Grammaire – Leçon 10 Les verbes impersonnels Le verbe « faire » dans la restriction des verbes
Les verbes impersonnels Définition: Les verbes impersonnels sont des verbes employés seulement à la troisième personne du singulier; ils ont ordinairement comme sujet « il » impersonnel, c’est-à-dire qui ne désigne aucun être ou aucune chose. Parmi les verbes impersonnels, certains le sont ordinairement et d’autres occasionnellement.
Les verbes impersonnels Les verbes exprimant des phénomènes météorologiques Il pleut. Il neige. Il tonne. Il vente. Il grêle. Il bruine. Certains verbes moins courants, souvent vieilles ou régionaux: Il bise. Il brouillasse. Il brume. Il crachine. Il lune. Il pleuvine./ Il pluvine.
Les verbes impersonnels Les verbes impersonnels décrivant un phénomène météorologique peuvent être accompagnés d’un « sujet réel », ils sont pris au sens propre, quand on veut indiquer quelque condition particulière du phénomène météorologique (spécialement de la pluie), ou plus souvent au sens figuré, surtout dans la langue littéraire: Il pleut de grosse gouttes. Il pleut des cordes. Il pleuvait des seaux. Il avait plu toute la nuit une sorte de pluie folle. Il neige de gros flocons. Il avait bruiné une poussière d’eau.
Les verbes impersonnels Autres verbes essentiellement impersonnels Falloir: Il se construit avec un sujet réel: nom, pronom, infinitif ou proposition Il faut du courage. Il faut sourire malgré tout. Il le faut. Il faut que vous souriiez malgré tout. * « Comme il faut » joue, dans la langue familière le rôle d’un adjectif invariable: C’est un jeune homme très comme il faut. Elle a répondu à la question comme il faut (convenablement).
Les verbes impersonnels Autres verbes essentiellement impersonnels « Il y a »: Il se construit soit avec un élément nominal ou pronominal qui est le « sujet réel », soit avec « à + infinitif » ou « de quoi + infinitif » Il y a de la haine dans ses yeux. Il n’y avait rien dans l’armoire. Il y a à boire et à manger. Il y a de quoi manger dans l’armoire. * « il y a » et « il est » sont souvent en concurrence, « il y a » peut être introduit dans des constructions où la tradition se servait de « il est »: -Il n’y a pas besoin d’insister. -Sur la fiche il y avait marqué: « État comateux ».
Les verbes impersonnels Certains verbes occasionnellement impersonnels « Etre » comme verbe impersonnel: Il est + nom + de / que Il est temps de partir. Il est temps que vous partiez. Il est question de lui donner cette place. Il n’est pas question que l’Etat prenne à sa charge cette dépense. Il est dommage (moins courant que « c’est dommage ») Il sera dommage de laisser ce jeune homme courir à sa perte. Il est bien dommage que vous n’ayez pu arriver à temps. Il serait dommage que ces mots expriment la vérité. Il n’est que de + infinitif (= « il suffit de », « il n’y a qu’à ») Il n’était que de pousser la grille, et l’on se perdait dans un parc. Quelques vers restaient à composer: il n’était que de s’y mettre.
Les verbes impersonnels Certains verbes occasionnellement impersonnels « Faire » comme verbe impersonnel Avec un nom, faire sert à former de nombreuses expressions concernant l’atmosphère ou le temps: Il fait du soleil / du vent / du verglas / de la pluie... Il fait un temps de chien / un temps épouvantables. Il fait une douce et molle matinée d’automne. Il faisait un froid de canard / une chaleur torride. Il faisait trente degrés à l’ombre. Il fait jour / nuit. Il fait nuit noire. Il fait clair de lune. Il fait beau temps. Il fait soleil, maintenant. Avec un adjectif: Il fait chaud / étouffant / froid / bon / frais / doux... Il faisait clair et bleu. Il y a du verglas, il fait bien glissant. Il fait calme. Il fait fort sale dans les rues. Il fait triste sans toi.
Les verbes impersonnels Un grand nombre de verbes personnels, intransitifs, passifs, pronominaux, ainsi que « être + adj. attribut », peuvent être construits impersonnellement, ils sont alors généralement suivis d’un nom, d’un pronom, d’un infinitif, d’une proposition conjonctive qui jouent le rôle de « sujet réel »: Tous les lundis, il part maintenant pour Grenoble plus de soixante charrettes. Il est venu quelqu’un. Il convient que vous veniez. Il s’est passé des choses étranges ces jours-ci. Il est amer et doux / D’écouter près du feu qui palpite et qui fume / Les souvenirs lointains lentement s’élever / Au bruits des carillons... (Beaudelaire, « Fleur du mal »)
Les constructions impersonnelles De très nombreuses constructions impersonnelles permettent de nuancer le point de vue du locuteur. Elles sont aussi des constructions adjectivales et elles sont suivies soit de la préposition « de + infinitif », soit d’une « que » phrase suivie de l’indicatif ou du subjonctif: Il est possible de rencontrer le chanteur après le concert. Il est possible que le chanteur ait chanté sans aucune préparation. Il est incroyable de chanter aussi mal en public. Il est certain qu’il a chanté sans enthousiasme. Il est évident qu’il ne se s’était pas bien préparé. Il est peu probable qu’il ait réellement suivi la partition. *Ces quelques exemples de constructions impersonnelles démontrent qu’elles recouvrent un éventail de jugement, allant du possible jusqu’au certain, en passant par toutes les nuances de sentiments.
Le verbe « faire » dans la restriction des verbes Ne faire que + infinitif Je ne fais que passer. (Je ne reste pas longtemps.) Il ne fait que dormir en cours. Tu ne fais que parler. (Tu ne le feras pas.) La consommation n’a fait que croître au fil des ans. Ne faire que de (venir de) Il ne fait que d’arriver. (Il vient d’arriver.) L’histoire ne fait que de commencer.
Leçon 10 Devoirs PP 53-56: 1- 4 – 5 – 6 – 7 Bon courage et amusez-vous bien avec les devoirs!