22 octobre 2002Mylène Botbol-Baum A partir de quand est-on une personne ? Séminaire Interdisciplinaire 2002-2003 EBIM, Faculté de Médecine, UCL « Tu étais.

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22 octobre 2002Mylène Botbol-Baum A partir de quand est-on une personne ? Séminaire Interdisciplinaire EBIM, Faculté de Médecine, UCL « Tu étais tant et tant, tu était tous et tu nétais jamais personne » Pessoa

22 octobre 2002Mylène Botbol-Baum2 Approche interdisciplinaire pour sortir des biomoralismes 22 octobre: pourquoi le retour de la « personne » ? ( M. Baum, S. Leyens ) 3 décembre: limpact sur les décisions médicales ( D. Moulin ) 4 février: la « personne » face à la biologie ( H. Atlan, M. Crommelinck ) 18 mars: l effet politique du concept de personne ( F.Varone, Ph. Coppens ) 6 mai: lapproche juridique et le regard des femmes ( M. Iacub ) Ce séminaire est au programme du DEC en éthique biomédicale

22 octobre 2002Mylène Botbol-Baum3 Pourquoi le retour de la personne? Le débat sur le statut de lembryon et de la personne a émergé dans les années 70 autour dune dépénalisation de lavortement. La recherche sur cellules souches embryonnaires a relancé le débat. Pourquoi? Navions-nous pas alors résolu la question du statut juridique des personnes non nées?

22 octobre 2002Mylène Botbol-Baum4 Approche pré- et post-métaphysique Il est important de souligner que lévolution de la notion de personne nest pas linéaire mais se partage entre positions idéalistes essentialistes et antinaturalistes constructivistes. De Thomas dAquin à Engelhardt, le concept ne suit pas un long fleuve tranquille. Suffit-il aujourdhui de fonder le concept philosophiquement? Quel est le rôle de la bioéthique et des disciplines sur lesquelles elle sappuie dans ce débat?

22 octobre 2002Mylène Botbol-Baum5 Saint Augustin et lEglise Le néoplatonicien que fut Saint Augustin modifia la conception de lâme chez Platon en faisant de la personne une âme rationnelle utilisant un corps matériel, non emprisonné dans ce corps. Ainsi pour lui, lâme nexiste pas avant lincarnation alors quelle est éternelle chez Platon…

22 octobre 2002Mylène Botbol-Baum6 La modernité, la raison, et le sujet « Contrairement au monde de Paracelse, nous dit Atlan, notre monde comme nature physique et chimique nest plus peuplé danges ou desprits. Seuls les êtres humains ont une existence personnelle, et encore seulement dans leur dimension sociale et juridique. La nature du sujet elle aussi a changé, il ne sagit plus de lidéalisme de lhomme libre sujet et auteur de son histoire. Nous savons que lobjectivité scientifique est le résultat du consensus dune société de savants qui possède ses propres formes de discours et sa propre rhétorique. Loptimisme de la raison doit donc être tempéré »…même si la notion de personne suppose un être rationnel.

22 octobre 2002Mylène Botbol-Baum7 De Kant à Engelhardt Lhumain et / ou la personne « Nous nous pensons comme libres. Nous nous transportons dans le monde intelligible comme membres et connaissons lautonomie de la volonté, avec pour conséquence la moralité » Du fait que je possède une personnalité, je suis conscient de moi en tant que cette personne » Kant « Ce sont les personnes et non les humains qui sont spéciaux » Engelhardt « Quune entité appartienne à une espèce particulière nest pas important à moins que cette appartenance résulte dans le fait que cette entité soit un agent moral »

22 octobre 2002Mylène Botbol-Baum8 Peter Singer, Harris, Warnock La f é condation in vitro, la cryog é nisation des embryons, les m è res substitutives, la s é lection du sexe l ing é nierie de la g é n é tique du d é veloppement sont des techniques qui ont r é volutionn é la reproduction humaine. Quel est l impact de ces techniques sur notre perception é thique de la personne? Pourquoi peut -on dire que la vie humaine ne suffit pas à faire de l embryon une personne? (Engelhardt, Singer, Harris, Warnock, ….) Cette question pose le probl è me fondamentale du lien à é tablir entre discours bio é thique et pratique d é mocratique. Lorsque nous arrivons, à partir de conflits de convictions ou d int é rêts à des positions divergentes,cela veut-il dire que certaines sont irrationnelles ou fond é es sur une erreur é pist é mologique?

22 octobre 2002Mylène Botbol-Baum9 Universalisme ou relativisme du concept? Philosophiquement, le problème de lidentité de la personne se pose dans le contexte dualiste et moins dans le monisme corps-esprit Le monisme scientifique, lui, est sceptique par rapport à lidentité de la personne et constate pragmatiquement lévolution par stades de développement. Le concept devient-il un palimpseste incohérent? (voir Levy Bruhl, Marcel Mauss, LeenHardt dont les travaux ethnographiques ont souligné létendue des dissemblances.

22 octobre 2002Mylène Botbol-Baum10 Du biomédical au biopolitique Le contexte de laffaire Perruche: La liberté thérapeutique face à la liberté des patients Qui décide en clinique? selon quels concept de personne? Quel conflits dintérêts se dissimulent derrière cette sémantique?

22 octobre 2002Mylène Botbol-Baum11 Perspective juridique: le regard des femmes Marcela Iacub met en scène les implications politiques des technologies reproductives en questionnant la notion de personne et en la définissant comme concept méta juridique. il est urgent nous dit-elle de différencier la naissance dune personne des circonstances de cette naissance ce qui nous le verrons pourrait avoir des conséquences majeures en termes de décision clinique. Ne sommes-nous pas en train de risquer par lélargissement de la personne à lembryon de mettre les intérêts de la mère et de lembryon en conflit?