L’économie postkeynésienne Marc Lavoie Université d’Ottawa
La nouvelle théorie PK La théorie postkeynésienne va au-delà de l’apport négatif qui lui est attribué dans le cadre des controverses de Cambridge des années 1960 et 1970. La théorie postkeynésienne a aussi des apports positifs récents
La théorie postkeynésienne comme antidote contre la pensée unique De nombreux étudiants ou intervenants s’opposent à la pensée unique, les vérités inattaquables (conventional wisdom), le consensus de Washington, l’économie autiste. La théorie postkeynésienne offre une alternative, avec des modèles pédagogiques.
Exemples de paradoxes postkeynésiens La hausse de la demande fait baisser les coûts unitaires et les prix La hausse du salaire minimum ou du salaire réel fait augmenter l’emploi La hausse du salaire réel fait augmenter le taux de profit macroéconomique La baisse des taux d’épargne fait ralentir la croissance La baisse des taux d’épargne ou la hausse du déficit fiscal ne fait pas grimper les taux d’intérêt Il ne peut y avoir d’offre excessive de monnaie La flexibilité des prix peut empirer la situation Les évaluations de contingence, même quand les gens donnent honnêtement leur opinion, peuvent ne pas refléter adéquatement les préférences des agents
L’ÉCOLE POSTKEYNÉSIENNE S’INSÈRE PARMI UN GRAND NOMBRE D’ÉCOLES HÉTÉRODOXES INSTITUTIONALISTES ÉVOLUTIONISTES ÉCONOMISTES SOCIAUX ÉCONOMISTES HUMANISTES ÉCONOMISTES FÉMINISTES ÉCONOMISTES GANDHIENS MOUVEMENT ANTI-UTILITARISTE STRUCTURALISTES DU DÉVELOPPEMENT MARXISTES RÉGULATIONISTES RADICAUX AMÉRICAINS ÉCONOMISTES CLASSIQUES ÉCONOMISTES DES CONVENTIONS ÉCOLE NÉO-AUTRICHIENNE??? NOUVEAUX KEYNÉSIENS DU 3ÈME TYPE (POST-WALRASIENS) ??
Hétérodoxie vs Orthodoxie LES NON-ORTHODOXES LES HÉTÉRODOXES PARADIGME POST-CLASSIQUE L’ÉCONOMIE POLITIQUE RADICALE L’ORTHODOXIE LE PARADIGME DOMINANT LE ‘MAINSTREAM’ L’ÉCONOMIE NÉOCLASSIQUE
Présupposés des programmes de recherche néo-classiques et hétérodoxes Paradigme Présupposé Écoles hétérodoxes École néo-classique Épistémologie Réalisme Instrumentalisme Ontologie Holisme Individualisme Rationalité Raisonnable ou écologique Hyper rationalité Coeur de l’analyse Production, croissance Échange, rareté Noyau politique Intervention étatique Libre marché
Les éléments postkeynésiens essentiels Le principle de la demande effective Autant dans le court que dans le long terme L’importance et l’irréversibilité du temps Le temps historique Les déséquilibres, la traverse
Les éléments postkeynésiens auxiliaires L’incertitude radicale L’économie monétaire de production Une microéconomie alternative Les effets néfastes de la flexibilité des prix Le pluralisme des méthodes et des théories
Les subdivisions de l’économie postkeynésienne Fondamentalistes: Davidson, Chick Kaleckiens: Sawyer, Fazzari,Bhaduri Sraffiens: Kurz, Nell, Pasinetti, Garegnani Institutionalistes: Fred Lee, Wray Kaldoriens: Godley, Thirlwall, Dutt Les auteurs les plus éclectiques s’insèrent dans plusieurs catégories
Les fondamentalistes Post Keynésiens (Davidson 2003-2004) La branche marshalienne Offre et demande globales Z, N L’incertitude radicale Les questions méthodologiques La préférence pour la liquidité
Les sraffiens Théorie de la production Prix de production Choix de techniques Production circulaire, interdépendances Modèles multisectoriels
Les kaleckiens Réalisation des profits Répartition des revenus Instabilité macroéconomique Relations industrielles Fixation des prix Emploi et inflation
IMPLOSION VS INTÉGRATION Il existe deux tendances contradictoires D’un côté, l’implosion, chaque sous-groupe de l’économie postkeynésienne ayant tendance à se démarquer des autres. De l’autre, l’intégration, tant intérieure qu’extérieure, certains économistes intégrant les différents courants postkeynésiens et même les autres courants hétérodoxes, l’économie postkeynésienne s’infiltrant dans les autres écoles (par exemple, avec les institutionalistes et les radicaux américains).
Quelques pistes d’intégration Le modèle de croissance kaleckien s’est diversifié avec des variantes régulationnistes, marxistes, sraffiennes, structuralistes. La théorie de la monnaie endogène semble maintenant acceptée sous une forme ou une autre chez les hérérodoxes. Les formes des courbes de coûts sont assez acceptées par tous. Le principe du risque croissant de Kalecki aussi, qui force l’intégration du monétaire avec le réel. La possibilité d’hystérésis et d’équilibres dépendants du sentier emprunté. Les nouvelles mathématiques du chaos et de l’économie non-linéaire semblent donner raison aux intuitions longtemps défendues par les post-keynésiens (kaldor, Minsky).
Les modèles de cohérence stock-flux Le principe des modèles « de cohérence stock-flux » se généralise chez les hétérodoxes. Certains hétérodoxes,notamment Anwar Shaikh, croient que le système des matrices de bilans sectoriels et de flux d’opération (tout flux devant aller et venir de quelque part, avec les contraintes de budget sectorielles), est le principe qui pourrait chez les hétérodoxes remplacer le principe d’optimisation des agents individuels des néoclassiques.
Conclusion Il existe un grand nombre de courants hétérodoxes, avec certaines similarités, qui regroupe un assez grand nombre d’économistes Les leaders de ces mouvements doivent contribuer au rassemblement de ces hétérodoxies, et non à leur éclatement