Stress Post Traumatique
Définition Le Trouble de stress post-traumatique (TSPT) est un trouble anxieux, qui touche 7 à 14 % de la population générale selon les études (El-Hage, 2003).
Trouble de stress post-traumatique (TSPT) L’apparition des symptômes fait suite au vécu d’un évènement exceptionnel au cours duquel la vie ou l’intégrité physique d’un individu ou de celle d’autrui a été menacée.
Trouble de stress post-traumatique (TSPT) Cette confrontation soudaine avec le danger provoque une trace mnésique forte qui se traduit par une hypermnésie marquée de reviviscences diurnes et nocturnes d’une ou plusieurs scènes du traumatisme.
Trouble de stress post-traumatique (TSPT) L’hypermnésie relative au traumatisme vécu engendre chez l’individu diverses perturbations émotionnelles qui se traduisent essentiellement par un état d’hypersensibilité accrue envers les stimuli environnants
Paradoxalement, ce phénomène d’hypermnésie alterne avec une amnésie pour d’autres aspects du traumatisme
Le dysfonctionnement mnésique apparaît donc central dans la symptomatologie de ce trouble.
Le déroulement automatique et incoercible des souvenirs traumatiques plonge l’individu souffrant de TSPT dans un état d’hypersensibilité émotionnelle qui se manifeste généralement par une vigilance accrue vis-à-vis de l’environnement
De ce fait, la composante émotionnelle est également très présente dans la production et la persistance des symptômes.
Il ressort donc que, dans la symptomatologie du TSPT, mémoire et émotion exercent des influences réciproques qui pourraient jouer un rôle dans l’apparition et le maintien des symptômes.
Ainsi, préciser les interactions entre mémoire et émotion dans le TSPT permettrait à terme de mieux comprendre les facteurs qui sont à l’origine de l’émergence et de la persistance des symptômes cliniques qui accompa- gnent ce syndrome.
les mécanismes qui sont à l’origine de l’apparition et du maintien des symptômes mnésiques de répétition qui accompagnent ce syndrome.
Définition clinique plus précise Le TSPT est un trouble anxieux secondaire à l’ex- position à un traumatisme psychique où le patient est confronté à la mort, à une grave blessure ou à une menace de son intégrité physique
L’expérience traumatisante doit être associée à une sensation subjective de peur intense, à un sentiment d’impuissance ou d’horreur (APA, 1994).
Réalité psychique Le fait d’avoir vécu ce type de situations n’implique pas systématiquement l’appari- tion d’un TSPT. Parmi les facteurs susceptibles d’induire l’apparition de ce syndrome, le nombre élevé d’évènements vécus (El-Hage & Gaillard, 2003) et la perception subjective du danger, sont presque aussi essentiels à la production des symptômes que la sévérité objective de l’évènement lui-même (El-Hage, 2003).
Pour les individus qui développent un TSPT, les symptômes cliniques s’articulent autour de trois grands types : le syndrome de répétition avec reviviscences diurnes et nocturnes, l’évitement persistant des stimuli associés au traumatisme, et le syndrome d’activation neurovégétative.
Le syndrome de répétition est constitué de souvenirs répétitifs, diurnes ou nocturnes (cauchemars), comprenant des images, des pensées ou des perceptions sensorielles en lien avec le vécu de l’évènement traumatique.
Ces souvenirs du traumatisme défilent sans ordre, sans avoir été intentionnellement évoqués et deviennent importuns. Ils peuvent également être associés à une impression soudaine de « comme si » l’évènement traumatique allait se reproduire, accompagnée du sentiment de revivre l’évènement (flash- back).
Aussi, on considère que la principale caractéristique des symptômes mnésiques de répétition concerne leur caractère intrusif et involontaire
Le phénomène mnésique intrusif de répétition revêt un caractère primordial dans le TSPT puisque la seule apparition d’un symptôme suffit pour établir la présence du syndrome de répétition (APA, 1994).
Face à cette souffrance engendrée par les rappels répétés et pénibles de l’évènement traumatique l’individu peut développer trois formes de conduites d’évitement : cognitive, émotionnelle et comportementale.
L’évitement cognitif correspond au fait que la personne atteinte garde son esprit constamment occupé par d’autres pensées..
L’évitement émotionnel se manifeste par le fait de penser à l’évènement traumatique d’une manière complètement déchargée d’émotion
L’évitement comportemental se traduit par un effort pour éviter les lieux, les activités ou les personnes rappelant le traumatisme.
Ces tentatives pour échapper aux souvenirs traumatiques peuvent entraîner l’apparition d’une amnésie psychogène, se traduisant par une incapacité à évoquer l’ensemble ou une partie des souvenirs personnels liés à l’évènement traumatique.
Ce phénomène serait sous-tendu par des processus dissociatifs de la conscience associée à la mémoire. C'est-à-dire que les perceptions seraient cor- rectement perçues et stockées mais n’accèderaient plus à la conscience normale pour finalement échap- per au contrôle de l’individu et se manifester de manière autonome (Janet, 1904).
Parallèlement à ces conduites d’évitement, des symptômes d’hyperactivation neurovégétative apparaissent. Ils se caractérisent par des manifestations d’angoisse somato-psychique associées à l’impression d’une perte de contrôle de soi et sur les évènements du monde extérieur.
Les manifestations les plus fréquentes correspondent à une difficulté d’en- dormissement, un sommeil interrompu, une forte irritabilité, des accès de colère et des difficultés de concentration.
Ces symptômes peuvent conduire à une hypervigilance vis-à-vis de l’environnement. Elle se traduit par des états de « qui-vive » quasi permanents et des réactions de sursaut exagérées susceptibles de constituer des indices précoces du développement d’un TSPT (APA, 1994).
Ces symptômes cliniques n’apparaissent pas de manière cloisonnée. Ainsi, les symptômes mnésiques de répétition sont indissociables du sentiment d’angoisse qui accompagne leur reviviscence et qui contribue à les maintenir en place.
De même, les comportements d’hypervigilance peuvent conduire l’individu à considérer de façon privilégiée des stimuli susceptibles d’activer des souvenirs pénibles du traumatisme.
Cette réciprocité atteste du lien étroit existant entre les phénomènes mnésiques et émotionnels dans la symptomatologie du TSPT. Ces éléments montrent en quoi le fait de préciser la relation entre mémoire et émotion dans le TSPT permettrait de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à la persistance des symptômes mnésiques de répétition qui accompa- gnent ce syndrome.
Dans cette perspective, l’approche cognitive a fourni ces dernières années plusieurs méthodes permettant d’étudier l’influence du facteur émotionnel sur le fonctionnement de la mémoire (Bower, 1981; Velten, 1968).
Dans les travaux portant sur le TSPT on peut dégager deux types de populations étudiées : les groupes hétérogènes de participants souffrant de TSPT suite à des événements traumatiques différents et les groupes homogènes de participants souffrant de TSPT suite à un événement traumatique marquant touchant un grand nombre d’individus comme la Shoah ou la guerre du Vietnam.
Concernant les études menées chez les participants souffrant de TSPT suite à des événements traumatiques variés, les mots traumatiques sélectionnés sont choisis de façon à ce qu’aucun type de traumatisme soit plus représenté qu’un autre..
Paunovic et al. (2002) ont ainsi comparé 39 participants souffrant de TSPT et 39 participants témoins sur une tâche de rappel libre comprenant des mots traumatiques, des mots positifs et des mots neutres
Le nombre de mots à connotation traumatique rappelé par le groupe TSPT apparaît supérieur à celui rappelé par le groupe témoin, révélant un biais de mémoire plus prononcé dans le groupe TSPT que dans le groupe témoin
chez les participants souffrant de TSPT, les informations à connotation trauma- tique sont mieux rappelées que les informations neutres ou positives
Chez Freud « Il est permis de mettre en doute la proposition de Kant, d'après laquelle le temps et l'espace seraient les formes nécessaires de notre pensée. »
Chez Freud Nous savons, par exemple, que les processus psychiques inconscients sont « intemporels ». Cela veut dire qu'ils ne sont pas disposés dans l'ordre du temps, que le temps ne leur fait subir aucune modification, qu'on ne peut pas leur appliquer la catégorie du temps.
Chez Freud Ce sont là des caractères négatifs dont on ne peut se faire une idée exacte que par la comparaison entre les processus psychiques inconscients et les processus psychiques conscients.
Notre représentation abstraite du temps semble plutôt empruntée au mode de travail du système P. C., et correspondre à notre auto-perception.
En d’autres termes Freud pointe que la perception de la frayeur n’est pas conditionnée par l’espace et le temps… bien au contraire dans les cas de ce que Freud nommait « névrose de guerre » ou encore « névrose traumatique » l’émotion négative, l’affect est bien présent alors que l’action violente est ancienne.
La théorisation de S. Freud de la mémoire s’appuie essentiellement sur quatre articles majeurs : « Sur le mécanisme psychique de l’oubli » de 1898, « Sur les souvenirs-écrans », de 1899, « Remémoration, répétition, perlaboration » de 1914, « Un trouble de mémoire sur l’Acropole, Lettre à Romain Rolland » de 1938.
Dans ces articles, Freud n’isole pas la mémoire de son rappel, ni l’évocation du souvenir de son contexte. Ainsi dans l’article « Sur le mécanisme psychique de l’oubli », Freud situe la production du mot « SIGNORELLI » dans une scène à deux personnages, son interlocuteur et lui-même, auxquels se surajoute la figure de son ami médecin.
Freud décrit un oubli bénin où le mot (le manque demeure ici conscient) se dévoile à la formulation. À ce manque, se substitue une construction inconsciente (ici en rapport avec le contexte même de l’oubli) « SIGNORELLI », signifiant par là le conflit psychique en jeu dans le rappel impossible du peintre d’Orvieto.
En ce sens, SIGNORELLI s’analyse comme une formation de l’inconscient au même titre que le néologisme et l’acte manqué. L’oubli de mot, l’agitation afférente, l’énervement de la non-maîtrise du mot Freud les décrits, toujours dans le même articile comme : « une pénible et évidente agitation (…) accompagne alors les efforts successifs pour trouver le nom dont on a le sentiment qu’on aurait pu en disposer il y encore un moment».
Cette agitation devant l’oubli du mot, cette effervescence émotionnelle quand le mot se refuse à nous convergent vers la même inquiétude comportementale du SPT
Freud comprend cette tension comme l’appendice visible d’un conflit inconscient de pensées refoulées. En effet, Freud, dans l’incapacité de nommer le peintre (Signorelli) dont il évoque l’œuvre à son interlocuteur, convoque à sa place, les noms de Boticcelli et Boltraffio. Si Freud en appelant sa mémoire ne retrouve pas le nom du peintre, il obtient par contre « tous les détails de la journée passée à Orvieto ».
Pas assez de refoulement Par le rappel précis de la journée de vacances, Freud (1899) souligne moins ici l’échec de la mémoire, que le refoulement de représentations. La mémoire, selon la théorie freudienne, s’avère alors une construction inconsciente, entre le processus de refoulement et le retour du refoulé: « le processus (du souvenir) que nous rencontrons ici : conflit, refoulement, substitution avec formation de compromis, revient dans tous les symptômes psychonévrotiques »
Les fondations de notre mémoire reposent sur des mécanismes inconscients et nos souvenirs se transforment au même titre que l’acte manqué, le lapsus et le rêve pour apparaître à la conscience. Freud, dans « Un trouble de la mémoire sur l’Acropole », le souligne clairement au sujet « d’un énoncé erroné sur le passé » dont il analyse la constitution comme « aussi anormale que les rêves. »
Freud (1898) ajoute que « la fonction de la mémoire, que nous nous représentons volontiers comme des archives ouvertes à tous ceux qui sont avides de savoir, est donc sujette à être endommagée par une tendance de la volonté, tout comme n’importe quelle partie de notre activité orientée vers le monde extérieur. »
» La mémoire s’analyse dans un rapport étroit avec l’oubli qui participe à la formation de souvenir. Ainsi, l’oubli se comprend comme consubstantiel de la mémoire. «L’oublié n’est pas effacé, mais seulement « refoulé » ; ses traces mnésiques existent dans toute leur fraîcheur, mais isolées par des « contre-investissements » confirme Freud (1939) dans « L’homme Moïse et la religion monothéiste ».
L’oubli pour Freud (1914) : « consiste surtout en une suppression des liens entre idées, une méconnaissance des conclusions à tirer et une isolation de certains souvenirs». Pour se souvenir, l’oubli et la mémoire fonctionnent conjointement.
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