PARIS LE MUSEE D’ORSAY l’Art français

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Transcription de la présentation:

PARIS LE MUSEE D’ORSAY l’Art français Les Editions de la Toile présentent PARIS LE MUSEE D’ORSAY l’Art français de la seconde moitié du XIXe siècle et du début du XXe siècle (1848-1914) un ouvrage écrit et illustré par Jean-Paul BARRUYER à partir de sa balade photographique du 21 janvier 2010

SOMMAIRE LE TEMPS DES GARES, cathédrales de l’humanité………… diapositive 04 ORSAY, DE LA GARE AU MUSEE……………………………… diapositive 05 PARIS 1900, Exposition universelle et Jeux Olympiques…. diapositive 06 UNE GARE SOUS L’EAU EN 1910……………………………... diapositive 07 LA VOCATION DU MUSEE D’ORSAY…………………………. diapositive 08 SUIVEZ LE GUIDE………………………………………………… diapositive 09 POURQUOI DE 1848 A 1914 ?………………………………….. diapositive 63 PEINTURE ET SCULPTURE VUES PAR LE PHOTOGRAPHE diapositive 64 REFLEXION DE L’AUTEUR et précisions techniques……... diapositive 65

CATHEDRALES DE l’HUMANITE… LE TEMPS DES GARES, CATHEDRALES DE l’HUMANITE… La gare d’Orsay est la 7e et dernière des grandes gares construites à Paris, 60 ans après le début de l’aventure des chemins de fer français et la révolution des communications chez nos voisins Anglais vers 1820. La première inauguration, celle de la gare Saint-Lazare en 1837, est un événement tellement inédit que le roi Louis-Philippe doit renoncer à monter dans le premier train pour ne pas risquer sa vie. 10 ans plus tard, l’ensemble du pays est relié à la capitale avec la gare Montparnasse (1840), d’Austerlitz (1840), du Nord (1846), de l’Est (1847), et de Lyon (1847). Ces gares seront perpétuellement transformées, rebâties, agrandies, adaptées à l’évolution constante de la technologie et des réseaux, au point que leur aspect actuel n’a plus rien à voir avec celui de leur origine. Elément déterminant du nouvel urbanisme, la gare s’impose comme le point de convergence des nouvelles avenues (boulevards haussmanniens vers la gare de l’Est ou rue de Lyon percée en prolongement de la gare du même nom). Les nouvelles techniques du fer permettent de créer d’immenses halls. Les décors deviennent de plus en plus somptueux, surtout ceux des buffets (« Le Train bleu » de la gare de Lyon). L’horloge est omniprésente et vient rappeler la maîtrise de l’homme sur le temps : elle sera même érigée en tour à la gare de Lyon, comme un clocher républicain en cette période de tensions anticléricales. ---------------------------------------------------- « Elles sont les cathédrales de l’humanité, l’endroit attirant, le point de rencontre des nations, le centre où tout converge, le noyau de gigantesques étoiles aux rayons de fer s’étendant jusqu’au bout de la terre. » Théophile GAUTIER (1868)

ORSAY, DE LA GARE AU MUSEE, UN SIECLE D’HISTOIRE QUI FAILLIT MAL TOURNER… En 1897, la Compagnie des Chemins de fer d’Orléans et du Sud-Ouest décide de se doter d’une nouvelle gare de banlieue et de grandes lignes plus centrale que celle d’Austerlitz, en vue de l’Exposition universelle de 1900 à Paris, mais aussi pour un meilleur accès aux ports français ouverts sur les Amériques. Après concours, les travaux sont confiés à Victor Laloux (1850-1937) qui réalisera ainsi la première gare électrifiée de France, avec 16 voies en sous-sol, ascenseurs et tapis roulants pour les voyageurs, à laquelle il accolera un hôtel de luxe d’un confort exceptionnel. « Goût de l’éclectisme, amour des compositions grasses, somptueuses et ronflantes. Aucune inventivité, aucune recherche de l’originalité, mais une remarquable compréhension de l’ample et du grand » dira le jury du prix de Rome en 1878. Peu convaincu par la Tour Eiffel, Laloux considère que le fer ne peut décorer de manière estimable. Il a une fonction utilitaire, sans plus. Il va s’efforcer à camoufler une structure métallique de 12.000 tonnes (Tour Eiffel, 7.000 t.) sous un revêtement de pierre très décoratif et dans un style très académique et éclectique. Ainsi est respectée l’harmonie et la similtude avec le Louvre, juste de l’autre côté de la Seine. Il orne le bâtiment d’imposantes statues ainsi que de monumentales horloges. Inaugurée le 14 juillet 1900, en un temps record après deux années de travaux seulement, la gare la plus moderne de son époque qui enregistra jusqu’à 200 mouvements par jour et vit les Parisiens ériger son restaurant en rendez-vous mondain, fonctionnera jusqu’en 1939 avant d’être peu à peu abandonnée, victime de son incapacité à s’adapter à l’augmentation du trafic. Sa démolition fut envisagée dès 1961, mais en 1973 Georges Pompidou pense déjà à un musée à Orsay consacré au XIXe siècle. C’est à l’émotion des Parisiens suscitée par la destruction des pavillons de Baltard aux Halles en 1971, et à l’intérêt soudain porté au patrimoine architectural du XIXe siècle, qu’elle doit probablement son salut. Elle fut donc sauvée en 1977 lorsque fut prise la décision de la transformer en musée du XIXe siècle. Giscard d’Estaing et Mitterrand s’appliqueront à finaliser le projet. A partir de 1978, huit années seront nécessaires pour mener à bien l’aménagement du site pour ses nouvelles fonctions. Sa splendide architecture sera presque intégralement préservée, seul l’espace intérieur sera remanié pour être compatible avec l’exposition des collections. Le musée put enfin ouvrir ses portes au public en 1986, il y a déjà un quart de siècle…

UNE EXPOSITION UNIVERSELLE PARIS 1900 UNE EXPOSITION UNIVERSELLE ET DES JEUX OLYMPIQUES La gigantesque Exposition universelle de 1900 qui avait pour thème « Le bilan d’un siècle », se déployait le long de la Seine. Elle a laissé à Paris la gare d’Orsay, mais aussi la nouvelle gare de Lyon (l’ancienne datait de 1847), le pont Alexandre III (probablement le plus beau de la capitale), les Petit et Grand Palais, ainsi que la 1ère ligne du Réseau ferroviaire métropolitain (qui par paresse de langage deviendra « Métro ») inaugurée le 19 juillet et qui traversait la métropole française d’ouest en est en 27 mn dans sa partie centrale sur 13 km de rails électrifiés, de la Porte Maillot à Vincennes, via les Champs-Elysées et l’Hôtel-de-Ville (actuelle ligne n°1). L’Art nouveau et l’Impressionnisme, les projections du cinématographe des frères lyonnais Lumière ainsi que toutes les nouvelles applications de la fée Electricité furent mis à l’honneur dans une grande messe internationale célébrée à la gloire du progrès technique à l’aube de ce nouveau siècle qui s’annonçait prometteur !… Mais aussi un millier d’athlètes (dont 22 femmes) vont concourir pendant cinq mois pour les 2e Olympiades (après celles d’Athènes en 1896) de Pierre de Coubertin, hostile lui-même à la participation du sexe « faible »…

UNE GARE SOUS L’EAU EN 1910… En janvier 1910, il y a exactement un siècle, après des semaines de pluie, la Seine connaît une crue spectaculaire : des quartiers entiers sont inondés à Paris durant neuf jours, et le niveau du fleuve atteint 8,62 m au pont d’Austerlitz. La gare d’Orsay, envahie par plus de 5 mètres d’eau, est rebaptisée la « gare d’Ys », du nom légendaire d’une cité bretonne engloutie sous la mer… Des pêcheurs en casquette ou chapeau melon, accoudés aux balustrades du hall des machines, y attrapent même de gros poissons !…

LA VOCATION DU MUSEE D’ORSAY Sur le quai Anatole France de la rive gauche de la Seine (7e arrt), entre pont Royal et passerelle Solférino, il fait face aux Jardins des Tuileries et au Musée du Louvre dont il est le prolongement chronologique par la richesse de ses collections et dont il ne devait être, à l’origine, qu’une simple annexe pour la période du XIXe siècle. Sous et autour d’une nef centrale de 140 mètres de long et 35 mètres de haut couverte d’une immense verrière qui diffuse une belle lumière zénithale et décorée de 1600 caissons à rosaces en staff, et sur trois niveaux, ce lieu destiné à l’origine au passage, est devenu un lieu propice à la conservation et à la contemplation. L’intérêt du musée est loin de se limiter aux œuvres impressionnistes qui ont établi sa réputation, mais à confronter peinture, sculpture, architecture, arts décoratifs et photographie, bref tout ce qui entre sous le vocable de « arts plastiques », au cours de la seconde moitié du XIXe siècle (1848-1914) et qui concerne, à quelques rares exceptions près, presque exclusivement le patrimoine artistique français. Chronologiquement, Orsay fait donc le lien entre le Louvre (art antérieur à 1848) et le Musée National d’Art Moderne (XXe siècle), installé au Centre Georges Pompidou en 1977.

SUIVEZ LE GUIDE… Orsay est une collection d’art d’une richesse inouïe composée de quelque 4.000 œuvres exposées en permanence, mais c’est aussi un merveilleux écrin, et quel écrin !… Peu de musées au monde peuvent s’enorgueillir de ce double privilège. En 2004, 2.500.000 visiteurs sont venus le voir, dont 80 % d’étrangers attirés par ce qu’ils appellent « le musée de l’impressionnisme » avec sa « Joconde d’Orsay », à savoir l’autoportrait de Van Gogh. Une vérité populaire qui n’est que partielle, car il y a là bien d’autres choses… Sans plus tarder, je vous invite à me suivre dans les 80 galeries et salles pour une découverte (non commentée) pour les uns, redécouverte pour les autres, de quelques chefs-d’œuvre de notre patrimoine artistique. C’est un échantillon vraiment très limité, et nécessairement arbitraire et subjectif, de plus d’un demi-siècle d’histoire de l’art français…

POURQUOI DE 1848 A 1914 ?… En 1848, alors qu’en Europe le mouvement romantique (arts plastiques, mais aussi littérature et musique) est à son apogée, c’est l’année charnière des révolutions à travers le vieux continent et du début du réalisme dans l’art. Pour nous Français,1848 est l’année de la « 3e » Révolution qui voit l’abdication de notre dernier roi, Louis-Philippe 1er, et la naissance de la très courte Deuxième République (1848-1852). En 1852, le Second Empire ouvre une longue période de près de 20 ans, faite de prospérité économique, et qui va faire entrer la France dans la modernité. Sous Napoléon III, rien n’est trop beau pour les arts, et l’empereur saura s’entourer et faire appel aux plus grands artistes dans tous les domaines : architecture, sculpture, peinture, musique… Née de la défaite impériale de 1870 lors de la première guerre franco-allemande, la IIIe République symbolise la démocratie définitivement installée dans notre pays. La science, l’industrie, le progrès technique et social ainsi que l’expansion coloniale vont porter alors notre pays au sommet de sa gloire et en faire un phare pour la planète. La création artistique ne sera pas en reste (architecture nouvelle du fer, impressionnisme en peinture, Art nouveau de la Belle époque…) et fera l’admiration du reste du monde. Cette création foisonnante en rupture avec l’académisme du passé annonce déjà un monde nouveau qui viendra inéluctablement. Cependant, chefs d’Etat et monarques européens refusent de voir ce changement et accumulent les tensions politiques et militaires. Le 28 juin 1914, à Sarajevo vers les Balkans, une étincelle met le feu aux poudres trop longtemps accumulées sur notre continent, qui entraînera la chute des vieux aigles impériaux (Allemagne, Autriche-Hongrie, Russie et aussi Empire ottoman) dans le feu et le sang, marquant ainsi la fin effective du XIXe siècle, celui du monde ancien.

PEINTURE ET SCULPTURE VUES PAR UN PHOTOGRAPHE… J’ai rencontré dans le musée d’Orsay un jeune touriste japonais en méditation devant un portrait impressionniste. En m’approchant de lui, j’ai manifesté mon impatience et mon désir de pouvoir à mon tour profiter du tableau afin de pouvoir le photographier, mais en vain et j’ai dû passer mon chemin après de trop longues minutes d’attente… C’est pour vous dire que mes rapports avec la peinture sont bien différents, plutôt ceux d’un amateur qui aime voir de belles choses, mais sans jamais bien comprendre ce que les artistes ont voulu dire (si tant est qu’ils ont voulu dire quelque chose), et sans trop se poser de questions métaphysiques, car je suis davantage sensuel qu’intellectuel. Une minute devant un beau tableau me paraît un temps raisonnable, voire maximal, ce qui fait tout de même soixante chefs-d’œuvre à l’heure ! Désirant avoir toujours une vue d’ensemble d’un musée sans perdre trop de temps, mes visites font parfois de moi un véritable stakhanoviste de l’art. Autrement dit, ma palette d’émotions devant la peinture relève plutôt des « j’aime », « j’aime pas », « chouette ! », « j’adore », « je déteste », « à la rigueur » et autres « bof ! »… Pourtant, ce n’est pas la richesse du vocabulaire qui fait défaut chez moi, mais c’est ainsi, je n’arrive pas à manifester d’autres nuances émotionnelles. Et photographier un tableau, c’est l’acte le plus impersonnel dans lequel il n’y a aucune création à apporter, ni aucune subjectivité de la part de celui qui est derrière l’objectif, pour la seule raison qu’il n’y pas trente-six manières de le faire : être bien en face, immobile ou avec un pied photographique, avec une lumière la plus neutre et la plus naturelle possible, sans reflets parasites. Autrement dit, photographiquement parlant, il n’est pas possible de s’approprier le tableau, sauf à le décrocher du mur, le mettre sous le bras et partir avec… (rires !) En sculpture, il en va différemment, car je suis en présence d’un objet en trois dimensions. Il m’est ainsi possible de tourner autour, à gauche, à droite, en plongée, en contre-plongée, de face, de dos, et de profiter d’équilibres changeants entre ombre et lumière, ou de saisir un arrière plan original qui va sublimer l’œuvre. Photographier une sculpture est un véritable plaisir pour moi, car j’y mets toute ma subjectivité, et la sensation de me l’approprier est vraiment réelle. Je dois avouer aussi que les sculpteurs m’ont toujours fasciné, bien plus que les peintres. Je n’ai toujours pas compris à ce jour comment, à partir d’un gros bloc de marbre brut, on peut arriver à donner vie à un personnage, avec le regard, les émotions du visage, le luisant de la peau, le relief des muscles, jusqu’au détail des veines qui affleurent. Les sculpteurs mériteraient autant de médiatisation que les peintres. Il est vrai que, plus encombrantes, leurs œuvres font l’objet de bien moins de spéculation financière de la part des collectionneurs. Encore que, ces jours-ci, il vient de se vendre « L’Homme qui marche » du sculpteur Giacometti à… 75 millions € !

Les œuvres d’art du passé sont comme des bouteilles jetées à la mer Les œuvres d’art du passé sont comme des bouteilles jetées à la mer. Pour celles qui nous parviennent par-delà l’océan du temps, il nous appartient de les ouvrir et d’en lire le message. Leurs auteurs ont voulu nous communiquer leur passion, leur besoin d’éternité, mais aussi leur doute et parfois même leur désespoir… Jean-Paul BARRUYER Editions de la Toile février 2010 Les photographies ont été réalisées sur un petit appareil de poche CANON Digital Ixus 100 sans pied de stabilisation et en sensibilité poussée à 800 ISO avec flash coupé, bien entendu. Contrairement à la règle qui prévaut dans la plupart des musées, et à ma grande surprise, les photographies n’étaient pas interdites au département des peintures, ce qui pour le moins paraît étonnant eu égard à la valeur inestimable des toiles exposées. Dernière minute : Mon voisin qui s’est rendu il y a quelques temps au Musée d’Orsay m’a appris que les photos y sont désormais interdites, du moins au département des peintures. Ce diaporama n’en est donc que plus estimable !

jean-paul.barruyer@orange.fr