Etude de deux « spécialités »

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Transcription de la présentation:

Etude de deux « spécialités » La cardiologie L’angiologie Quelle régulation du système de santé ? CNAM 5 avril 2007 Violaine Choquer, Elodie Michaudet, Eric Levesque

Définition Angiologie Discipline médicale qui intervient dans la prévention, le diagnostic, le traitement et le suivi des patients atteints d’affections vasculaires périphériques, artérielles, veineuses, lymphatiques et de la microcirculation. Cardiologie Discipline médicale qui étudie le fonctionnement et les maladies affectant le coeur et les vaisseaux sanguins ainsi que leur traitement.

La pathologie cardio-vasculaire (Véritable enjeu de santé publique)

Définition des maladies cardio-vasculaires CIM-10 de l’OMS: définition « élargie » du champ des maladies cardio-vasculaires, qui ne ressort pas de la compétence exclusive du cardiologue Ensemble des maladies de l’appareil circulatoire Cœur Veines Microcirculation Artères Vaisseaux lymphatiques

Epidémiologie de la pathologie cardio-vasculaire Hypertension artérielle: Affection la plus fréquente avec 10,9% des femmes et 8,8% des hommes Pathologie veineuse (2,8% des individus, essentiellement des femmes) 18 Millions d’actes médicaux par an 6 Millions de patients examinés par an 7 Millions de jours d’arrêt de travail 490 M€ de coûts indirects Troubles du rythme (2,1% des femmes) Cardiopathies ischémiques: Angor et infarctus (2,3% des hommes) 1er motif de recours aux hôpitaux (2% des admissions) Autres: Accidents cérébro-vasculaires (125000 cas/an), Artériopathies oblitérantes des membres inférieurs (800000 patients), sténoses carotidiennes, troubles de la microcirculation Pathologies veineuses : thromboses veineuses profondes et embolies pulmonaires, et insuffisances veineuses chroniques (varices)

Les maladies cardio-vasculaires Avec la notion que les taux brut de mortalité annuelle baisse de façon continue depuis 1980, registre des décès de l’INSERM 170.000 décès par an, en France, en diminution depuis 1980 54% de femmes / 46% d’hommes.

En fonction de l’âge Parler du veillissement de la population qui va aggraver la situation

Les disparités régionales de mortalité Cardiopathies ischémiques: Fortes disparités régionales Régions à faible mortalité: Sud-Est, Sud-Ouest et région parisienne Régions à forte mortalité: Ouest, Est et Nord Régions intermédiaires: Centre. Maladies de l’appareil circulatoire: L’opposition Nord-Sud est moins perceptible, mais on note une mortalité plus forte dans le Sud-Ouest que dans le Sud-Est.

Le coût médical des maladies cardio-vasculaires En bref, 30 millions de consultations ambulatoires, 60 millions de lignes de prescriptions 10 millions de journées d’hospitalisation, 100.000 arrêts de travail 9% de l’ensemble des motifs d’hospitalisation 10,6 milliards d’euros pour les seuls soins médicaux, répartis à peu près à part égale entre soins ambulatoires et soins hospitaliers. 3,8 milliards d’euros (HT)= Chiffre d’affaires des médicaments des maladies cardio-vasculaires 80% de ces médicaments sont prescrits par les médecins généralistes

Médicaments et Système Rang Nom de la classe Montant remboursé en 2003 (Milliers d’Euros) Structure du montant 1 2 3 4 5 Système cardiovasculaire Système nerveux central Système digestif et métabolisme Infectieux Système respiratoire Autres 3.051.354 2.189.315 1.653.007 1.108.749 868.135 3.039.594 25,6 % 18,4 % 13,9 % 9,3 % 7,3 % 25,5 % Total 11.910.154 100 %

Définitions Discipline En médecine Ensemble de règles à suivre Branche de la connaissance Champs d’activités En médecine est d’abord un réseau de chercheurs, médecins, qui travaillent sur des sujets proches et échangent leurs découvertes - par voie d’articles en créant des journaux - en organisant des colloques - en fondant des sociétés savantes ou associations Obéissance ou la soumission à un ensemble de règles écrites ou coutumières. Elle peut être imposée par un tiers, par soi-même ou par le bon sens. Ensembles de règles de conduites à tous ceux qui font partie d’un corps, d’un ordre etc.. Il faut rajouter un laïus sur les disciplines médicales et leur mode de désignation

Définitions Disciplines chirurgicales: regroupe les pratiques à visée diagnostique et thérapeutique nécessitant une intervention physique sur le corps humain Disciplines médicales: sans intervention physique sur le corps humain Disciplines médico-techniques: faisant appel à un plateau de technologie Autres Par organe Par affection: allergologie, diabétologie… Par type de patients: pédiatrie, gériatrie, obstétrique, andrologie… Par pratique: médecine du travail…

Discipline médicale ≠ Spécialité médicale

Reconnaissance d’une discipline médicale en spécialité Décret n°2004-252 du 19 mars 2004 « L’obtention de la qualification de spécialiste relève de la compétence de l’ordre national des médecins après avis d’une commission de qualification » Directive 2005/36/CE relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles Validation Universitaire Organisation hospitalière Reconnaissance par l’Assurance Maladie

Rappel historique sur les études médicales 15 septembre 1793: Dissolution de toutes les sociétés savantes et académies 4 décembre 1794: Fondation de 3 écoles de Santé Décret 23 février 1802: Concours de l’externat et de l’internat des hôpitaux de Paris 1968: concours de l’externat supprimé 1971: numerus clausus Spécialistes, généralistes Avant 1984: Voie hospitalière sélective (externat puis Internat) CES (Certificat d’Etudes Spécialisées) Réforme de 1984 DES (Diplôme d’Etudes Spécialisées) Loi 17 janvier 2002 ENC (Examen National Classant) DES de Médecine Générale

Les études médicales (Avant 2002) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Concours PCEM 1 1er cycle PCEM 2 Externat DCEM 1-DCEM 4 2ème cycle Internat 10 DES CES, résidanat 3ème cycle DU = diplôme universitaire Capacité DESC

Les études médicales (Après 2002) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Concours PCEM 1 1er cycle PCEM 2 DCEM 1-DCEM 4 2ème cycle ECN 11 DES 3ème cycle DU = diplôme universitaire Capacité DESC

Arrêté du 30 juin 2004 portant règlement de qualification des médecins - DESC de groupe II - Certificats d’Etudes Spécialisés Pour l’angiologie Capacité d’angiologie: enseignements spécialisés ouverts aux candidats français ou étrangers titulaires d’un diplôme de docteur en médecine. C’est un diplôme qui confère un titre et non une qualification Diplôme d’Etudes Spécialisées Complémentaire (DESC) de groupe I (médecine vasculaire): ne confère pas de qualification autre que le Diplôme d’Etudes Spécialisées préparé

Les professions de cardiologue et d’angiologue Formation, démographie, répartition, place dans le réseau de soins

Cardiologie

Le cardiologue Spécialité universelle Le cardiologue: « un médecin ayant une expertise spécifique dans le diagnostic et la prise en charge des maladies liées au cœur et au système circulatoire ». Source: association européenne de cardiologie En France, le cardiologue est un médecin possédant une qualification en spécialité « pathologies cardio-vasculaires » 5 ans d’internat pour l’obtention d’un DES. Inscription au Tableau de l’Ordre des Médecins sur la liste des médecins spécialisés

Combien de cardiologues en France? (1) Sources divergentes: Le répertoire ADELI (au 1er janvier 2003): 5.904 cardiologues en exercice en métropole (hospitaliers et libéraux) Forte croissance au début des années 90 à quasi-stagnation à la fin des années 90. Le fichier du CNOM (au 1er janvier 2003): 5.705 cardiologues en France métropolitaine, Les taux de croissance sont plus élevés que ceux du répertoire ADELI.

Combien de cardiologues en France? (2) En 1997, les cardiologues représentaient 3,4% des médecins libéraux 7,3% des spécialistes libéraux. En 2002, 88% des cardiologues libéraux sont des hommes Mais chez les moins de 30 ans, le taux de féminisation est de 56% L’âge moyen des cardiologues libéraux est de 48 ans pour les hommes et de 42 ans pour les femmes Source CNAMTS 65% des cardiologues ont entre 40 et 55 ans. Une des spécialités les plus importantes derrière les psychiatres (5874), les gynécologues (5755), les radiologues (5003) et les ophtalmologistes (4575).

Le métier de cardiologue (1) Libéraux exclusifs Temps partagé (libéral+institution) Temps plein (hospitalier ou salarié) Temps plein avec secteur privé n= 5.759 en 2002 70,6% des cardiologues exercent en groupe Les associations de type société civile de moyens (SCM) sont les plus courantes (73,5%): logique de partage des frais. Les sociétés civiles professionnelles (SCP) sont plus rares (19,7%): logique de partage des honoraires.

Le métier de cardiologue (2) Temps de travail moyen par semaine: 50 heures. 12,4 patients par jour en moyenne, par praticien. Les patients Les patients sont en majorité des hommes (54%) L’âge moyen des patients est de 62 ans L’HTA est la première cause de consultation, elle concerne environ 24% des patients. Le suivi et le contrôle des traitements est le motif de consultation le plus souvent évoqué (> 50% des consultations) Bilan cardiologique (bilan sanguin, ECG…): 26% en moyenne.

Le métier de cardiologue (3) Réalisation d’actes techniques pour 63% des patients (le plus fréquent est l’ECG). Prescription pharmaceutique pour 36% des patients : très peu au regard du taux de prescription des médecins en général qui est de l’ordre de 80%. Médicaments les plus prescrits: traitements anti-hypertenseurs. Estimation de 1738 consultations et visites par cardiologue sur l’année 1999.

Une répartition géographique très inégalitaire (1) En 1981: 4 praticiens pour 100.000 habitants En 2005: 6,7 cardiologues pour 100.000 habitants Les départements les plus denses en cardiologues sont ceux où le nombre de cardiologues s’est en moyenne le plus accru. A l’inverse, la densité a baissé dans la plupart des départements déjà très faiblement dotés. Cette accentuation des disparités géographiques est propre à l’ensemble des médecins libéraux et surtout des spécialistes libéraux. Répartition des cardiologues libéraux

Une répartition géographique très inégalitaire (2) Répartition très inégale avec un très net gradient Nord-Sud: En tête, la région PACA: 12,1/100.000 Viennent ensuite Midi-Pyrénées et Aquitaine (7,8 et 7,6) A l’autre extrême: Picardie et Franche-Comté (3,8), Champagne-Ardenne (4,4), Pays de la Loire (4,5). La région parisienne est la seule exception notable à cette opposition Nord-Sud (8,5), avec dans une moindre mesure les régions de l’Est, Alsace (6,8) et Lorraine (6,2).

Une répartition géographique très inégalitaire (3) Importantes disparités infra-régionales: Ex : Ile de France: 15 cardiologues / 100.000 habitants à Paris, 5,7 cardiologues / 100.000 habitants dans le Val d’Oise Ex : La Creuse est l’un des départements les moins dotés (3,2) dans une région plutôt riche en cardiologues. Il n’y a que dans la région PACA que la densité est uniformément élevée dans tous les départements.

Influence de la densité sur le volume d’activité L’activité cardiologique par habitant croît de 8,5% environ quand la densité des cardiologues croît de 10% L’activité par praticien est plus faible là où ils sont plus nombreux: quand la densité augmente de 10%, l’activité individuelle des médecins baisse de 1,5% environ. Débat sur la théorie de la demande induite par l’offre: Une partie de la croissance de la consommation médicale ne serait qu’un artefact de la croissance de l’offre de soins.

Un déclin inéluctable… Toutes les sources sur la démographie des cardiologues concluent à une très nette décélération de la croissance Le taux de croissance de la cardiologie est passé de l’ordre de 6% à 2% entre le début et la fin des années 90. Il n’y a pratiquement plus de création de cabinets de cardiologie, les nouvelles générations s’intégrant au sein de cabinets existants.

…mais un déclin restructurant Les cardiologues devront se familiariser avec l’idée de travailler « à effectifs constants » … Ex : implications sur l’organisation des gardes …en faisant face à des besoins croissants en raison notamment du vieillissement de la population. Les cabinets risquent d’être de plus en plus difficiles à vendre, faute de repreneurs en nombre suffisant. Les régions les plus denses en cardiologues sont celles où l’âge moyen des cardiologues est le plus élevé les départs seront donc plus nombreux, ce qui atténuera sans doute les disparités régionales

Quelques exemples de propositions des cardiologues pour faire face aux inquiétudes suscitées par l’avenir (1). Régionaliser les objectifs des dépenses de santé Redéployer l’offre de soins. Inciter au redéploiement des moyens en cardiologie des régions les plus dotées vers les régions les moins dotées. Créer un collège des réseaux en cardiologie Accompagner les initiatives de terrain en favorisant la formation initiale et continue, la mutualisation des compétences, l’échange d’expertise, etc.

Quelques exemples de propositions des cardiologues pour faire face aux inquiétudes suscitées par l’avenir (2). Créer un acte de prévention en cardiologie Importance de la prévention dans le déclin de la morbi-mortalité cardio-vasculaire. Créer un métier de technicien en cardiologie (« aide technique à la pratique cardiologique ») Palier la décrue prévisible des effectifs de cardiologues qui entraînera une hausse, difficilement envisageable, du niveau d’activité de chaque cardiologue. Mieux organiser les urgences cardiologiques

SROS III: volet cardiologie Amélioration de la qualité de la prise en charge des pathologies cardio-vasculaires dont le Syndrome Coronarien Aigu (SCA) Améliorer la prise en charge pré-hospitalière du SCA Améliorer la prise en charge hospitalière du SCA Rationaliser la répartition et le fonctionnement des plateaux techniques de cardiologie

Cardiopathie ischémique Pontage aorto-coronaire Angioplastie +/- stent

Différentiel de recours pour un traitement invasif de sténose coronaire PAC > ATC PAC = ATC PAC < ATC PAC: appareil de circulation extra-corporelle ATC: appareil d’angioplastie

Angiologie

Angiologue: formation Capacité en angiologie : 2 ans qui suivent 3 années de formation générale obligatoire (soit un cursus de 5 ans comme toute spécialité) Diplôme d’Etudes Spécialisées Complémentaire de médecine vasculaire  (DESC groupe I): s’adresse uniquement aux titulaires d’un DES n’est pas qualifiant La Formation Médicale Continue: 99.3% des angiologues déclaraient avoir bénéficié d’actions de FMC l’année précédente La FMC en Angiologie est dynamique et innovante et a tendance à se dissocier de plus en plus des Congrès de Cardiologie, notamment interventionnelle

L’angiologue L’angiologie n’est pas reconnue comme une spécialité par les pouvoirs publics Signature de la convention des médecins généralistes Répertorié comme Médecin à exercice particulier (MEP) pour les détenteurs de la « capacité en angiologie » Type d’exercice: Angiologie exclusive ou non Médecin généraliste Référent ou non Médecin correspondant Quand le patient est adressé par un confrère (généraliste ou spécialiste)

Densité de professionnels libéraux APE pour quelques spécialités médicales (pour 100000 habitants) Généralistes 91,7 MEP 11,2 Angiologie-Phlébologie 1,78 Total omnipraticiens 102,9 Cardiologie 6,6 Dermato-vénérologie 5,5 Gynécologie-Obstétrique 9,8 Neurologie 1,1 Endocrinologie Total spécialités 90,2 Total médecins 193 Source CNAMTS Données SNIR 1997

Données démographiques > 1700 angiologues en 2000 (CNAMTS) La densité d’angiologues libéraux semble faible: Elle n’est que légèrement supérieure à des spécialités qui ont elles une plus forte représentation hospitalière (ex : neurologie) (0,96% des médecins libéraux) Largement inférieure aux spécialités qui s’exercent majoritairement en ville (ex : endocrinologie) Chiffres différents selon le mode de calcul

Angiologie libérale (1) L’angiologue travaille en moyenne 60% de son temps dans son cabinet libéral et 40% en établissement public ou privé Répartition de l’activité: 54% d’actes techniques 44% de consultations 1% de visites Plateau technique : Taux d’équipement : env. 3 équipements par cabinet Les plus fréquents : Doppler continu Écho doppler pulsé noir et blanc Écho doppler couleur 56.7% des angiologues libéraux ont une utilisation exclusive de leur écho doppler Activités de angiologues APE 1687000 consultations, 58000 visites 2073000 actes

Angiologie hospitalière (1) Difficulté de recenser la totalité des services ayant une activité d’angiologie : peu de services identifiés comme unités d’angiologie L’organisation de l’angiologie hospitalière témoigne d'une grande diversité des situations L’angiologie est réalisée à: 27.5% en médecine interne 23.5% en cardiologie 21.5% en chirurgie vasculaire 2% dermatologie 2% radiologie 10% autres structures… Et donc à seulement 13.7% en service d’angiologie (question d’intitulé)

Angiologie hospitalière (2) Dans 85% des cas les lits d’angiologie sont utilisés également pour d’autres activités Il existe quand même dans 64% des cas une individualisation en Unité Fonctionnelle L’approche multidisciplinaire est la règle dans 88% des cas difficiles La majorité des angiologues hospitaliers sont intégrés dans la prise en charge des urgences vasculaires. L’exercice en établissement traite une pathologie différente, il s’agit souvent de chirurgie et radiologie vasculaire. 1 angiologue sur 2 a une fonction hospitalière

Les patients: Angiologie et filières de soins suivies (1) L’origine des patients avant la consultation d’angiologie : Recours direct pour 29.2% d’entre eux Reconvocation pour 29.1% Une visite préalable chez un médecin généraliste pour 23.6% Une visite préalable chez un médecin spécialiste pour 15.2% Pour les recours directs, il s’agit à 60% de traitement des insuffisances veineuses Plus de 50% des patients qui consultent en angiologie ont été adressés par un médecin pour leur 1ère visite Ce pourcentage monte à 85% en moyenne pour des pathologies autres que les insuffisances veineuses  Réelle demande d’expertise

Provenance en fonction de la pathologie

Contexte de la consultation Patients: Sexe féminin, 80% des patients ont plus de 40 ans Suivi à moyen et long terme (> 1 mois) 34 % Autres 3 % Consultation pré-opératoire Chir. vasculaire 5 % Suivi à court terme (< 1 mois) 18 % Urgences 6,9 % Première consultation Suivi post-opératoire

Les patients: le déroulement de la consultation 84.5% des consultations s’accompagnent d’un examen clinique 1 consultation sur 2 n’entraîne aucun acte technique Et rares sont les consultations pour lesquelles plusieurs actes techniques sont réalisés Utilisation rationnelle des explorations Ne pas confondre l’angiologue avec un imageur ou un simple dopplériste ! L’angiologue reste avant tout un clinicien Dans 2 consultations sur 3 l’angiologue donne des informations éducatives Prévention

Les patients: le déroulement de la consultation En aval : les suites de la consultation soit l’angiologue prend en charge le malade (pour des explorations ultérieures ou une prise en charge thérapeutique) soit oriente le patient vers le médecin traitant ou un autre spécialiste Relations avec les autres acteurs, notamment avec le confrère qui avait adressé le patient Tout dépend du type de pathologie: Insuffisances veineuses et lymphatiques : aucune lettre rédigée dans 94% des cas Alors que 70% des autres consultations entraînent la rédaction d’un courrier au confrère Ce qui confirme le rôle de consultant de l’angiologue

Synthèse sur l’angiologie Pour l’insuffisance veineuse superficielle, Il s’agit alors d’une prise en charge diagnostique et thérapeutique complète Il assume des fonctions de santé publique en répondant à une demande qui ne peut s’exprimer ailleurs dans le système actuel. Il joue un rôle de spécialiste référent du généraliste ou éventuellement d’autres spécialistes. Il doit alors confirmer ou infirmer un diagnostic et envisager la meilleure solution thérapeutique Il doit tenir un rôle prépondérant dans le suivi de ces patients. Aucune opposition entre ces 2 manières d’exercer car dans les deux cas il répond à une demande précise d’un patient ou d’un confrère.

Place de l’Angiologie dans le monde : Quelques exemples Reconnue en tant que spécialité ou sous spécialité : États-unis, depuis 1998 Allemagne (1992), Autriche, Italie, Suisse, Argentine, Chili, Brésil… Système de reconnaissance ponctuelle: Grande Bretagne: accréditation individuelle Démarche de reconnaissance en cours: Belgique Tendance européenne: Évoluer vers 2 spécialités, la médecine interne et la chirurgie Les autres spécialités étant des sous spécialités L’angiologie, ou médecine vasculaire, étant destinée à devenir une sous spécialité de la médecine interne

Angiologie: arguments pour une reconnaissance en tant que spécialité (1) La reconnaissance d’une spécialité repose sur 3 conditions: Une prévalence élevée de pathologies spécifiques Condition remplie: Forte prévalence des maladies vasculaires Un impact médical majeur en termes de pronostic sur la qualité de vie et le degré de dépendance des patients concernés Condition remplie: coût socio- économique énorme Des progrès prévisibles dans la compréhension, le diagnostic et le traitement de ces pathologies, avec des possibilités de prévenir et de maîtriser leur développement Condition remplie: progrès technologiques, diagnostiques et thérapeutiques constants et conséquents

Angiologie: arguments pour une reconnaissance en tant que spécialité (2) La discipline en elle-même est très structurée Nombreuses sociétés savantes, témoins de la diversité de l’angiologie et de son souci de s'organiser, encourager les recherches et accompagner le développement des techniques Presse médicale angiologique variée et multiple Existence d’un syndicat (Union Syndicale Nationale des Angiologues) A obtenu une prise de position des 5 principaux syndicats de médecins libéraux en faveur de la reconnaissance de l’angiologie en tant que spécialité

Angiologie: arguments pour une reconnaissance en tant que spécialité (3) Au regard des autres intervenants du milieu médical Existence d’une complémentarité autour du patient entre les différents intervenants du monde médical  L’angiologue est l’interface indispensable entre plusieurs disciplines et doit maîtriser des connaissances cliniques, biologiques, thérapeutiques et techniques Les confrères, dans leur grande majorité, les considèrent comme des spécialistes à part entière En 1989, 67% considéraient l’angiologie comme une spécialité à part entière En 1996, ils étaient 85%

Angiologie: arguments pour une reconnaissance en tant que spécialité (4) L’efficience des soins : une prise en charge utile, de qualité et au meilleur coût La consultation de l’angiologue entraîne peu de dépenses indirectes : 91.8% des consultations n’entraînent aucun examen complémentaire 62.3% des consultations n’impliquent pas la rédaction d’une ordonnance 95.8% des consultations ne sont pas suivies de la prescription d’un acte paramédical 98.8% des consultations n’entraînent pas d’arrêt de travail L’angiologue assure la prise en charge globale ou ré adresse le patient avec un diagnostic après un acte d’investigation et un examen clinique, sans autre prescription la plupart du temps.

Angiologie: arguments pour une reconnaissance en tant que spécialité (5) Optimisation du ratio coût/efficacité avec une gestion de pathologies fréquentes avec des moyens d’exploration non invasifs et peu coûteux Une prise en charge, et donc un diagnostic, précoce, permettrait de réduire les états de morbidité coûteux aussi bien économiquement que socialement et humainement. L’angiologue assure la prise en charge globale ou ré adresse le patient avec un diagnostic après un acte d’investigation et un examen clinique, sans autre prescription la plupart du temps.

Angiologie: arguments pour une reconnaissance en tant que spécialité (6) Les conséquences prévisibles de la reconnaissance Une prise en charge efficiente avec l’implication de spécialistes à haut niveau de qualification et à forte capacité d’intégration de tous les aspects Une prise en charge de qualité demande une pratique régulière et une activité suffisante, plaidant pour un exercice exclusif de la discipline. Une recherche fondamentale intensifiée et innovante Avancées biologiques n'ont pas encore pu faire l’objet de réelles applications cliniques et thérapeutiques

Angiologie: arguments pour une reconnaissance en tant que spécialité (7) La création de départements et services spécifiques d’angiologie médicale Harmoniser les différentes composantes de l’angiologie Ex : artériologie, phlébologie Meilleure continuité des soins Meilleure visibilité de la discipline, afin d’orienter les politiques d’éducation sanitaire vers la prévention des risques vasculaires et le dépistage

Le contexte français: des freins certains à la reconnaissance de l’angiologie (1) Coût économique: Consultation C (généraliste-angiologue = 21 €) à CsC (pathologie cardio-vasculaire = 45,73 €) Une législation rigide et peu propice à la transformation de la compétence d’angiologie en spécialité Une politique médicale réduisant le nombre de spécialités Des vagues de déremboursement touchant les traitements veinotoniques Les réticences d’autres spécialistes (cardiologie, médecine interne…)

Foie et tube digestif = hépato-gastro-entérologie et chirurgie digestive Poumon = pneumologie et chirurgie cardio-thoracique Capillaires = Médecine interne Aorte et gros vaisseaux sanguins = Chirurgie vasculaire Cerveau = neurologie et neurochirurgie Rein = Néphrologie et urologie Le système cardiovasculaire Cœur = cardiologie et chirurgie cardiaque Le reste = angiologie

Le contexte français: des freins certains à la reconnaissance de l’angiologie (2) Des modalités difficiles à mettre en œuvre: La gestion du « flux »: étudiants choisissant la spécialité La gestion du « stock »: Accréditation individuelle des angiologues existants? Quid des cardiologues qui souhaiteraient se former à cette spécialité? L’intégration dans le parcours de soins: Adressage logique du généraliste vers l’angiologue spécialiste Permettre les adressages inter spécialistes (du cardiologue à l’angiologue, de l’angiologue au radiologue interventionnel…)

Une reconnaissance nécessaire pour les angiologues et pour les pouvoirs publics Face à Une absence d’une prise en charge logique et rationnelle des affections vasculaires périphériques Et un surcoût pour la collectivité et un nomadisme médical Il faut accompagner l’essor de la discipline, lié à plusieurs facteurs, Enseignement initial performant et très demandé par les étudiants Avancées techniques d’investigations para cliniques (ultrasonologie) Transformation des thérapeutiques Apparition des héparines de bas poids moléculaires (HBPM) Angioplastie… Et assumer et officialiser tous ces changements. D’autant qu’il semble que pour une fois en matière de santé, cette avancée serait profitable à la fois au patient et à la collectivité.