2) Le marxisme Le marxisme fait référence aux travaux de Karl Marx et Friedrich Engels. Un déterminisme historique fondé sur la lutte des classes. Dans la perspective marxiste, l’Etat est un instrument aux mains de la classe dominante, la bourgeoisie. Elément de la superstructure, il assure l’hégémonie de la bourgeoisie Il faut le mettre à bas.
“ Chaque étape de développement de la bourgeoisie s’accompagnait d’un progrès politique correspondant. Corps social opprimé sous la domination des seigneurs féodaux, association armée s’administrant elle-même dans la commune, ici république urbaine indépendante, là tiers-état de la monarchie assujetti à l’impôt, puis, au temps de la manufacture, contre-poids de la noblesse dans la monarchie corporative ou absolue, principal fondement des grandes monarchies en général, la bourgeoisie depuis l’établissement de la grande industrie et du marché mondial, s’est finalement emparée à force de lutte de la souveraineté politique exclusive dans l’État représentatif moderne. Le pouvoir étatique moderne n’est qu’un comité chargé de gérer les affaires communes de la classe bourgeoise tout entière ” (Manifeste du parti communiste, 1848)
Lénine : L'Etat et la révolution (1917) “ L’État est le produit et la manifestation des antagonismes de classes inconciliables. L’État surgit là, au moment et dans la mesure où, objectivement, les contradictions de classes ne peuvent pas être conciliées. Et inversement, l’existence de l’État prouve que les antagonismes de classes sont inconciliables (…) Le remplacement de l’État bourgeois par l’État prolétarien est impossible sans révolution violente ”
L’apport d’Antonio Gramsci Le pouvoir de l’Etat n’est pas à l’origine de l’hégémonie de la bourgeoisie mais sa traduction. Il faut donc travailler à un changement culturel de la perception , de la représentation et de l’action de l’Etat vers une nouvelle hégémonie culturelle
De la même manière, le Parti peut-il s'abstenir de participer aux luttes électorales pour les institutions représentatives de la démocratie bourgeoise, s'il a pour tâche d'organiser politiquement toutes les classes opprimées autour du prolétariat communiste, et si pour atteindre ce but il est nécessaire que de ces classes il devienne le parti de gouvernement au sens démocratique, étant donné que c'est seulement du prolétariat communiste qu'il peut être le parti au sens révolutionnaire ? Dans la mesure où il devient le parti de confiance « démocratique » de toutes les classes opprimées, dans la mesure où il se tient en contact permanent avec toutes les couches de la population laborieuse, le Parti communiste conduit toutes les couches du peuple à reconnaître dans le prolétariat communiste la classe dirigeante qui doit remplacer dans le pouvoir d'Etat la classe capitaliste, il crée les conditions dans lesquelles il est possible que la révolution comme destruction de l'Etat bourgeois s'identifie avec la révolution prolétarienne, avec la révolution qui doit exproprier les expropriateurs, qui doit commencer le développement d'un nouvel ordre dans les rapports de production et de distribution. Ainsi, dans la mesure où il se pose comme parti spécifique du prolétariat industriel, dans la mesure où il travaille à donner conscience et orientation précise aux forces productives que le capitalisme a suscitées en se développant, le Parti communiste crée les conditions économiques du pouvoir d'Etat aux mains du prolétariat communiste, crée les conditions dans lesquelles il est possible que la révolution prolétarienne s'identifie avec la révolte populaire contre l'Etat bourgeois, dans lesquelles cette révolte devient l'acte de libération des forces productives réelles qui se sont accumulées au sein de la société capitaliste.
L'Etat minimal La pensée libérale Dans la pensée politique, le libéralisme est promoteur de l’Etat et craintif envers lui Dans la pensée économique, il prône un Etat minimal Au départ : L’Etat est doté des stricts attributs régaliens. Le régulateur de la société est « la main invisible du marché ». Le pouvoir fonctionne sur la base d’une séparation des pouvoirs (Locke, Montesquieu, …) Adam Smith, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776).
La main invisible de l’Etat, c’est la main de l’égoïsme individuel… « Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière et du boulanger que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme ; et ce n’est jamais de nos besoins que nous leur parlons, c’est toujours de leur avantage. » Principe d’autorégulation sur la base des avantages individuels … et le Rejet de la « main de l’Etat »
Les ouvertures timides à l’intervention de l’Etat vont se produire: . Besoin d’infrastructures, . Nécessité d’enseignement/formation, . L’Etat comme agent conjoncturel de l’économie, . L’Etat comme assureur social. Le nouveau « renversement » de la période contemporaine : la ‘vague’ néo-libérale Les paradoxes du libéralisme contemporain dans son rapport à l’Etat : Libéralisme libertarien vs libéralisme conservateur
Libéralisme économique VVD/V D66/RV/ Spirit Conservatisme sociétal Libéralisme culturel PiS Verts SD Régulation étatique
L'interventionnisme étatique 1. La pensée sociale-démocrate/socialiste Une pensée originellement méfiante et hostile envers l’Etat. Le détachement de la perspective marxiste Edouard Bernstein, un penseur précurseur: la formulation de la pensée réformiste “ Mais dans la réalité, une société soucieuse d’intervenir, de s’occuper de certains besoins, de mettre fin à des abus, ne peut se passer d’organes, d’une constitution, de moyens financiers et éventuellement de moyens de coercition. Or, pour tout cela, il faut de toute évidence autre chose qu’une société mystique désincarnée ”.
“ La conquête de la démocratie et la formation d’organes politiques et économiques de cette démocratie sont les conditions primordiales et indispensables à la réalisation du socialisme ”. Importance du cadre national La sortie de la perspective déterministe et ‘catastrophiste’ sur le plan économique : L’importance de l’apport keynésien et planiste : la formulation de la pensée sociale-démocrate dans le champ économique et social. Le modèle d’Etat social et la pensée sociale-démocrate : un modèle bousculé.
La vision catholique/démocrate chrétienne A l’origine, une perspective hostile à l’action de l’Etat Les mutations du XIXe siècle : catholicisme intransigeant vs catholicisme libéral
Le tournant de l’Encyclique Rerum Novarum, 1891 « C'est une erreur grave et funeste de vouloir que le pouvoir civil pénètre à sa guise jusque dans le sanctuaire de la famille. Assurément, s'il arrive qu'une famille se trouve dans une situation matérielle critique et que, privée de ressources, elle ne puisse d'aucune manière en sortir par elle-même, il est juste que, dans de telles extrémités, le pouvoir public vienne à son secours, car chaque famille est un membre de la société. De même, si un foyer domestique est quelque part le théâtre de graves violations des droits mutuels, il faut que le pouvoir public y rétablisse le droit de chacun. Ce n'est point là empiéter sur les droits des citoyens, mais leur assurer une défense et une protection réclamées par la justice. Là toutefois doivent s'arrêter ceux qui détiennent les pouvoirs publics' la nature leur interdit de dépasser ces limites ». Léon XIII, Rerum Novarum
Une ouverture à l’action de l’Etat, mais… timide et encadrée - L’Etat doit s’inscrire dans une perspective subsidiaire Pour un Etat supplétif et… subsidiant Le ‘magnifique exemple’ de la Belgique Une pensée du fédéralisme : un Etat central modeste, des entités décentralisées, la promotion de l’Etat fédéral européen une pensée rétive à la démocratie