Les données recueillies ont révélé que les jeunes immigrants sont plus à risque de présenter des maladies dentaires; en fait, ils sont cinq fois plus nombreux à avoir des caries que leurs pairs nés ici. Un jeune immigrant sur cinq a besoin de soins dentaires restaurateurs pour ses caries, alors que seulement 4 % des jeunes nés ici ont de tels besoins1. Toutefois, plus un enfant ou jeune immigrant est établi depuis longtemps au pays, moins il présente de nouveaux problèmes dentaires, bien qu’il continue d’avoir une moins bonne santé dentaire que ses camarades canadiens nés ici. De récentes données indiquent que le nombre de caries est à la hausse en Afrique et en Asie, et on pense que cela est attribuable à une consommation accrue de sucre et au manque de fluorure topique dans les dentifrices et les produits dentaires professionnels2. Aussi, la mauvaise santé dentaire des enfants et jeunes immigrants pourrait découler d’une piètre alimentation, du manque d’eau fluorée, d’une mauvaise hygiène dentaire et d’un manque de soins dentaires plus tôt dans leur vie. Cela est particulièrement vrai chez les réfugiés, qui proviennent de pays où les conditions de vie sont plus difficiles — et les soins dentaires plus rares — par rapport au lieu d’origine des autres catégories d’immigrants. Considérations Les enfants et les jeunes qui arrivent de pays où les soins dentaires sont limités et où l’alimentation est riche en sucre sont ceux qui sont le plus à risque de maladies dentaires. Or, le dépistage et l’aiguillage en cas de maladies dentaires sont des moyens de favoriser le traitement et la prévention. Les jeunes gens ont deux fois plus de chance de se présenter à leurs traitements dentaires lorsqu’ils sont vus et examinés régulièrement par un médecin. Aussi, le brossage des dents deux fois par jour au moyen d’un dentifrice au fluorure permet de réduire efficacement le risque de caries. Les lignes directrices canadiennes visant la santé des immigrants recommandent que les cliniciens vérifient la santé dentaire des enfants et jeunes immigrants en posant une simple question : « Avez-vous des problèmes ou de la douleur en ce qui concerne votre bouche ou vos dents? ». De plus, tous les enfants et jeunes immigrants devraient faire l’objet d’un bref examen dentaire et buccal effectué au moyen d’une lampe-stylo et d’un abaisse-langue. Les enfants et jeunes qui ont manifestement des problèmes dentaires doivent être aiguillés vers un dentiste ou un spécialiste de la santé buccale. Les lignes directrices recommandent en outre que les prestataires de soins primaires traitent la douleur dentaire au moyen d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (comme de l’aspirine ou de l’ibuprofène) avant de référer les patients à un dentiste4. 1Locker D, Clarke M, Murray H. Oral health status of Canadian-born and immigrant adolescents in North York, Ontario. Community Dent Oral Epidemiol 1998;26:177-81. Cited in Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925. 2Petersen PE, Bourgeois D, Ogawa H, et al. The global burden of oral diseases and risks to oral health. Bull World Health Organ 2005;83:661-9. Cited in Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925 3Caring for Kids New to Canada. Oral Health Screening. http://www.kidsnewtocanada.ca/screening/oral-health 4Pottie K, Greenaway C, Feightner J, et al. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011;183:E824-925