Travail d’ hygiène-génétique-biostatistique. Plan de détermination des espèces animales domestiques prioritaires pour leur sauvegarde au niveau national: cas d’étude norvégien.
1. Présentation de l’article. Cet article propose un modèle permettant de sélectionner les espèces d’animaux domestiques à préserver en priorité selon le patrimoine animalier national. Ce modèle se base sur 7 critères de sélection, justifiés par l’auteur. Puis cette étude est appliquée au cas de la Norvège.
2. Introduction. 3 facteurs clés sont responsables de l’apparition d’espèces en danger d’extinction: - le développement de nouvelles technologies, comme par exemple l ’insémination artificielle, qui a entraîné un import de gènes d’une espèce à l’autre, et de là une érosion génétique. - l’industrialisation de la production alimentaire, avec la forte pression exercée sur les éleveurs, l’émergence de multinationales d’élevage, et la focalisation sur un caractère unique de sélection (ex: la production laitière), qui ont entraîné l ’émergence d ’un nombre limité de races. - les croisements sans restriction ni discrimination, conduisant à une dilution de nombreuses races.
2. Introduction. L’article considère qu’une espèce est dite menacée lorsque elle ne compte pas plus de 1000 femelles reproductrices ou 20 mâles reproducteurs. De plus, l’auteur aborde le problème de l’importance de la sauvegarde des espèces menacées par rapport à la ressource génétique qu’elles représentent.
2. Introduction. Un problème se pose: celui de la limitation des ressources financières et des possibilités de travail; tout ce qui devrait être fait pour protéger toutes les espèces menacées ne peut être mis en œuvre.
3. Critères de détermination des espèces menacées. 1. Les espèces cibles: elles varient en fonction du pays ou de la région concernée. 2. Le degré de menace d’extinction il est déterminé par la taille de la population, et influencé par l’évolution de cette taille, le nombre d’éleveurs utilisant ces espèces, les facteurs sociopolitiques et financiers associés.
3. Critères de détermination des espèces menacées. 3. Valeur économique actuelle les espèces d’intérêt économique ne sont en général pas en danger à l’inverse des espèces de moindre intérêt économique; notion de spécificité de production et donc de sélection; Attention: il existe une évolution temporelle de l’intérêt économique porté aux différentes espèces.
3. Critères de détermination des espèces menacées. 4. Valeur au sein du paysage national ce critère comprend les espèces ayant un intérêt autre que celui de la production alimentaire, par exemple un intérêt écologique, touristique, ou patrimonial.
3. Critères de détermination des espèces menacées. 5. Valeur scientifique actuelle par définition, les espèces sont des populations animales qui, selon un certain degré, sont génétiquement différentes les une des autres; l ’intérêt réside dans l ’utilisation de l’animal comme modèle génétique, pour la compréhension de mécanismes génétiques, pour l ’identification de gènes,ou pour des expériences.
3. Critères de détermination des espèces menacées. 6. Valeur historique et culturelle la plupart des espèces ont été crées par l’homme, et sont alors considérées comme un héritage culturel et historique appartenant à certaines régions ou populations.
3. Critères de détermination des espèces menacées. 7. Singularité génétique elle reflète l ’importance du maintien d’une variation génétique minimum entre espèces; les renseignements dont on dispose concernent les liens génétiques phénotypiques entre espèces; or la détermination de la singularité génétique peut également être estimée à l’aide de marqueurs neutres de loci tels que les iso enzymes et les microsatelites.
4. Cas de la Norvège. Les espèces choisies, outre par le biais des 7 critères précédent, l ’ont été parce qu ’elles ne sont présentes qu ’en Norvège ou dans un des pays limitrophes. Chaque espèce s ’est vue attribuée un « score » pour chacun des 6 autres critères.
4. Cas de la Norvège. Le degrés de risque de disparition de l ’espèce a été envisagé sur 10 ans. Il varie entre très élevé et très faible. Bétail Norsk rødt fe : risque très faible car il existe environ 400.000 femelles capables de se reproduire, et la population est stable démographiquement. Chien Haldenstøver : risque très élevé car seulement 45 chiots sont nés en 5 ans entre 94 et 98.
4. Cas de la Norvège. Le caractère concernant la valeur économique actuelle est considéré comme soit présent soit absent. Mouton Gammelnorsk sau: alors qu ’il n ’existait qu ’environ 1000 individus en 90, une campagne marketing à succès a permis une augmentation rapide des effectifs. Les chiens et les chats ne sont pas considérés comme ayant une valeur économique...
4. Cas de la Norvège. Le caractère représentant l ’importance d ’une race au sein du paysage national est lui aussi soit absent, soit présent. Mouton Gammelnorsk sau et Chèvre Utegangargeit : ce sont des espèces qui traditionnellement restent à l ’extérieur tout au long de l ’année sur la côte ouest de la Norvège, et sont donc considérées à se titre comme ayant cette valeur « paysagère ». Par contre, les espèces comme les Chevaux Dolehest, Fjordhest et Nordlandshest ne possèdent pas cette valeur car leur apparition dans le paysage norvégien est trop récente...
4. Cas de la Norvège. Le caractère qui reflète la valeur scientifique est lui aussi considéré comme soit présent soit absent. Seulement 2 espèces possèdent cette valeur: le chien Lundehound et le bétail Norsk rødt fe, la première parce qu ’elle possède des particularités anatomiques, et la seconde parce qu ’il a fallu très longtemps pour sélectionner ses caractères peu héritables que sont notamment la résistance aux maladies et la fertilité.
4. Cas de la Norvège. La valeur culturelle et historique peut varier de très faible à très élevée. Les espèces qui ont telle valeur sont celles qui sont associées à l ’homme depuis toujours. Par exemple, le chien Lundehound qui était utilisé depuis des siècles pour la chasse le long de la côte norvégienne.
4. Cas de la Norvège. Le dernier critère , la singularité génétique, est soit faible, soit non renseigné. En effet, les espèces qui sont issues de nombreux croisements entre variétés locales et variétés étrangères n ’ont qu ’une faible singularité génétique (exemple: le porc Norsk landsvin, ou les saumons), tandis que dans le cas des espèces très conservées, très peu voire aucune études sur leur histoire et leur développement ne sont disponibles dans la littérature.
5. Discussion. Cet article nous est apparu comme très bien renseigné et surtout fort auto- critiqué. En effet, l ’auteur avoue souvent les limites de ses connaissances et la nécessité de faire appel à des gens plus compétents en terme de connaissances des espèces locales, ainsi notamment que la difficile applicabilité de sa méthode en tenant compte de tous les paramètres influents.
5. Discussion. Il prend également en compte le facteur économique, c ’est à dire la limitation des actes par les coûts, et inclus donc dans sa discussion ce facteur qui peut biaiser la hiérarchie des priorités mais qui est incontournable.
5. Discussion. Le critère principal reste la menace d’extinction de l’espèce, par rapport aux autres critères qui ont été choisi sans doute plus arbitrairement, et qui n’ont qu’une valeur mineure. Prenons comme exemple la valeur scientifique: elle n’est accordée qu’à 2 races parmi 45 en Norvège, ce qui prouve que ce critère est sans doute trop spécifique, donc peu intéressant à appliquer.
5. Discussion. Par contre, le critère de valeur économique est fortement corrélé à celui du risque d’extinction, une race à forte valeur économique ayant en général un faible risque de disparition. Il est quand même à noter que cette valeur économique n’est pas stable au cours du temps, une race pouvant devenir économiquement intéressante si une de ses caractéristiques devient profitable à l’homme.
6. Conclusion. Au point de vue génétique, on retiendra de ce travail qu’il est intéressant de se pencher sur la sauvegarde de la diversité génétique que représente les différentes espèces, chacune ayant sans doute un ou plusieurs avantages que les autres n’ont pas. Pensons qu’un caractère génétique ignoré jusqu’à lors peut se révéler être d’un intérêt économique ou autre, donc très important dans le futur.
6. Conclusion. Il est donc important de conserver des effectifs d’espèces suffisants pour pouvoir, le cas échéant, disposer du patrimoine génétique de l’espèce, au sein duquel peut être présent un caractère ignoré mais important pour l’avenir.