Mythes et vérités à propos des Patriotes de 1837-1838 Gilles Laporte SPHQ, Trois-Rivières 17 octobre 2008
Mythes et vérités à propos des Patriotes Qu’est-ce qu’être patriote vers 1837 ? Voulaient-ils le gouvernement responsable ? Voulaient-ils faire l’indépendance alors ? Fut-ce une guerre entre Français et Anglais ? Que propose vraiment le Rapport Durham ?
1837 1838
Qu’est-ce qu’un patriote vers 1837 ? 1775 ~ 1848 L’Âge des révolutions De l’absolutisme à l’État de droit De « sujets du Roi » à enfants de la patrie. De la « sujétion » à la liberté, républicains, patriciens. De « vive le Roi », à « vive la Liberté » à « vive la France »… Qu’est-ce qu’un patriote vers 1837 ?
« Allons enfants de la Patrie Le jour de gloire est arrivé Contre nous de la tyrannie. Amour sacré de la Patrie Conduis, soutiens nos bras vengeurs! Liberté, Liberté chérie! Sous nos drapeaux, que la victoire Accoure à tes mâles accents » La Marseillaise, 1792
« Tous les hommes sont créés égaux; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. »Déclaration d’indépendance des États-Unis, 1776
+ Louis-Joseph Papineau (1787-1871) « Nous travaillerons sans peur et sans reproche, comme dans le passé, à assurer à tout le peuple, sans distinction, les mêmes droits, une justice égale et une liberté commune ». + « La langue et la culture sont la propriété sacrée du peuple et doivent par conséquent être défendues avec ferveur par ses représentants. »
Voulaient-ils le gouvernement responsable ? Issus du commerce, des villes, anglophones # Issus du monde rural, francophones s
s
The making the Legislative Council elective might convert that body into an additional engine of hostility against the Executive Government; but could never supersede the necessity for the concession of the principe contented for. Robert Baldwin (1804-1858) Baldwin to Glelelg, uil 13, 1836, Appendix to The Journals of the Houseof Assembly of Upper Canada from the 8th day of November, 1836 to the 4th day of March 1837
Voulaient-ils l’indépendance alors ? Que de ce jour et à l'avenir, le peuple du Bas-Canada est libre de toute allégeance à la Grande-Bretagne, et que le politique entre ce pouvoir et le Bas-Canada, est maintenant rompu. Qu'une forme républicaine de gouvernement est celle convient le mieux au Bas-Canada, qui est ce jour déclaré être une république. Déclaration d’indépendance du Bas-Canada, février 1838
Dès 1834 et les 92 Résolutions… « Si certaines de vos 92 Résolutions sont acceptables, d’autres incompréhensibles, et d’autres encore absurdes, une chose est certaine, c’est que mises ensemble elles signifient une révolution, une véritable déclaration d’indépendance de la Grande-Bretagne ! » Bartholomew Conrad Gugy, Député de Sherbrooke (1831-1838)
Était-ce une guerre entre Français et Anglais ? « Ce n'est pas tant le sentiment des affronts et des injustices subis que le vieil instinct de haines traditionnelles de races qui se réveillait en nous; nous combattions bien le despote, mais c'était surtout l'Anglais que nous aimions coucher en joue ! » « Je ne sais pas combien j'en ai tué; mais (...) je tirais certainement sans remords. » Philippe-Napoléon Pacaud
Crise des institutions démocratiques = réponse identitaire Inégalités sociales + Crise des institutions démocratiques = réponse identitaire « Les Rébellions dans la colonie du Bas-Canada apparaissent ainsi comme une crise sociale généralisée, qui concerne à la fois le développement des institutions politiques, les orientations et les profits à tirer du développement économique et le développement de l’identité coloniale. » Jean-Paul Bernard, 1986
Mais qu’en pensent les Anglais ? « Nous pensions que les rebelles arrivaient pour nous tuer et, serrée dans les bras de Tina, je m’efforçais de reprendre mes esprits quand Mr. Parker se fraya un chemin dans la foule pour nous dire que nous n’avions rien à craindre… ils ne s’attendaient pas à nous trouver vivantes. Nous regardâmes le village en flammes jusqu’à 4 heures du matin; une vision terrible mais très belle. » Lady Jane Ellice, Journal, Beauharnois, 4 nov 1838
Que propose vraiment le Rapport Durham ? « C'est pour les tirer de leur infériorité que je veux donner aux Canadiens notre caractère anglais. » « Je le désire pour l'avantage des jeunes instruits que la différence du langage et des usages sépare du vaste Empire auquel elles appartiennent. » « Je désire plus encore l'assimilation pour l'avantage des classes inférieures. S'ils essaient d'améliorer leur condition, en rayonnant aux alentours, ces gens se trouveront nécessairement de plus en plus mêlés à une population anglaise ; s'ils préfèrent demeurer sur place, la plupart devront servir d'hommes de peine aux industriels anglais. »
« Le vieux Patriote se bat mais surtout il se souvient « Le vieux Patriote se bat mais surtout il se souvient. Son arme première, c`est la mémoire et sa mission : instruire les générations à venir. » Marianne Thibeault, historienne
Qu’est-ce qu’être patriote vers 1837 ? Appartenir à la patrie populaire plutôt qu’être sujet d’un roi. La « souveraineté » passe du Roi à la Nation. Partout mènera au nationalisme moderne.
Voulaient-ils le gouvernement responsable ? Plutôt « l’américaniser » la politique. Élire les députés ET les ministres. Le gouvernement responsable est un compromis entre démocratie et monarchie.
Voulaient-ils l’indépendance ? D’abord assurer que le peuple choisisse bien ses dirigeants. L’Angleterre n’aurait alors plus eu son mot à dire…
Était-ce une guerre entre Français et Anglais? D’abord pour des motifs politiques. La tension et la violence menèrent à un affrontement ethnique. Deux nations qui se connaissent mal et se craignent l’une l’autre.
Que voulait le Rapport Durham ? Nous assimiler pour notre bien... La sentence de Durham existe toujours. Parler français en Amérique : un geste effronté et militant.
PowerPoint Mythes et vérités à propos des Patriotes de 1837-1838 disponible sur le site : http://www.1837.qc.ca
L’Union de 1840 : Que faire ? Denis-Benjamin Viger (1774-1861) Boycotter ce mauvais gouvernement. Préserver notre culture et résister à l’assimilation. Louis-H LaFontaine (1807-1864) Abandonner le rêve d’un pays français Collaborer et participer à l’État Obtenir la reconnaissance de nos droits. 1848 : Victoire ! les ministres viennent du parti majoritaire : responsabilité ministérielle.
Tradition libérale : Participer à l’État Tradition conservatrice : Assurer la survie culturelle D-B Viger Henri Bourassa Maurice Duplessis Daniel Johnson Mario Dumont Tradition libérale : Participer à l’État L-H LaFontaine Wilfrid Laurier Athanase David Pierre Trudeau Jean Chrétien Stéphane Dion Tradition libérale et nationaliste : Un État français Les « Rouges » A-A-É Dorion en lutte avec le pouvoir clérical (Honoré Mercier) … Parti Québécois (1968)