AVEC MARIJO
MIRABEAU
Mirabeau est un charmant village situé à l’extrémité est du parc du Luberon, un peu en retrait des voies principales. Il offre, toutefois, la particularité de se trouver à la jonction de quatre départements : le Vaucluse auquel il appartient, les Alpes de Haute-Provence, les Bouches du Rhône et le Var. « De gueule à un soleil d’or accompagné de trois fleurs de lys du même, deux en clef et une en pointe ». Utilisant son blason, la ville créa ce nouveau logo en 2008 …
Venant d’Aix-en-Provence, il faut traverser le Pont Mirabeau avant d’arriver au village. Ce pont appartient aussi à Touques, village des Bouches du Rhône. Plusieurs ponts de bois se succédèrent et furent détruits. Au XVIIIe siècle, il fallait emprunter un « câble ferry » pour traverser la Durance, au défilé de Canterperdrix, Mirabeau maintenant. Un pont suspendu fut construit en 1835, mais fut détruit en 1843 par une violente crue des eaux. Reconstruit en 1847, il fut démantelé en 1934 pour être de nouveau érigé. Le 17 août 1944, il fut bombardé par les Américains dans le but de couper la retraite aux Allemands. Les hommes de la Résistance complétèrent le travail en le dynamitant. Le nouveau pont qui vit le jour après la guerre fut jugé danger public, démantelé et remplacé en 1989. On conserva cependant les deux portiques de style pseudo-médiéval avec quatre stèles représentant les quatre départements.
Un câble-ferry Reproduction d’une estampe de J.J. Champin de la fin du XVIIIe ou début du XIXe siècle. Certains bacs pouvaient être capables d’accueillir en même temps 180 personnes, 15 chevaux et 1 ou 2 charrettes… Ces bacs, propriétés des seigneurs, constituaient une source importante de revenus . En 1867, le Marquis de Mirabeau exprima d’ailleurs dans un courrier à son frère, sa volonté de ne pas appuyer la construction d’un pont…
Le pont Mirabeau et les deux portiques du précédent.
Le défilé de Mirabeau vu du pont, au sud.
De style roman massif, la chapelle Sainte-Madeleine, qui domine le défilé, fut construite au XIe ou XIIe siècle. Elle fut d’abord la chapelle des « radeliers », les passeurs de rivières,. Elle prit le nom de Sainte-Madeleine du Pont de Canterperdrix, en 1260. Un prieuré fut construit à proximité, en 1170, mais abandonné dès 1343. Il fut utilisé comme remise après la Révolution, classé monument historique en 1928 et restaurée en 1948. La chapelle présente une curieuse inscription, moitié en latin, moitié en vieux provençal, faisant état d’une éclipse de soleil ayant eu lieu en 1239! « L’an du Seigneur 1239, le 3 des nones du mois de juin, le soleil s’est obscurci. Réfléchis, prends garde, si tu commences, comment tu finiras. Qui bien fera, bien trouvera. »
Chapelle Sainte-Madeleine
A l’entrée de Mirabeau, le Relais du Grand logis est un ancien relais de poste qui a son origine au XVIe siècle. Il a été transformé en un hôtel accueillant, au confort moderne, apte à l’organisation de réceptions, réunions, conférences, séminaires.
Le vieux bourg de Mirabeau, petite localité qui dépasse de peu les mille habitants, se présente dominé par un château imposant, non ouvert à la visite. Un premier « castrum » est mentionné dès le XIIe siècle. Il appartient alors à l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon. Il sera reconstruit au XVIIe siècle, mais ce n’est qu XIXe que lui seront ajoutées les quatre tours visant à lui donner son allure médiévale…
Aux XIVe et XVe siècles, le château est la propriété des Barras, ancêtres de Paul Barras, célèbre membre du Directoire. En 1570, il est vendu à Jean Riquetti, riche négociant marseillais qui espère ainsi rejoindre la noblesse… Mais c’est seulement en 1685 que la seigneurie sera érigée en marquisat : Honoré Riquetti devient Marquis de Mirabeau. Son arrière petit-fils Honoré Gabriel Riquetti de Mirabeau sera « l’Hercule de la Révolution »! En1895, la comtesse Sybille Gabrielle Riquetti, connue comme écrivaine sous le pseudonyme de Gyp, l’achète et fait exécuter de vastes travaux de restauration qui contribueront à sa ruine… Elle devra le revendre, en 1907, à Maurice Barrès.
L’accès au village
A l’entrée de la place de la Fontaine, ce souvenir du passé, le pivot sur lequel s’enroulait le câble du ferry.
Sur cette place de la Fontaine, furent tournées, en 1985, plusieurs scènes des films de Claude Berri, tirés de l’oeuvre de Marcel Pagnol, Manon des Sources et Jean de Florette.
Sur la place de la Fontaine, ce petit café avec un nom « Chez Galinette », bien typique de la Provence.
L’église Saint-Pierre, au clocher massif, fut construite vers le XIe ou le XIIe siècle et restaurée au XVIIe.
En route pour une balade dans la campagne environnante En route pour une balade dans la campagne environnante. Comme souvent, une grande croix à la sortie du village et bientôt, cette jolie ferme…
De nombreuses vignes le long du parcours…
Le petit chemin circule dans la garrigue et permet d’admirer de nombreux spécimens de chênes centenaires et de chênes verts. Et bien sûr, romarin et thym embaument par leur présence…
Feuilles persistantes des chênes verts et tapis de glands…
Le gui saprophyte a envahi cet arbre qui borde le sentier…
Quelques ruines abandonnées, à l’occasion : ici, la petite maison possédait son réservoir d’eau à l’extérieur…
Une très grosse ferme s’offre bientôt à notre vue Une très grosse ferme s’offre bientôt à notre vue. Elle fait partie du Domaine Les Auquiers et produit son vin et son huile d’olive, en plus de disposer d’un verger et d’un potager. Elle abrite l’un des derniers troupeaux de moutons du coin, avec un berger qui lui est attaché.
La ferme et, en bas, ses écuries qui en sont séparées par une vigne.
Quelques autres pensionnaires de la ferme…
En contournant les bâtiments, on a la surprise de irouver un château, construit probablement au XVIIe siècle. Il abrite association et organisation de conférences, séminaires, cours, dans le domaine des médecines douces. Et l’on découvre que c’est le siège d’un Collège ostéo thaï… Sur la page d’accueil du site du Domaine des Auquiers on peut lire : « Soins à la terre Soins au corps Agriculture biodynamique Lieu où la nature nous enseigne Ateliers de formation Promenades en forêt Accueil Hébergement »
Des fontaines ornées de mascarons et un bassin en contrebas.
Probablement qu’il fut un temps où cette magnifique allée bordée de grands pins, constituait la voie d’accès principale…
De retour au cœur du village.
Revenant de notre périple dans la campagne, au nord-est de Mirabeau, nous repartons vers le sud pour découvrir un autre joyau, bien caché, en sous-bois et aucunement indiqué sur la route, la chapelle Saint-Michel. Nous devons prendre un petit chemin puis traverser un champ avant de retrouver le sentier qui nous y conduit. Très massive, elle est de style roman et, sans doute parce que difficile à trouver, elle reste ouverte aux visiteurs…
Ce tableau a été réalisé au XVII e siècle et deux petites statues représentant, l’une, Saint Roch, et l’autre, Saint Michel, sont installées de chaque côté du chœur.
En bordure de la route, un vieux puits désaffecté.
Musique : Suite de danses – Suite 4 Bourrée Jean-Sébastien Bach par Christian Chanel Documentation prise sur différents sites web Photos, conception et réalisation : Marie-Josèphe Farizy-Chaussé Février 2010 marijo855@gmail.com
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