Patients et méthodes: -Etude rétrospective étalée sur 5 ans, incluant 20 patients diabétiques de type 2 hospitalisés pour acidocétose inaugurale au service de Diabétologie du CHU Hassan II de Fès. Résultats: -L’âge moyen de nos patients étaient de 47,3 ans (extrêmes 17–67 ans), le sexe ratio était de 4 (F/H) en faveur du sexe féminin, comme antécédents, la notion d’hérédité diabétique était retrouvée dans 65% des cas, l’HTA dans 10% des cas, une dyslipidémie dans 10% des cas, l’IMC moyen était de 25,6 kg/m2. 40% des patients présentaient au moins 2 facteurs de risque cardio-vasculaires en dehors du diabète. -Cliniquement, le tableau s’est révélé par un syndrome cardinal diabétique associé à des symptômes digestifs dans 75% des cas, 25% des patients présentaient des troubles de conscience, les signes de déshydratation n’étaient présents que chez 10 % des cas (Figure 1). -Sur le plan biologique, la glycémie capillaire moyenne à l’admission était de 3,4 g/l, l’acétonurie moyenne était de 2,5 croix d’acétone (2 croix ou plus), la réserve alcaline était diminuée chez 30% des cas. La moyenne de l’HbA1c était de 12,3 % au moment du diagnostic, la recherche des anticorps anti GAD était réalisée chez 45 % des patients et était négative dans 100 % des cas. -Sur le plan étiologique, 55% des cas de décompensation étaient secondaires à une infection, dans les autres cas (45%) aucun facteur déclenchant n’était identifié (Figure 2). -La prise en charge thérapeutique initiale reposait sur la prise en charge de la décompensation acido-cétosique avec mise en route d’une insulinothérapie, d’une réhydratation intraveineuse, la durée moyenne d’hospitalisation était de 7 jours, l’insulinothérapie instaurée était pour la plupart transitoire (60% des cas) avec une dose totale quotidienne moyenne de 0.45 unités /kg /j, définitive dans 40% des cas. Acidocétose inaugurale et diabète de type 2 : à propos de 20 cas H. Houari, N. Anoun, H. Salhi, H. El Ouahabi Service d’Endocrinologie, Diabétologie, Maladies métaboliques et Nutrition, CHU Hassan II -Fès Introduction-Objectifs: -L’acidocétose diabétique est une complication métabolique sévère souvent associée au diabète de type 1, surtout si elle est inaugurale. Récemment, on note une fréquence de plus en plus élevée d’acidocétoses inaugurant un diabète chez des patients ayant un authentique DT2. -L’objectif de notre étude est d’analyser les aspects épidémiologiques, cliniques et paracliniques de cette pathologie. Conclusions: -L’acidocétose est une complications aigue et sévère du diabète, surtout insulinodépendant. Il existe des formes atypiques d’acidocétose se singularisant par une glycémie modérément augmentée et par leur survenue au cours du diabète de type 2 (DT2) [1]. -Elle est la conséquence d’une carence absolue ou relative en insuline conduisant à une hyperglycémie franche par diminution de l’utilisation périphérique et augmentation de la production endogène du glucose [1]. -Les causes classiques de l’acidocétose sont les infections aiguës, l’arrêt inopiné de l’insuline ou l’administration de doses inadéquates. L’infection était le facteur déclenchant le plus fréquent dans notre série ce qui rejoint les résultats de la littérature [2][3]. -Le but du traitement est de bloquer les processus cataboliques responsables de l’acidocétose. Il n’est pas recommandé d’abaisser rapidement la glycémie mais de corriger l’acidocétose. Pour faire baisser la glycémie, il suffit de bloquer la production hépatique de glucose. Pour faire baisser la cétonémie, il suffit de bloquer la cétogenèse (lipolyse et sécrétion de glucagon). -Il repose sur la mise en route d’une réhydratation intraveineuse, une insulinothérapie à la PSE, essentielle pour normaliser la glycémie, arrêter la lipolyse et la cétogenèse et un apport potassique sans oublier de prendre en charge l’affection causale. -Bien que rare dans le diabète de type 2, l’acidocétose témoigne habituellement d’une insulinopénie relative, c’est une urgence thérapeutique et devrait être systématiquement évitée par le dépistage précoce du diabète. Figure 1: Symptômes révélant la DAC dans notre série Figure 2: Etiologies de la DAC dans notre série REFERENCES [1]- J.L. Schlienger , S. Halimi. Les acidocétoses diabétiques atypiques. Médecine des maladies Métaboliques - Juin 2016 - Vol. 10 - N°4. [2]- É. Larger et al. Actualités sur l’acidocétose. Journal Européen des Urgences et de Réanimation (2013) 25, 163—169. [3]- Scheen AJ, De Hert MA. Abnormal glucose metabolism in patients treated with antipsychotics. Diabetes Metab 2007;33:169—75.