Les phytopharmaceutiques, ce n’est pas automatique ! Barjols, mars 2015
Les phytopharmaceutiques, c’est quoi? Les produits phytopharmaceutiques sont des produits destinés à protéger les végétaux et les cultures. On les utilise pour lutter contre tous les organismes nuisibles et les maladies, pour supprimer les végétaux indésirables, mais aussi pour conserver les fruits et légumes.
Un classement par cible Les insecticides Les fongicides Les herbicides pesticides spéciaux (par exemple répulsifs de rongeurs)
Un classement par groupe chimique Les organochlorés, parmi les plus anciens et les plus persistants (dont le fameux DDT) - insecticides (Ex : aldrine, dieldrine, etc ) Les organophosphorés - insecticides Les carbamates - fongicides et insecticides Les phénox - herbicides (Ex: 2-4 D) Les organo-azotés, repérables par le suffixe « zine » - principalement utilisés comme herbicides (Ex: atrazine, simazine, etc...) Les urées, repérables par le suffixe « uron » - herbicides et fongicides (Ex : DIURON, ISOPROTURON, etc.) Enfin les substances minérales: sels de cuivre et soufre - fongicides.
Agriculture 90% Qui les utilise? Collectivités, professionnels… 8% Jardinier amateur 2% (entretien des jardins et potagers) Collectivités, professionnels… 8% (entretien des espaces verts, des voiries, des voies ferrées…) Agriculture 90%
Pourquoi un tel succès? Augmentation des rendements et régularité de la production Facilité d’accès et d’emploi Coût peu élevé Efficacité et fiabilité dans un nombre important de cas Pas de pression pollueur-payeur
Le transfert de ces produits A l’eau, l’air, le sol, les aliments
L’impact de ces produits L’ impact des produits phytopharmaceutiques va dépendre : de leur mode d’action (certains sont beaucoup plus toxiques que d’autres) de leur persistance dans le temps (certains se dégradent beaucoup plus rapidement que d’autres) de leurs sous-produits de dégradation lesquels sont parfois plus toxiques et se dégradent moins vite que le composé initial.
Les effets sur la faune et la flore Produits non sélectifs, donc peuvent porter atteinte à toute la biodiversité du jardin Par exemple : Élimination d’insectes pollinisateurs (abeilles, papillons…) Élimination d’animaux participant à la régénération des sols (vers de terre…) Destruction de plantes non ciblées Les espèces au sommet de la chaîne alimentaire (mammifères, oiseaux, etc.) seront les victimes indirectes de ces produits.
Les phytopharmaceutiques et la ressource en eau En région PACA, 92% des points de suivi des cours d'eau et 82 % des points de suivi des eaux souterraines sont contaminés par les pesticides. (Source : Agence de l’eau Rhône-Méditerranée et Corse - programme de surveillance 2008). Répartition des quantifications et nombre de molécules retrouvées par catégorie phytosanitaire
Des ressources en eau potable Ces milieux aquatiques sont nos ressources en eau potable ! Si la ressource est dégradée, des traitements complexes et coûteux seront nécessaires pour maintenir la qualité de l’eau distribuée au robinet ( coût estimé : 400 à 700 millions d’€ / an) Ces coûts sont alors répercutés sur la facture d’eau du consommateur
dans tout ça ? Plusieurs modes de contamination sont identifiés : Et l’homme et la santé dans tout ça ? Plusieurs modes de contamination sont identifiés : En contact direct avec la peau, par inhalation ou ingestion (lors de l’application des produits) En ingurgitant des aliments contaminés En buvant de l’eau contaminée
Les effets sur la santé Ces produits peuvent provoquer : des réactions cutanées (allergies, brûlures) des problèmes digestifs (vomissements, diarrhées) des maux de tête des troubles respiratoires des cancers et des problèmes neuromusculaires Ces polluants organiques sont persistants dans l’organisme et les conséquences de cette accumulation sont encore mal connues.
Le transfert des pesticides du milieu au vivant
Comment se protéger? Quelques gestes simples à adopter : Lire attentivement les étiquettes et respecter les indications. Porter un équipement de protection lors du traitement : gants, masques, combinaisons. Tenir les produits phytopharmaceutiques hors de portée des enfants et les stocker loin des produits alimentaires. Ne jamais appliquer un produit phytopharmaceutique près d’une rivière ou d’un point d’eau et ne jamais rejeter le reste d’un produit dans les tuyaux des eaux usées.
Des étiquettes à surveiller Poison mortel Corrosif Dangereux pour l’environnement Inflammable Dangereux
Des étiquettes à surveiller
La Directive-Cadre sur l’Eau (D.C.E.) Et la loi dans tout ça ? La Directive-Cadre sur l’Eau (D.C.E.) Atteindre le bon état écologique des masses d’eau d’ici 2015
Et la loi dans tout ça ? Depuis le 1er janvier 2007, tout traitement à moins de 5 mètres d’un cours d’eau ou point d’eau est interdit. Certains pesticides peuvent même avoir des distances de pulvérisation supérieures à respecter vis à vis des points d’eau. La loi du 23 janvier 2014 interdit en France les produits phytosanitaires (insecticides, herbicides, fongicides, etc.) dans les zones fréquentées par le grand public (parcs, jardins publics, terrains de sport, cours de récréation...) à partir de 2020 et dans les jardins particuliers à compter de 2022.
Des solutions alternatives Quelques pistes à suivre : Choisir judicieusement ses plantes à cultiver (espèces adaptées au milieu, au sol et au climat) et les sélectionner suivant des critères précis tels que la résistance ou la tolérance aux parasites et aux maladies, la capacité à héberger les auxiliaires, la capacité à éloigner les ravageurs, etc. Vérifier que le sol est bien meuble et aéré, une plante en bonne santé est moins sensible aux maladies et aux ravageurs. Varier les plantes cultivées d’une année sur l’autre pour briser le cycle de développement des parasites.
Des solutions alternatives Semer en rang droit pour limiter le désherbage . Préférer l’arrosage au goutte à goutte, l’excès d’humidité favorisant l’apparition de maladies. Utiliser le paillage : couvrir le sol évite le développement des mauvaises herbes.
Des solutions alternatives Utiliser le désherbage manuel ou mécanique ou désherber à l’eau bouillante, c’est localisé (précis), rapide et peu onéreux. Acheter, élever ou utiliser des auxiliaires prédateurs (lutte biologique contre les ravageurs). Utiliser du compost ou du fumier pour améliorer la fertilité du sol.
Préserver la biodiversité 3 bonnes raisons de supprimer l’utilisation des produits phytopharmaceutiques Préserver la santé Préserver la biodiversité Préserver la qualité de la ressource en eau et par conséquent réduire les coûts de traitement des eaux destinées à l’alimentation en eau potable
Les phytopharmaceutiques, ce n’est pas automatique !