Le vestibule de l’oreille interne et l’équilibre Pr JN TALBOT Nous remercions le Pr B MEYER, ORL hôpital Tenon, de son aide et de ses conseils.
L’équilibre : une fonction essentielle et complexe L’équilibre met en jeu un grand nombre de récepteurs et de voies nerveuses provenant de ces récepteurs Les récepteurs sensoriels : Le vestibule (qui comprend dans l’oreille interne les canaux 1/2 circulaire et l'ensemble utriculo-sacculaire), La vue et très accessoirement l’audition. Les récepteurs proprioceptifs dans muscles, tendons, articulations, qui renseignent sur : La position des différentes parties du corps Les mouvements actifs et passifs La résistance au mouvement. Les récepteurs de la sensibilité extéroceptive dans la peau. Equilibre
L’OREILLE INTERNE
Les récepteurs spécifiques de l’équilibre dans l’oreille interne : rappel anatomique et physiologique Le vestibule comporte : Utricule, Saccule, qui contiennent, outre l’endolymphe, 2 masses gélatineuses engluant des petites masses calcifiées : les otolithes, au contact des cils des cellules réceptrices. cochlée Equilibre
Saccule : sensible aux accélérations horizontales, Fonction du vestibule Le déplacement des otolithes en cas d’accélération rectiligne écrasement ou étirement des cils des cellules réceptrices Saccule : sensible aux accélérations horizontales, Utricule : sensible aux accélérations verticales. Ces récepteurs ne sont plus stimulés en cas d’apesanteur. Equilibre
Les canaux semi-circulaires : Latéral, plan quasi horizontal (sujet debout) Postérieur, quasi vertical dans plan frontal, Antérieur quasi vertical dans plan sagittal, comprennent un arc et une ampoule avec la cupule reliée aux cellules réceptrices. Equilibre
L’ampoule d’un canal semi-circulaire Equilibre
A l’arrêt de la rotation (décélération) : mouvement ampulofuge. Fonction : Les canaux semi-circulaires décèlent les mouvements de rotation : l’inertie de l’endolymphe par rapport à la paroi modification de la cupule au niveau de l’ampoule dans le plan du canal. Au début de la rotation (accélération), la paroi tourne par rapport au liquide : mouvement ampulopète, stimulation, Durant la rotation à vitesse constante : pas de mouvement de la cupule, A l’arrêt de la rotation (décélération) : mouvement ampulofuge. Pour les canaux horizontaux, un mouvement ampulopète à D est ampulofuge à G. Equilibre
En pratique, la plupart des mouvements naturels associent accélérations angulaires et linéaires de la tête stimulation des canaux semi-circulaires + utricule + saccule. Les fibres nerveuses issues des cellules réceptrices se regroupent et cheminent avec les fibres nerveuses auditives dans le nerf auditif (VIII) vers le système nerveux central (cervelet, bulbe …). Equilibre
L’exploration des troubles de l’équilibre Recherche d’anomalies spontanées Déviations des index Marche aveugle Nystagmus spontané. Le nystagmus correspond à un mouvement des globes oculaires en cas de stimulation des canaux semi-circulaire. Il comporte une secousse lente suivie d’un rappel rapide. C’est un réflexe normal lors des mouvements de rotation de la tête, la survenue spontanée est anormale. Equilibre
Equilibre
Epreuves de stimulation, patient placé dans l’obscurité avec enregistrement des mouvements des globes oculaires par caméra infrarouge soit sur fauteuil oscillant (amplitude initiale , 20 T de 20 s) soit par stimulation calorique des canaux semi-circulaires latéraux. Le sujet est allongé à /6 afin que le canal latéral soit dans un plan quasi vertical afin de créer des courants de convection dans l’endolymphe. eau chaude (44°C) ampulopète D puis G eau froide (30°C) ampulofuge Ces stimulations des canaux latéraux déclenchent un nystagmus horizontal pur. Equilibre
Eléments de pathologie Vertiges Sensation erronée de déplacements des objets autour de soi ou de déplacement de soi-même dans l’espace. Le plus souvent rotatoires : atteinte des canaux semi-circulaires avec souvent sensation d’instabilité, de dérobement Parfois oscillants : roulis ou impression d’attraction vers le haut ou vers le bas, par atteinte utriculaire ou sacculaire Instabilité à la marche Equilibre
Quelques étiologies fréquentes de vertiges : - Vertige de position : nystagmus paroxystique quelques secondes après un changement de position de la tête. Dû le plus souvent à la libération des otolithes qui vont dans les canaux semi-circulaires. Maladie de Ménière : vertige persistant 2 à 3 h, lié à une hyperpression de l’endolymphe et s’accompagnant aussi de troubles auditifs (hypoacousie et acouphènes). Destruction traumatique unilatérale d’un des VIII, par exemple lors d’un fracture du rocher : vertiges violents qui se compensent avec le temps. Atteinte toxique des deux VIII : pas de vertige mais instabilité, en particulier si perte de la vision (obscurité) Equilibre
Cinétoses Vertige le plus souvent lié à une trop grande sensibilité de l’organe vestibulaire déclenchant une crise neurovégétative avec malaise général et troubles digestifs, présentés par des sujets exposés à des mouvements réels ou apparents. Mécanismes Conflit neurosensoriel : non concordance entre données fournies au SNC par les différents appareils concourant à l’orientation spatiale ou entre les données sensorielles et ce qu’attend le SNC Mécanisme ψ (appréhension provoquée par crises antérieures) Equilibre
Non concordance vue – vestibule La vue indique un mouvement, pas le vestibule (projection sur grand écran, simulateurs, lames sous microscope …) La vue indique un mouvement différent de ce que rapporte le vestibule (jumelle dans véhicule …) Le vestibule indique un mouvement, la vue pas : passager en cabine (avion, bateau …) Equilibre
Non concordance otolithes – autres appareils : Otholites – vue : impesanteur Mal de l’espace Hyperpesanteur Variations cycliques de basse fréquence (déphasage entre otolithes et autres récepteurs) Non concordance audition – reste Changement d’environnement Causes ψ Equilibre
Notions sur le traitement : Prévention Antinoopathiques Déconditionnement Equilibre