Chap3/. L’approche macro-économique Prof:L.L.Alaoui
Section I/Les déterminants du Revenu National : les fonctions de consommation et d’épargne L’un des objectifs de l’analyse macroéconomique est de pouvoir expliquer les variations du PIB et d’analyser les mécanismes et les forces qui déterminent son niveau. Selon Keynes, la logique de fonctionnement d’une économie Nationale est basée sur les relations qui existent entre un certain nombre de variables fondamentales, telle que le Revenu ou le Produit National (Y), l’investissement (I), la consommation (C) et l’épargne (S).
John Maynard Keynes
John Maynard Keynes Economiste britannique. L'une des figures intellectuelles les plus audacieuses du XXe siècle, un «esprit indomptable», a dit de lui Joseph Schumpeter. Keynes redéfinit, dans les années 1930, l'objet de l'économie politique, en renouvelle la perspective, plaide en faveur de l'intervention active de l'Etat.
Le produit d’une nation se répartit en deux catégories de biens et services : les biens de consommation absorbés par les ménages et les biens de production absorbés par les investisseurs. Y = C + I (1)
A ce niveau du raisonnement, on néglige les différences entre PIB, PNB et RN dues à l’amortissement et aux revenus extérieurs nets de l’étranger. Y = C + S (2)
(1) et (2) Y = C + I Y = C + S D’où S=I
Ainsi, lorsqu’on décide d’agir sur le niveau du produit (Y), et donc de promouvoir la croissance économique, il faudrait agir sur les variables qui commandent son revenu, c’est-à-dire la consommation, l’investissement et l’épargne.
C’est pourquoi, Keynes s’était particulièrement attaché à analyser les facteurs qui déterminent le niveau de ces trois variables. consommation, l’investissement et l’épargne.
SECTION I : les fonctions de consommation et d’épargne Si au niveau microéconomique et conformément à la loi de la demande, le prix est considéré comme le facteur déterminant de la demande, au niveau macroéconomique, Keynes estime que c’est le montant du revenu qui joue le rôle essentiel.
§ 1 – La fonction de consommation Elle exprime le niveau de consommation globale correspondant à chaque niveau du revenu disponible. Le revenu disponible : c’est le revenu perçu par les ménages, augmenté des transferts reçus de l’État et diminué des impôts directs et des cotisations sociales. C’est le revenu que les ménages peuvent dépenser ou épargner.
Hypothèse 1 Pour le moment, on suppose que le revenu disponible est égal au revenu national et qu’il n’existe ni impôt ni impôts directs ni transferts.
La relation entre la consommation et le revenu - La relation entre la consommation et le revenu s’exprime par les propensions moyenne et marginale à consommer. La propension moyenne à consommer (PMC) Elle indique la part relative à la consommation dans le revenu. Consommation = C = C Revenu R Y
La propension marginale à consommer (pmc) Elle indique la variation de la consommation suite à une variation du revenu. Elle est matérialisée par le rapport : Variation de la consommation Variation du revenu Pmc = ∆C = ∆C = c ∆R ∆Y
Si C = f (Y) est une fonction continue et dérivable c = d C d Y Keynes propose une fonction de consommation d’une forme linéaire simple : C = Cy + Co c = ∆c propension marginale à consommer ∆y Y = Revenu Co = consommation autonome ou incompressible
NB Il s’agit d’une consommation indépendante du niveau du revenu. Même si le revenu est nul, les consommateurs réalisent tout de même une consommation en recourant à l’endettement ou à la désépargne. La fonction de consommation a donc une origine positive (Co), car même pour un revenu nul, il existe une consommation minimale.
« loi psychologique fondamentale » La construction de la fonction de consommation repose d’après Keynes sur une hypothèse de base appelée, d’ailleurs par lui « loi psychologique fondamentale » Selon cette loi, les individus sont en général disposés à augmenter leur consommation lorsque le revenu augmente, mais cela d’une manière moins que proportionnelle.
C’est ainsi que la PMC tend à baisser suite à une augmentation de revenu alors que la pmc est constante et comprise entre les valeurs 0 et 1 (0<pmc<1). PMC = C = cY + Co = c + Co Y Y + Y Y pmc = c pmc < PMC Ainsi, non seulement la pmc est constante, mais elle est inférieure à la PMC.