Conséquences pour le Royaume-Uni : monétaires, économiques, commerciales, financières et autres Michel GRELIER, mars 2017
Conséquences générales pour le R-U Elles seront : humaines, sociales, économiques, fiscales, financières, juridiques, sécuritaires et politiques. 10 janvier 2018 – « No deal » - Ses conséquences pour le R-U sont évoquées par l’UE-27 dans les domaines du développement, de l’aviation et du transport ; également pour les médicaments, la marine, l’agriculture, l’alimentation et les boissons, l’application de la Loi, les services financiers. 09 février – Décembre 2017 : la balance commerciale du R-U avec le reste du monde amplifie son déficit (4,9 Mia £) en raison de la hausse du prix du pétrole et de la baisse de la UK£. 17 février – The Initiative for Free Trade a vu un de ses documents publié par erreur. Son « Ideal free trade agreement » permettrait l’importation des Etats-Unis de viandes, médicaments et produits chimiques interdits aujourd’hui au R-U, membre de l’UE-28. Il y aurait une reconnaissance mutuelle des normes des E-U. Il y aurait la fin du « principe de précaution ». 22 février – En cas d’une période de transition allant au-delà du 31 décembre 2020, le R-U perdrait sa « remise THATCHER » et devrait financer l’UE-27 au prorata temporis de sa présence. 24 avril – La pêche devient l’un des sujets majeurs du Brexit. En cas de « Brexit dur », de 10 à 15% de poissons en plus seront débarqués par les navires du R-U qui importe 2 fois plus qu’il n’exporte de poissons. Quant aux espèces pêchées en plus par le R-U : merlan bleu, hareng et anguille de sables, ils ne vont pas dans les assiettes du R-U qui préfère importer : morue, thon, crevettes, saumon et aiglefin. 23 mai – John THOMPSON, directeur du HM Revenue and Customs, indique à des députés des Communes que le coût moyen d’une déclaration en douane est de £32,50 unitaire, côté R-U ; qu’il est le même côté UE ; que le nombre de documents intra-UE est de 200 Mio annuels ; coût estimé global post-Brexit du « max-fac » : entre 17 et 20 Mia UK£. Conséquences générales pour le R-U Michel GRELIER, décembre 2017
La « facture » des comptes à solder « Quand un pays quitte l’Union, nous devons solder les comptes. » (dixit Michel BARNIER) Le « reste à liquider », ce sont les engagements pris par le R-U dans le cadre des budgets de l’UE, mais pas encore payés. Les engagements pas encore inscrits dans les budgets annuels, mais promis pour les « Fonds structurels » ou d’autres programmes pluriannuels (recherche). La part du R-U dans des garanties de prêts accordés par l’UE-28. La part du R-U pour les retraites des fonctionnaires européens (pas seulement des fonctionnaires britanniques, mais de tous les fonctionnaires de l’UE-28) Les engagements du R-U sont relatifs au budget pluriannuel (2014-2020), au départ du R-U d’organismes comme la BCE ou la BEI, à la participation du R-U à des fonds européens comme celui pour les réfugiés en Turquie. 24 avril 2018 – Le chef du National Audit Office (NAO), sir Amyas MORSE, précise que « même si un accord n’est pas conclu sur le futur accord de commerce », le R-U sera tenu de régler la « note du divorce » pouvant aller jusqu’à 39 Mia UK£. La « facture » des comptes à solder Michel GRELIER, mars 2017
Conséquences monétaires : UK£ (1/2) Evolution du cours de la UK£ et du US$ en €, source BCE Livre sterling (UK£) et l’évolution de ses cours Cours de € 0,76595 et $ 1,4974 à la veille du référendum, le 22 juin 2016 (bases des calculs). Cours de € 0,8685 (-13,4%) et $ 1,2448 (-16,9%) à la veille du déclenchement de l’article 50, le 28 mars 2017. La UK£ au plus bas : € 0,92965 (-21,1%) le 29.08.2017 BCE 02 janvier 03 janvier 04 janvier 07 janvier 08 janvier 09 janvier 1 euro en UK£ 0,90165 -17,4 0,90312 -17,6 0,89988 -17,2 0,89720 -16,8 0,89743 -16,9 0,89913 -17,1 1 euro en US$ 1,1397 -1,0 1,1348 -0,6 1,1403 -1,1 1,1445 -1,4 1,1440 1,1455 -1,5 La UK£ baisse quand il en faut plus pour faire 1 euro. Idem pour le US$ pour 1 euro. Conséquences monétaires : UK£ (1/2) Michel GRELIER, mars 2017 et mai 2018
Conséquences monétaires : UK£ (2/2) Cours et convertisseur de devises, Source REUTERS France Livre sterling (UK£), Euro et US$ : évolution de leurs cours REUTERS France 02 janvier 03 janvier 04 janvier 07 janvier 08 janvier 09 janvier 1 euro en UK£ 0,90530 0,90140 0,89480 0,89600 0,89900 0,90410 1 euro en US$ 1,1346 1,1396 1,1393 1,1436 1,1456 1,1566 1 US$ en UK£ 0,79800 0,79140 0,78560 0,78220 0,78510 0,78170 - La UK£ baisse quand il en faut plus pour faire1 euro. - Le US$ baisse quand il en faut plus pour faire 1 euro. - La UK£ baisse quand il en faut plus pour faire 1 US$. Conséquences monétaires : UK£ (2/2) Michel GRELIER, mai 2018
Conséquences économiques (1/2) Inflation, en rythme annuel (source : Office for National Statistics) Septembre et octobre 2017 : le seuil des +3,0% est atteint. Novembre : +3,1%. Décembre : +3,0% Jan 2018 : +2,7%, fév : +2,5, mar : +2,3%, avr : +2,2%, mai : +2,3%, jun : +2,4%, jul : +2,5%, aoû : +2,7%, sep et oct : +2,4%, nov : +2,3% Taux d’intérêt (taux directeur : 0,5% depuis mars 2009) - Baisse à 0,25% le 04 août 2016 – Hausse à 0,5% le 02 novembre 2017. 02 août 2018 – Hausse du taux directeur à 0,75% « Bank of England » (BoE). 22 mai – Mark CARNEY, gouverneur, indique que le revenu des ménages a baissé de 600 à 900 UK£ annuels depuis le référendum de 2016, sur la base des prévisions de la BoE de l’époque. Sur la même période, l’économie serait en baisse de 2% et l’investissement des entreprises serait plus faible. 24 juin – KPMG a créé un indice pour les 50 entreprises des FTSE 250 et FTSE 100 qui tirent plus de 70% de leurs recettes hors R-U (non-UK 50) et un autre pour les 50 qui tirent plus de 70% de leurs recettes du R-U (UK 50). L’évolution de ces indices montrent que, depuis le référendum de mai 2016, le UK 50 a perdu 4% quand le non-UK 50 a gagné 35%. 28 novembre – La Banque d’Angleterre publie ses scénarios d’impact du Brexit. Livre sterling (UK£) : cours – Monnaie de réserves 08 août – La UK£ est à un « plus bas » depuis août 2017 face au US$ ; elle est à un « plus bas » depuis 9 mois face à l’€. 28 août – 4,5% des réserves des banques centrales sont en UK£, soit € 427 Mia (US$ 500 Mia). Lien vers le document Conséquences économiques (1/2) Michel GRELIER, mars 2017 et mai 2018
Conséquences économiques (2/2) City of London – London Stock Exchange (LSE) – London Clearing House (LCH) Le « clearing » (« compensation ») est un pilier vital de la stabilité financière. Des transactions pour environ 1.000 Mia € sont traitées chaque jour à Londres dont 70% des transactions en euro. Une chambre de compensation sert d’intermédiaire et de garantie entre des sociétés qui achètent et vendent des instruments financiers, comme des « swaps » de taux d’intérêt. 30 juillet 2018 – La plus importante banque allemande – Deutsche Bank – a déplacé une grande partie de son activité de « clearing » de Londres à Francfort (Eurex). Pas de conséquences pour l’emploi, le transfert a été opéré par dématérialisation numérique. Conséquences économiques (2/2) Michel GRELIER, novembre 2018
Conséquences pour le R-U : illustrations (1/2) 20 novembre 2017 – L’Agence européenne des médicaments quittera Londres pour Amsterdam. L’Autorité bancaire européenne quittera Londres pour Paris. 18 janvier 2018 – Le centre de surveillance de la sécurité du système de navigation par satellite Galileo sera délocalisé de Swanwick, proche de Southampton, à Madrid. 31 janvier – Après Thomas Cook, Ryanair va inclure une « clause Brexit » dans ses ventes de billets pour l’été 2019. Cette clause permettra un remboursement des billets si le R-U quitte l’UE sans accord sur la réglementation aérienne. 07 février – Selon l’analyse « secrète » du gouvernement – lue par les députés - sur les conséquences du Brexit, en cas de « no deal », le R-U devrait emprunter UK£ 120 Mia supplémentaires pendant les 15 prochaines années. Parmi les conséquences indiquées, la hausse des prix serait, pour les 15 ans à venir, de +21% pour commerce de détail, +18% pour les coûts agricoles, +17% pour l’alimentation et les boissons, +14% pour les véhicules et les pièces détachées. 06 juin – Les Pays-Bas ont averti le R-U qu’ils avaient prévenu leurs industriels qu’il était « particulièrement urgent » de ne pas utiliser de pièces détachées venant du R-U après le Brexit pour respecter les « règles d’origine » qui imposent un minimum de 55% des composants venant de l’UE. Les industriels néerlandais ont commencé à appliquer cette consigne. 25 juin – Après Airbus et son avertissement sur ses futurs investissements au R-U après le Brexit, et après BMW, ce sont l’American Chamber of Commerce to the EU (Boeing, Exxon Mobil, Facebook, Dell, Coca-Cola, FedEx), la Canada Europe Roundtable for Business (Bombardier), la Europe India Chamber of Commerce, le Japan Business Council in Europe (Nissan, Mitsubishi, Panasonic, Honda) qui lancent un avertissement commun. 30 juillet – Le QG de l’opération européenne antipiraterie (EU NAVFOR) au large de la Somalie quittera Northwood (R-U) pour Rota (ESP) après le Brexit. Le Centre de sécurité maritime de la Corne de l’Afrique quittera Northwood (R-U) pour Brest (FRA). Conséquences pour le R-U : illustrations (1/2) Michel GRELIER, novembre 2017
Conséquences pour le R-U : illustrations (2/2) 01 août – Médicaments – Un « no deal » pourrait interrompre la fourniture de milliers de références médicales au R-U. Les laboratoires et distributeurs entament des stockages complémentaires au R-U. Sanofi (FRA) (insuline et vaccins) va constituer des stocks couvrant 14 semaines à partir d’avril 2019 (10 semaines actuellement). AstraZeneca (R-U/SUE) (cholestérol et cancer) augmente sa production de 20% pour stocker 4 mois au lieu de 3, Merck & Co (E-U) va stocker pour 6 mois. Le NHS s’apprête à stocker médicaments et sang. Toute l’insuline britannique est importée et doit être conservée sous température contrôlée. Les flux de produits sont estimés à 45 millions de boîtes pour les patients par mois du R-U vers l’UE-27 ; 37 millions en sens inverse. La menace d’un « no deal » contraindra les laboratoires – comme GlaxoSmithKline (asthme et HIV) - à doubler leurs essais et les autorisations pour rester sur le marché du R-U ou aller sur celui de l’UE-27. 13 septembre – Nathalie LOISEAU, à Londres : parmi les conséquences du « Brexit no-deal », les Eurostar pourraient être arrêtés à leur entrée en France, les avions venant du R-U pourraient être interdits d’entrer dans l’espace aérien français. 21 novembre – The Guardian publie ses indicateurs économiques mensuels pour octobre. Lien vers l’article Conséquences pour le R-U : illustrations (2/2) Michel GRELIER, août 2018
www.greliermichel.eu Mes remerciements aux diverses sources qui m’ont permis de réaliser ce document : REUTERS France - AFP et Belga via La Libre.be – The Guardian - EurActiv.fr et EurActiv.com – Wikipédia – Fondation Robert Schuman - Conseil européen – Parlement européen – Commission européenne Michel GRELIER, juin 2016