Effets européanisation à Chypre
Histoire & caractéristiques du conflit à Chypre Population: mix de Chypriotes Grecs, Chypriotes Turcs, Arméniens, Maronites, Grecs & Turcs. Implantation Mycéenne au 14ème siècle avant JC Arrivée d’habitants musulmans avec la conquête ottomane de l’île en 1571 Création de 2 communautés principales: 1 parlant grec et de religion orthodoxe, 1 parlant turc et de religion musulmane Cohabitation pacifique sous règne ottoman, souvent dans des localités mixtes, mais avec identités, systèmes scolaires & religieux distincts Transformation (politisation) identités sous domination britannique. Affiliations politiques selon clivages ethno-religieux Mais processus différents: identité nationale kémaliste & séculière vs identité basée sur orthodoxie & lutte anticoloniale: Positions différentes vis-à-vis pouvoir colonial
Reformulation des identités non comme Chypriotes mais comme « Turcs » ou « Grecs », se voient alors comme des extensions des nations grecque et turque Importance stratégique de Chypre => interférences constantes A partir des 1950’s, formation d’EOKA, pro-enosis & anti-coloniale, à laquelle chypriotes turcs s’opposent en soutenant autorités britanniques & principe de Taksim (séparation) En 1960 indépendance déclarée avec création République de Chypre, qui ne satisfait personne, ni enosis ni taksim. Les 2 communautés sont reconnues comme égales & l’annexion par 1 puissance étrangère est interdite Dès 1963 les CG cherchent à modifier la constitution & à réduire le pouvoir des CT, ce qui amène ces derniers à quitter l’administration centrale et locale Fortes violences intercommunautaires dans les 60’s, surtout contre les CT qui se réfugient dans des enclaves, sans intervention des pouvoirs garants (Grèce, RU & Turquie) 1964 intervention ONU forces d’interposition
1974: intervention militaire Turquie suite coup d’Etat en Grèce menant à solidification « ligne verte » Depuis, armée turque occupe presque 40% du territoire Echange de populations: 60.000 CT et 150.000 CG ont dû abandonner leur maison Depuis statu quo qui ne satisfait personne, Etat de facto au nord non reconnu au niveau international En avril 2004: rejet plan Annan proposant fédération (oui CT à 65%, non CG à 76%) Pour CT: Le « oui »: émanation de la société civile qui souffre de la récession économique + attrait de l’UE + besoin de briser la dépendance vis-à-vis d’Ankara Pour CG: Le « non »: Diabolisation du Plan par le président Mr Papadopoulos; besoin de sécurité; peur du risque politique; Péril d’intégrer une entité turque avec de graves retards économiques; Assurance d’entrer dans l’UE quel que soit le résultat.
Caractéristiques du conflit: division communautaire RoC établie en 1960 comme Etat sans nation 2 communautés avec différences linguistiques, religieuses, identitaires, de statuts socio-économiques Partition île en 1974 a amené à redéfinitions identitaires, mais clivage toujours aussi important, voire croissant CG ont développé identité plus indépendante de la Grèce mais Chypre vue avant tout comme de culture grecque CT: repli sur TRNC avec présence croissante d’immigrés turcs, & volonté de rester séparés des GC, ou système décentralisé CG: regret de cohabitation & ignorance violence des 60s veulent Etat uni avec CT comme 1 minorité TC: perpétuent mémoire violences et célébration 1974 Veulent reconnaissance TRNC ou Etat très fédéralisé ou confédéral
Division géographique et questions territoriales Communautés vivent dans Etats séparés, ce qui a peu à peu transformé la nature du conflit (infra => interétatique) 1974-2003 (ouverture 1ers checkpoints): aucun contact ou presque Erosion des liens & renforcement discours victimaire Facteur essentiel du différentiel socio-économique entre 2 parties de l’île. Embargo sur produits du Nord qui provoque grande pauvreté Question des biens des personnes déplacées (questions légales, de propriété, etc.) Question de la liberté de mouvement et d’installation qui génère des craintes en matière de sécurité
Question des mères patries et interférences extérieures Conflit caractérisé par forte interférence Grèce & Turquie Relations Grèce / Turquie: facteur déterminant de l’intensité du conflit à Chypre Autres enjeux opposants les 2 pays, comme îles de la mer Egée Position RU avec bases militaires et statut de garant De par sa position géographique tous les grands pouvoirs sont intéressés par ce qu’il se passe à Chypre Grande complexité des enjeux Difficulté de parvenir à un accord qui satisfasse tout le monde
Situation caractérisée par forte importance facteurs externes Pas d’influence de certains facteurs politiques comme clivage centre-périphérie, accès à la scène politique ou à la citoyenneté ou manipulation des élites Principales caractéristiques: Question territoriale Interférences externes Différentiels socio-économiques Différences linguistiques et culturelles Questions sécuritaires
Chronologie Accession UE 1972: accord d’association CEE-Chypre (RoC) 1990: RoC demande l’accession 1993: Commission accepte la demande 1994: accession prévue dans le 5ème élargissement 1998: Début des négociations d’adhésion 1999: levée de la conditionnalité de la réunification de l’île lors du sommet d’Helsinki 2003: RoC signe le traité d’accession 2004: Chypre intègre l’UE, mais divisée => Entrée dans UE a modifié structures d’opportunité pour GC, en opposant plan Annan à des supposées « solutions européennes », + séduisantes aux yeux des élites GC. Idée chez beaucoup de GC que plan Annan n’était pas « européen » mais produit de l’intérêt des grandes puissances, en particulier Anglais & Américains, eux-mêmes en faveur de l’accession de la Turquie à l’UE.
La position de l’UE Intérêt UE lié à préoccupations + larges concernant paix & stabilité dans sud-est Europe Chypre liée à 1 Etat membre, la Grèce, & proche d’1 autre zone importante de conflit, le Moyen Orient. De +, la paix à Chypre pourrait permettre de réconcilier Grèce & Turquie. Plusieurs Etats Membres avec intérêt spécifique: Grèce, RU lié par passé colonial, par 2 bases militaires & par traité d’indépendance qui lui donne le statut de « garant » de la constitution, en parallèle avec Turquie. De + liens par biais diasporas & nombreuses relations bilatérales Intérêt d’autres puissances, France comme membre permanent du SC, & Allemagne en raison liens avec Turquie. Mais aucun autre membre n’a poussé pour implication importante de l’UE dans résolution conflit.
UE n’a jamais proposé de solution au conflit, mais a constamment soutenu propositions de l’ONU. Perspective d’adhésion Chypre a simplement renforcé hostilité UE vis-à-vis solution à « 2 Etats », car + difficile à gérer. Soutien pour 1 solution fédérale telle qu’élaborée par Annan. Depuis accession RoC, modification radicale statut UE car + 1 acteur extérieur au conflit, ne peut + jouer le rôle de médiateur, désormais partie prenante. UE ne veut pas intervenir dans affaires « internes » d’1 de ses membres, donc UE n’a pas exprimé de position officielle quant à résolution conflit. Depuis accession, acquis communautaire suspendu au nord, comme prévu en cas de rejet du plan Annan. « Green Line Regulation »: stipule que ligne verte pas 1 frontière extérieure de UE, sépare simplement 1 zone où acquis communautaire pas (encore) mis en œuvre. Mais de facto, ligne verte a empêché intégration & commerce avec partie nord.
Volonté de Commission de diminuer isolement du nord, mais RoC bloque toute mise en œuvre des aides économiques & en matière de commerce qui étaient prévues. Pour CG, donner accord pr commercer ou aider nord équivaut à leur accorder 1 reconnaissance internationale => beaucoup de frustration pour les CT. Problèmes aussi générés car adhésion de Turquie incertaine. Elites turques fatiguées par incertitude, + aussi pro-européennes qu’auparavant. Après accession, impact négatif UE renforcé. Bénéfices adhésion utilisés par CG pour renforcer leur position dans négociations avec CT. Gouvernement chypriote a essayé de reformuler conflit comme opposition entre Chypre &Turquie, pour obtenir reconnaissance de RoC par Turquie.
Evaluation de l’impact de l’européanisation Impact de européanisation sur dimensions du conflit: Peut-être fort sur question territoriale au niveau interétatique en accélérant adhésion Turquie (mais nombreux obstacles). Pourrait éventuellement mettre en place un système de co-souveraineté sur Chypre Nord Impact très faible sur dimensions territoriales micro (questions de propriété) Impact peut-être fort sur certaines interférences externes, en particulier Grèce et Turquie mais en même temps font partie à la fois de la solution et du problème Impact peut être fort sur différentiels socio-économiques en raison puissance économique UE mais pour le moment impact négatif en raison veto RoC Impact faible sur le court terme sur différences linguistiques et culturelles. Nécessité de promouvoir une identité spécifiquement chypriote, mais sur moyen et long terme
Impact qui pourrait être fort sur questions sécuritaires (UE pourrait relayer petit à petit l’ONU) Pour le moment adhésion RoC en fait renforce le conflit en approfondissant les divisions et en accentuant ses dimensions interétatiques Activités traditionnelles de construction de paix de moins en moins efficaces, nécessaire de mettre l’accent à nouveau sur diplomatie Réunification qui devient moins plausible sur le court terme