Troubles des conduites alimentaires

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Transcription de la présentation:

Troubles des conduites alimentaires Dr Berdah Céline Psychiatre - Addictologue

TCA Trouble addictif origine multifactoriel Bio-psycho-social Facteurs de vulnérabilités liés à la personnalité double composante : Héritabilité génétique (restrictive pure+TOC) Trouble de l’attachement et du dev (trauma et evt de vie)

TCA Facteurs prédisposant Individuel (personnalité) Famille Culture Facteurs déclenchants corrélés à La puberté L’état émotionnel familial Envt socio-culturel Facteurs de maintien Psychologiques Interactionnels biologique TCA

Facteurs prédisposant Individuels biologiques (sérotonine) Individuels psychologiques (personnalité) prémorbide (attachement insecure, trauma) Familiaux (antcd de TCA, conflits) Culturels

TCA Réponse adaptatif au stress Organisation comportement pérenne Véritable Maladie sévère parfois mortelle. Tous les degrés d’un trouble réactionnel parfois spontanément résolutif à une pathologie durable voire chronique avec ses comorbidités

TCA Anorexie et boulimie 50% des anorexique ont des crises boulimiques 30% des boulimiques ont des atcd d’anorexie

Image du corps IRM fonctionnelle de la vision du corps déformé, grossi, hommes et femmes n’activent pas les mêmes réseaux: femmes : cortex préfrontal bilatéral, région limbique gauche, amygdale et le cervelet droit circuit de la perception et de la régulation émotionnelle hommes : lobe occipital droit incluant les aires visuelles primaires et secondaires, le lobe temporal et pariétal droit et le cervelet droit analyse ce corps comme un objet dans l’espace

Définitions BMI ou IMC = Poids/taille2 Classification OMS (kg/m2) : - la maigreur BMI ≤ 18,5 - la normalité 18,5 ≤ BMI ≤ 25  - le surpoids 25   ≤ BMI ≤ 30  - l’obésité BMI ≥ 30 L’obésité divisée en 3 classes : - classe I ou modérée 30 ≤ BMI ≤ 35 - classe II ou sévère 35 ≤ BMI ≤ 40 - classe III ou morbide BMI ≥ 40

Anorexie 1% des ados 14 à 25 ans 2 pics 13-14 et 18-20 ans 1H/10F Population à risque : Adolescents (courbe de croissance) Femmes jeunes Mannequins, sportifs, danseurs Maladies impliquant des régimes (diabète)

Formes cliniques Forme restrictive pure (pas de boulimie pas de vomissement et pas de prise de TT) Forme pré pubère 10% (sex ratio =1) grave retard de croissance et aménorrhée primaire Forme mixte anorexie boulimie 50% Forme masculine : rare mode d’entrée en schizophrénie

Clinique Début parfois après un simple régime Triade 3A : Anorexie : restriction alimentaire volontaire sans perte de la faim, Amaigrissement perte de 25% minimum du poids de base, Aménorrhée : fait suite à l’amaigrissement pouvant être masquée par la pilule, Iaire ou IIaire, dernier symptôme à disparaître

Clinique Signes Associés : déni (non reconnaissance du trouble) et absence de plainte dysmorphophobie (trouble de la perception du corps, impression d’être grosse, peur de l’obésité) Trouble du comportement : potomanie, kleptomanie prises de TT (laxatifs diurétiques hormones Thyroidiennes) hyperactivité motrice et intellectuelle Syndrome dépressif, isolement social et affectif Mauvaise estime de soi

Troubles restrictifs Incapacité à s’alimenter avec recherche d’une extrême minceur (pas de perte de la faim) Quantitatif et qualitatif Sélectif (gras, sucré, féculent) éviction viande Autres symptômes : tris, réduction des bouchées en taille, manipulation et découpage de la nourriture, Lenteur des repas, rituels de pesée… Perte de poids = réassurance, sinon mesure punitive plus de sport et restriction

Stratégies de contrôle du poids Vomissement provoqué (hypertrophie des parotides, déshydratation, hypok, Mallory Weiss) Tt laxatifs (mélanose colique, hypoK) Tt diurétiques (trouble ionique,IRf) Coupe faim (Amphet) Mérycisme (bol alimentaire mâché et recraché) Potomanie (hypoNa coma) Hyperactivité physique

Distorsions cognitives Envahissement et préoccupation excessive autour du poids et de l’alimentation Fausses croyances sur l’alimentation, le métabolisme Sensation maîtrise et de contrôle lutte contre une mauvaise estime de soi

Signes de Dénutrition Amyotrophie Lanugo (fin duvet visage) OMI HypoTA Bradycardie Lésions dentaires et gingivales (+vomissement) Cheveux fins cassants, ongles… Signes de deshydratation

Examens complémentaires Iono sang (HypoK HypoNA acidose méta) hypoglycémie Bilan hépatique (cytolyse) Bilan rénal (insuffisance fonctionnelle) TP NFS (anémie leucopénie thrombopénie) Albumine pré albumine CRP Calcium phosphore vitD3 ECG (hypoK : onde T plate ou négative ) Ostédensitométrie (décalcification, ostéoporose)

Examens complémentaires Syndrome basse T3 avec T4 et TSH normale Hypercotisolémie avec ACTH normal Hypertestostéronémie Baisse oestrogènes, FSH et LH Réponse retardée à la LH-RH

Anorexie Facteurs de mauvais pronostic : retard dg Sexe masculin (schizo, trouble de l’identité sexuel) Forme pré pubère (retard de croissance) Forme mixte (vomissement) dysmorphophobie mauvaise compliance (déni) rechutés élevées (chronicisation du trouble) personnalité pré morbide BMI bas

Pronostic (1/3) Décès 10% (+ élevé des maladie psy) Décès 20% après 20 ans de maladie La moitié par suicide Récidives 30% Chronicité 30%, Guérison à 4 ans 30% Comorbidité psy : troubles anxieux, trouble de l’humeur, trouble de la personnalité, suicide Maladie chronique : Durée moyenne de la maladie de 10 ans

Anorexie Dg clinique = signes de dénutrition Examens complémentaires = retentissement et dg diff Signes de gravité : BMI <14, hypoTA, bradycardie, hypothermie, trouble de la conscience Dg diff : k cérébral, maladies digestives et endocriniennes, schizophrénie, TOC, phobie et mélancolie TT si comorbidité psy (dépression) Contrat de poids – psychoT – Hospi si gravité

Boulimie début 16-20 ans 1H/20F 2% pop 30% Obésité hypoK vomissement, diurétiques ≠ Hyperphagie boulimique Binge eating deasorder (BED) pas de méca de compensation TT IRS

La crise boulimique 3 phases : Phase prodromique de début brutal sensation de malaise, de vide, lutte anxieuse Accès boulimique : perte de contrôle, ingestion massive rapide et brutale de nourriture fin de la crise : violentes douleurs abdominales douleur morale, la culpabilité, la honte

Clinique Crises associées à des stratégies de maintient du poids : vomissements, prise de laxatifs, diurétiques, lavements, coupe-faim, exercice physique, restriction alimentaire 2 fois par semaine depuis plus de 3 mois Signes associés : kleptomanie, achats compulsifs, addiction

Boulimie Fluctuations pondérales Instabilité affective Peur de grossir Comorbidité psy et addictive dépression anxiété culpabilité impulsivité suicide Syndrome pseudo-occlusif Hypertrophie parotidiennne Trouble du cycle menstruel (aménorrhée)

Traitement Hospitalisation si : État de mal boulimique Dépression secondaire TS Psychothérapie IRSS

Obésité Prévalence 12 % (5,3 millions) 2020 un français sur cinq sera obèse obésité morbide 5 % obèses (250 000) relation entre mortalité et BMI courbe ascendante en j avec risque relatif de décès : de 1 pour un BMI < 25kg/m2 jusqu’à 1,5 pour 25 ≤ BMI ≤ 30.  Au-delà de 30, le risque croit plus rapidement, pour atteindre 2,5 pour un BMI à 35

Obésité : facteur de risque Risque très élevé : Diabète, dyslipidémies, dyspnées, SAS, lithiases vésiculaires Risque élevé : Angor, HTA, arthrose, goutte Risque modérément élevé : Cancers, troubles de fertilité Problèmes psychologiques : dépression, mésestime de soi Intégration sociale Préjudices sociaux Risques Fonction de : importance de l’obésité (BMI), répartition des graisses (périviscérale), tour de taille (androïde)

Obésité SYNDROME MÉTABOLIQUE Bilan systématique : Glycémie à jeun, bilan lipidique, ECG si plus de 45 ans En fonction du contexte : Explo cardiaques (échographie cardiaque), Explo respiratoires (EFR, GDS), polysomnographique Rx (genoux, bassin, hanches) Recherche cause endocrinienne, (point d'appel ou résistance au régime bien conduit : TSH us (hypothyroïdie périphérique) Recherche d'hypercorticisme Épreuve de jeûne (hypoglycémie organique).

Comorbidités psychiatriques Le sujet obèse comparé au sujet de poids normal : Risque majoré de 25% de troubles psy (dépression, bipolarité et trouble panique) Risque majoré de 44% chez les caucasiens de niveau élevé d’éducation et de revenu Risque minoré de 25% d’expérimenter un épisode de toxicomanie Le risque de devenir obèse est de 30% pour américain moyen vs 40% pour une personne dépressive

Population à risque troubles psychiatriques : Obèses morbides : 5 % des sujets obèses (cf) Femmes : + trouble de l’image du corps, discriminations et conséquences psychosociales négatives 10 X + de TCA que les hommes Binge : 5 % pop obèse + de psychopathologie de l’axe I (dépendance et abus de substance) dépressions + graves

Trouble du comportement alimentaire Restriction cognitive hyperphagie prandiale grignotage compulsions alimentaires (craving) non déclenchées par la faim « carbohydrate craving » augmentation des taux de sérotonine intra-cérébrale noctophagie (night rating syndrome) hyperphagie boulimique ou « binge eating deasorder »  perte de contrôle précédée par un sentiment de vide suivie d’un sentiment de honte et de culpabilité pas de comportements compensatoires conscient du caractère pathologique de ce comportement.

Restriction cognitive Pas un état stable, mais deux états alternant avec une périodicité variable Le premier état d’hypercontrôle le sujet inhibe ses sensations alimentaires et maîtrise son comportement. Le second état de désinhibition et de perte de contrôle, prenant la forme d’accès hyperphagiques, de compulsions

1 - L’état d’inhibition sans perte de contrôle. deux phases la phase volontariste dominée par des cognitions renoncement délibéré à écouter ses sensations de faim et de satiété pour s’en remettre à des règles devant permettre de contrôler le poids. et la phase inconsciente

Exemples 
1) proscrire partiellement ou totalement certains aliments considérés comme " grossissants  » 
2) développer un système de gestion des " écarts " alimentaires, selon un système de punition-récompense 
3) mettre en place des stratégies d’évitement des situations dans lesquelles il existerait un risque

2 - la phase inconsciente les sensations alimentaires de faim, de rassasiement et de satiété sont brouillées. le comportement alimentaire est gouverné par des processus cognitifs et émotionnels inconscients incitant le sujet, à son insu, à manger au-delà de sa faim organiser son comportement alimentaire autour de la peur de manquer, du couple frustration-culpabilité et du trouble du réconfort.

les régimes amaigrissants la restriction cognitive qu’ils induisent conduit à l’apparition ou l’aggravation : troubles du comportement alimentaire, baisse de l’estime de soi, labilité de l’humeur, des états dépressifs, une augmentation de l’impulsivité,

les régimes amaigrissants Cette position est renforcée par la prise de conscience de l’inefficacité des méthodes amaigrissantes courantes sur le long terme, voire la responsabilité des régimes dans l’aggravation du surpoids. Rapport de l’ANSES 2009 tous les régimes sont inefficaces et dangereux

Évaluation psychopathologique 4 types de troubles principaux à rechercher : Trouble de l’humeur et plus particulièrement dépression Trouble anxieux Trouble addictif Trouble affectif (image du corps, estime de soi) et/ou de la personnalité

Obésité Maladie chronique Prise en charge au long cours (à vie ?). Seul moyen de perdre du poids : réduire l’apport calorique quel qu’en soit la méthodologie et/ou d’augmenter la dépense énergétique. Les « régimes », quels qu’ils soient ont tous prouvé leur inefficacité sur le long terme, voire leur « nocivité » (effet yoyo).

Objectifs psychologiques d’une prise en charge de qualité (ANAES) Réduire les perturbations de l’image du corps, estime de soi,anxiété et dépression Limiter les effets de le restriction alimentaire chronique Améliorer la capacité de faire face aux situations conflictuelles source de désordre alimentaire Améliorer l’identification des émotions et leurs effets sur le comportement alimentaire Intervenir pour réduire les difficultés sociales, professionnelles causes ou csq de l’obésité