LE(S) DIABETE(S) SUCRE(S) Pr S Christin-Maitre Saint-Antoine
« Le diabète consiste en une liquéfaction des chairs et des parties solides du corps dans l’urine. .. Les reins et la vessie ne cessent d’émettre de l’urine, comme si les aqueducs étaient grands ouverts. » Arétée de Capadoce 80-200
LE DIABETE SUCRE N’ EST PAS LE DIABETE INSIPIDE
L’hyperglycémie et donc la glycosurie crée une hyperosmolarité urinaire et donc une augmentation de la diurèse avec déshydratation
DEFINITION DU DIABETE Glycémie à jeûn > 1,26 g/l (7 mmol/l) Et/ou Glycémie postprandiale ou au hasard > 2g/l (11 mmol/l) A DEUX REPRISES
DEFINITION DU DIABETE Glycémie à jeûn > 1,26 g/l (7 mmol/l) Et/ou Glycémie postprandiale ou au hasard > 2g/l (11 mmol/l) A DEUX REPRISES Pas de nécessité d’Hyperglycémie provoquée orale pour le diagnostic ADA 1997
DEFINITION DU DIABETE PAS DE NECESSITE D’HbA1C dans la définition du diabète (hémoglobine glycosylée, reflet de la moyenne de la glycémie sur 3 mois)
DEFINITION Glycémie Normale Glycémie à jeûn < 1,1g/l (Glycémie 2h de l’Hyperglycémie provoquée orale avec 75 g<1,40 g/l )
DEFINITION Intolérance aux hydrates de carbone Glycémie à jeûn > 1,1g/l et <1,26g/l Glycémie 2h de l’HGPO >1,40 g/l < 2g/l (11 mmol/l) 1/3 deviendront diabétiques
300 millions de personnes dans le monde
> 10 formes de diabètes sucrés
10 formes de diabètes sucrés Ne plus parler de Diabète « insulinodépendant » Diabète « non insulinodépendant » MAIS TYPE 1 ET TYPE 2
Diabète de type 1: 5 à 10% des diabètes DU A UNE CARENCE EN INSULINE
Diabète de type 1: 5 à 10% des diabètes DU A UNE CARENCE EN INSULINE type 1A : destruction des cellules d’origine autoimmune : 95% ++++ type 1B : non autoimmun : 5%
D’après Fajans SS N Engl J Med 2001; 345: 971 Cellule pancréatique GLUT 1 GLUT 2 D’après Fajans SS N Engl J Med 2001; 345: 971
Diabète de type 1 = AUTO-IMMUN anticorps anti-ilôts de Langherans anticorps anti-GAD (décarboxylase de l’acide glutamique) anticorps anti- IA2 (Insulinoma associated protein 2 = tyrosine phosphatase IA-2 ) anticorps anti-insuline
Un taux positif d’anticorps signe le diabète de type 1 Un taux négatif n’exclut pas le diagnostic de diabète de type 1
Diabète de type 1 = auto-immun Chez un sujet génétiquement prédisposé Déclenché par des facteurs environnementaux Progression sur quelques mois
Diabète de type 1 = auto-immun « sujet jeune » mais tout âge possible typiquement avant l’âge de 40 ans
Diabète de type 1 = auto-immun « sujet jeune » mais tout âge possible typiquement avant l’âge de 40 ans sujet mince évolution souvent rapide pas de cas dans la famille
SYNDROME CARDINAL : Syndrome polyuropolydipsique (plus de 4 litres par 24 heures) Amaigrissement Asthénie
Diabète de type 1 : signes cliniques Augmentation de la diurèse diurne et nocturne souvent supérieure à 4 litres /24 heures Sensation de soif Vision trouble
Diabète de type 1 : signes cliniques Perte de poids : Initiale : déplétion hydrique, déplétion des stocks de glycogène et de triglycérides Chronique : réduction de la masse musculaire car acides aminés se transforment en glucose et en corps cétoniques
Diabète de type 1 : signes cliniques Diminution du volume plasmatique : Vertiges Hypotension orthostatique Asthénie conséquence de la perte de K et du catabolisme protidique
Diabète de type 1 : signes cliniques Paresthésies au moment du diagnostic surtout au niveau des membres inférieurs Par neurotoxicité de l’hyperglycémie chronique
Léonard Thompson 1922 1er patient traité par insuline
Si le déficit en insuline est sévère et rapide : tableau plus brutal Diabète de type 1 Si le déficit en insuline est sévère et rapide : tableau plus brutal Acidocétose augmente la déshydratation et l’hyperosmolarité => Anorexie, nausées, vomissements => Douleurs abdominales : tableau pseudo-appendiculaire
AU MAXIMUM ACIDOCETOSE : Accumulation de corps cétoniques Hyperglycémie Accumulation de corps cétoniques
> 10 formes de diabètes sucrés Diabète de type 1 Diabète de type 2 : le plus fréquent ++
Diabète de type 2 : le plus fréquent ++ 135 millions de sujets dans le monde > 90% des diabètes 5% de la population en France
Nombre de diabétiques diagnostiqués
Diabète de type 2 : le plus fréquent ++ - diagnostic sur prise de sang systématique âge en moyenne 60 ans - le plus souvent surcharge pondérale - ATCD familiaux de diabète
Depuis quelques années le diabète de type 2 atteint Aussi les enfants et les adolescents….
Diabète de type 2 :
Diabète de type 2 : - Anomalie du pic précoce d’insulinosécrétion - Insulinorésistance dans le muscle et le tissu adipeux - Anomalie de l’effet de l’insuline dans le foie qui augmente la production hépatique de glucose
Diabète de type 2 : modes de découverte glycémie systématique lors d’un bilan de santé ++++ complication : rétinopathie, néphropathie, macroangiopathie, neuropathie
ATTENTION Diabète de type africain Origine génétique ? Acidocétose initiale Anticorps négatifs, échographie abdominale normale Sevrage en insuline possible en quelques semaines
> 10 formes de diabètes sucrés Diabète de type 1 Diabète de type 2 Diabète d’origine génétique
Diabètes d’origine génétique : monogénique diabète MODY Maturity Onset Diabetes of the Young 1 à 5% de tous les diabètes 6 types différents identifiés à ce jour autosomique dominant début avant 25 ans sans acidocétose Fajans SS N Engl J Med 2001; 345: 971
HNF-4 hepatic nuclear factor Glucokinase HNF-1 IPF-1 insulin promoter factor 1 HNF-1 Neuro D1
D’après Fajans SS N Engl J Med 2001; 345: 971 Cellule pancréatique D’après Fajans SS N Engl J Med 2001; 345: 971
Diabète de type mitochondrial 0.5-2.8 % diabète surdité neurosensorielle transmis par la mère mt DNA 3243 codant pour un tRNA Leu Ann Intern Med 2001; 134: 721 myopathie, encéphalopathie, acidose lactique = syndrome MELAS
Diabète par défaut génétique de l’action de l’insuline exceptionnel Mutation du gène du récepteur de l’insuline Mutation du gène de l’insuline
> 10 formes de diabètes sucrés Diabète de type 1 Diabète de type 2 Diabète d’origine génétique Diabète secondaire à une anomalie exocrine du pancréas
Diabètes secondaires à une anomalie du pancréas exocrine : pancréatite chronique calcifiante pancréatectomie K pancréas mucoviscidose hémochromatose (diabète présent 50% des sujets au moment du diagnostic)
> 10 formes de diabètes sucrés Diabète de type 1 Diabète de type 2 Diabète d’origine génétique Diabète secondaire à une anomalie exocrine du pancréas Diabète secondaire à une pathologie endocrinienne
à une pathologie endocrinienne Diabètes secondaires à une pathologie endocrinienne acromégalie (GH) maladie de Cushing (cortisol) phéochromocytome (catécholamines) glucagonome (glucagon) hyperthyroïdie..
> 10 formes de diabètes sucrés Diabète de type 1 Diabète de type 2 Diabète d’origine génétique Diabète secondaire à une anomalie exocrine du pancréas Diabète secondaire à une pathologie endocrinienne Diabète secondaire à des traitements
Diabètes secondaires à des traitements corticoïdes diurétiques thiazidiques inhibiteurs de protéases béta bloquants cyclosporine, tacrolimus …
CONCLUSIONS Type 1 autoimmun : 5-10% ++ Type 2 90 % ++++ origine génétique 2 à 3% origine pancréatique origine endocrinienne origine médicamenteuse
COMPLICATIONS AIGUES DU DIABETE
Complications aigues du diabète : coma potentiel Acidocétose Hyperosmolarité Acidose lactique Hypoglycémie secondaire au traitement
Acidocétose Elle peut être révélatrice du diabète de type 1 Elle peut survenir lors d’une complication quelque soit le type de diabète (ex: Infarctus du myocarde) Elle est mortelle dans 5% des cas Toujours rechercher un facteur de décompensation (infection, problème de compliance)
Acidocétose Précédée d’1 ou 2 jours de polyurie, soif, asthénie, nausées, vomissements Odeur cétonique de l’haleine +++ Dyspnée, polypnée, tachypnée ( Kussmaul) Hypotension, tachycardie Douleurs abdominales ++++
Acidocétose : coma potentiel Troubles de conscience, coma (seuil variable)
Acidocétose Hyperglycémie Glycosurie +++ Cétonurie à la bandelette +,++,+++ NE PAS CONFONDRE AVEC LA CETOSE DE JEÛNE Cétonémie Bicarbonates bas (5-15 mmol/l) Potassium normal ou plutôt élevé (5 à 8 mmol/l) malgré la déplétion globale en K
Acidocétose pH < 7,2 pCO2 basse par hyperventilation (15 à 20 mm Hg) Amylase peut être élevée, non spécifique
Acidocétose C’est une urgence thérapeutique : INSULINE +++
Hyperosmolarité : coma potentiel Hyperglycémie sévère, hyperosmolarité, déshydratation MAIS Pas d’acidocétose Sujet âgé, porteur d’un diabète de type 2 Léthargie, confusion, coma si osm>330
Hyperosmolarité : circonstances déclenchantes Survenue d’une Insuffisance rénale Survenue d’une Insuffisance cardiaque
Hyperosmolarité Pas d’acidocétose car résidu d’insuline sécrété Pas de lipolyse Pas d’accumulation de corps cétoniques
Hyperosmolarité Début insidieux Notion de déficit d’apports hydriques Déshydratation profonde +++
Hyperosmolarité : coma potentiel Hyperglycémie sévère : 8 à 24 g/l Dans les formes peu sévères : Hyponatrémie de dilution et de perte urinaire (120-125 mmol/l) Dans les formes sévères : Na > 130 mmol/L
Acidose lactique : coma potentiel Accumulation de lactates > 5 mmol/l Trou anionique > 15 mmol/l (Na-(bicar + Cl)) Métabolisme du glucose en anaérobie Sous traitement par biguanides
Acidose lactique : coma potentiel Hyperventilation confusion mentale Glycémie normale, basse ou élevée Bicarbonates et pH bas Mortel dans 20 à 30% des cas
Hypoglycémie : coma potentiel glycémie < 0,5 g/l (2,2 mmol/l) secondaire à un traitement par insuline ou par sulfamides hypoglycémiants
CONCLUSIONS 1. Acidocétose souvent révélatrice d’un diabète de type 1 = carence aigue en insuline 2. Hyperosmolarité le plus souvent chez sujet agé avec un diabète de type 2, déshydratation 3. Acidose lactique : lors d’un traitement par biguanides, rare mais mortelle 4. Hypoglycémies chez sujet sous insuline ou sous sulfamides