des consignes ? » (Meirieu 1999)

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Enseigner la compréhension.
Advertisements

Dans l'ouvrage PHONO qui vise le développement des compétences phonologiques des élèves de GS et CP, GOIGOUX - CEBE - PAOUR ont mis en oeuvre les principes.
DÉFINITION DU DOMAINE D’ÉVALUATION (DDE) CONTENU DE LA PRÉSENTATION
LA LIAISON MATERNELLE/CP. Type daction Animation : Analyse des résultats des évaluations Analyse des résultats des évaluations Réflexion pédagogique des.
Différenciation pédagogique
Proposition de stratégie
Quelques pistes pour arriver à mettre des élèves en autonomie
Les différents types d’erreurs
L'album support des apprentissages de la lecture au cycle II
Grande pauvreté et réussite scolaire Tenir compte pédagogiquement des caractéristiques des élèves vivant dans une grande précarité
Le Transfert (MEIRIEU)
Questionnaire Aide personnalisée
ENSEIGNER en Education Prioritaire Dans les RAR, les choses sont plus aiguës, plus difficiles quailleurs. Mais la différence est quantitative et non qualitative,
Le statut de l’erreur dans les apprentissages
La démarche d’investigation se définit en 7 étapes
EVALUATIONS NATIONALES CM2
DEVENIR ELEVE ADOPTER UNE POSTURE D’ELEVE A L’ECOLE MATERNELLE
Laide personnalisée est un outil pour traiter la difficulté scolaire Ce nest pas le seul. Laide personnalisée est reliée au travail de la classe La difficulté
Intelligences multiples : comment utiliser les cartes mentales en Histoire ? PAROLES D’ÉLÈVES la carte mentale me sert à utiliser des mots clés, à se.
Aide personnalisée Quel public ? Elèves en grande difficulté ?
Formation des directeurs
L’AIDE PERSONNALISEE Quels dispositifs retenir
DEMARCHES PEDAGOGIQUES en PSE
Pédagogie par Objectifs
Rendre utile la consigne sans nuire à l’autonomie
SENS Lire, cest décoder pour comprendre.
L’INTERACTIVITÉ DANS L’ENSEIGNEMENT MAGISTRAL
L'apprentissage de l'abstraction Faire acquérir des concepts Animation pédagogique 12 décembre 2012 LRO.
L’aide personnalisée Ce n’est pas :
La différenciation pédagogique
Développer et évaluer l’oral en classe
SEANCE DU « Si tu ne sais pas où tu vas, tu risques de mettre longtemps à y arriver » Proverbe touareg.
Travailler avec des documents patrimoniaux. Quest quun document patrimonial ? Quest quun document patrimonial ? " Traces et œuvres que les générations.
Maîtrise de la langue française
La résolution de problèmes au cycle 3
Sylvie Charpentier, Conseillère pédagogique Libourne 2
Former des élèves stratèges
Lycée des Métiers Accompagnement Personnalisé En BACPRO 3 ans.
Traitement de la difficulté scolaire
SEPT FAMILLES D’AIDES PERSONNALISÉES
ENRICHIR LE CAPITAL LEXICAL DE L’ELEVE
Démarche(s) de résolution de problème du cycle 1 au cycle 3
Construire des parcours personnalisés
Circonscription de Lens
Construire des parcours personnalisés Le cycle 3 M.Descot IEN-E5 09 décembre
La planification à rebours
Quelques questions pédagogiques importantes Toutes les difficultés se valent-elles ? - les problèmes liés à l'environnement (notamment familial)
Des théories d'apprentissage
La consigne scolaire : l’entendre la comprendre, y répondre
COPIER un texte sans erreur
Savoir déchiffrer et reconnaître la signification des mots
GSD langue française - Boumerdès 19 et 30 avril 2013
Didactique(s) Introduction
Aide personnalisée Démarche Constat : Eléments d’évaluation, puis la différenciation s’avère une aide insuffisante. Définition d’objectifs s’inspirant.
La métacognition Pourquoi ?
DIRE : Adapter sa prise de parole à la situation de communication
Résolution de problèmes
A IDE PERSONNALISÉE Annecy Est 7 décembre FAMILLES D ’ AIDE POUR DÉCLINER L ’ AIDE PERSONNALISÉE 1. Exercer Offrir un temps supplémentaire pour.
Généralités sur l’apprentissage
Les compétences socle commun en français
L’AIDE PERSONNALISEE Quels gestes professionnels retenir
Choix des compétences MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE Groupe académique 1 er degré – Paris – 1 er avril 2008.
ANIMATION PEDAGOGIQUE MATERNELLE
Plan 1,Présentation outil «Lector Letrix »
GESTION DE L’HETEROGENEITE
L ’opérationnalisation des objectifs
Outils Qualité Master 2 TVRAI ACQ ANNEE 2011/2012
MES STRATÉGIES DE LECTURE
L’accompagnement personnalisé L. Ciclaire IA-IPR lettres Académie de Toulouse.
EVALUATION DIAGNOSTIQUE discuter avec les collègues d’enseignement général et surtout professionnel Avant de mettre en place une quelconque évaluation,
Transcription de la présentation:

des consignes ? » (Meirieu 1999) « Les consignes constituent la base de tout enseignement » car « que fait un enseignant sinon donner des consignes ? » (Meirieu 1999) Imaginer ce que dit la maitresse

Définir la consigne La consigne représente une forme particulière des discours prescriptifs : elle condense, dans un énoncé en général bref, plusieurs types d’instructions

Un message à transmettre Un message à transmettre. Enseignant -----► Consigne -----► Élève Émetteur Message Récepteur L’émetteur doit avoir une bonne diction, une voix claire Le récepteur doit être attentif et concentré Environnement calme et éviter les surcharges cognitives Utiliser un signal auditif pour des consignes orales Utiliser un signal visuel et s'assurer qu'on est vue de tous les élèves Le code = langage utilisé = doit être compris de tous Le canal, c'est la voie qu'emprunte le message pour circuler.

Les différentes types de consignes Consigne orale / visuelle / écrite Consigne simple (un seule tâche) / complexe (tâche multiple) Consigne fermée (à guidage très fort) / ouverte Consigne du domaine de la socialisation (vie de la classe) Consigne du domaine du cognitif (consignes liées aux apprentissages) Consigne simple = 1 verbe = 1 tâche Consigne complexe = plusieurs tâches (qu'il faudra apprendre à ordonner Consigne fermée=1 seule réponse possible

Les différentes fonctions selon JM Zakhartchouk Les consignes-buts « Dégager les caractéristiques des personnages d'un roman » Les consignes-procédures « Entourez les pronoms dans le texte » Les consignes de guidage « Regarder attentivement... » Les consignes-critères « Présenter sous la forme d'un texte rédigé... » Les consignes-buts: elles fixent un horizon de travail, un objectif à atteindre. Ex: « Dégager les caractéristiques des personnages d'un roman » . Les consignes-procédures: elles sont surtout présentes et nécessaires en début d'apprentissage car elles indiquent aux élèves les cheminements obligatoires ou possibles pour parvenir au résultat escompté, pour atteindre l'objectif. L'enseignant, en fonction de l'autonomie qu'il souhaitera laisser aux élèves, choisira de les limiter ou au contraire d'en donner un certain nombre. Ex: « Entourez les pronoms dans le texte », le but étant ici de repérer des pronoms pour les utiliser et mieux lire des textes; on se soucie finalement de savoir si l'élève entoure ou encadre les pronoms, ce n'est pas ce qui importe. Les consignes de guidage: elles attirent l'attention des élèves sur un point bien précis et les mettent en garde contre d'éventuelles erreurs. Ce type de consignes balise la tâche qui bien souvent n'est pas matérielle; il s'agit plus de demander aux élèves d'être attentifs. Ex: « veiller à ne pas confondre... », « observer... », « regarder Attentivement... ». Les consignes-critères: elles définissent les critères de réussite d'un travail en décrivant, sous une forme injonctive, le résultat attendu. Ex: « Présenter sous la forme d'un texte rédigé... ». Zakhartchouk = prof agrégé de lettres Fondateur des cahiers péda Formateur à l'iufm

Comprendre une consigne La difficulté essentielle tient à la nécessaire distinction entre : l'activité qui matérialise la réponse (copier, barrer, entourer, encadrer, etc.) et qui est en général définie par le verbe Comprendre des consignes, ce n’est pas seulement comprendre un court discours dans ses aspects syntaxiques et lexicaux. C’est aussi comprendre la fonction de cette phase de l’activité scolaire : savoir que c’est sur la base de ce court discours que l’on va réaliser quelque chose, que c’est le langage qui commande l’action.

et la tâche à effectuer avec l'(les) opération(s) mentale(s) qu'elle requiert.

Apprendre à lire une consigne c'est apprendre : -à décoder un système complexe d'attentes -à s'interroger sur les savoirs et savoir-faire à mobiliser -à s'interroger sur ce qu'il convient d'effectuer pour réaliser ce qui est demandé -à s'interroger sur les outils à utiliser -à planifier ce qu'il y a à faire

Les problèmes rencontrés par les élèves Les élèves qui ne repèrent pas la consigne Les élèves qui ne lisent pas bien la consigne Les élèves en situation de blocage Les élèves qui manquent d'autonomie Les élèves qui n'anticipent pas sur la tâche à réaliser Elles sont nombreuses : -mauvaise compréhension du vocabulaire ou de la structure syntaxique -absence d’identification des mots essentiels et des mots outils - absence d’identification des limites du sujet ou des relations entre les différentes étapes de l’action -lien non établi entre les informations données et la question posée (ou entre l’exercice et la « matière ») -absence d’anticipation et de planification de la tâche…

Typologie des erreurs (Astolfi) Des erreurs relevant de la compréhension des consignes de travail données à la classe. Des erreurs dues à des habitudes scolaires et à un mauvais décodage des attentes. Des erreurs témoignant des conceptions alternatives des élèves ( représentations.) Erreurs liées à des opérations intellectuelles Des erreurs dues à d'étonnantes démarches Erreurs dues à une surcharge cognitive Erreurs ayant leur origine dans une autre discipline Erreurs causées par la complexité propre du contenu des habitudes scolaires et à un mauvais décodage des attentes. Ce qui caractérise l'élève, c'est qu'il raisonne sous "influence" par le jeu du contrat didactique. Il sait qu'il est attendu et si le contrat didactique fonctionne bien il sait où l'on l'attend. Ex: Si la réponse ne "tombe" pas sur un nombre simple c'est probablement que l'on s'est trompé. (représentations). Les élèves n'attendent pas une leçon pour se donner des explications par rapport à un problème donné. Ces conceptions s'avèrent très résistantes aux efforts d'enseignement. Elles doivent donc être didactiquement prise en compte. On doit les identifier, amener les élèves à en discuter, à les comparer. On voit bien ici qu'apprendre n'est pas seulement augmenter son "stock" de savoirs, c'est aussi et peut-être même d'abord transformer ses façons de penser le monde. opérations intellectuelles D'autres erreurs sont plus directement liées à la diversité des opérations intellectuelles pour résoudre des problèmes apparemment proche. d'étonnantes démarches Certaines productions d'élèves sont peut être trop rapidement étiquetées comme des erreurs alors qu'elles manifestent seulement la diversité des procédures possibles pour résoudre une question posée. On a ici des procédures différentes de la procédure "canonique" attendue. L'idée ici est de faire jouer les conflits sociocognitifs dont on sait qu'ils permettent des progrès intellectuels par le jeu des interactions entre élèves. surcharge cognitive En situation de surcharge cognitive, les élèves oublient certains éléments du problème, ils perdent le sens du problème et ne savent plus où ils en sont. origine dans une autre discipline Ici nous évoquerons un type fréquent d'erreur, qui concerne les transferts entre disciplines. Bien des fois, les élèves se trouvent sanctionnés parce qu'ils n'ont pas réinvesti en physique ou en géographie ce qu'ils avaient appris en mathématiques. la complexité propre du contenu L'origine des erreurs peut enfin être recherchée d'une complexité propre au contenu d'enseignement. Cette complexité interne n'est pas toujours perçue comme telle par les analyses disciplinaires habituelles, ni dans les progressions disciplinaires adoptées. L'analyse de ce type d'erreur est typique du travail proprement didactique, qui consiste plus souvent qu'on ne le croit à remettre profondément en cause les contenus théoriques et pratiques de l'enseignement ainsi que les méthodes et procédures qui leur sont classiquement associées. Mais souvent "les voies royales" bien installées par la tradition peuvent s'avérer discutables, voire porteuses d'obstacles imprévus.

Comment aider les élèves à comprendre les consignes ? L'enseignant en transmettant la consigne doit : -veiller à ce que la transmission se fasse dans les meilleures conditions possibles -s'habituer à élaborer des consignes qui contiennent tous les renseignements que l'élève doit posséder -s'habituer à élaborer des consignes qui ne contiennent pas autre chose que ce que l'on a voulu dire -mettre les élèves en situation d'apprendre à lier et à suivre les énoncés de consigne

Pistes de travail autour des consignes Travailler le lexique (verbes mentalistes et mots polysémiques) l'écoute la faisabilité (métacognition) l'implicite la méthodologie (matériel nécessaire, ordre des action, consignes déjà étudiées...)