« Le déconditionnement Carole PUCCINI et Roland SULTANA à l’effort aérobie » 1ère PARTIE cours d’ 1 heure Version A-041213 Auteurs Carole PUCCINI et Roland SULTANA
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Prise de conscience par les rééducateurs du monde entier La lutte contre le déconditionnement à l’effort est bien la finalité et très souvent la priorité de la rééducation en général et en particulier : - de la rééducation neurologique, - de la rééducation des lombalgiques, - des BPCO, - en gériatrie, - la phase ultime de la rééducation en traumatologie, - etc…
la priorité de la rééducation Lutter contre le déconditionnement à l’effort aérobie est la priorité de la rééducation neurologique, toutes pathologies confondues Scléroses en plaques et autres affections neuro-dégénératives Hémiplégies Hémiparésies Paraplégies Paraparésies Tétraplégies Tétraparésies Atteintes motrices, sensitives ou mixtes Syndromes cérébelleux Ataxies proprioceptives Syndromes pyramidaux (Traumatisme crânien, AVC, IMC, etc…) Neuropathies périphériques (Guillain Barré, polio, etc…) Parkinsons Syndromes parkinsoniens Exemples en neurologie :
Elle est devenue une recommandation de grade B Exemple de la marche Autrefois interdite pour les hémiplégiques car on pensait que le patient prendrait de « mauvaises habitudes » Elle est devenue une recommandation de grade B à tous les stades de la rééducation
AUTRES EXEMPLES de la lutte contre le déconditionnement à l’effort en rééducation
atteint de Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) la figure ci-dessous illustre le phénomène de déconditionnement à l’effort chez un patient atteint de Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO)
Le secret d’une bonne performance : Une bonne préparation Des conditions de pratique adaptées Si possible : choix d’une activité idéale compte tenu de son cas Ces conditions doivent être personnalisées en fonction de la pathologie et des réactions de chaque patient Exemple : Patient présentant une sclérose en plaques - Préparation par : repos + cryothérapie - Conditions d’exécution : l’activité doit se dérouler dans une ambiance plutôt fraiche Autre exemple : Patient lombalgique chronique - Préparation par : nage de salon en position couchée qui permet entre autre un auto-massage du rachis - Conditions d’exécution : choisir un matériel adapté, en particulier des chaussures avec semelles amortissantes pour les activités en position debout
avec 2 conditions « sine qua non » : Indispensable en rééducation : une connaissance du cas particulier de chaque patient avec 2 conditions « sine qua non » : Préparation du patient avant l’exercice aérobie Aménagement des conditions de pratique A adapter et personnaliser en fonction : de la pathologie principale, des pluri-pathologies associées et de la psychologie du patient
Protocole RQ4T Protocole de Rééducation Quantifiée de 4 activités d'équilibration fonctionnelle avec Traçabilité http://reeducationtransmissiondessavoirs.hautetfort.com/archive/2013/01/10/rq4t-protocole-de-reeducation-quantifiee-de-4-activites-d-eq.html
Ce protocole est très souvent utilisé pour les patients de neurologie (sclérose en plaques, hémiplégie, etc…) Idéal pour les patients avec une périmètre de marche inférieur à 500 mètres Simple et efficace : pour chaque exercice, un seul paramètre (appelé paramètre de contrôle) à enregistrer La quantité de pratique améliore la qualité gestuelle par auto-organisation des mouvements
Notion de "paramètre de contrôle" : La théorie dynamique nous apprend qu‘ un paramètre de contrôle permet de modifier les autres paramètres d'un système Ce protocole présente une grande simplicité d'utilisation En effet, chaque performance est cotée par un seul chiffre appelé "paramètre de contrôle de la performance" Lorsque ce paramètre progresse, les autres paramètres de la performance progressent également par auto-organisation des mouvements : diminution du coût énergétique de chaque mouvement diminution de la demande attentionnelle amélioration des paramètres spatiaux et temporels des mouvements Le paramètre de contrôle permet donc de réguler les autres paramètres de la performance
Une grande simplicité : Pour chaque exercice le patient doit se concentrer sur l’amélioration d’un seul paramètre de contrôle Le paramètre de contrôle de la marche est le périmètre de marche évalué en mètres Le paramètre de contrôle de la montée et descente des escaliers est le nombre de marches franchies par le patient Le paramètre de contrôle des changements de positions est le nombre de répétitions effectuées sans l’aide d’une tierce personne Le paramètre de contrôle de l’équilibration statique est la durée quantifiée en secondes
Ce protocole permet : de lutter contre le déconditionnement à l’effort aérobie et de développer en même temps l’équilibre dynamique : - lors de la marche (équilibre locomoteur), - de la pratique des escaliers, - et des changements de positions comme par exemple lors de l’exercice « assis-debout-assis »
qui facilite l'apprentissage Chaque performance est enregistrée et valorisée La traçabilité de ce "bilan-traitement" permet de suivre toute l'évolution de la rééducation et d'assurer la transmission des informations dans d'excellentes conditions Ce protocole donne au patient une connaissance de ses résultats d'une grande sensibilité qui facilite l'apprentissage
Les "petits progrès" mis en évidence par la cotation sont importants pour la motivation du patient et la progression de la rééducation Chaque petite progression par rapport à la séance précédente est une grande victoire pour le patient
3. un exercice de changement de positions Cibler 4 exercices adaptés au patient et susceptibles d'aboutir à une progression : 1. un exercice de marche 2. monter et/ou descendre les escaliers (sauf si cet exercice est impossible) 3. un exercice de changement de positions 4. s'il reste du temps et de l'énergie, un exercice d'équilibre statique
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1. Déplacements
En début de progression, le but est avant tout : Se déplacer, c'est souvent l'exercice le plus important pour le patient dont le périmètre de marche est inférieur à 500 mètres En début de progression, le but est avant tout : l'augmentation du périmètre de marche Une cotation en mètres (paramètre de contrôle) permet d'évaluer les petits progrès du patient en rééducation et de lui donner une connaissance des résultats simple et efficace Pour quantifier la performance on peut : soit mesurer les distances dans votre centre de rééducation ou votre cabinet, soit utiliser un podomètre électronique qui transforme le nombre de pas en mètres (10 euros, ce n’est pas ruineux)
Choix d'un exercice de déplacement en fonction de sa difficulté : l'exercice choisi doit être adapté aux possibilités du patient (ni trop facile, ni trop difficile)
Le rééducateur doit décrire le déplacement dans un espace prévu à cet effet Il écrit par exemple :
Exemple de progression pour un patient marchant avec déambulateur sous la surveillance du kiné (risque de chutes)
Exemple d’un patient présentant une Sclérose en plaques Il marche avec : 2 cannes anglaises 2 dispositifs anti-équin (releveur moulé à droite et releveur type Liberty à gauche) 2 sandows pour faciliter l’avancement des membre inférieurs
Gestion de la FATIGUE : entre chaque exercices, le temps de repos est égal ou supérieur au temps de travail Cela est particulièrement important pour les patients présentant une sclérose en plaques
2. ESCALIERS (chaque fois que cela est possible)
Choix d'un exercice de montée des escaliers et d’un exercice de descente en fonction de sa difficulté : les exercices choisis doivent être adaptés aux possibilités du patient (ni trop facile, ni trop difficile)
la montée et/ou la descente des escaliers Le rééducateur doit décrire la montée et/ou la descente des escaliers dans un espace prévu à cet effet Il écrit par exemple :
Sous la surveillance du thérapeute qui est toujours en aval du patient (à la montée comme à la descente) Le thérapeute se tient à la rampe pour freiner toute chute éventuelle vers l’aval
Une progression s'instaure en augmentant le nombre de marches franchies par le patient
Exemple de progression dans les escaliers
Exemple de progression dans les escaliers
Pour un entrainement sérieux il ne faut pas "papillonner" et changer d'exercice à chaque séance de rééducation, car il n'y a : aucune progression chiffrée, aucune traçabilité réelle et peu de motivation du patient
3. Changer de positions
Choix d'un seul exercice de changement de positions l'exercice choisi doit être adapté aux possibilités du patient (ni trop facile, ni trop difficile)
Exemple de progression pour un patient effectuant l’exercice « Assis-debout et retour assis » avec appui genoux sur gros coussins et appui mains sur un objet stable (l’espalier) avec un siège surélevé en début de progression et avec un siège normal en fin de progression
Exemple de progression des changements de positions
Changer de position : c'est souvent l'exercice le plus important pour le patient ne pouvant plus marcher La véritable progression commence lorsque le rééducateur ne touche plus le patient. En effet, l'aide d'une tierce personne nuit à l'auto-organisation des mouvements. Chaque changement de position est donc quantifié en nombre de répétitions effectuées sans l'aide du rééducateur. Rôle du thérapeute : aménager les conditions de pratique de l'exercice choisi, pour qu'il soit effectué sans l'aide d'une tierce personne, en utilisant si nécessaire les aides techniques permettant la réalisation autonome de l'exercice. La quantité de pratique (l'augmentation du nombre de répétitions) permet d'améliorer l'endurance et la qualité de la performance par auto-organisation des mouvements.
Le 4ème exercice du protocole « Tenir une position » est moins important car il ne permet pas de lutter contre le déconditionnement aérobie même s’il peut améliorer l’équilibre et l’endurance anaérobie
Exemple de progression pour l’exercice « tenir une position chronométrée en secondes »