AVEC MARIJO
SEMUR EN BRIONNAIS
Niché au sommet d’une colline, comme son nom l’indique, ce village médiéval fait partie du Brionnais, à l’extrême sud de la Bourgogne. Situé entre la partie supérieure de cette province, le Mâconnais, le Forez et l’Auvergne, il fut rapidement un centre stratégique. Du Xe au XIVe siècle, les barons de Semur représentèrent une famille puissante apparentée à celle de Bourgogne et du roi de France. Le membre le plus célèbre de cette famille fut Saint-Hugues (1024- 1109) qui devint le sixième Abbé et fut le fondateur de la troisième abbaye de Cluny, jouant un rôle important dans la chrétienté d’alors. Son petit-neveu , l’abbé de Vézelay, qui naquit aussi au château de Semur, fit construire la nef de l’abbatiale de Vézelay en s’inspirant de l’église d’Anzy-le-Duc., voisine de son village.
Le blason de Semur-en-Brionnais se définit ainsi : « Bandé de gueules et d’argent de six pièces »
En contrebas du bourg, le hameau de Saint-Martin-la-Vallée aurait été le premier emplacement de Semur, avant la construction du castrum. La petite église fut construite au XIe siècle et demeura l’église du village jusqu’à la fondation du chapitre, en 1274. Son clocher est bâti à l’extérieur de l’édifice ,mais une petite absidiole construite à sa base apporte beaucoup de charme à l’ensemble.
Ces peintures, datant du XVe siècle, furent découvertes récemment par des bénévoles travaillant à la restauration..
Au fond de la vallée, au bord d’un charmant ruisseau, entre le bourg et Saint-Martin-la-Vallée, on peut découvrir cette magnifique ferme ancienne et ses tours..
Ce château-fort est le plus ancien de Bourgogne Ce château-fort est le plus ancien de Bourgogne.. Il fut construit, dès le Xe siècle, pour arrêter les Normands. Le donjon, haut de 22m, possède des murs épais de 2 m à sa base. C’est un beau spécimen de donjon roman. Au XIIe siècle, il fut protégé par deux tours reliées entre elles par l’entrée à pont-levis. L’une d’elles abrite une oubliette et un silo. L’autre possède un escalier aménagé dans l’épaisseur de son mur et deux salles de garde. Longtemps à l’abandon, le château est restauré grâce à l’Association « Les vieilles pierres » créée en 1968.
Au XIIIe siècle, une deuxième enceinte fut édifiée pour séparer la Ville Basse, siège de l’activité économique avec divers artisans, de la Ville Haute réservée aux notables. La poterne, témoin de cette période, conduit au chemin de ronde, promenade aménagée à la base des remparts.
Chemin de ronde
Le grenier à sel était le lieu où les receveurs percevaient la gabelle, l’impôt fort impopulaire sur cette denrée rare qu’était le sel.
La maison des clercs porte, sur sa tour ronde, la date de 1612. Les demeures de notables étaient nombreuses dans la Haute Ville car Semur est resté baillage au cours des siècles. Plusieurs propriétaires furent des administrateurs du roi de France.
Installée au XIXe siècle, cette pompe à balancier fut l’un des dix puits qui alimentaient la place.
L’Hôtel, dit de Précy, fut construit au XVIIIe siècle et appartint à la famille du Général de Précy.
C’est au XVIIIe siècle que fut construit cet Auditoire de Justice, à la demande de Monsieur Bouthier de Rochefort. Il abrite, maintenant, l’Hôtel de Ville.
La Collégiale Saint-Hilaire fut la dernière église romane construite en Brionnais au XIIe siècle. Elle marque la transition avec le gothique.. Le clocher octogonal est garni de deux étages de baies, mais celles du bas sont aveugles!
La porte du collatéral nord est surmontée d’un linteau décoré de rosaces et d’un tympan garni de trois fleurons convergents. Divers motifs embellissent les voussures et pilastres.
Avec deux tours rondes, c’est la maison Beurrier, résidence de notables, datant du XVIe siècle .
Le tympan du porche principal montre un Christ tétramorphe : Christ dans sa mandorle avec les évangélistes représentés sous leur forme symbolique. Sur le linteau, on retrouve la vie de Saint Hilaire qui fut évêque de Poitiers au IVe siècle.
Saint Hilaire lors du concile de Séleucie, en 359 Saint Hilaire lors du concile de Séleucie, en 359! Venu combattre l’Arianisme, il est assis à terre, entre les pères conciliaires juchés sur des sièges élevés…
La nef reprend les caractéristiques de la célèbre abbaye de Cluny, avec une triple élévation. On y retrouve aussi l’arc brisé comme à Paray-le-Monial, Cluny ou Autun.
A gauche du chœur, un escalier de bois, en spirale, atteint la galerie qui fait le tour de la nef.
La galerie donne accès à cette curieuse et élégante tribune sur trompe, reproduction miniature de celle de la grande abbatiale de Cluny III.
Les piliers sont munis de pilastres cannelés, avec chapiteaux ornés de feuillages divers. Entourant le chœur, on en trouve quatre qui sont décorés de sculptures, avec figure grimaçante à la base.
Dans la chapelle Saint Hilaire, on peut admirer des statues polychromes un peu naïves : Saint Côme, Saint fiacre, Saint Jacques le Majeur, Saint Sébastien, Sainte Catherine d’Alexandrie ainsi qu’une Vierge à l’enfant. Devant l’autel, à même le sol, un Christ est représenté , juste enveloppé de son pagne, après la descente de la croix. Ses plaies sont ouvertes et semblent saigner encore.
Saint Jacques le Majeur (XVIe) Saint Sebastien (XVIIe) Saint Fiacre Saint Sebastien (XVIIe)
Provenant de l’église Saint-Martin-la-Vallée, ce Christ a été réalisé au XVIIe siècle.
Sortant par le collatéral sud, la porte est plus simple, seulement ornée d’une croix potencée. De là, nous pouvons observer la rangée de fenêtres de la partie supérieure de l’église.
A gauche, nous pénétrons dans la cour de la maison du chapitre qui offre encore aux regards sa salle capitulaire ou salle du chapitre. Là se réunissaient les chanoines.
Maison du Chapitre
François Digoine du Palois, doyen du chapitre. Des peintures ont été réalisées sur le plafond à la française et le manteau de la cheminée, à la fin du XVIe siècle, probablement commandées par François Digoine du Palois, doyen du chapitre.
(Selon le Chanoine Denis Grivot qui a commenté ces peintures) Dominant la scène, une femme, portée en triomphe, représente la VERITE. A gauche, la femme casquée suivie par un lion incarne la FORCE et à droite, la femme en bleu évoque la PERFECTION. Un vieillard portant un sceptre représente l’INDUSTRIE. A gauche, on peut voir un vieillard avec deux ailes pour la NUIT et un jeune homme pour l’AURORE. (Selon le Chanoine Denis Grivot qui a commenté ces peintures)
Le Prieuré Saint-Hugues fut construit à partir de 1830 pour abriter un petit séminaire. Il devint asile au début du XXe siècle, puis redevint le petit séminaire St-Hugues en 1944. Durant la décennie de 1990, il accueillit les sœurs de la Congrégation de St Jean dont c’est à la fois la maison mère et le centre de formation des jeunes religieuses. Leuropevueduciel.com
La chapelle
Une troisième enceinte fut aménagée plus tardivement Une troisième enceinte fut aménagée plus tardivement. La Porte au Vau, qui fut ouverte au XVIe siècle, permettait l’accès au quartier nord de la Basse Ville. Cette porte passée, on peut découvrir un petit lavoir bâti à l’emplacement d’une chapelle dédiée à Sainte Madeleine, érigée par le Seigneur de Semur pour les habitants du quartier, au XIIe siècle. Par une ouverture ménagée dans le mur, on peut encore percevoir une baie étroite en plein cintre, vestige de l’ancienne chapelle.
Porte au Vau
A droite, vestiges de l’ancienne chapelle…
Cette chapelle a été construite au XVIIIe siècle, dans la basse ville, dans un quartier surtout occupé par les tailleurs de pierre. C’est la chapelle de la Perrière. Elle contient de belles peintures.
Enfin, un ravissant château construit au début du XXe siècle, le château des Crays.
A une autre sortie du village, nous trouvons cette très pittoresque ferme avec un joli bâtiment rappelant un pigeonnier mais faisant, en fait, partie du château des Crays… … et les vestiges d’anciens fours à chaux construits, sans doute, au XIXe siècle.
Nous terminons notre promenade, en dehors du village, après avoir traversé un très agréable espace boisé, par la chapelle de Montmegin qui fut d’abord une paroisse indépendante de Semur, avec sa petite église. Puis elle fut abandonnée et s’effondra. Depuis 1996, une Association se donne pour mandat de la restaurer.
Musique : La Danse à la Cour de Bourgogne Wol up ghesellen yst Documentation prise sur place et sur le site de Semur-en-Brionnais-vp Photos, conception et réalisation : Marie-Josèphe Farizy-Chaussé Avril 2011 marijo855@gmail.com
AU REVOIR