (15 %). Aussi, les adolescents plus âgés sont plus susceptibles de faire de l’embonpoint ou de l’obésité par rapport à leurs cadets. Parmi les jeunes immigrants et les jeunes nés ici, les garçons sont plus nombreux à faire de l’embonpoint ou de l’obésité que les filles.
Les jeunes canadiens nés ici qui sont âgés de 12 à 19 ans sont moins nombreux à être sédentaires que leurs pairs nés hors du Canada. Un peu plus du quart (27 %) des jeunes canadiens de naissance sont considérés sédentaires, par rapport à 37 % chez leurs homologues immigrants. Dans ces deux groupes, les filles sont plus sédentaires que les garçons : 45 % des jeunes filles immigrantes de 12 à 19 ans sont considérées inactives, par rapport à 28 % chez leurs pairs masculins. Si l’on prend la cohorte née ici, ces mêmes proportions se chiffrent à 31 % et 22 %, respectivement. Enfin, les adolescents plus âgés ont plus tendance à être sédentaires que leurs cadets, et ce, dans les deux groupes. Considérations Un important déterminant de la santé chez les jeunes gens est leur participation régulière à des activités physiques. Ce constat est corroboré par l’analyse des données issues d’une enquête sur les comportements de santé des jeunes d’âge scolaire, laquelle a révélé que les jeunes nés hors du Canada ont moins tendance à être actifs que leurs pairs nés ici1. Cette étude a également démontré que le temps écoulé depuis l’immigration ainsi que le pays d’origine sont des facteurs qui influencent le niveau d’activité : plus un jeune est au Canada depuis longtemps, plus son niveau d’activité se rapproche de celui des jeunes nés au pays. Aussi, les jeunes de l’Asie de l’Est et du Sud-Est sont plus sédentaires que les jeunes canadiens de naissance. 1Kukaswadia A, Pickett W and Janssen I. Time Since Immigration and Ethnicity as Predictors of Physical Activity among Canadian Youth: A Cross-Sectional Study. PLOS ONE February 2014; 9:2.http://www.plosone.org/article/fetchObject.action?uri=info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0089509&representation=PDF
En 2011-2012, 91 % des immigrants âgés de 12 à 19 ans ont dit ne jamais avoir fumé la cigarette. Ce chiffre est plus bas chez les jeunes nés ici, soit 81 %. Les proportions sont toutefois semblables lorsqu’on compare les garçons aux filles. Les plus jeunes sont plus nombreux à dire qu’ils n’ont jamais fumé, par rapport à ceux plus âgés : chez les immigrants de 18 et de 19 ans, 81 % ont dit n’avoir jamais fumé, par rapport à 63 % chez la cohorte née ici.
La proportion de jeunes qui n’ont jamais fumé, tant chez les immigrants que chez les Canadiens de naissance, était plus faible au Québec, soit 82 % et 73 %, respectivement, pour chacun des groupes.
La vaste majorité des enfants et adolescents vivant au Canada ne sont pas régulièrement exposés à de la fumée secondaire à la maison. Toutefois, les enfants et jeunes immigrants sont un peu moins nombreux à l’être par rapport à leurs homologues nés ici : 90 % des enfants et jeunes immigrants de 12 à 19 ans ont dit ne pas être exposés à de la fumée secondaire à la maison tous les jours ou presque tous les jours, contre 85 % chez les enfants et adolescents nés au Canada.
Les jeunes immigrants sont plus nombreux à dire ne pas avoir consommé d’alcool dans les douze derniers mois par rapport aux adolescents nés ici. En 2011-2012, les deux tiers des immigrants de 12 à 19 ans ont déclaré ne pas avoir touché aux boissons alcoolisées, par rapport à 52 % chez les Canadiens de naissance du même âge. Qui plus est, les jeunes hommes immigrants de 18 et 19 ans étaient deux fois plus nombreux à ne pas avoir bu d’alcool que leurs homologues nés au Canada. Aussi, les jeunes femmes immigrantes sont légèrement moins nombreuses à dire qu’elles ne boivent pas d’alcool, par rapport à leurs confrères nés hors Canada, soit 71 % contre 66 %. Parmi les jeunes gens nés ici, les deux groupes (les garçons et les filles) sont quasi semblables : 52 % des jeunes hommes et 51 % des jeunes femmes disent ne jamais avoir consommé d’alcool.
Bien que 69 % des immigrants au Canada âgés de 12 à 19 ans disent ne pas boire d’alcool, les chiffres sont toutefois plus élevés au Manitoba (77 %) et en Ontario (74 %).
Moins de la moitié des enfants et jeunes canadiens disent manger des fruits et légumes au moins cinq fois par jour, quoique ceux nés ici sont légèrement plus nombreux, soit 42 % par rapport à 36 % chez leurs homologues nés ailleurs. Aussi, les enfants et jeunes immigrants vivant au Québec sont plus nombreux à consommer des fruits et légumes à cette fréquence par rapport aux immigrants du reste du Canada.
Fig. 2.5.1 Assurance-santé chez les enfants et jeunes nouvellement reçus résidents permanents au Canada Legend: Résidents permanents admissibles à l’assurance-santé provinciale ou territoriale Résidents permanents devant attendre trois mois avant d’être admissibles à l’assurance-santé provinciale ou territoriale Les enfants et jeunes immigrants et réfugiés ne sont pas tous couverts de la même façon partout au Canada. Dans la plupart des provinces et territoires, les nouveaux résidents permanents ont droit à la pleine couverture d’assurance-santé dès leur arrivée1. Toutefois, en Ontario, en Colombie-Britannique, au Manitoba et au Québec, les nouveaux résidents permanents doivent attendre une période de trois mois avant d’être admissibles au régime provincial1. Mais ces délais ne s’appliquent pas dans tous les cas. Par exemple, un enfant de moins de 16 ans qui est adopté en Ontario a droit à l’assurance-santé dès son arrivée2. Les personnes qui n’ont pas accès à la couverture provinciale sur-le-champ sont encouragés à se procurer une assurance privée dès leur arrivée au pays, jusqu’à ce qu’ils soient admissibles au régime provincial ou territorial1. D’autre part, il importe que les nouveaux arrivants au Canada sachent que, bien que l’assurance-santé soit assez semblable d’une région à l’autre du pays, les régimes provinciaux et territoriaux ne couvrent pas tous les mêmes services et produits. Et comme beaucoup d’immigrants ne s’établissent pas dans la province ou le territoire de leur arrivée, il est probable qu’ils rencontrent des systèmes de santé qui diffèrent les uns des autres dans leur parcours. Toutes les provinces et tous les territoires offrent des services de télésanté à leurs citoyens. La télésanté, c’est le recours aux technologies de l’information et de la communication (comme la vidéoconférence) pour mettre en lien cliniciens et patients lorsqu’il y a des contraintes géographiques, p. ex. pour les gens vivant en régions rurales ou éloignées3. Confidentiels, ces services de télésanté sont offerts à tous les citoyens, y compris les immigrants et réfugiés. Lorsque nécessaire, des services d’interprète sont également prévus pour faciliter la communication entre les patients et prestataires de soins. Pour en savoir davantage sur l’assurance-santé et les nouveaux résidents permanents, prière de visiter le site Les soins aux enfants néo-canadiens (http://www.enfantsneocanadiens.ca/care/insurance) et celui de Santé Canada (http://healthycanadians.gc.ca/health-system-systeme-sante/cards-cartes/health-role-sante-eng.php), lesquels expliquent les différents régimes des provinces et territoires et donnent de l’information sur la façon de présenter une demande d’assurance. 1http://www.kidsnewtocanada.ca/care/insurance 2http://www.health.gov.on.ca/en/public/publications/ohip/ohip_waiting_pd.aspx 3Praxia Information Intelligence and Gartner for Canada Health Infoway. (2011). Telehealth Benefits and Adoption: Connecting People and Providers Across Canada.
Six types de couverture santé sont offerts aux réfugiés arrivant ou vivant au Canada, types qui diffèrent en fonction des services de santé couverts. L’admissibilité à ces régimes est fonction de critères tels que l’âge du demandeur, le fait qu’il soit ou non pris en charge par le gouvernement, et le statut de sa demande d’asile1. Les enfants et jeunes réfugiés sont admissibles à la couverture la plus complète offerte aux réfugiés canadiens : la couverture de base, la couverture supplémentaire et la couverture relative aux médicaments sur ordonnance. Cette couverture inclut la plupart des soins et services visés par le régime d’assurance-santé provincial ou territorial où habite l’enfant réfugié. Sont couverts : les services hospitaliers (avec ou sans admission à l’hôpital), les soins prodigués par un médecin, une infirmière ou autre professionnel de la santé agréé, les services de laboratoire et d’ambulance, certains soins dentaires et d’optométrie, et les médicaments d’ordonnance visés par le régime provincial ou territorial. Pour connaître tous les détails des régimes offerts aux enfants et jeunes réfugiés au Canada, prière de visiter le site du Programme fédéral de santé intermédiaire du gouvernement du Canada (http://www.cic.gc.ca/francais/refugies/exterieur/arrivee-sante/personnes/demande-qui.asp). Le site a été mis à jour en novembre 2014 afin de refléter les nouvelles politiques en vigueur. Les politiques visant les soins de santé offerts aux réfugiés et aux demandeurs d’asile sont périodiquement modifiées; la plus récente information est présentée sur le site d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (http://www.cic.gc.ca/francais/refugies/exterieur/arrivee-sante.asp). 1http://www.cic.gc.ca/english/refugees/outside/arriving-healthcare/individuals/apply-who.asp
Profil de la santé des enfants et jeunes immigrants et réfugiés au Canada: Section 3 Référence suggérée: Pottie, K., Dahal, G., Hanvey, L. & Marcotte, M. (2015). Profil de la santé des enfants et jeunes immigrants et réfugiés au Canada. Section 3 : Les maladies et états de santé les plus préoccupants chez les enfant et jeunes immigrants. Dans La santé des enfants et des jeunes du Canada : Un profil de l’ICSI. Récupéré de http://profile.cich.ca/fr/index.php/chapter4 Contributeurs : Rédaction et révsion : Govinda Dahal, Chercheur, Université d’Ottawa Louise Hanvey, Directrice de la recherche, ICSI Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Kevin Pottie, Président, Collaboration canadienne pour la santé des immigrants et des réfugiés (CCSIR) Conception graphique : Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Bert Schopf, Graphiste, Blackbird Développement du site web : Accel Web Marketing Mise en oeuvre du projet, recherche et révision : Comité consultatif d’experts Rukhsana Ahmed, Professeure agrégée, Université d’Ottawa Paula Brauer, Professeure agrégée , University of Guelph Yvonne Chiu, Directrice exécutive, Edmonton Multicultural Health Brokers Cooperative Govinda Dahal, Chercheur, Université d’Ottawa Anita Gagnon, Professeure, McGill University Louise Hanvey, Directrice de la recherche, ICSI Anna Kirova, Professeure, University of Alberta Edward Ng, Analyst principal, Statistique Canada Linda Ogilvie, Professeure, University of Alberta Kevin Pottie, Président, Collaboration canadienne pour la santé des immigrants et des réfugiés (CCSIR) Autres Denise Alcock, Coprésidente, ICSI Shelley Callaghan, Coordinatrice du projet, ICSI Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Janice Sonnen, Directrice exécutrice, ICSI Robin Walker, Coprésident, ICSI
Les données présentées à la section 2 indiquent que, de façon générale, la santé des enfants et jeunes immigrants au Canada est sensiblement semblable ou légèrement meilleure que leurs homologues nés au pays. Toutefois, parmi la population des enfants et jeunes immigrants, certains sous-groupes sont plus à risque de voir leur santé et le bien-être menacés. La prévalence de certaines maladies diffère en effet en fonction de l’exposition à certains facteurs, des tendances migratoires et des prédispositions génétiques. Les états de santé les plus préoccupants chez les enfants et jeunes immigrants sont ceux cernés dans les diverses lignes directrices canadiennes visant la santé des immigrants fondées sur des faits probants.
Les besoins en matière de santé des enfants et jeunes immigrants et réfugiés diffèrent souvent de ceux de la jeune population canadienne de naissance. La prévalence de certaines maladies diffère selon l’exposition à la maladie, les tendances migratoires et les prédispositions génétiques. Les professionnels de la santé, les enseignants, les travailleurs communautaires et la population en général doivent savoir quels sont les principaux états de santé évitables et traitables qui touchent les enfants et jeunes immigrants et réfugiés. Les maladies et états de santé décrits dans la présente section sont ceux qui font l’objet des lignes directrices élaborées par la CCSIR (http://www.ccirhken.ca/). Suivez ce lien (http://profile.cich.ca/documents/Appendix_to_page_3.1.1_I__R.pdf) pour connaître la méthodologie utilisée pour cerner ces états de santé. La Collaboration canadienne pour la santé des immigrants et des réfugiés (CCSIR; http://www.ccirhken.ca/) est un collectif interdisciplinaire né il y a six ans et qui regroupe plus de 150 prestataires de soins primaires, spécialistes, chercheurs, décideurs et chefs de file de groupes culturels qui, ensemble, travaillent à brosser un tableau fondé sur les faits de la nouvelle discipline émergente qu’est la santé des immigrants. La CCSIR a amorcé ses travaux en s’attelant à la réalisation d’un ambitieux projet, soit l’élaboration de lignes directrices fondées sur des faits probants destinées aux prestataires de soins primaires, qui décrivent un large éventail de maladies infectieuses, de maladies mentales, de problèmes de maltraitance physique et affective, de maladies chroniques non transmissibles, de problèmes de santé des femmes et d’autres états de santé rencontrés par les cliniciens travaillant auprès des nouveaux arrivants.
La maltraitance envers les enfants est une importante question de santé publique. Toutefois, la prévalence et l’incidence de la violence faite aux enfants immigrants et réfugiés au Canada ne sont pas bien connues. Mais bien qu’elle ne traite pas exclusivement des enfants et jeunes immigrants et réfugiés, l’Étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants (2008) a révélé que, sur un total de 235 842 enquêtes en la matière, 85 440 des cas de violence ou de négligence étaient fondés, ce qui correspond à 14,19 cas par 1 000 enfants. Du total des enquêtes, 8 % (soit 17 918 enquêtes, ou 2,98 cas sur 1 000 enfants) n’ont pu confirmer la véracité des signalements par manque de preuves, bien qu’elles n’aient non plus dissipé le doute de maltraitance chez les enquêteurs. Environ un tiers (30 %) des signalements étaient non fondés (les enfants n’avaient pas été victimes de maltraitance), et 26 % visaient plutôt une crainte de violence éventuelle et non de la violence subie dans les faits. Des 85 440 cas de signalement fondés, 34 % étaient des cas de négligence, 20 %, de violence physique, 34 %, d’exposition à de la violence entre des partenaires intimes, 3 %, de violence sexuelle, et 9 %, de violence psychologique1. 1Public Health Agency of Canada. Canadian Incidence Study of Reported Child Abuse and Neglect – 2008: Major Findings. Ottawa, 2010
Bien que la prévalence et l’incidence de la violence faite aux enfants immigrants et réfugiés au Canada ne soient pas bien connues, les données concernant la maltraitance faite aux enfants de minorités culturelles au Canada et aux États-Unis indiqueraient que certains de ces enfants sont disproportionnellement surreprésentés (et sous-représentés, selon les groupes) dans le domaine des services de protection de l’enfance.1 L’Étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants réalisée en 2003 indiquait que les enfants de minorités culturelles de 0 à 15 ans étaient 1,8 fois plus à risque d’être surreprésentés au sein de la population recevant des services de protection de la jeunesse, tandis que les enfants de race blanche ou d’origine arabe étaient sous-représentés. Les enfants les plus représentés sont ceux des Premières Nations, de race noire, de l’Amérique latine ou d’origine asiatique (ce dernier groupe n’étant affecté que par la violence physique)2. Pourtant, aucune donnée n’a révélé que le taux de maltraitance envers les enfants était plus élevé au sein des familles d’immigrants. Les familles d’immigrants et de réfugiés pourraient être particulièrement vulnérables aux préjudices associés à la maltraitance en raison des interventions juridiques et institutionnelles découlant de résultats de dépistage faux positifs, des signalements excessifs de maltraitance ou du retrait non fondé d’enfants de leur famille. Considérations La prévention de la maltraitance faite aux enfants et de ses répercussions doit être une priorité pour tous les Canadiens. Les lignes directrices canadiennes visant la santé des immigrants qui traitent de maltraitance recommandent que les cliniciens ne procèdent pas au dépistage systématique de la violence chez les enfants immigrants et réfugiés. Elles recommandent plutôt qu’ils soient attentifs aux signes et symptômes de maltraitance lorsqu’ils examinent ces enfants sur le plan physique et mental, et qu’ils poussent l’exploration davantage en cas de doute raisonnable ou de confidences de la part de patients3. Les lignes directrices recommandent en outre la mise en œuvre d’un programme de visites à domicile pendant les deux premières années de vie d’un enfant chez toutes les nouvelles mères — dont les nouvelles familles d’immigrants et de réfugiés — considérées « à risque », p. ex. les mères adolescentes, les mères sans partenaire et les femmes vivant dans l’isolement social, à statut socioéconomique modeste, vivant avec une maladie mentale ou ayant un problème de toxicomanie. Cliquer ici pour en savoir davantage sur ces lignes directrices et autres principes directeurs. 1Pottie K, Greenaway C, Feightner J, Welch V, Swinkels H, Rashid M, Narasiah L, Kirmayer LJ, Ueffing E, MacDonald NE, Hassan G, McNally M, Khan K, Buhrmann R, Sheila Dunn S, Dominic A, McCarthy AE, Gagnon AJ, Rousseau C, Tugwell P, and coauthors of the Canadian Collaboration for Immigrant and Refugee Health. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011; 183(12): E824 – E925. 2Trocmé N, Fallon B, MacLaurin B, et al. Canadian incidence study of reported child abuse and neglect — 2003: major findings. Ottawa (ON): Minister of Public Works and Government Services Canada; 2005. Cited in Pottie K, Greenaway C, Feightner J, Welch V, Swinkels H, Rashid M, Narasiah L, Kirmayer LJ, Ueffing E, MacDonald NE, Hassan G, McNally M, Khan K, Buhrmann R, Sheila Dunn S, Dominic A, McCarthy AE, Gagnon AJ, Rousseau C, Tugwell P, and coauthors of the Canadian Collaboration for Immigrant and Refugee Health. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011; 183(12): E824 – E925 3Pottie K, Greenaway C, Feightner J, Welch V, Swinkels H, Rashid M, Narasiah L, Kirmayer LJ, Ueffing E, MacDonald NE, Hassan G, McNally M, Khan K, Buhrmann R, Sheila Dunn S, Dominic A, McCarthy AE, Gagnon AJ, Rousseau C, Tugwell P, and coauthors of the Canadian Collaboration for Immigrant and Refugee Health. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011; 183(12): E824 – E925
Depuis une trentaine d’années, la majorité (plus de 70 %) des Canadiens nés hors du Canada proviennent de pays où la vaccination est sous-optimale ou là où les vaccins normalement administrés aux enfants canadiens ne font pas partie du calendrier national de vaccination1. Il est question ici de l’immunisation contre des maladies comme la varicelle, la rubéole, la diphtérie, la coqueluche et le tétanos. Les enfants immigrants sont donc vulnérables à ces maladies pouvant être prévenues par un vaccin ainsi qu’à la morbidité et la mortalité qui y sont associées2. Les enfants et les jeunes (ainsi que les adultes) susceptibles de contracter ces maladies devraient donc être vaccinés, non seulement pour les protéger eux-mêmes mais aussi pour préserver l’immunité collective et empêcher les éclosions de maladie. Considérations De nombreux obstacles nuisent à l’immunisation des enfants, des jeunes et des familles nouvellement arrivés aux Canada. Ces facteurs comprennent un faible statut socioéconomique, un faible niveau de scolarité des parents, un jeune âge maternel, la méconnaissance de ces maladies et vaccins, une perception négative à l’égard de l’immunisation, la crainte d’effets secondaires nocifs, des problèmes de transport, les heures d’ouverture des cliniques de vaccination, et le coût des vaccins3. Des mesures efficaces devront être prises pour favoriser l’immunisation des enfants et jeunes immigrants, à savoir : mieux sensibiliser les gens, diminuer les frais à débourser, mettre en place des mécanismes de rappel, et faciliter l’accès aux vaccins en les administrant en milieu scolaire, dans les lieux de culte, etc. 1Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925. 2Organization WH. WHO Vaccine- Preventable Dieases: Monitoring System. Geneva: The Organization; 2004. 3Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925
Une grande proportion des jeunes immigrants sont susceptibles de contracter la varicelle. Les données révèlent que jusqu’à 50 % des jeunes immigrants de 15 ans provenant de pays tropicaux sont à risque, et sont même très susceptibles d’en souffrir gravement. L’âge moyen auquel les enfants sont frappés par la varicelle varie d’une région du monde à l’autre : dans les pays tropicaux, les enfants y sont plus vulnérables vers 15 ans, tandis que dans les pays tempérés ou plus froids, l’âge à risque se situe plutôt autour de 5 ans. Considérations Les femmes immigrantes enceintes et leur bébé sont particulièrement vulnérables aux complications liées à la varicelle : près de 50 % des bébés nés d’une mère atteinte de la varicelle risquent de mourir ou d’être atteints d’anomalies congénitales1. Or, pour la plupart des enfants, l’immunisation contre la varicelle élimine complètement le risque de contracter la maladie. Pour d’autres, le vaccin assure que, s’ils contractent la varicelle, elle sera sans gravité et ils pourront s’en rétablir rapidement2. Les lignes directrices canadiennes visant la santé des immigrants recommandent que tous les enfants immigrants de moins de 13 ans soient vaccinés contre la varicelle, sans analyse sanguine préalable. Elles recommandent en outre que tous les enfants, jeunes et parents immigrants et réfugiés provenant de pays tropicaux de plus de 13 ans subissent un dépistage (sérologie) d’anticorps de la varicelle, et que ceux trouvés vulnérables à la maladie (non encore immunisés) soient vaccinés3. 1Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925. 2Public Health Agency of Canada. What you need to know about varicella (chickenpox). http://www.phac-aspc.gc.ca/im/iyc-vve/faq-dis-mal/varicell-eng.php 3Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925
Beaucoup d’enfants et jeunes immigrants sont vulnérables à des maladies pouvant être évitées par un vaccin lorsqu’ils arrivent au Canada, comme la rougeole, les oreillons et la rubéole. Les données indiquent que de 32 à 54 % de cette population sont susceptibles de contracter ces trois maladies1. Bien que la vaccination systématique des enfants contre la rougeole ait débuté dans le milieu des années 1970 dans la plupart des pays en développement, rares sont ceux qui immunisent contre les oreillons et la rubéole2. Il est à noter que les plus récents cas déclarés de syndrome de rubéole congénitale et de tétanos néonatal étaient des enfants nés à l’étranger de femmes non immunisées3. Considérations La rougeole, les oreillons et la rubéole sont des maladies très contagieuses qui peuvent avoir de graves conséquences : une infection par le virus de la rougeole peut entraîner une encéphalite (chez un enfant sur 1 000)4, les oreillons peuvent provoquer la surdité ou une méningite5, et un bébé à naître d’une mère n’étant pas immunisée contre la rubéole mais étant entrée en contact avec la maladie pendant sa grossesse peut naître sourd ou aveugle ou présenter des lésions cardiaques ou cérébrales6. Or, le vaccin ROR (rougeole, oreillons et rubéole) est extrêmement efficace contre ces deux dernières maladies, protégeant près de 100 % des enfants immunisés. Bien que l’efficacité de l’agent contre les oreillons soit un peu plus faible, il protège toutefois adéquatement la majorité des enfants. Les lignes directrices canadiennes visant la santé des immigrants recommandent ainsi que tous les enfants et jeunes immigrants et réfugiés qui ne peuvent prouver qu’ils ont été immunisés contre la rougeole, les oreillons et la rubéole reçoivent les vaccins appropriés, adaptés à leur âge7. Cliquer ici pour consulter les lignes directrices canadiennes visant la santé des immigrants. 1Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925. 2World Health Organization. WHO vaccine-preventable diseases: monitoring sys- tem. 2004 global summary. Geneva; The Organization; 2004. Cited in Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925. 3Danovaro-Holliday MC, LeBaron CW, Allensworth C, et al. A large rubella out- break with spread from the workplace to the community. JAMA 2000;284:2733-9. And Craig AS, Reed GW, Mohon RT, et al. Neonatal tetanus in the United States: a sentinel event in the foreign-born. Pediatr Infect Dis J 1997;16:955-9 cited in Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925 4Public Health Agency of Canada. What you need to know about measles. http://www.phac-aspc.gc.ca/im/iyc-vve/faq-dis-mal/mumps-oreillons-eng.php . 5Public Health Agency of Canada. What you need to know about mumps. http://www.phac-aspc.gc.ca/im/iyc-vve/faq-dis-mal/mumps-oreillons-eng.php 6Public Health Agency of Canada. What you need to know about rubella). Public Health Agency of Canada. What you need to know about varicella (chickenpox). http://www.phac-aspc.gc.ca/im/iyc-vve/faq-dis-mal/varicell-eng.php 7Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925
Nombreux sont les immigrants vulnérables aux maladies pouvant être évitées par un vaccin au moment de leur arrivée au Canada. Les données révèlent en effet que 30 à 50 % des nouveaux arrivants sont vulnérables au tétanos. L’immunité contre la diphtérie est faible chez les immigrants, soit de 35 à 50 %1. Or, la vaccination des enfants contre la diphtérie, la coqueluche, le tétanos et la poliomyélite a considérablement réduit l’incidence de ces maladies (de 92 à 99,9 %) et a presque éliminé le risque de décès causé par ces affections1. Considérations CLes lignes directrices canadiennes visant la santé des immigrants recommandent que tous les enfants immigrants qui ne peuvent prouver qu’ils ont été immunisés contre la diphtérie, la coqueluche, le tétanos et la poliomyélite reçoivent les vaccins appropriés, adaptés à leur âge1. Cliquer ici pour consulter les lignes directrices canadiennes visant la santé des immigrants. 1Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925.
Au Canada, le taux d’infection par le virus de l’hépatite B est faible (moins de 0,5 %). Depuis une quarantaine d’années, la plupart des immigrants au Canada viennent de pays où le risque d’hépatite (dont l’hépatite B) est plutôt élevé, leur taux d’infection chronique se chiffrant à environ 4 %. La majorité des personnes infectées ne présentent pas de symptômes pendant une longue période de temps. Le taux de mortalité associé à l’hépatite virale chronique est plus élevé chez les immigrants que chez les Canadiens de naissance, et ce, probablement en raison du nombre plus élevé de maladies non diagnostiquées ni traitées chez les nouveaux arrivants. Or, les jeunes enfants qui vivent avec une personne atteinte de l’hépatite B sont plus à risque d’être infectés eux-mêmes. Les enfants immigrants sont donc encore plus vulnérables puisqu’ils sont plus nombreux à cohabiter avec des adultes transportant le virus de l’hépatite mais n’en présentant pas les symptômes. Qui plus est, les enfants d’immigrants sont nombreux à ne pas avoir été immunisés contre l’hépatite B1. Les données amassées indiquent que les familles immigrantes ne connaissent pas bien la gravité de l’hépatite B, et que moins de 50 % d’entre elles subissent un dépistage à cet égard2. Considérations Le vaccin contre l’hépatite B est efficace, diminuant de façon marquée le risque d’infection par le virus. Les lignes directrices canadiennes visant la santé des immigrants recommandent que les enfants et les jeunes provenant de pays où la séroprévalence des infections par le virus de l’hépatite B est modérée ou élevée (HBsAg positif > 2 %) fassent l’objet d’un dépistage et soient vaccinés s’ils sont considérés vulnérables3. Cliquer ici pour consulter les lignes directrices canadiennes visant la santé des immigrants. 1Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925. 2Hislop TG, Teh C, Low A, et al. Hepatitis B knowledge, testing and vaccination levels in Chinese immigrants to British Columbia, Canada. Can J Public Health 2007;98:125-9. cited in Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925 3Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925
Les données recueillies ont révélé que les jeunes immigrants sont plus à risque de présenter des maladies dentaires; en fait, ils sont cinq fois plus nombreux à avoir des caries que leurs pairs nés ici. Un jeune immigrant sur cinq a besoin de soins dentaires restaurateurs pour ses caries, alors que seulement 4 % des jeunes nés ici ont de tels besoins1. Toutefois, plus un enfant ou jeune immigrant est établi depuis longtemps au pays, moins il présente de nouveaux problèmes dentaires, bien qu’il continue d’avoir une moins bonne santé dentaire que ses camarades canadiens nés ici. De récentes données indiquent que le nombre de caries est à la hausse en Afrique et en Asie, et on pense que cela est attribuable à une consommation accrue de sucre et au manque de fluorure topique dans les dentifrices et les produits dentaires professionnels2. Aussi, la mauvaise santé dentaire des enfants et jeunes immigrants pourrait découler d’une piètre alimentation, du manque d’eau fluorée, d’une mauvaise hygiène dentaire et d’un manque de soins dentaires plus tôt dans leur vie. Cela est particulièrement vrai chez les réfugiés, qui proviennent de pays où les conditions de vie sont plus difficiles — et les soins dentaires plus rares — par rapport au lieu d’origine des autres catégories d’immigrants. Considérations Les enfants et les jeunes qui arrivent de pays où les soins dentaires sont limités et où l’alimentation est riche en sucre sont ceux qui sont le plus à risque de maladies dentaires. Or, le dépistage et l’aiguillage en cas de maladies dentaires sont des moyens de favoriser le traitement et la prévention. Les jeunes gens ont deux fois plus de chance de se présenter à leurs traitements dentaires lorsqu’ils sont vus et examinés régulièrement par un médecin. Aussi, le brossage des dents deux fois par jour au moyen d’un dentifrice au fluorure permet de réduire efficacement le risque de caries. Les lignes directrices canadiennes visant la santé des immigrants recommandent que les cliniciens vérifient la santé dentaire des enfants et jeunes immigrants en posant une simple question : « Avez-vous des problèmes ou de la douleur en ce qui concerne votre bouche ou vos dents? ». De plus, tous les enfants et jeunes immigrants devraient faire l’objet d’un bref examen dentaire et buccal effectué au moyen d’une lampe-stylo et d’un abaisse-langue. Les enfants et jeunes qui ont manifestement des problèmes dentaires doivent être aiguillés vers un dentiste ou un spécialiste de la santé buccale. Les lignes directrices recommandent en outre que les prestataires de soins primaires traitent la douleur dentaire au moyen d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (comme de l’aspirine ou de l’ibuprofène) avant de référer les patients à un dentiste4. 1Locker D, Clarke M, Murray H. Oral health status of Canadian-born and immigrant adolescents in North York, Ontario. Community Dent Oral Epidemiol 1998;26:177-81. Cited in Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925. 2Petersen PE, Bourgeois D, Ogawa H, et al. The global burden of oral diseases and risks to oral health. Bull World Health Organ 2005;83:661-9. Cited in Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925 3Caring for Kids New to Canada. Oral Health Screening. http://www.kidsnewtocanada.ca/screening/oral-health 4Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925
La proportion des immigrants de 12 à 19 ans et de 15 à 17 ans ayant consulté un professionnel de la santé dentaire dans les douze derniers mois (2009-2010) était inférieure à celle des enfants et des jeunes nés ici. Plusieurs facteurs nuisent à l’accès aux soins dentaires, dont un faible revenu ou des priorités financières plus urgentes, la barrière de la langue, des expériences antérieures, la crainte de soins inadéquats ou la honte liée à la maladie dentaire1. Considérations Il est plus probable que les enfants et jeunes immigrants nouvellement arrivés au Canada voient un médecin avant de chercher à recevoir des soins dentaires. Mais comme les immigrants ont souvent besoin de soins dentaires, les médecins et pédiatres devraient examiner la bouche des enfants et jeunes néo-canadiens et les référer à un dentiste au besoin2. 1Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925 2Caring for Kids New to Canada. Oral Health Screening. http://www.kidsnewtocanada.ca/screening/oral-health
Les soins dentaires ne sont pas tous couverts par le régime canadien dans toutes les provinces et tous les territoires. En Ontario (la seule province où des données sont disponibles), les enfants et jeunes immigrants de 12 à 19 ans sont moins nombreux à être couverts par l’assurance dentaire que leurs concitoyens nés au Canada. Or, cette lacune nuit nécessairement à l’accès aux soins.
De nombreux enfants et jeunes immigrants et réfugiés sont exposés à des parasites intestinaux, soit dans leur pays d’origine ou dans un camp de réfugiés. Si la plupart de ces parasites disparaissent naturellement lorsque la personne retrouve des conditions de vie plus salubres, certains nécessitent des mesures particulières. Les enfants et jeunes réfugiés sont particulièrement vulnérables à la strongyloidïose et à la schistosomiase, deux maladies parasitaires. La strongyloidïose est causée par un parasite intestinal; elle se transmet habituellement par le contact avec des contaminants au sol. La schistosomiase est également causée par des vers parasitaires, mais elle se transmet plutôt par de l’eau contaminée. Ces maladies peuvent persister pendant plusieurs années, et peuvent causer de la douleur, et même la mort longtemps après que la personne se soit établie dans son nouveau pays. La strongyloidïose semble être plus prévalente chez les populations de réfugiés issus de l’Afrique et de l’Asie du Sud-Est, tandis que la schistosomiase est plus présente chez les migrants de l’Afrique. Il est difficile de détecter la strongyloidïose et la schistosomiase parce qu’elles peuvent être présentes malgré un dépistage négatif, et parce que la détection par microscopie des selles est difficile. L’analyse sérologique est beaucoup plus efficace pour détecter les parasitoses intestinales. Considérations Les lignes directrices canadiennes visant la santé des immigrants recommandent que les réfugiés récemment arrivés d’Afrique et d’Asie du Sud-Est subissent une analyse sanguine pour détecter la strongyloidïose, et que les réfugiés récemment arrivés d’Afrique subissent une analyse sanguine pour détecter la schistosomiase. Cliquer ici pour consulter les lignes directrices canadiennes visant la santé des immigrants.
L’anémie est une maladie entraînée par un manque de globules rouges sains dans le sang capables de transporter l’oxygène vers les tissus de l’organisme. L’anémie ferriprive est un manque de fer dans le sang. Il s’agit du type d’anémie le plus fréquent, et du trouble de l’alimentation le plus courant dans le monde. L’anémie ferriprive peut gravement nuire à une grossesse et au développement physique et cognitif d’un enfant. Aucun programme canadien de dépistage de carence en fer ou de suppléments de fer n’est offert aux immigrants, ni au moment de leur arrivée ni plus tard1. Les immigrants et réfugiés (femmes et enfants) présentent un taux d’anémie plus élevé (15 à 28 %) que leurs homologues nés au Canada (2 à 10 %) lorsqu’on exclut les populations des Premières Nations2. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la prévalence de l’anémie ferriprive chez les enfants d’âge préscolaire varie de 21 à 68 %, et de 18 à 48 % chez les femmes en âge de procréer3. Plusieurs facteurs peuvent entraîner l’anémie, comme une infection parasitaire intestinale, un manque de fer dans l’alimentation, la perte de liquide menstruel ou une grossesse. Les immigrants et réfugiés provenant de régions où l’accès à des aliments riches en fer est limité, où il y a prévalence de maladies infectieuses, ou où les femmes ont de nombreuses grossesses sont à risque de carence en fer. Considérations Afin de favoriser un bon développement cognitif chez les enfants immigrants âgés de 1 à 4 ans, les lignes directrices canadiennes visant la santé des immigrants recommandent que ces enfants subissent un test de dépistage de l’anémie par mesure du taux d’hémoglobine. Elles recommandent en outre que les femmes immigrantes et réfugiées en âge de procréer fassent l’objet d’un dépistage de l’anémie par mesure du taux d’hémoglobine afin de vérifier leur taux de fer dans le sang, pour ainsi améliorer leur productivité au travail. 1Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925. 2Bindra GS, Gibson RS. Iron status of predominantly lacto-ovo vegetarian East Indian immigrants to Canada: a model approach. Am J Clin Nutr 1986;44:643-52. 3World Health Organization. Worldwide prevalence of anaemia 1993–2005. Geneva (CH): The Organization; 2008. Available: http://whqlibdoc.who.int/publications /2008/9789241596657_eng.pdf (accessed 2008 Sept. 10).
Le paludisme (malaria) infecte des centaines de millions de personnes dans le monde, et cause un million de décès chaque année, surtout chez les enfants. Le fardeau du paludisme est particulièrement lourd en Afrique subsaharienne. Comme l’intensité et la saisonnalité de la transmission du paludisme varient considérablement dans et entre les pays de cette région, le risque de le contracter varie d’un endroit, d’un âge, d’une période de l’année et d’une ethnicité à l’autre. Et comme les symptômes du paludisme (malaise, myalgie, mal de tête et fièvre) ne sont pas exclusifs à cette maladie, les prestataires de soins primaires peuvent avoir du mal à la reconnaître. Or, le fait de retarder le diagnostic et le traitement d’une infection à Plasmodium falciparum (le type de paludisme le plus virulent) peut engendrer un grave état de santé et même la mort. Les migrants ayant vécu ou séjourné dans des régions où le paludisme est endémique sont ainsi à risque d’être atteints d’une forme aiguë de la maladie, et ce, surtout pendant les trois premiers mois suivant leur arrivée au Canada. Considérations Bien que les lignes directrices canadiennes visant la santé des immigrants ne recommandent pas le dépistage systématique du paludisme chez les enfants et jeunes (et adultes) immigrants, elles encouragent toutefois les cliniciens à être vigilants et à l’affût des symptômes de la maladie, surtout chez les enfants fiévreux ou ayant vécu ou séjourné dans des régions particulièrement touchées par le paludisme au cours des trois mois précédant leur arrivée. Dans de tels cas, les cliniciens devraient effectuer les tests diagnostiques et dépistages appropriés, en temps opportun1. Il conviendrait d’améliorer la surveillance du paludisme au Canada, et d’approfondir la recherche sur l’utilité du dépistage de cette maladie chez les immigrants et réfugiés. Cliquer ici pour consulter les lignes directrices canadiennes visant la santé des immigrants. 1Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925
La tuberculose est une infection transmise par des particules en suspension dans l’air. Bien qu’elle soit peu courante au Canada, on la rencontre encore au sein des populations autochtones ou chez les personnes itinérantes. Les enfants immigrants et réfugiés provenant de régions encore touchées par la tuberculose peuvent aussi en être atteints. Les enfants, jeunes et adultes nés hors du Canada représentent 65 % de toutes les personnes atteintes de tuberculose évolutive au pays, et certains sous-groupes sont 500 fois plus à risque de contracter la maladie par rapport aux Canadiens non autochtones nés ici1. En 2012, la proportion d’enfants et de jeunes tuberculeux variait de 2,4 à 5,2 par 100 000 personnes, selon le groupe d’âge. Le taux de tuberculeux parmi toute la population canadienne était de 4,8 par 100 000 habitants; il se chiffrait à 13,6 chez les enfants et adultes nés hors du Canada, de 29,4 chez les Canadiens autochtones nés ici, et de 0,7 chez les Canadiens non autochtones nés ici1. Considérations Les lignes directrices canadiennes visant la santé des immigrants recommandent que les enfants et jeunes immigrants de moins de 20 ans provenant de pays à forte prévalence de tuberculose fassent l’objet d’un dépistage de la maladie (test cutané à la tuberculine) le plus tôt possible suivant leur arrivée au pays. Elles recommandent aussi que les enfants et jeunes tuberculeux qui obtiennent un résultat positif mais qui ne sont pas atteints de tuberculose évolutive soient traités contre l’infection tuberculeuse latente. Il est en outre recommandé que tous les nouveaux réfugiés, dont les enfants, subissent un dépistage de l’infection tuberculeuse latente, sauf s’ils ont des documents médicaux à cet égard2. 1Public Health Agency of Canada. Tuberculosis in Canada 2012: Pre-Release. http://www.phac-aspc.gc.ca/tbpc-latb/pubs/tbcan12pre/tab-eng.php#tab2M 2Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925
Tous les enfants et jeunes immigrants peuvent bénéficier d’un examen de leur acuité visuelle (vision) peu de temps après leur arrivée au pays, la perte de la vue et les maladies pouvant menacer la vue étant plus courantes chez ces jeunes que dans la population canadienne en général. Les enfants de moins de 5 ans devraient faire l’objet de dépistages auprès d’optométristes ou d’ophtalmologistes pour détecter les déficiences visuelles et le strabisme. L’examen du reflet rétinien et de l’œil externe devrait être effectué régulièrement dès la naissance. Les immigrants et réfugiés qui viennent au Canada présentent rarement les maladies oculaires « tropicales » qui sont courantes dans certaines régions, comme l’onchocercose (cécité des rivières), le trachome et la xérophtalmie, et les formes asymptomatiques de ces maladies se résorbent ou se stabilisent après l’arrivée au pays. Considérations Les enfants et jeunes immigrants devraient subir un examen de la vue dans les douze premiers mois suivant leur arrivée au Canada, et devraient être aiguillés vers un optométriste ou un ophtalmologiste si leur vision est inférieure à 20/401. 1Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925
Les soins aux enfants néo-canadiens est un portail qui vise à aider les professionnels de la santé à offrir des soins de qualité aux familles d’immigrants et de réfugiés et à leurs enfants. Conçu par la Société canadienne de pédiatrie et des experts en santé des nouveaux arrivants, ce site propose une série de ressources clés entourant les examens médicaux, les services d’interprètes, les maladies des voyageurs, la compétence culturelle, les études de cas et les ressources communautaires.
Metropolis est un réseau international favorisant la recherche comparative et l’élaboration de politiques publiques sur la migration, la diversité et l’intégration des immigrants au Canada et partout dans le monde.
La nouvelle étude sur les enfants et les jeunes canadiens (NEEJC) est une étude longitudinale menée auprès de plus de 4 000 enfants et jeunes provenant de milieux ethnoculturels variés et ayant immigré au Canada. L’étude s’est aussi intéressée aux familles de ces enfants immigrants. La NEEJC met l’accent sur la santé physique et mentale de ces populations et sur les facteurs qui affectent leur santé et leur développement. Les conclusions de cette étude ont jeté un éclairage nouveau sur les difficultés rencontrées par ces populations et sur la façon dont ces enfants peuvent en arriver à surmonter ces épreuves et mener une vie épanouie au Canada. Le site de la NEEJC propose plusieurs rapports, publications et projets liés à l’étude.
Profil de la santé des enfants et jeunes immigrants et réfugiés au Canada: Section 4 Référence suggérée : Pottie, K., Dahal, G., Hanvey, L. & Marcotte, M. (2015). Profil de la santé des enfants et jeunes immigrants et réfugiés au Canada. Section 4 : La dissonance culturelle et les enfants et jeunes immigrants. Dans La santé des enfants et des jeunes du Canada : Un profil de l’ICSI. Récupéré de http://profile.cich.ca/fr/index.php/chapter4 Contributeurs : Rédaction et révsion : Govinda Dahal, Chercheur, Université d’Ottawa Louise Hanvey, Directrice de la recherche, ICSI Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Kevin Pottie, Président, Collaboration canadienne pour la santé des immigrants et des réfugiés (CCSIR) Conception graphique : Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Bert Schopf, Graphiste, Blackbird Développement du site web : Accel Web Marketing Mise en oeuvre du projet, recherche et révision : Comité consultatif d’experts Rukhsana Ahmed, Professeure agrégée, Université d’Ottawa Paula Brauer, Professeure agrégée , University of Guelph Yvonne Chiu, Directrice exécutive, Edmonton Multicultural Health Brokers Cooperative Govinda Dahal, Chercheur, Université d’Ottawa Anita Gagnon, Professeure, McGill University Louise Hanvey, Directrice de la recherche, ICSI Anna Kirova, Professeure, University of Alberta Edward Ng, Analyst principal, Statistique Canada Linda Ogilvie, Professeure, University of Alberta Kevin Pottie, Président, Collaboration canadienne pour la santé des immigrants et des réfugiés (CCSIR) Autres Denise Alcock, Coprésidente, ICSI Shelley Callaghan, Coordinatrice du projet, ICSI Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Janice Sonnen, Directrice exécutrice, ICSI Robin Walker, Coprésident, ICSI
Les enfants et jeunes immigrants et réfugiés vivant au Canada éprouvent souvent un phénomène que l’on appelle dissonance ou discordance culturelle. Il s’agit de l’écart perçu entre la culture du pays d’origine des jeunes immigrants et la culture canadienne dans laquelle ils vivent désormais, ou plus précisément, les normes sociales, les comportements, la conservation du patrimoine culturel malgré l’arrivée dans un nouveau pays ou une nouvelle société, et autres dimensions1. Ce sentiment survient souvent lorsqu’une famille d’immigrants compte de jeunes enfants : ces derniers grandissent en apprenant la culture canadienne, en s’y intégrant, et en s’éloignant de la culture et des traditions de leurs propres parents1. La dissonance culturelle peut entraîner des conséquences graves et nocives dans la vie des enfants et jeunes immigrants : de l’intimidation et de l’agressivité entre pairs, ainsi que des pensées suicidaires ou des tentatives de suicide. La dissonance culturelle peut aussi avoir une incidence négative sur la santé sexuelle et reproductive. Ces constats sont issus d’une analyse systématique; cliquer ici pour en connaître la méthodologie. 1Rohmann A, Florack A, Piontkowski U. The role of discordant acculturation attitudes in perceived threat: An analysis of host and immigrant attitudes in Germany. Int J Intercult Rel 2006;30:683-702
On lit sur le site « Les soins aux enfants néo-canadiens » que les jeunes immigrants traversent quatre étapes lorsqu’ils s’établissent dans un nouveau pays. Ces étapes sont : enthousiasme et fascination; désenchantement, émotions contradictoires, frustration et irritation; adaptation graduelle ou rétablissement; et acceptation et adaptation. Il est à noter que cette démarche n’est pas parfaitement linéaire — un nouvel arrivant peut passer d’une étape à l’autre, revenir à une étape antérieure, etc. La dissonance culturelle peut se manifester à n’importe quelle étape de ce cheminement. Le site Les soins aux enfants néo-canadiens décrit plus en détail les notions d’adaptation et d’acculturation.
L’influence de la dissonance culturelle est complexe L’influence de la dissonance culturelle est complexe. Le contexte familial des jeunes néo-canadiens diffère souvent de leur milieu scolaire et de leurs cercles sociaux, ce qui peut entraîner des attentes contradictoires tant au sein de la famille que dans les autres sphères de la société. Il arrive souvent que les pressions exercées sur ces jeunes en raison de la discordance entre leur vie à la maison et leur vie hors du cercle familial, particulièrement à l’école, deviennent un fardeau. Cela peut nuire à leur sentiment de bien-être et à leur façon de se comporter, et peut aussi influencer la réussite de leur avenir1. D’un autre côté, les liens familiaux et les ressources sociales peuvent aussi amortir l’adversité et ainsi favoriser le bien-être des jeunes néo-canadiens2. Considérations Le contexte de vie des enfants immigrants, particulièrement l’influence de la dissonance culturelle, n’a pas été suffisamment étudié au Canada. Par conséquent, on ne dispose pas de l’information nécessaire à la mise sur pied de services efficaces pour mieux soutenir les enfants immigrants et réfugiés à cet égard. 1Wilkins R, Tjepkema M, Mustard C, Choiniere R. The Canadian census mortality follow-up study, 1991 through 2001. Health Rep 2008;19:25-43. 2Child Health System Indicator Summary. 2006. (Accessed 2011, at http://pcmch.on.ca/LinkClick.aspx?fileticket=0bn1d-jIiVU%3D&tabid=64)
Fig. 4.2.1 Sécurité – intimidation et agression entre pairs Source: Pottie K, Dahal G, Georgiades K, Premji K and Hassan G. (2014). Do First Generation Immigrant Adolescents Face Higher Rates of Bullying, Violence and Suicidal Behaviours Than Do Third Generation and Native Born? J Immigrant Minority Health. doi: 10.1007/s10903-014-0108-6 http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10903-014-0108-6#page-1 Graphique créé par l’ICSI avec des images de Big Stock Photo et fotolia. Les éléments de l’infographie révèlent que l’intimidation et l’agressivité entre pairs sont plus fréquentes chez les jeunes immigrants de première génération qui ne parlent pas la (ou les) langue(s) officielle(s) de leur pays d’accueil, par rapport à leurs homologues immigrants de 3e génération ou aux jeunes nés ici. Ces constats signifient que les risques de violence sont plus élevés lorsque les jeunes néo-canadiens parlent une langue autre que celle de leur nouveau milieu de vie1. Bien que ces données soient issues d’études américaines, elles ont nécessairement une importante portée sur la vie des immigrants au Canada. La recherche a démontré que, dans la plupart des cas, un jeune néo-canadien évoluant au sein d’une famille solidaire et unie — tous les membres vivant ensemble — est moins exposé à la violence. 1Pottie K, Dahal G, Georgiades K, Premji K and Hassan G. (2014). Do First Generation Immigrant Adolescents Face Higher Rates of Bullying, Violence and Suicidal Behaviours Than Do Third Generation and Native Born? J Immigrant Minority Health. doi: 10.1007/s10903-014-0108-6; http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10903-014-0108-6#page-1
Fig. 4.2.2 Sécurité – pensées suicidaires et tentatives de suicide Source: Pottie K, Dahal G, Georgiades K, Premji K and Hassan G. (2014). Do First Generation Immigrant Adolescents Face Higher Rates of Bullying, Violence and Suicidal Behaviours Than Do Third Generation and Native Born? J Immigrant Minority Health. doi: 10.1007/s10903-014-0108-6 http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10903-014-0108-6#page-1 Graphique créé par l’ICSI avec une photo de Big Stock Photo. Les éléments de l’infographie illustrent le fait que les jeunes immigrants de première génération qui vivent avec leurs parents biologiques sont moins nombreux à avoir des idées suicidaires ou à tenter de se suicider que chez les jeunes nés ici et ceux de familles d’immigrants de deuxième et de troisième générations. De plus, des études ont révélé que, dans la plupart des cas, un jeune néo-canadien évoluant au sein d’une famille solidaire et unie — tous les membres vivant ensemble — est moins porté à avoir des idées suicidaires. À l’opposé, les jeunes immigrants ne vivant pas avec leurs parents biologiques ressentent plus de stress et ont plus tendance à avoir des idées suicidaires par rapport à ceux habitant au sein d’une famille intacte. Considérations Malgré le stress lié à l’adaptation à une nouvelle culture et à la dissonance culturelle au sein des familles, les jeunes immigrants semblent bénéficier du fait de vivre dans une famille bien soudée. Il semble aussi qu’un taux étonnamment élevé de violence familiale peut favoriser les pensées suicidaires et les tentatives de suicide. Mais malgré ces risques, la probabilité de suicide semble faible, et selon les chercheurs, cela serait attribuable aux valeurs culturelles et au soutien familial.
Des études révèlent que l’acculturation — l’adaptation à la nouvelle culture — et la formation de l’identité sont, semble-t-il, des processus simultanés. Les jeunes tentent donc de se forger une identité regroupant deux cultures. Bien que les chercheurs aient observé des taux semblables de rapports sexuels chez les jeunes immigrants et les jeunes nés au pays, les immigrants récents étaient les plus susceptibles de déclarer subir des pressions de leurs pairs pour adopter des comportements à risque et recevoir moins de soutien de leurs parents pour les éviter.2 La communication avec leur mère sur la sexualité et le soutien maternel étaient d’importants facteurs explicatifs de leurs comportements sexuels. Les chercheurs ont aussi constaté que les jeunes et leurs parents manquent d’information précise sur la contraception, alors qu’ils croient que les parents sont les principaux responsables de l’éducation des enfants en matière de reproduction et de contraception.3 1Goodenow C, Espin OM. Identity choices in immigrant adolescent females. Adolescence 1993;28:173-84. 2Blake SM, Ledsky R, Goodenow C, O’Donnell L. Recency of immigration, substance use, and sexual behavior among Massachusetts adolescents. American journal of public health 2001;91:794-8. 3DeSantis L, Thomas JT, Sinnett K. Intergenerational concepts of adolescent sexuality: Implications for community-based reproductive health care with Haitian immigrants. Public Health Nurs 1999;16:102-13.
Profil de la santé des enfants et jeunes immigrants et réfugiés au Canada: Section 5 Référence suggérée: Pottie, K., Dahal, G., Hanvey, L. & Marcotte, M. (2015). Profil de la santé des enfants et jeunes immigrants et réfugiés au Canada. Section 5 : Sommaire. Dans La santé des enfants et des jeunes du Canada : Un profil de l’ICSI. Récupéré de http://profile.cich.ca/fr/index.php/chapter4 Contributeurs : Rédaction et révsion : Govinda Dahal, Chercheur, Université d’Ottawa Louise Hanvey, Directrice de la recherche, ICSI Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Kevin Pottie, Président, Collaboration canadienne pour la santé des immigrants et des réfugiés (CCSIR) Conception graphique : Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Bert Schopf, Graphiste, Blackbird Développement du site web : Accel Web Marketing Mise en oeuvre du projet, recherche et révision : Comité consultatif d’experts Rukhsana Ahmed, Professeure agrégée, Université d’Ottawa Paula Brauer, Professeure agrégée , University of Guelph Yvonne Chiu, Directrice exécutive, Edmonton Multicultural Health Brokers Cooperative Govinda Dahal, Chercheur, Université d’Ottawa Anita Gagnon, Professeure, McGill University Louise Hanvey, Directrice de la recherche, ICSI Anna Kirova, Professeure, University of Alberta Edward Ng, Analyst principal, Statistique Canada Linda Ogilvie, Professeure, University of Alberta Kevin Pottie, Président, Collaboration canadienne pour la santé des immigrants et des réfugiés (CCSIR) Autres Denise Alcock, Coprésidente, ICSI Shelley Callaghan, Coordinatrice du projet, ICSI Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Janice Sonnen, Directrice exécutrice, ICSI Robin Walker, Coprésident, ICSI
On compte près de un million d’enfants et de jeunes immigrants au pays, ce groupe représentant un dixième de toute la population des enfants et des adolescents canadiens. De façon générale, ces Néo-Canadiens font bonne figure au chapitre de la santé : la grande partie d’entre eux se disent en bonne santé physique et mentale, et disent avoir un fort sentiment d’appartenance à leur collectivité, lorsqu’on les compare à leurs homologues nés ici. Les jeunes immigrants fument moins, consomment moins d’alcool, ont moins de comportements suicidaires et sont moins nombreux à faire de l’embonpoint par rapport à leurs confrères canadiens de naissance. Cette adaptation réussie et ce bon état de santé pourraient refléter le fait que la majorité des enfants et jeunes nouveaux arrivants appartiennent à la catégorie des immigrants économiques plutôt qu’à celle des réfugiés, ces derniers ayant plus de mal à en venir à une vie bonne et saine, du moins au début. Cela dit, la vie n’est pas facile pour tous les jeunes immigrants venus s’établir au Canada. Près de un sur dix reçoit un diagnostic de trouble de l’humeur, et un sur quatre dit ne pas ressentir un fort sentiment d’appartenance à sa nouvelle collectivité. Étant donné la récente volonté d’améliorer l’accès aux services de santé mentale au pays, les besoins particuliers des immigrants et réfugiés devraient être tenus en compte si l’on veut que ces populations non seulement reçoivent les soins dont elles ont besoin, mais aussi que ces soins soient à la fois efficaces et respectueux de leur culture. Mais dans certains domaines, les enfants et jeunes immigrants et réfugiés se classent moins bien par rapport à leurs homologues nés ici. Les jeunes immigrants sont plus sédentaires et mangent moins de fruits et de légumes que les Canadiens de naissance. Ils affichent une moins bonne hygiène dentaire, ils sont plus susceptibles de souffrir d’anémie ferriprive, de maladies oculaires et de problèmes de la vue, et, selon leur pays d’origine, ils sont très à risque de contracter le paludisme ou la tuberculose avant leur arrivée au Canada. Étant donné la difficulté d’obtenir des vaccins dans les régions tropicales et les pays en développement d’où proviennent certains immigrants et réfugiés, les enfants de ces familles sont jusqu’à 54 % plus à risque de contracter diverses maladies, dont la varicelle, la rougeole, les oreillons, la rubéole, le tétanos et l’hépatite B, et ce, même après leur arrivée au Canada. Les répercussions de ces maladies peuvent être débilitantes, coûteuses et même fatales. Qui plus est, ce grand nombre d’enfants et de jeunes non vaccinés compromet l’immunité collective au Canada, ce qui devient une importante préoccupation de santé publique. Les obstacles à l’immunisation des familles immigrantes et réfugiées, dont les difficultés en matière de transport et d’accès aux services et un manque de compréhension quant à l’importance de la vaccination, devraient être tenus en compte dans l’élaboration de stratégies de santé publique visant à augmenter le taux d’immunisation au pays. À d’autres égards, les données sur les enfants et jeunes immigrants sont tout simplement insuffisantes. De l’information sur la santé et le bien-être de la jeunesse immigrante a été recueillie, mais il est difficile d’accéder à certaines statistiques sur les enfants et nouveau-nés néo-canadiens. Aussi, on manque d’information concernant la prévalence de la maltraitance faite aux enfants de familles immigrantes. Dans le passé, certaines minorités culturelles étaient presque deux fois plus représentées dans les services de protection de la jeunesse, alors que les enfants d’origine arabe ou de race blanche étaient sous-représentés. Les enfants de minorités culturelles — dont les jeunes immigrants — sont beaucoup plus nombreux à faire l’objet de dépistages et de signalements de maltraitance par rapport aux enfants de la population générale. Bien que les médecins soient encouragés à s’abstenir d’effectuer systématiquement de tels dépistages dans le cadre de leurs rencontres avec leurs patients, ils doivent rester à l’affût des signes de maltraitance chez leurs jeunes patients. Mais en plus de problèmes de santé, les enfants et jeunes nouvellement arrivés au Canada éprouvent une pléthore de sentiments, dont de la joie, de la déception, de l’ajustement graduel, puis de l’acceptation. Ils subissent en outre plus ou moins les effets de la dissonance culturelle, c’est-à-dire la perception d’un écart entre la culture du pays d’origine et la culture canadienne dans laquelle ils sont soudainement plongés. Cette dissonance peut entraîner de graves répercussions, comme de l’intimidation, de l’agressivité envers les pairs, des pensées suicidaires, des tentatives de suicide, de la tension entre les jeunes et leurs parents et des problèmes entourant la santé sexuelle et reproductive. De façon générale, le fait de vivre avec ses parents biologiques et ses frères et sœurs au sein d’une famille unie aide les enfants à éviter certains de ces problèmes. Toutefois, les enfants et jeunes immigrants n’ont pas tous la chance de vivre avec leur famille biologique au moment de leur arrivée au Canada, et ce ne sont pas toutes les familles qui sont en mesure d’offrir à leurs enfants le soutien dont ils ont besoin. Par conséquent, il est très important que les prestataires de soins et tous les membres des cercles sociaux des enfants et jeunes immigrants comprennent ce que ces derniers ressentent et vivent ainsi que les difficultés qu’ils doivent affronter. Le seul fait d’offrir soutien et conseils peut ainsi faciliter l’adaptation des immigrants à leur nouvelle vie. Il est essentiel que le système de santé canadien soit conscient du caractère prioritaire de l’état de santé et des difficultés susceptibles d’empêcher les enfants et jeunes immigrants de mener la vie de grande qualité que peut leur offrir le Canada. Des initiatives de santé publique efficaces et des soins de santé de grande qualité pourraient contribuer à remédier aux problèmes qu’éprouvent les enfants et jeunes immigrants. Qui plus est, les intervenants et réseaux de services qui appuient les familles immigrantes, comme le réseau de l’éducation ou des services à l’enfance, devraient tenir compte des différences culturelles et des obstacles auxquels font face les nouveaux arrivants au Canada. Les initiatives et services doivent être pensés en fonction de la diversité des Néo-Canadiens, lesquels ont des attentes et convictions différentes de ce que nous connaissons, et se frappent inévitablement à des obstacles et barrières lorsqu’ils arrivent en terre canadienne. Pour de plus amples détails, prière de visiter le site du réseau d’échange des connaissances sur la santé des migrants de la CCSIR, le site Les soins aux enfants néo-canadiens et celui de Metropolis pour en savoir davantage sur les immigrants et les réfugiés au Canada, et sur leur santé et leur mieux-être. Cette section résume brièvement certaines des difficultés et états de santé prioritaires auxquels sont confrontés les enfants, les jeunes et les familles nouvellement arrivés au Canada.
Annexe, section 3.1.1 : Méthodes utilisées pour cerner les états de santé prioritaires chez les enfants et jeunes immigrants étant décrits à la section 3 du module. Méthodologie : Une description détaillée de la méthodologie utilisée pour cerner les états de santé prioritaires chez les enfants et jeunes immigrants est présentée dans : Swinkels H., Pottie K., Tugwell P., Rashid M. et Narasiah L.; Collaboration canadienne pour la santé des immigrants et des réfugiés (CCSIR); Development of guidelines for recently arrived immigrants and refugees to Canada: Delphi consensus on selecting preventable and treatable conditions; JAMC; 6 septembre 2011; 183(12):E928-32. doi : 10.1503/cmaj.090290; publié en ligne le 14 juin 2010. Recours à une démarche Delphi (consensus) adaptée pour cerner 20 états de santé puis formuler des lignes directrices afférentes (tous les groupes d’âge). Les états de santé ont été déterminés suivant un examen de la documentation, une analyse contextuelle et des entrevues avec des intervenants clés appartenant à un réseau de prestataires de soins œuvrant auprès des immigrants. Les critères utilisés pour établir les priorités visaient principalement les inégalités. Les critères d’inclusion étaient : l’importance (prévalence la plus élevée et lourd fardeau); l’utilité (états pouvant faire l’objet de lignes directrices aisément applicables et évaluables); et la disparité (états étant plus ou moins négligés par les mesures de santé publique).
Domaines de divergence Annexe, section 3.2.2 : Maltraitance envers les enfants — sommaire de deux séries de lignes directrices canadiennes Lignes directrices Fondées sur les faits Recommandations Domaines de divergence Evidence-Based Clinical Guidelines for Immigrants and Refugees (Pottie et al., 2011; http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3168666/pdf/183e824.pdf Oui Ne pas effectuer le dépistage systématique de la maltraitance Être attentif aux signes et symptômes de maltraitance lors des examens de santé physique et mentale, et pousser l’exploration en cas de doute raisonnable ou de confidences de patients Considérer l’idée de visites à domicile par des infirmières, particulièrement chez les mères d’un premier enfant sans partenaire, de moins de 19 ans, ou à faible revenu Déclaration de consensus sur la violence exercée par le partenaire intime (Cheerniak et coll., 2005); http://sogc.org/fr/guidelines/declaration-de-consensus-sur-la-violence-exercee-par-le-partenaire-intime/ Oui — méta-analyses publiées et non publiées sur le dépistage de la violence Les professionnels de la santé devraient être sensibles aux signes d’exposition à de la violence entre des partenaires intimes chez les populations présentant des besoins particuliers (comme les femmes et enfants immigrants) Les interventions du secteur de la santé doivent comprendre ces éléments essentiels : consignation, évaluation des risques, mesures pour veiller à la sécurité des enfants vivant avec un adulte violent; établissement d’un plan de sécurité; aiguillage approprié; suivi Les professionnels de la santé doivent aider les femmes dont les enfants sont à risque à entrer en contact avec les autorités de protection de l’enfance
Annexe : Lignes directrices canadiennes visant la vaccination Pays Applicable au Canada? Fondées sur les faits? Recommandations Domaines de divergence Evidence-Based Clinical Guidelines for Immigrants and Refugees (Pottie, 2011) (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3168666/pdf/183e824.pdf) Canada Oui ROR : vacciner contre la rougeole, les oreillons et la rubéole de façon appropriée tous les enfants immigrants en l’absence de documents confirmant leur immunisation Diphtérie, coqueluche, tétanos et poliomyélite : vacciner contre la diphtérie, la coqueluche, le tétanos et la poliomyélite de façon appropriée tous les enfants immigrants en l’absence de documents confirmant leur immunisation Varicelle : vacciner de façon appropriée tous les enfants immigrants de moins de 13 ans contre la varicelle sans effectuer d’analyse sérologique; effectuer le dépistage d’anticorps de la varicelle (sérologie) chez les immigrants et réfugiés de plus de 13 ans qui proviennent de pays tropicaux, et vacciner ceux trouvés vulnérables à la maladie (non encore immunisé) Hépatite B : vacciner tous les enfants et jeunes provenant de pays où la séroprévalence des infections par le virus de l’hépatite B est modérée ou élevée (HBsAg positif > 2 %) Au Canada, il n’existe pas de programme de vaccination de rattrapage structuré pour les enfants immigrants et réfugiés après leur arrivée au pays Voir la suite…
Annexe : Lignes directrices canadiennes visant la vaccination …suite Lignes directrices Pays Applicable au Canada? Fondées sur les faits? Recommandations Domaines de divergence Rubéole au cours de la grossesse (Dontigny, 2008) (http://sogc.org/fr/guidelines/rubeole-au-cours-de-la-grossesse/) Canada Non — la population visée n’est pas celle des enfants Oui — Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs Vacciner toutes les femmes immigrantes et réfugiées dès leur première interaction avec le système de santé canadien à moins qu’elles aient un document prouvant leur immunisation ou qu’elles soient naturellement immunisées
Annexe : Paludisme — sommaire des lignes directrices Pays Applicable au Canada? Fondées sur les faits? Recommandations Domaines de divergence (Pottie, 2011) Evidence-Based Clinical Guidelines for Immigrants and Refugees (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3168666/pdf/183e824.pdf) Canada Oui Ne pas effectuer le dépistage systématique du paludisme Être attentif aux symptômes du paludisme chez les migrants ayant vécu ou séjourné dans des régions où le paludisme est endémique dans les trois premiers mois suivant leur arrivée Effectuer les tests diagnostiques et dépistages appropriés en temps opportun Contradictoires aux recommandations australiennes — (Murray, 2009) Les faits n’indiquent pas qu’il serait bénéfique de faire un dépistage systématique
Annexe, section 4.1.1 : Méthodologie utilisée pour l’examen systématique de la dissonance culturelle chez les enfants et jeunes immigrants et réfugiés Méthodologie : La méthodologie utilisée pour cet examen systématique est fondée sur le cadre en six étapes du Cochrane Handbook for Systematic Reviews of Interventions. De plus, des parents de familles immigrantes provenant de l’Amérique latine, du Népal et de la Somalie ont été consultés dans le cadre de rencontres du Café scientifique afin d’assurer la pertinence des données sélectionnées. Une recherche sensible a été réalisée dans des bases de données bibliographiques afin de recueillir tous les articles combinant les notions de dissonance culturelle, d’enfants et jeunes immigrants et réfugiés, et de sécurité. La stratégie de recherche a été déterminée dans Ovid Medline puis adaptée à d’autres bases de données. La recherche a donné 2 274 résultats; deux réviseurs indépendants ont passé en revue les titres et résumés de ces 2 274 études au moyen de critères d’inclusion et d’exclusion de manière à cerner les articles pertinents. Sur les 2 274 textes, 179 ont satisfait tous les critères et ont donc été choisis en vue d’une évaluation plus approfondie. Suivant cet examen, 18 études ont pleinement rempli les critères d’inclusion et ont donc été retenues.