MATERIELS ET METHODES: Difficultés de prise en charge du patient porteur d’un diabète type 1 instable M. Imaouen (Dr), F. Ameziane Hassani (Dr), H. Salhi (Pr), H. El Ouahabi (Pr) Service d'Endocrinologie, Diabétologie et Nutrition CHU Hassan II, Fès, MAROC INTRODUCTION: Le diabète de type 1 instable est une forme rare de diabète caractérisée par une exacerbation de la variabilité physiologique du contrôle de la glycémie, associée à la survenue d’accidents hyper- et/ou hypoglycémiques sévères. [1] Sa prise en charge représente un véritable dilemme car susceptible de mettre en jeu le pronostic vital du patient et d’altérer sa qualité de vie avec des hospitalisations prolongées et ou récurrentes. MATERIELS ET METHODES: Etude rétrospective concernant 14 patients diabétiques de type 1 non équilibrés malgré un traitement insulinique intensifié, colligés sur une période de deux ans, dont l’évaluation a été basée sur la fréquence des hospitalisations pour hypoglycémie ou DAC: au moins 3 épisodes d’acidocétose durant les 2 dernières années et/ou au moins 3 épisodes d’hypoglycémies sévères durant la dernière année. RESULTATS: La moyenne d’âge des patients était de 27,7 ans avec des extrêmes variant entre 15 et 52 ans. Une prédominance féminine était notée : sexe ratio de 2,5. La durée moyenne d’évolution de diabète était de 12,6 ans. Tous nos patients étaient déséquilibrés avec une HbA1c moyenne de 8,63 %. L’enquête étiologique avait révélé des troubles psychiatriques et difficultés sociales dans 64,3% des cas. Une insuffisance rénale était présente chez 42,8% de nos patients, une gastroparésie et un défaut de perception de l'hypoglycémie chez 28,5%, des lipodystrophies associées sont retrouvées chez 21,4% de nos patients, une maladie cœliaque chez 14,3 %. Enfin, une intoxication alcoolique chronique était relevé chez 1 patient et une insuffisance surrénalienne chez un autre (soit 7,1% pour chacune). La prise en charge avait consisté en une parfaite éducation du patient et une répartition optimale de l'insulinothérapie sur la journée outre le support psychologique. Une adaptation des doses d'insuline en fonction des résultats des autocontrôles glycémique avait été soigneusement enseignée et appliquée. Et les causes organiques avaient été prises en charge. L’évolution de nos patients était marquée par l’amélioration de l’équilibre glycémique avec une moyenne de HbA1c à 3 mois de 7,82%. Toutefois, une instabilité glycémique était persistante. CONCLUSIONS: Le diabète instable affecte préférentiellement des patients jeunes (âge moyen : 26 ± 15 ans), de sexe féminin dans 60% des cas, avec une durée d’évolution de diabète inférieure à celle des patients porteurs d’un diabète stable [1, 2] Les causes sont souvent multifactorielles et étroitement intriquées. Dans la majorité des cas, une origine comportementale ou une pathologie intercurrente sont retrouvées [2,3] Le pronostic reste péjoratif: La mortalité toute cause est élevée, entre 20 à 50 % selon les séries et la fréquence des complications microvasculaires est également évoquée, mais reste controversée. [1,4] REFERENCES: [1] Cartwright A, Wallymahmed M, Macfarlane IA, et al. The outcome of brittle type 1 diabetes--a 20 year study. QJM 2011;104:575-9 [2] S. Lablanche, S. Borot .Prise en charge du patient porteur d’un diabète de type 1 instableMédecine des maladies Métaboliques - Juin 2016 - Vol. 10 - N°4 [3] Jean-Pierre Riveline, Hélène Hanaire. Instabilité glycémique : démarche diagnostique et thérapeutique MCED n°86 – Janvier 2017 [4] Kent LA, Gill GV, Williams G. Mortality and outcome of patients with brittle diabetes and recurrent ketoacidosis. Lancet 1994;344:778-81. Aucun conflit d’intérêt