LA CRISE DES DETTES PUBLIQUES QUELLE MENACE CONTRE L’EURO ?
INTRODUCTION Au sens de l’INSEE la dette se traduit par « l’ensemble des emprunts que l’État a émis ou garanti et dont l’encours, c’est-à-dire le montant total des emprunts, résulte de l’accumulation des déficits de l’État ». Il existe plusieurs types de dettes : La dette extérieure : elle est principalement constituée de l’ensemble des engagements des agents économiques d’un pays, et non seulement de l’État, vis-à-vis des prêteurs étrangers. La dette publique : elle correspond à l’ensemble des dettes de l’ensemble des administrations publiques, des collectivités territoriales, et des organismes de Sécurité Sociale. Il ne faut pas confondre la dette avec le déficit budgétaire de l’État, qui est la situation dans laquelle les recettes du budget de l’État sont inférieures aux dépenses. Il s’agit donc alors d’un solde négatif. Ces deux données sont liées : le déficit budgétaire vient alimenter l’encours de la dette, qui en retour agit sur le niveau de déficit, par l’augmentation des intérêts versés. La définition de l’Euro : Le nom de la monnaie unique européenne créée par le traité de Maastricht (INSEE)
I. QUELLE EST LA NATURE DE LA CRISE DES DETTES DANS LA ZONE EURO ?
LA CRISE DES « SUBPRIMES »
LES ORIGINES : LA CRISE DES « SUBPRIMES » L’explosion de la bulle immobilière aux États-unis à l’origine de la crise. Utilisation de prêts hypothécaires à haut risque en masse Solvabilité des emprunteurs insuffisante pour hypothéquer leur bien immobilier 2006 : hausse des taux d’intérêt des prêts hypothécaires à haut risque Impossibilité des emprunteurs acquéreurs de rembourser ou de refinancer leurs emprunts La titrisation des subprimes facilite la contagion au sein du système financier Augmentation du taux moyen de défaut de remboursement : 11% en 2006 à plus de 20% en 2008 Découpage et revente des créances (titrisation) à d’autres banques et investisseurs : le risque de défaut de paiement est réparti dans l’ensemble du système financier mondial Fragilisation de l’ensemble du système financier mondial La méfiance gèle le marché interbancaire L’incertitude crée un climat de méfiance : les banques refusent de se prêter mutuellement Mise en place d’un resserrement du crédit : manque de liquidités Vente massive des actifs de « bonne » qualité par les banques pour leur financement qui entraîne également une chute de leur prix
LES ORIGINES : LA CRISE DES « SUBPRIMES » La faillite de Lehman Brothers : la panique Septembre/octobre 2008 : les autorités américaines ne sauvent pas la banque d’investissement Lehman Brothers Déstabilisation du marché financier mondial La crise financière tourne en crise économique La crise financière touche l’économie réelle En 2009 : le PIB mondial baisse de 0,6% Le PIB de l’UE baisse de 4,1% Les pays développés sont plus touchés que les pays émergents L’intervention publique pour faire face à la crise Les banques centrales : - baissent leurs taux directeurs à un taux entre 0 et 1%. - se substituent au marché interbancaire : elles deviennent des « prêteurs de dernier recours ». Les gouvernements : - injectent du capital pour renflouer la base de capital des banques - se portent garant pour faciliter l’accès des banques aux financements
LA CRISE DANS LA ZONE EURO
LA GRÈCE : LE PREMIER PAYS TOUCHÉ 2009 : Premier ministre G. Papandréou annonce un déficit public de 12,7% du PIB Cet élément sera le déclencheur de la crise de la dette en Europe Deux facteurs de la crise de la dette publique grecque : la crise économique mondiale et la crainte des créanciers liée à … Capacité à rembourser sa dette Capacité à payer les intérêts de la dette Manque de transparence sur sa dette et son déficit L’intervention de la communauté européenne : Le 7 mai 2010 est lancé le plan d'aide à la Grèce : (1er plan de sauvetage) Le montant total de 110 milliards d'euros Il prévoit que le déficit public grec soit réduit à 2,6 % du PIB en 2014 Le 10 mai 2010 : création du « Fonds européen de stabilité financière » (FESF) de 750 milliards d’euros. Son but est de financer d’éventuels autres sauvetages et d’éviter l’extension de la crise grecque aux autres pays de l’UE. 2ème plan de sauvetage : accords du 27/10/11, 21/02/12 et 27/11/12. Un abandon par les banques privées de 50 % de la dette publique grecque. 130 milliards d’euros pour les créanciers publics, la finalisation de la restructuration de la dette privée De nouveaux délais de remboursement, baisse des taux sur les prêts bilatéraux du premier plan d’aide, …
LA DIFFUSION AU RESTE DE L’EUROPE L’Irlande : le premier pays à connaître le même sort que la Grèce 2010 : le pays fait face à une grave crise bancaire Son déficit public qui atteint 32 % du PIB Le plan de sauvetage est donc mis en place avec le FESF, on octroie un prêt allant de 80 à 90 milliards d’euros. Le Portugal : 2009 : déficit public de 9,4 % du PIB (endettement public est de 77,4 % du PIB) 2010 : 9,8 % (endettement public est de 93 % du PIB) Le 7 avril 2011: mise en place d'un plan de sauvetage de 78 milliards d’euros. L’Espagne : 2009 : explosion de son déficit public de 11,2 % du PIB (croissance basée sur le secteur immobilier) 2012 : dégradation de la note de sa dette atteignant BBB A la suite de plusieurs plans d’austérité en 2010, 2011 et 2012 visant à diminuer son déficit public et d’emprunts auprès de la BCE, l'Espagne sollicite l'aide du FESF, pour le refinancement de ses banques, d’un montant de 62 milliards d’euros.
LA FRANCE En 2011, la France met en place deux plans de rigueur. En 2009, la dette publique est de l’ordre de 1500 milliards d’euros soit 78 % du PIB selon les critères de Maastricht La charge des intérêts de la dette à la même époque approche les 50 milliards d’euros. En 2011, la France met en place deux plans de rigueur. Ils prévoient notamment : l’avancée d’un an la mise en place de la réforme des retraites (62 ans) la suppression du dispositif Scellier : ce dispositif permet aux propriétaires de réduire leurs impôts s'ils louent un logement pendant neuf ans une hausse temporaire des impôts sur les sociétés, une hausse ciblée de la TVA réduite de 5,5 % à 7 % Le but : diminuer les dépenses, augmenter les recettes et conserver son triple A. Fin 2011 : Le déficit public atteint 5,2 % du PIB et sa dette publique 84,4 % du PIB Dégradation de la note de la dette souveraine : Le 13 janvier 2012, Standard & Poor dégrade la note de la dette souveraine française (AAA) à AA+.
II. CRISE DES DETTES : CAUSES ET CONSÉQUENCES
LES CAUSES La crise des « subprimes » : Le terme « récession » désigne par convention une phase de deux trimestres consécutifs de baisse absolue du PIB (Produit Intérieur Brut) d’une économie nationale, et plus généralement l’idée d’une baisse ponctuelle de l’activité économique.
LES CAUSES Les défauts de fabrication de l’euro : Pour savoir s'il est préférable pour plusieurs pays d'adopter une monnaie unique ou de conserver chacun leur monnaie nationale, Robert Mundell (économiste prix nobel d'économie en 1999) préconise que ces derniers comparent 4 critères qu'il pense obligatoire à uniformiser afin d'adopter une monnaie unique entre eux. Les 4 critères nécessaires à mettre en place sont : La mobilité des travailleurs : ces derniers doivent être prêts à travailler dans n'importe quel pays de la zone Un mouvement libre des flux de capitaux L’économie doit être diversifiée Un système fiscal doit exister afin de transférer des capitaux d'un pays à un autre
Les défauts de fabrication de l’euro :
Aggravation du système bancaire : LES CONSÉQUENCES Aggravation du système bancaire : Répercutions sur la solvabilité des banques Dégradation des systèmes de prêt interbancaire Chute du cours des actions européennes après 2009 Accumulations de créances douteuses
LES CONSÉQUENCES Les marchés financiers affectés :
L'ÉVOLUTION DU CHÔMAGE DANS LA ZONE EURO ENTRE 2002 ET 2011 LES CONSÉQUENCES L’augmentation du chômage et une récession qui s’aggrave : L'ÉVOLUTION DU CHÔMAGE DANS LA ZONE EURO ENTRE 2002 ET 2011
L’IMPACT SUR LE COUR DE L’EURO Les principaux facteurs influençant le cour d'une monnaie : inflation politique monétaire croissance économique taux d’intérêt le contexte géopolitique
III. CRISE DES DETTES : LES SOLUTIONS
Deux solutions envisageables: Effacement des dettes publiques ? L’annulation de la dette est une action politique ou financière qui demande la levée partielle ou totale de la dette de certains pays, de certaines institutions, de certaines entreprises ou de certains individus. Elle s'accompagne généralement d'un rééchelonnement des dettes restantes. Eclatement de l’union monétaire ? Disposition pour chaque pays de sa propre monnaie
L’Effacement des dettes publiques Avantages : Dégagement de nouveaux moyens financiers Capacité d'investissement retrouvé Éloignement du spectre de la faillite (qui permet aux créanciers de se faire rembourser une partie de leur dette) Aide aux développements des pays pauvres Inconvénients : Pour le créancier actuel : perte pure et simple de l'argent prêté Pour le débiteur : perte de confiance des futurs créanciers et difficulté à emprunter dans le futur, donc à financer son économie. - sorte de « prime » à l'irresponsabilité.
Eclatement de l’union monétaire Avantage : Effets de compétitivité d'une dévaluation peuvent être quantifiés Inconvénients : Aucune certitude Traduit plus une rupture politique, qu’économique
CONCLUSION En conclusion, la crise de la zone euro illustre un enseignement sur les zones monétaires optimales, selon lequel une union monétaire n’est pas viable si les pays participants ne partagent pas les mêmes préférences de politique économique. Un des critères d’une zone monétaire optimale est une forte interdépendance commerciale. De même, il faudrait s’assurer que le pays partage la même éthique en ce qui concerne le respect des règles de vie en commun.
LES SOURCES http://www.opee.unistra.fr/ http://www.latribune.fr/ Sites : http://www.economie.gouv.fr/ http://www.andlil.com/ http://economie.trader-finance.fr/ http://ec.europa.eu/eurostat/ http://www.lesechos.fr/ http://www.lemonde.fr/economie/ http://www.opee.unistra.fr/ http://www.latribune.fr/ Périodique : Crise de la dette : menaces sur l'euro ? - Problèmes économiques n°3029