Commission locale de l'eau Réunion du 11 juillet 2011 "Bon état quantitatif" des eaux souterraines Proposition de définition formulée par le groupe d'experts hydrogéologues
le "bon état" des eaux souterraines La directive cadre européenne établissant une cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau, dite "directive cadre sur l'eau" fixe l'objectif d'atteindre le "bon état" des eaux, notamment souterraines. Pour être jugée en bon état, une masse d'eau souterraine doit être à la fois : en "bon état chimique" et en "bon état quantitatif".
le "bon état" des eaux souterraines Définition du "bon état" chimique : défini dans l'annexe V de la directive cadre ; précisé dans la directive "fille" sur la protection des eaux souterraines contre la pollution et la détérioration ; repose sur une liste de substances polluantes et des valeurs limites. Définition du "bon état" quantitatif : "défini sommairement" dans la directive cadre (art. 2), et dans son annexe V. La circulaire du ministère de l'écologie du 21 décembre 2006 reprend ces définitions sans apporter de précision importante sur la notion de "bon état" quantitatif.
le "bon état" des eaux souterraines En l'absence de définition précise et surtout satisfaisante du "bon état quantitatif" des eaux souterraines, et plus encore des nappes captives, la CLE a demandé, lors de sa réunion du 15 juin dernier, que le groupe d'experts hydrogéologues lui propose une définition de ce bon état. Le groupe d'expert s'est réuni le 4 juillet 2011 et à émis l'avis dont les principaux éléments sont présentés ci-après. En préalable, il est rappelé que pour les ressources captives, l'état qualitatif de la ressource dépend en grande partie de son état quantitatif.
Concept de bilan équilibré : entrées = sorties Le concept de bilan équilibré dans lequel les entrées d'eau compensent intégralement les sorties s'applique aux masses d'eau souterraines à des échelles de temps très différentes selon la nature libre ou captive de la ou des nappes considérées. Entrées = Sorties +/- Variations des réserves E = S +/- R
Pour les nappes libres, une compensation intégrale des sorties par des entrées peut, dans le meilleur des cas, être assurée sur un cycle hydrologique annuel. E = S +/- R avec R # 0 La variation des réserves est peu différente de 0. Concept de bilan équilibré : Cas des nappes libres
E = S +/- R avec R # 0 Concept de bilan équilibré : Cas des nappes libres
Concept de bilan équilibré : Cas des nappes captives Pour les nappes captives, une compensation intégrale des sorties naturelles augmentées d'un prélèvement constant par les entrées ne peut théoriquement se concevoir que sur des durées d'ordre pluri- décennal à pluri-millénal et sous réserve que le contexte général ne varie pas. Dans un système monocouche théorique simple, cette durée est liée au temps nécessaire au cône de dépression généré par le pompage constant pour atteindre les zones d'affleurement du réservoir où se fait l'alimentation.
Concept de bilan équilibré : Cas des nappes captives Temps 0 Quelques années Quelques décennies Quelques siècles
Concept de bilan équilibré : Cas des nappes captives Eléments de complexité Eléments de complexité : hétérogénéité des réservoirs aquifères ; rôles des aquitards ; entrées et sorties naturelles : natures et variabilité des sorties ; nature et spécificités des entrées ; variabilité des prélèvements dans l'espace et dans le temps.
le "bon état" des eaux souterraines A garder à l'esprit (1/2) : il est normal que des prélèvements pourtant inférieurs aux volumes maximum prélevables se traduise par une diminution de la réserve (déstockage) ; à la notion de "bilan équilibré" doit être substitué le concept de "bilan acceptable" pour lequel la variation des réserves n'est pas nulle mais faible en regard des flux et maîtrisée ;
le "bon état" des eaux souterraines A garder à l'esprit (2/2) : le respect d'un bilan acceptable ne garantit pas à lui seul que les niveaux piézométriques permettront d'atteindre ou de maintenir le "bon état" de la ou des nappes considérées et des milieux avals ; la gestion en bilan à grande échelle doit donc être complétée à par une gestion locale en pression (niveau) visant à : permettre la coexistence des prélèvements ; empêcher les modifications de direction et/ou de sens d'écoulement qui se traduiraient par l'entrée d'eaux "parasites" ; garantir un flux sortant vers les autres milieux n'empêchant pas à ces milieux d'atteindre ou de conserver le bon état.
le "bon état" des eaux souterraines proposition de définition pour les nappes captives L'analyse de l'état d'une nappe captive combine une approche globale en bilan et des approches locales en pression. Une nappe captive est en bon état quantitatif lorsque à la fois : la diminution de la réserve que peut faire apparaître le calcul des bilans annuels à moyen et long termes (plusieurs décennies a minima) ne remet pas en cause la pérennité de la ressource ; les niveaux piézométriques sur les zones à enjeux identifiés permettent de garantir : l'absence de dénoyage permanent et étendu du réservoir ; des directions et sens d'écoulement interdisant l'entrée d'eaux parasites ; des débits sortants au profit des milieux avals suffisants pour ne pas empêcher l'atteinte ou le maintien du bon état pour ces milieux.
Concept de bilan équilibré : Cas des nappes captives Temps 0 E = S R = 0
Concept de bilan équilibré : Cas des nappes captives Quelques années E = S - R avec R > 0
Concept de bilan équilibré : Cas des nappes captives Quelques décennies E = S - R avec R > 0
Concept de bilan équilibré : Cas des nappes captives Quelques siècles E = S R = 0 mais R # 0