Fabliaux introduction
Définition Les fabliaux: “contes à rire” (J. Bédier) toujours en vers (la plupart du temps en octosyllabes comme les romans de Chrétien de Troyes) de longueur variable allant de quelques dizaines à plus d’un millier de vers. La plupart illustrent une “morale”, ou du moins s’achèvent sur une “moralité”. La plupart sont comiques, et un des éléments majeurs des récits est la tromperie.
Etymologie Le terme “fabliau” est une forme picarde du mot “fable” et signifie le fabliau lui-même mais parfois plus largement un récit ou un dit. Donc, à l’origine, des récits fictifs oraux, mis en vers par des poètes ou jongleurs professionnels ou amateurs, qui parfois sont des clercs. Ces récits se rapprochent parfois d’autres genres littéraires vernaculaires ou latins: comédies latines, romans, lais, fables, exempla.
Le corpus On a conservé environ 160 fabliaux, qui ont été recueillis dans 53 manuscrits ou fragments de manuscrits du 13e et 14e siècles. On suppose qu’ils ont dû être composés entre 1200 et 1340. La plupart sont anonymes, mais quelques uns sont attribués à des auteurs Jean Bodel qui vivait à Arras, est mort en 1210, dont on a gardé une chanson de geste, une pièce de théâtre, un poème lyrique (Les Congés), et 9 fabliaux Rutebeuf, poète important du 13e s (mort vers 1285) et qui a laissé une 50aine de poèmes lyriques, didactiques et 5 fabliaux.
Transmission de l’oral à l’écrit Saciés de fit que Li Goulius Le raconta en tamains lius A Saint Amant et a Marcienes. Uns bacelier de Valencienes, Qui avoit esté ens el leu, Le raconta Gautier le Leu Et il mist le fablel en rime. Dix en a fait, ves ci l’onsime.
Le jongleur Ge sai contes, ge sai flabeax; Ge sai conter beax diz noveax, Rotruenges viez et noveles, Et sirventois et pastoreles. Ge sai le flabel du Denier, Et du Fouteor a loier, Et de Gobert et de dame Erme, Qui ainz des els ne plora lerme, Et si sai de la Coille noire; Si sai de Parceval l’estoire, Et si sai du provoire taint Qui o les crucefiz fu painz;
Le fabliau source de revenu Fableaus sunt or molt encorsé; Meint denier en ont enboursé Cil qui les content et les portent Car grant confortement aportent As envoisiez et as oiseus
Divertissement d’après dîner Puis le souper qui mout fu biaus Dient et content des fabliaus La u estoient a sejor.