Réussir l’hivernage des colonies d’abeilles Etienne CALAIS 29 septembre 2018 GDSAIF à Trappes (78) E
La saison apicole débute en automne, Objectif: moins de 5% de pertes de colonies, Durée de vie des abeilles: 6 mois en hiver, Réserves adipeuses importantes chez les abeilles d’hiver Pilosité plus forte Contractions musculaires thorax plus fortes chez abeilles d’hiver et génèrent plus de chaleur, Grappe: 7 à 10 degrés à l’exterieur,15 à 35 degrés au cœur, La grappe ne chauffe pas la ruche, Bonne santé des abeilles. L’abeille hiverne en famille: sans les enfants , sans faire la cuisine et fait du sport en salle.
Facteurs qui influencent les pertes hivernales. Variations annuelles: - Climat, - Récoltes, -Ressources disponibles en automne: pollen et nectar -Maladies et parasites présents Pratiques apicoles: emplacement du rucher vers Sud –sud est, expérience de l’apiculteur Réduire les entrées, laisser le plancher ouvert, isoler le toit et réduire le nombre de cadres avec isolant, Abeilles sur 5 cadres fin octobre; hiverner sur 7 à 8 cadres,
La GRAPPE d’hivernage. Pas d’hibernation mais hivernage Formation de grappe entre 7 et 14 degrés, La grappe se dilate au dessus de 7 degrés Abeilles de la couche isolante calmes, tête vers le centre, ailes levées à 45 degrés, les cellules vides de couvain sont occupées par des abeilles. Abeilles moins serrées au centre de la grappe, avec production de chaleur par leur métabolisme Température centrale en général, au dessus de 15 degrés( 20 à 30 en moyenne); et 7 autour au minimum, Température de – 10, contraction de la grappe qui s’éloigne des réserves, Colonie faible va dépenser plus d’énergie (rapport défavorable entre nombre d’abeilles et surface de déperdition),
La grappe Utilisation optimale des provisions à 7 degrés Consommation d'énergie plus fortes avec variations brutales de température, Enveloppe isolante de la grappe très efficace, A quelques centimètres de la grappe, c’est la température extérieure, Protéger contre le vent, Si isolation trop poussée, pas de réchauffement avec le soleil d’hiver, 2 à 3 semaines de retard en fin d’hiver si isolation trop forte Le froid stimule des colonies fortes, saines et bien nourries, Certains apiculteurs sont frileux, comme une mère frileuse qui met un pull à son enfant selon son ressenti,
Protéger la grappe. Une abeille consomme 2 mg de miel par jour en hiver si 25000 abeilles 3mg si 15000 et 4 mg si 8000 abeilles. Consommation accrue sur colonie faible, pas de vol de propreté: nosémose… Réunions de colonies en fin d’été: moins de consommation de miel, risque réduit de dysenteries, colonies dynamiques au printemps. Il faut des reines jeunes qui pondent suffisamment en octobre Abeille d’hiver reçoit beaucoup de pollen en octobre et fait ses réserves Sélectionner les reines qui produisent longtemps en automne avec des colonies fortes au printemps La famine est la première cause des pertes hivernales, Pas de miels de miellat pour l’hivernage ( substances indigestes)
Réserves et disposition de la grappe, Ne pas nourrir trop tardivement Il faut du miel en coiffe au dessus des cellules vides de la grappe La grappe a tendance à monter Une colonie consomme peu en hiver avant le démarrage de la ponte ( 7 à 10 kg) ( 25 kg en tout jusqu’au printemps) Attention aux printemps capricieux La production de printemps est proportionnelle aux provisions d’hiver, Déficit en pollen : colonies normales jusqu’à la reprise de ponte , puis mortalités ( 80% si absence de pollen en février)
Humidité dans la ruche Humidité excessive : grappe plus sensible aux températures basses Refroidissement de la couche isolante ( comme sueur) Consommation accrue des réserves, hyper ventilation. Dysenterie car mauvaise qualité des réserves ( miel ouvert fermente), rectum surchargé, perturbation du microbiote intestinal ( 8 souches) Aérer les ruchettes et les ruches Supports des ruches de 50cm de haut; isolant au sol, Combustion de 10 kilos de miel produit 8 litres d’eau et du CO2 Moisissure du pollen Laisser les planchers grillagés ouverts.
Préparer l’hivernage. Hiverner des colonies en bonne santé; traitées contre varroa… Hiverner des colonies fortes. Importance des ressources alimentaires, Le rucher d’hivernage,
Colonies saines. Lutte contre varroa. Vérifier l’état sanitaire du couvain. Lutter contre le frelon asiatique. Supprimer les colonies malades ou trop faibles,
Couvain: nursery
Varroas phorétiques E.CALAIS
Lutter contre varroa Traiter systématiquement.(75% de pertes sans traitement) Effectuer des comptages: avant et après traitements, Qui compte? Si nécessaire traiter avec acide oxalique hors couvain, fin décembre. Privilégier les médicaments les plus efficaces, Respecter le mode d’emploi, L’acide formique est très efficace sur 2 mois, mais ré infestation massive ensuite: c’est un traitement d’urgence, Acide oxalique: privilégier Apibioxal ou OXYBEE: facilité d’emploi et efficacité, Proscrire les produits sur internet, et les recettes des copains, Acheter au GDSA, gage de conseil éclairé et ordonnance, ’Vente libre ’
PERTES HIVERNALES SELON TRAITEMENT VARROA EN ALSACE (sur 5 ans) Ballis. Apivar: 13% Apilifevar 32% Thymovar: 52% Apistan : 27% Acide Formique 20%à 50% pertes de reines surtout années chaudes. Taktic 23% ( interdit) résidus dans cires,
Exemples de pertes hivernales. 100% de pertes sur 4 colonies: Thymovar 24 aout 2017; mortalité en janvier avec couvain non éclos et petite grappe autour de la reine, Conclusion: colonies épuisées par varroa; corps adipeux atrophiés et moindre capacité énergétique, durée de vie écourtée avec pollen non utilisé, 89% de pertes sur9 colonies: traitement Apivar, Apivar le 29 septembre, 8 semaines; traitement trop court et trop tardif pour les abeilles d’hiver. Frelon asiatique.
Traitement varroose Traitement principal + - traitement complémentaire si comptage élevé. Piéger couvain mâle au printemps( Delamarche LSA) + APIVAR après récolte sur 3 mois Ou APIVAR + acide oxalique fin décembre: 5% pertes ( pros) Ou acide formique puis acide oxalique Ou bio ( Apilifevar) + Acide oxalique :9% de pertes Traiter selon résultats des comptages.
Cadre de couvain mâle E.CALAIS
Comptages varroas 100 varroas en avril donnent 800 varroas en juillet, - printemps, - août avant traitement , - novembre après traitement, Moins de 1 ou 2 varroas par jour, avant hiver,
Hiverner des colonies fortes. Populations abondantes: beaucoup de butineuses pour les réserves de pollen indispensables pour élever un couvain d’abeilles d’hiver de qualité. Vérifier les réserves de pollen et l’environnement: cultures dérobées, lierre. SEMER DES PLANTES MELLIFERES PARTOUT. Vérifier la surface du couvain plutôt que la quantité d’abeilles en fin d’été. Les colonies avec plus de 5 cadres de couvain réagiront mieux à un nourissement de stimulation de 15 jours. Enlever les ruches bourdonneuses, Hiverner une colonie avec au minimum 15000 abeilles, Fin octobre les abeilles d’été ont disparu, Vérifier le couvain et les réserves.
Gérer les colonies malades, Eliminer toute colonie malade. Visiter les colonies faibles ou suspectes en dernier, Réunir uniquement des colonies saines. Ne plus transvaser en automne, nettoyer et désinfecter le matériel, Bruler les ruches et cadres si nécessaire. Sacrifier une ruche plutôt que le rucher. Enregistrer sur le registre d’élevage.
Etat sanitaire du couvain. Loque américaine ( colonie affaiblie) et européenne ( déficit protéique), spores dans tous les ruchers( 40 ans dans le sol) Nosémoses ( champignon)(déficit protéique et excès de sucres), Couvain sacciforme (virus sur jeunes larves; carence protéique). Maladie noire ou paralysie chronique (surpopulation, trappes à pollen ) Couvain plâtré( humidité, écart de température, visite trop longue) . Varroose, Aethina Tumida. Maladie des ailes déformées, Appeler un TSA ou le vétérinaire en cas de doute.
Hiverner des colonies fortes. Vérifier l’état du couvain ouvert et operculé,. Vérifier les réserves en miel et pollen, Hiverner des colonies avec des reines jeunes. Réunir des colonies faibles mais en bonne santé Eviter des divisions tardives. Réduire le volume de la ruche: partitions.
Vitellogénine Lipoprotéine ( jaune d’œuf : vitellus) qui permet le développement de l’embryon. Beaucoup dans les ovaires de la reine . Ouvrières en été: 70% des ouvrières ont des ovaires gonflés par la vitellogénine. Vitellogénine: protéine magasin Synthétisée et accumulée dans les corps gras ( trophocytes) ((équivalent du foie).et glandes hypo pharyngiennes. L’apport protéique des sécrétions des glandes hypo pharyngiennes, c’est 95% des apports protéiques nécessaires au développement des larves Abeilles d’hiver: glandes hypo pharyngiennes hypertrophiées et abdomen plus gros.. Vitellogénine représente 30 à 50% des protéines de l’hémolymphe Pic de production :au 12ème jour ( nourrices: même taux que les abeilles d’hiver). Reine en synthétise 20 fois plus qu’une ouvrière. E.CALAIS
Alimentation de la colonie, Qualité et quantité des réserves de pollen.( pollen à plus de 20% d’acides aminés indispensables) Environnement floristique des ruches.( étude sur l’enrichissement du paysage floral et des habitats semi naturels en pré hivernage). Le taux de vitellogénine est associé à une survie plus importante en hiver. Réserves de miel. Abreuvoirs en eau. Nourrisseurs au dessus des ruches en permanence ?
Besoins protéiques Reines. Reçoivent toute leur vie: Gelée royale+ miel. Reine en ponte: besoin de 16 à 32 mg de protéines par jour : surtout la vitellogénine, pour pondre 2000 œufs par jour. La gelée royale protège la reine des substances végétales qui orientent la larve en ouvrière, Ouvrières, Les apports du pollen et du pain d’abeille sont les vrais aliments magiques faisant d’un œuf une ouvrière avec toutes ses capacités, Mâles: Maturité sexuelle permise par la forte consommation de pollen dans les premiers jours du stade adulte. E.CALAIS
Vitellogénine et maladies Varroas et pesticides favorisent les mortalités hivernales. Varroa suce l’hémolymphe des abeilles immatures qui ont un statut protéique altéré ensuite. Le stress oxydant des pesticides a un effet répresseur sur la vitellogénine. Abeilles d’hiver deviennent trop rapidement des butineuses qui meurent dans la ruche ou au dehors. Cocktail létal : varroa, pesticides ,virus , déficit protéique. E.CALAIS
Hivernage Abeilles d’hiver doivent accumuler des réserves en matières grasses et pouvoir puiser dans le stock de protéines ( pain d’abeille) Stockage dans les corps gras. Peu de consommation de pollen en début d’hiver ( besoins couverts par les réserves des corps gras). Élevage débute en fin d’hiver, avant les premières sorties, donc utilisation du pain d’abeille. Supplémentation efficace si carence. Apport protéique excessif en automne: effet négatif, par stimulation de l’élevage à une période où il doit baisser. Butinages tardifs ( moutarde..) sont défavorables. E.CALAIS
Préparer hivernage Prévoir plutôt plus de réserves que moins. 3 cadres minimum, enlever ou rajouter des cadres de miel, Vérifier réserves autour de la grappe: réduction.. Il faut 1 cadre de pollen prés du couvain, cadres de rive doivent être pleins, Si nécessaire enlever 1 cadre de miel et remplacer par 1 cadre bâti pour favoriser la ponte en octobre, Candi si nécessaire en hiver, Éviter hiverner sur miellat ( mélézitose), féverolles, Peser avant, pendant et après l’hiver. 10 à 20 kg de réserves glucidiques en début d’hiver. 2kg de pollen Traiter varroa. E.CALAIS
Pathologies par carences alimentaires. Carences quantitatives: Au printemps: reprise de ponte retardée si 0 stock en pollen. Diminution des soins au couvain Glandes hypo pharyngiennes peu développées: moins de GR. Chute de ponte Affaiblissement de la colonie. Loques…. Automne: préparation hivernage. Blocage de pontes, peu d’abeilles d’hiver. Pollens peu variés : larves sous alimentées, durée de vie réduite, mortalité en hiver E.CALAIS
Le nourrissement. Besoins protéiques énormes au démarrage de ponte en hiver, Apports protéiques seront modérés, sinon on sélectionne des colonies faibles récolteuses de pollen. Surtout nécessaire pour élevage de reines et production de gelée royale si météo très défavorable. Produits du commerce. Idéal: cadres garnis de pain d’abeilles.( possibilité de garder au congélateur) . Congeler du pollen. Boules: pollen+ levure de bière + miel au dessus des cadres E.CALAIS
Nourrissement d’automne, 12 à 15kg de miel en réserves, sinon apporter 2 à 3 kg, 2kg de pollen en réserves, la ruche pèsera entre 35 et 40 kilos. Nourrir le soir pour éviter le pillage. Sirop maison? 2/3 de sucre + 1/3 d’eau laisser bouillir 5 minutes, Ou 2/3 de miel + eau chauffer et mélanger sans faire bouillir,+ 1 cuillère de vinaigre Arrêter les sirops fin octobre? Cristallisation du glucose et du saccharose, Diarrhées avec excès de sucres ,perturbation du microbiote Apports protéinés,
Carences alimentaires en automne Blocage de ponte Peu d’abeilles d’hiver Abeilles d’hiver maigres: peu de réserves dans les corps gras Augmentation de la masse protéique des abeilles liée à la récolte en pollen à 20% de protéines, Si pollens peu variés: larves sous alimentées ou cannibalisées, système immunitaire déficient et sensibilité accrue aux virus et bactéries. Durée de vie réduite et mortalité en hiver Il faut 15 à 40kg de pollen par ruche, par an,
Choisir son sirop. Prix? Rapport qualité- prix Manipulation facile Composition: sirop de céréales ou sirop de betteraves, Sirop lourd avant hiver (60-40) si tardivement et météo défavorable, BUTIFORCE 36% maltose,32 glucose, 9 fructose Beesuc: 30 saccharose, 35 glucose, 35 fructose HAPPYFLOR 54 en fructose,32 glucose,9 saccharose BEEFONDANT de Royal CARE, saccharose
Exemple de pertes en 2017-2018 516 colonies mortes au printemps sur 618,(14 ruchers) 55 colonies mortes sur 62 en bio, 400 sur 450 dans un parc naturel, Constats: - Mortalité par famine très fréquente malgré réserves Déficit en pollen fin 2017, Grappe trop petite sur ruche à 10 cadres, - Absence de traitement varroas - Divisions tardives
Hygiène au rucher, Désinfection du matériel, Toujours finir par colonies faibles Changer 2 à 4 cadres par an Rucher propre et ordonné, Pas de cadres à trainer
Lutte contre le frelon asiatique. Chercher et détruire les nids, Piéger si prédation importante: plus de 3 frelons en permanence devant les ruches, Restreindre les entrées, nourrir si nécessaire, Filet pour oiseaux devant les ruches. Chercher nids primaires et secondaires, 2 nids détruits en 2013 en IDF, 500 nids en 2017 plus de 2000 en 2018 en IDF
Pièges et appâts. Piège cloche ou bouteille plastique Pièges boite avec grilles à reine aux extrémités, Pièges à glu interdits, APPATS Cire+ miel: attention aux pillages et maladies, Poisson en septembre Sirop de grenadine + bière brune ou panaché Nectar de banane au printemps…, mangue…
Plan régional de lutte contre le frelon Fredon et Frosaif, Référents frelons: 100 sur la région ; à prévenir lors de détection de nids, Privilégier les désinsectiseurs chartés; liste sur sites FREDON et FROSAIF Enlever les nids si insecticides Coopérer avec municipalités pour des prises en charge financières Répertorier tous les nids sur le site FROSAIF
Rucher d’hivernage Bon emplacement ,éviter les zones humides, plein sud Réserves en miel et pollen à privilégier Réduire le nombre de cadres, Contrôler varroa jusqu’en décembre, Savoir remettre en cause ses pratiques apicoles, Nourrir est facile, mais doit être optimisé le plus possible, TO BE or not TOO BEE
Etre apiculteur responsable. Se former en permanence associations, ruchers école… S’informer ( revue LSA) Traiter contre varroa avec médicaments efficaces, Appeler un TSA en cas de doute, La visite d’automne est la plus importante Viser moins de 5% de pertes, On ne commande la nature qu’en lui obéissant
Hiver: meilleure saison des abeilles