La culture sous le régime français 1608-1760

A) Esprit d’indépendance et d’adaptation des Canadiens Les nouveaux arrivants apportent des pratiques de France, mais ils doivent aussi s’adapter au milieu nord-américain.

Les premiers Français qui s'installèrent en Nouvelle-France reproduisirent les styles de meubles qu'ils connaissaient. Comme, dans les régions de France, c'était le style Louis XIII qui prédominait, ce sera donc ce style que l'on adoptera principalement ici. Le mobilier de style Louis XIII se caractérise par son aspect austère, massif, très architecturé, ses motifs géométriques (losanges, pointes de diamant).

Les acteurs qui incarnent l’esprit d’indépendance et d’adaptation des Canadiens sont: les coureurs des bois: ils apprennent le mode de vie et la langue des autochtones, certains vont s’unir avec des femmes autochtones et plusieurs vont pratiquer la traite de la fourrure sans permis.

Les Habitants: ont su s’adapter en construisant des maisons adaptées au climat, l’utilisation de canots d’écorce et la fabrication de vêtements. Ils sont aussi indépendants face à l’État et l’Église , tel que révélé dans Histoire et description de la Nouvelle-France du père Charlevoix

B) L’Église catholique Les Français vont aussi importer leurs valeurs ainsi que leur religion. Catholicisme : Il s’agit de la religion partagée mais surtout profondément enracinée chez les nouveaux arrivants en Amérique. Dès les débuts de la colonisation, des représentants religieux accompagnent les colons pour convertir les Autochtones et encadrer les activités en Nouvelle-France.

Les acteurs de la religion catholique dans la colonie sont: l’Évêque, le clergé, les communautés religieuses (les Jésuites, les Ursulines), les missionnaires, l’école et la famille. Les Ursulines Les Jésuites

Marie de l’Incarnation (1599-1672)

Jean de Brébeuf Les Saints Martyrs canadiens

Les manifestations culturelles liées au catholicisme en Nouvelle-France sont: La conversion des Sauvages de Marc Lescarbot 1610

Le Catéchisme du diocèse de Québec en 1702

Les Relations des Jésuites Sont le recueil des correspondances entre les missionnaires de la Compagnie de Jésus envoyés en Nouvelle-France, et leurs supérieurs religieux de Paris. Elles seront régulièrement rédigées de 1632 à 1672. Ces relations comptent parmi les plus importantes sources d'information sur les peuples et l'histoire de la Nouvelle-France.

Ce fut le cinquième jour de février 1663, sur les cinq heures et demie du soir, qu’un grand bruissement s’entendit en même temps dans toute l’étendue du Canada. Ce grand bruissement qui paraissait comme si le feu eût été dans les maisons en fit sortir tout le monde, pour fuir un incendie si inopiné; mais au lieu de voir la fumée et la flamme, on fut bien surpris de voir les murailles se balancer et toutes les pierres se remuer, comme si elles se fussent détachées; les toits semblaient se courber en bas d’un côté, puis se renverser de l’autre; les cloches sonnaient d’elles-mêmes; les poutres, les soliveaux et les planchers craquaient; la terre bondissait, faisant danser les pieux des palissades d’une façon qui ne paraissait pas croyable, si nous ne l’eussions vue en divers endroits.

Il y aura aussi les édifices et l’art religieux. Ainsi que le calendrier chrétien . Le collège des Jésuites à Québec fondation en 1635

C) L’Église catholique et l’encadrement des colons 1) L’enseignement L’église sera chargée de l’enseignement dans la colonie. Les communautés religieuses (les Ursulines, les Jésuites et les Sulpiciens) enseigneront aux filles et aux garçons. 2) Les services sociaux Certaines communautés religieuses dispenseront des services et des soins aux colons. L’Hôtel-Dieu de Québec est fondé en 1639, par les Ursulines. L’Hôtel-Dieu de Montréal est fondé en 1642 par Jeanne Mance.

Arrivée des Ursulines et des Hospitalières en Nouvelle-France (1928), Mère Marie-de-Jésus, Peinture, Archives du Monastère des Ursulines de Québec, 1/P,3,19,7

2) Le cadre paroissial Seuls des colons catholiques peuvent émigrer en Nouvelle-France. Dans les paroisses le curé encadre la vie sociale et spirituelle des colons. Le but est de contrôler les colons, et veille au respect de la morale, des valeurs et des rites catholiques.

D)L’absolutisme dans la colonie Absolutisme: Le roi de France détient un pouvoir absolu de droit divin. Son autorité son royaume, ses colonies et ses sujets s’appuie sur une croyance qui attribue ses pouvoirs à la volonté de Dieu.

L’absolutisme royal se manifeste par le contrôle que le roi exerce sur les compagnies, sur les nominations (ex:intendant), dans l’architecture des lieux de pouvoir, de la toponymie de la colonie, des cérémonies royales et des messes chantées pour la famille royale. Le gouverneur incarne l’absolutisme dans la colonie puisqu’il est le représentant du roi.

Plusieurs manifestations culturelles sont en lien avec l’absolutisme comme:

Château Saint-Louis à Québec construit en 1620 Porte Saint-Louis à Québec

les armoiries royales et le fleur de lys

Le roi a pleine autorité sur l’Église catholique en France et en Nouvelle-France. Il est au-dessus de pape. Il nomme l’Évêque de la colonie. Cette doctrine est le gallicanisme

La Nouvelle-France a son premier évêque en 1674, Mgr Laval.

Château de Versailles: résidence du roi et de sa cour