La compréhension en lecture De Boeck, 1996 et 2008. Par Jocelyne GIASSON Ch. 8 : les processus d’élaboration
Processus d’élaboration Le lecteur fait souvent des inférences non prévues par l’auteur et non indispensables à la compréhension littérale du texte. Donc, le lecteur dépasse le texte proprement dit ! 5 types de processus d’élaboration : 1. Faire des prédictions 2. Se former une image mentale 3. Réagir émotivement 4. Raisonner sur le texte 5. Intégrer l’information nouvelle à ses connaissances antérieures
Processus d’élaboration 1. Faire des prédictions = les hypothèses faites par le lecteur sur ce qui arrivera ensuite dans le texte Concernent surtout les idées Se situent plus au niveau du texte que de la phrase Types de prédictions. - celles fondées sur le contenu - celles fondées sur la structure du texte Exemples p. 138-139
Processus d’élaboration L’enseignement et les prédictions. Pratiquer la prédiction rend le lecteur plus actif , d’où meilleure compréhension. à enseigner aux lecteurs moins habiles qui souvent ignorent cette démarche. Prédictions et indices : - inviter les élèves à faire des prédictions à partir d’indices, surtout des indices subtils, se fait pour sensibiliser à l’utilité de ces indices dans la compréhension du texte - inviter les élèves à faire des prédictions en l’absence d’indices encourage leur pensée créative – prédire devient deviner Les deux sont utiles; en avoir bien conscience pour faire faire l’une et l’autre. Prédire implique utiliser des indices.
Processus d’élaboration Veiller à confirmer et réfuter les prédictions (comme dans la démarche scientifique) et faire attention à ne pas rechercher que les indices qui confirment (tendance naturelle). Mettre l’accent sur la réfutation plutôt que sur la confirmation des prédictions. Peuvent se faire à partir des titres, sous-titres, et aussi figures, tableaux, introductions, mots en italique, etc. Exemple p. 141-2. - Demander de survoler le texte et d’écrire 10 mots qui selon eux, seront importants dans le texte. Puis comparaison de leur liste avec celle des autres élèves. Les prédictions augmentent la motivation et l’engagement du lecteur face au texte et améliorent ainsi sa compréhension.
Processus d’élaboration 2. Se former une image mentale Grand intérêt ces dernières années pour le rôle de l’imagerie mentale dans le processus de lecture. Seule la dimension visuelle a été étudiée en relation avec le lecture : - augmentation mémorisation (mémoire de travail) - création plus facile d’analogies et de comparaisons - outil pour structurer - augmentation du degré d’engagement du lecteur ainsi que de son plaisir à lire. Au con-diti-on-nel ! d’après J. Giasson !
Processus d’élaboration Deux catégories : - ceux qui voient spontanément dans leur tête (bons lecteurs, mais ne comprennent pas nécessairement mieux que les autres) - ceux qui spontanément ne pratiquent pas l’imagerie mentale : un entraînement améliore les performances en lecture (car force à être attentif au texte et rend conscient du traitement à effectuer) Bonne nouvelle En tout cas, entraîner à l’imagerie mentale aide à la compréhension à la lecture.
Processus d’élaboration 3. Les réponses affectives Un lecteur qui s’engage émotivement dans la lecture d’un texte est plus actif , d’où : plus de compréhension et d’informations retenues. Réponse affective appropriée à un roman, mais pas à tous les types de textes – en informer les élèves. Concrètement : Par rapport à un texte narratif, demander aux élèves de penser à des situations analogues vécues par eux Jeux de rôles sur des scènes importantes du texte Demander « Comment vous seriez-vous sentis à la place du personnage ? » Inviter à se mettre dans la peau du personnage pour rédiger une page de journal intime, ou une lettre, ou …
Processus d’élaboration 4. Le raisonnement Raisonner = « utiliser son intelligence pour traiter le contenu du texte, pour l’analyser ou pour le critiquer ».(p.146) Apprendre à porter des jugements sur les textes Apprendre à réutiliser dans sa vie quotidienne les connaissances retirées d’un texte Quelques exemples seulement : - apprendre à distinguer les faits des opinions : important car beaucoup de textes veulent persuader ou convaincre. Exemple. porter un jugement sur la crédibilité de la source d’information distinguer aspect connotatif et dénotatif du langage
Processus d’élaboration 5. L’intégration de l’information du texte aux connaissances. Un lecteur habile relie l’information du texte à ses connaissance. - Utiliser ses connaissances fait partie des microprocessus, des processus d’intégration et des macroprocessus - Ici il s’agit de faire d’autres liens qui ne sont pas indispensables à la compréhension du texte; si ces liens sont adéquats la rétention de l’information est facilitée. Il arrive à certains lecteurs de se perdre dans des élaborations fantaisistes ou inutiles qui les éloignent du but de leur lecture. Exemple L’idéal pour l’enseignant est de montrer comment lui il relie l’information à ses connaissances. .
Processus d’élaboration En bref : 5 types de processus d’élaboration : 1. Faire des prédictions 2. Se former une image mentale 3. Réagir émotivement 4. Raisonner sur le texte 5. Intégrer l’information nouvelle à ses connaissances antérieures Images : clipart sur http://office.microsoft.com
Distinguer les faits des opinions Répondez au questionnaire suivant en indiquant s’il s’agit d’une opinion ou d’un fait : inscrivez « F » pour un fait, « O » pour une opinion, « ? » si vous êtes indécis. Edison était un homme très intelligent. Edison est né en Amérique en 1847. Edison est né en 1852. Edison inventa l’éclairage électrique. Edison était gras. Edison était atteint de surdité. Le cerveau d’Edison était une véritable usine. Edison était aussi aimable qu’intelligent. Edison était un travailleur acharné. A 16 ans, Edison était télégraphiste à Port-Huron. En 1877, Edison inventa le phonographe. O F O (difficile à classer)
Intégration de l’info du texte aux connaissances. Voile les propos de 2 élèves après la lecture du même passage : Geneviève : C’est l’histoire d’une petite fille qui a la coqueluche et qui ne peut pas jouer avec ses amis parce que la coqueluche est une maladie contagieuse, comme la rougeole que j’ai eue quand j’avais trois ans. Elle reste toute seule sur la galerie et elle s’ennuie. Son père lui apporte une surprise, c’est un hamac. Il l’installe entre deux colonnes et la petite fille peut se balancer doucement; elle n’est plus triste d’avoir la coqueluche. Maryse : C’est une petite fille qui a la coqueluche et qui est très malade. Cela m’a fait penser à l’année dernière quand je suis allée à l’hôpital. J’ai été très malade, mon père et ma mère venaient me voir tous les jours. Le dimanche, mon amie Caroline est venue me voir elle aussi.