Systèmes de suivi et évaluation des résultats en matière de VIH/SIDA Mesurer la réponse multisectorielle
La puissance des mesures de résultat Sans mesurer les résultats, il est impossible de distinguer la réussite de l'échec Si la réussite est invisible, elle ne pourra pas être récompensée Si la réussite n’est pas récompensée, l’échec le sera probablement à sa place Si la réussite est invisible, ses leçons seront impossibles à dégager S’il est impossible de discerner l’échec, vous ne pouvez pas le corriger La démonstration de résultats donne lieu à l’appui du public D’après Osborne & Gaebler, 1992
Pourquoi l’appui de divers secteurs à la réponse nationale en matière de lutte contre le VIH/SIDA ? Les organismes publics (ministères de tutelle, ministères sous-nationaux et gouvernement local) doivent intégrer la lutte contre le VIH à leurs opérations L’intégration de la lutte contre le VIH comporte deux composantes : Intégration interne, supposant que TOUS les établissements du secteur public incorporent les programmes de lutte contre le VIH en milieu de travail à leurs plans annuels de travail Intégration externe suppose que les organismes publics contribuent aux buts de la stratégie nationale de lutte contre le VIH/SIDA
Suivi et évaluation de la réponse nationale multisectorielle en matière de lutte contre le VIH/SIDA 1 7 Stratégie nationale de lutte contre le VIH/SIDA comportant des buts nationaux publiés Évaluer les dernières tendances et moteurs de l’épidémie et la contribution de chaque secteur 2 6 Identifier les résultats sectoriels \ contribuant aux objectifs nationaux Choisir les interventions critiques du programme – En évaluer le coût – Identifier les ressources Tracer (suivre) les résultats obtenus et les ressources employées (effectué dans le cadre du programme sectoriel) 3 5 Identifier un ensemble de mesures clés de rendement pour chaque résultat sectoriel 4 .
1 Stratégie nationale de lutte contre le VIH/SIDA comportant des buts nationaux publiés 1 Commencer par énoncer clairement la situation actuelle de l'épidémie et les problèmes significatifs liés au VIH/SIDA affectant la population générale Comment reconnaître la réussite d’un programme national ? Quels sont les buts principaux du pays? Note En cours d’analyse, se souvenir : 1. Comprendre, sans trop compliquer. Définir et traiter les moteurs majeurs de transmission 2. Avoir le courage d’admettre que la transmission touche essentiellement les groupes vulnérables et les protéger 3. S’assurer que le financement destiné à la prévention auprès des groupes vulnérables corresponde, en grande partie, à la proportion d’infections attribuables aux groupes vulnérables 4. Identifier les démarches qui ont le plus fait leurs preuves en termes de contexte et les déterminants principaux du succès 5. Identifier tous les sites où se trouvent de nombreux membres de groupes vulnérables 6. Énumérer la taille des groupes vulnérables sur chaque site 7. Procéder au suivi régulier de la couverture, pour s’assurer que tous les membres ou les membres les plus vulnérables du groupe sont atteints 8. Contrôler la qualité régulièrement, pour s'assurer que les déterminants principaux du succès sont livrés 9. Évaluer, de façon sélective, l’impact biologique pour s'assurer que la démarche demeure efficace et aux fins de plaidoyer
Identifier les résultats sectoriels contribuant aux buts nationaux en matière de lutte contre le VIH/SIDA 1 2 Quels groupes ou sous-groupes de population seront les plus vraisemblablement affectés par l’épidémie ? (groupes cibles) Identifier les secteurs pouvant contribuer à appuyer ces groupes par le biais de la prévention, du traitement ou des programmes de soin ? (ex. Ministère de la jeunesse ou des affaires sociales pour les orphelins) Pour les secteurs pertinents, identifier les produits principaux (buts) qui bénéficieraient de l’appui des programmes et initiatives sectoriels Pouvoir présenter une « ligne de vision » vers le but national Note En cours d’analyse, se souvenir : 1. Comprendre, sans trop compliquer. Définir et traiter les moteurs majeurs de transmission 2. Avoir le courage d’admettre que la transmission touche essentiellement les groupes vulnérables et les protéger 3. S’assurer que le financement destiné à la prévention chez les groupes vulnérables corresponde, en grande partie, à la proportion d’infections attribuables aux groupes vulnérables 4. Identifier les démarches ayant le plus fait leurs preuves en termes du contexte et les déterminants principaux de réussite 5. Identifier tous les sites où les membres de groupes vulnérables sont nombreux 6. Énumérer la taille des groupes vulnérables dans chaque site 7. Procéder à un suivi régulier de la couverture, afin d’atteindre tous/la plupart des membres des groupes vulnérables 8.Procéder au suivi régulier de la qualité, pour s'assurer que les déterminants principaux de réussite sont livrés 9. Évaluer, de façon sélective, l’impact biologique pour s'assurer que la démarche demeure efficace et aux fins de plaidoyer
Aligner les résultats sectoriels sur les buts nationaux But (Effets à long terme) Amélioration de longue durée, généralisée dans la société « Vue d’ensemble » (stratégie nationale à plus long terme) Stratégie Effets ou changements de comportement résultant d’un programme stratégique Résultats RÉSULTATS PLANIFICATION Produits et services à élaborer pour atteindre les résultats escomptés Produits Note: Définitions OCDE-CAD But – objectif d'ordre supérieur auquel les interventions de développement sont supposées contribuer Impact – effets à long terme produits par l’intervention de développement, directement ou indirectement Résultat – effets probables ou atteints, à court ou moyen terme, des produits de l’intervention Produit – produits, bien d’équipement, services Activité – travail réalisé permettant de mobiliser les intrants pour créer les produits Intrant – ressources financières, humaines et matérielles Activités Les réalisations concrètes employant les ressources disponibles et donnant lieu aux produits visés Programmation Données Ressources essentielles (expertise, équipement, fournitures) nécessaires à la mise en œuvre des activités planifiées Source: Kusek & Rist, 2004.
Rôle de chaque ministère de tutelle : Exemples de la Tanzanie Épidémie généralisée Ministère de la santé Gestion de la surveillance sentinelle Rapport sur les services VIH fournis des établissements de la santé Rapport sur les services VIH fournis aux employés du ministère de la santé Ministère de l’éducation Rapports sur les services VIH fournis dans les écoles et les administrations scolaires de district Rapport sur les services VIH fournis aux employés du ministère de l’éducation Ministère de l’administration régionale et du gouvernement local Gérer la collecte des données du S&E relatives à la réponse au VIH au niveau des districts Organiser des ateliers régionaux pour diffuser les données Utiliser les données lors de la planification Bureau national des statistiques Gérer les enquêtes nationales de population, y compris les enquêtes comportant des modules VIH (ex. EDS, SSA , EGIM)
Rôle de chaque ministère de tutelle : Exemples du Swaziland Ministère de la santé Gérer la surveillance sentinelle Gérer les ressources du fonds mondial Mettre en place un système de suivi du TAR Ministère de l’agriculture Les agents de vulgarisation procèdent à t la surveillance du VIH Bureau national des statistiques Gérer toutes les enquêtes et données de routine Contrôler la qualité de toutes les enquêtes Approuver les protocoles d’enquête Tous les ministères Former un comité de coordination multisectoriel en matière de VIH pour le secteur public
Rôle de chaque ministère de tutelle : Exemples du Rwanda Objectifs : 1) Renforcer les mesures de prévention de la transmission du VIH/SIDA 2) Considérer qu'une réponse nationale est adaptée en fonction de l’évolution des conditions socio-économiques et sanitaires Services de police Mettre en place des services de CDV Dispenser une éducation par les pairs aux officiers de police et leurs époux Fournir des services de TAR aux agents de police Ministère de l’éducation Élaborer des programmes scolaires portant sur le VIH Ministère de la défense Distribuer des préservatifs à tout le personnel en uniforme Mettre en place une réserve de TAR destinée au personnel et aux familles du personnel en uniforme Procéder à l’évaluation des risques des communautés avoisinantes
Identifier un ensemble d’indicateurs principaux de rendement pour chaque résultat sectoriel 3 Les indicateurs sont les variables quantitatives ou qualitatives permettant de mesurer, de façon simple et fiable, les réalisations, ou de refléter les changements liés à une intervention Les indicateurs permettent de répondre à deux questions : Comment reconnaître une réussite ou un accomplissement ? Sommes-nous en voie de parvenir aux résultats désirés ? Exemple : ( objectif : les jeunes doivent être davantage sensibilisés aux causes du SIDA.– ( indicateur : % des personnes les plus à risque identifiant correctement les modes de prévention de la transmission sexuelle du VIH)
En traitant les données ….. …. Soyez réalistes Source: Dilbert, The Washington Post, Novembre 2006
Mesurer les indicateurs nécessite des données correctes et une stratégie Tenir compte des exigences en terme de coût, de temps et d’expertise Entretiens avec l'informateur principal Enquêtes à échantillon constant Expériences sur le terrain Conversation avec des personne préoccupées Entretiens groupes de réflexion Enquête unique Évaluation d’impact Observation du participant Entretiens communautaires Direct observation Recensement Révisions des documents officiels (SIG et donnée admin) Visites sur le terrain Méthodes supplémentaires de collecte de données : Delphi: Nous demandons les estimations aux experts – par exemple, les médecins libanais spécialisés en médecine infectieuse rapportent les cas de transmission hétérosexuelle du VIH acquise par les personnes voyageant vers les pays à haute prévalence Études des facteurs de risque: Les études de facteurs de risques plus complexes utilisent la régression multiple sur le statut du VIH pour évaluer l’importance des effets pour différents facteurs de risque. Le plus simple est d’interroger les personnes séropositives au sujet de leurs facteurs de risque et de les classifier en conséquence Études de la fraction étiologique du risque (FER): Les études de FER évaluent la fraction d’infections attribuables aux différentes sources, utilisant des données épidémiologiques et comportementales. Par exemple, selon une étude de FER récente à Accra, Ghana, 76% des infections chez les hommes adultes sont dues au travail sexuel. À l’inverse, des études similaires au Zimbabwe et en Zambie suggèrent 1 à 9% Épidémiologie moléculaire: l’épidémiologie moléculaire utilise la caractérisation génétique du VIH pour attribuer les sous-types et calculer la parenté entre les isolats. Par exemple, plus de 90% des vietnamiens VIH-positifs UDI à Melbourne, Australie ont contracté le VIH en s’injectant durant des visites au Vietnam. D’autres études montrent un chevauchement viral clair entre les UDI et les TS à Denspar, Bali. Modèles informatiques: Plusieurs modèles informatiques permettent d’estimer la proportion d’infection provenant de différentes sources, y compris le modèle d’épidémie asiatique (Asian Epidemic model, AEM) et les outils VIH de l’école d’hygiène et médecine tropicale de Londres (London School of Hygiene & Tropical Medicine, LSHTM) Intuitive: Si la prévalence du VIH est de 80% chez les travailleurs du sexe et de 1% dans la population générale, nous pouvons déduire que le travail sexuel est la source majeure d’infection VIH Questionnaires Méthodes informelles / moins structurées Méthodes formelles / plus structurées Source: J. Kusek et R. Rist, 2004.
Sélectionner les interventions critiques du programme – en évaluer le coût – identifier les ressources 4 Que disent les preuves ? L’épidémie est-elle généralisée, localisée ou mixte ? Quels sont les principaux moteurs de l’épidémie – HSH, TS, UDI ? Quels programmes sont nécessaires pour appuyer l’accomplissement de chaque indicateur de rendement ? Combien coûtera chaque programme et quelle sera la source des ressources ?
Tracer (suivre) les résultats obtenus et les ressources employées (effectué dans le cadre du programme sectoriel)
1 Évaluer les dernières tendances et moteurs de l'épidémie et la contribution de chaque secteur 6 Commencer par énoncer clairement la situation actuelle de l'épidémie : Quel type d’épidémie se manifeste dans le pays ? D’où proviennent les dernières 1000, 100 ou 10 infections ? Quels sont les groupes les plus à risque ? Puis : Le programme national répondit-il à l’épidémie ? Quelle fut la contribution des différents secteurs à la réponse nationale ? Note En cours d’analyse, se souvenir : 1. Comprendre, sans trop compliquer. Définir et traiter les moteurs majeurs de transmission 2. Avoir le courage d’admettre que la transmission touche essentiellement les groupes vulnérables et les protéger 3. S’assurer que le financement destiné à la prévention chez les groupes vulnérables corresponde, en grande partie, à la proportion d’infections attribuables aux groupes vulnérables 4. Identifier les démarches ayant le plus fait leurs preuves en termes du contexte et les déterminants principaux de réussite 5. Identifier tous les sites où les membres de groupes vulnérables sont nombreux 6. Énumérer la taille des groupes vulnérables dans chaque site 7. Procéder à un suivi régulier de la couverture, afin d’atteindre tous/la plupart des membres des groupes vulnérables 8.Procéder au suivi régulier de la qualité, pour s'assurer que les déterminants principaux de réussite sont livrés 9. Évaluer, de façon sélective, l’impact biologique pour s'assurer que la démarche demeure efficace et aux fins de plaidoyer