Le Québec et la Chine : perspectives et stratégies Pierre Fortin, UQAM Mars 2006
Portrait macroéconomique Année 2005 CH AN CH/AN Population (M) ,96 PIB (G $US) ,62 PIB/habitant ($US) ,16 Croissance annuelle 8,5% 3,0% 5,5% S.T.M., le PIB de la Chine aura rejoint le PIB de lAmérique du Nord en 2014, mais son niveau de vie pas avant 2035
Le secteur manufacturier Production mondiale de biens manufacturés Chine26% Amérique du Nord16% Europe 16% Japon 8% Inde 6% La Chine domine déjà outrageusement le secteur mondial de la fabrication
Inquiétudes La productivité fondamentale progresse encore très lentement en Chine Lorganisation politique sous contrôle du PC chinois est encore très rigide La gestion macroéconomique de loffre et de la demande globale est rudimentaire De profonds déséquilibres extérieurs annoncent des conflits avec les USA
Les plus 1) La Chine est un gigantesque Wal-Mart : ses bas prix sont avantageux, surtout pour nos classes moyenne et modeste 2) En contenant linflation, les prix chinois réduisent le chômage minimum qui est soutenable sans inflation en Am. du Nord 3) La concurrence chinoise va affaiblir nos monopoles locaux qui exploitent les consommateurs dici
Prix: biens vs services
Les plus (suite) 4) Lessor économique chinois maintient en vie la demande mondiale de certaines de nos ressources naturelles à coût élevé 5) Lémergence du géant chinois va atténuer notre dépendance des politiques économiques et des marchés américains 6) Le marché chinois lui-même va offrir des occasions daffaires fabuleuses pour nous
Les moins 1)Lemploi manufacturier va continuer à diminuer dans lemploi total: cest 17% au Québec, mais plus que 11% aux USA 2)Vêtement, meuble, caoutchouc, produits domestiques et produits électroniques sont particulièrement à risque 3) La progression des salaires des employés de production dans les spécialités «bas de gamme» va être freinée ou ralentie
Vêtement: la dégringolade
Les moins (suite) 4) Le Canada va subir des «dommages collatéraux» de lintensification du protectionnisme anti-chinois des USA 5) Lélan de la demande mondiale de ressources naturelles et lénorme surplus commercial canadien vont continuer à soutenir le dollar canadien et à entretenir notre «maladie hollandaise»
1) Stratégie macroéconomique Il faut maintenir le taux de chômage au plus bas niveau possible en visant un taux dinflation de 2 à 2,5%, pas 1,5% Cesser daugmenter les taux dintérêt de façon préventive quand il ny a pas de preuve que linflation augmente Plus le taux de chômage est bas, moins la transition des travailleurs des secteurs en déclin vers les secteurs en expansion sera coûteuse sur le plan humain et financier
2) Stratégie en éducation Il faut chercher à porter la scolarisation des jeunes des familles à risque le plus près possible de la médiane Lutter sans merci contre le décrochage Mettre laccent sur les compétences de base – lire, écrire, compter – avec vérification par le MEQ Pousser sur la formation professionnelle (secondaire) et technique (cégep)
3) Statégie culturelle Lapprentissage des langues et des cultures doit devenir un élément obligatoire de la formation dans nos écoles de gestion Cest un impératif pour nimporte quel pays qui exporte léquivalent de 55% de sa production intérieure Priorités: espagnol, portuguais, chinois, japonais, coréen, arabe, allemand
4) Stratégie commerciale Il faut absolument éviter de suivre les USA sur la voie du protectionnisme Il faut explorer tout léventail des partenariats possibles avec les Chinois: propriété, recherche, design, fabrication, marketing, services Privilégier certains secteurs où le Québec est particulièrement bien doté: gestion de lenvironnement, ressources naturelles, avionneries, télécommunications, logiciels multimédia, design de mode, culture
Conclusion « Une tâche primordiale consiste à introduire la pratique de la qualité totale dans le domaine de léducation en augmentant notre investissement 1) dans la persévérance scolaire, 2) dans les compétences de base et 3) dans la formation professionnelle et technique »