Les cellules sanguines - Hématopoïèse- Cours d’Histologie PCEM1 Dr Delphine BOUDARD
SOMMAIRE I ) Le tissu sanguin : A. Généralités B. Moyens d’analyse C. Présentation des différents types de cellules sanguines D. Données quantitatives / qualitatives : analyse de la formule sanguine (ou NFS) E. Illustrations (frottis sanguins) II ) Origine des cellules sanguines : hématopoïèse • A. Introduction à l’hématopoïèse • B. Filiation des cellules souches hématopoïétiques (CSH) • C. Rôles et modes d’actions des facteurs de croissance hématopoïétiques
I-A. Le tissu sanguin : généralités (1) Sels (électrolytes) Eléments nutritifs : glucose, graisses, hormones, vitamines… Protéines (75g/l): albumine (45 g/l) et Globulines (30g/l) Déchets organiques : urée, bilirubine Le corps humain contient 4 à 5 l de sang (soit environ 75 cm3 par kg de poids corporel). Un litre de sang d’adulte est donc constitué en moyenne de 450 cm3 (45%) de cellules spécialisées encore appelées cellules sanguines ou éléments figurés du sang ou (comprenant 3 grands types cellulaires : les globules rouges et globules blancs, et les plaquettes), réparties dans 550 cm3 (55%) d’un liquide de composition chimique complexe : le plasma qui est un tissu mésenchymateux spécialisé. On peut définir notamment au niveau de la phase cellulaire, l’hématocrite qui correspond au volume occupé par les globules rouges par rapport à 100 ml de sang. Les valeurs normales chez l’homme et chez la femme sont respectivement de 40-50% et 37-46%. Le plasma se présente comme un liquide jaune paille, composé à 90% d’ eau dans lequel baignent les cellules. Ses propriétés physicochimiques sont remarquablement constantes, en particulier son PH à 7,42 et sa concentration en divers ions (Na+, K+, Cl-, Mg+, P-…). Outre l’eau, le plasma est d’une composition relativement complexe comportant en milieu aqueux, des électrolytes, des sels minéraux, de molécules organiques (glucides, lipides et protides)… Les éléments nutritifs du plasma sont donc les sucres notamment le glucose, les graisses (cholestérol, triglycérides, acides gras), les acides aminés, et aussi des vitamines. Les protéines du plasma sont extrêmement nombreuses (elles représentent environ 70g par l). On y retrouve l’albumine, protéine quantitativement la plus importante à l’état normal (environ 45g par l) qui joue un rôle dans le transport d’hormones et de vitamines, et les globulines (30 g par l) parmi lesquelles les protéines de la coagulation dont le fibrinogène et les immunoglobulines, et enfin diverses hormones, facteurs de croissance. Les déchets du plasma sont principalement l’urée (produit de dégradation des substances azotées), et la bilirubine (qui provient de l’hémoglobine et qui résulte de la destruction des globules rouges par les macrophages). Après que le plasma ait coagulé, impliquant principalement les plaquettes sanguines et le fibrinogène, le liquide qu'il y reste est le sérum.
I-B1. Moyen d’étude des cellules sanguines : le frottis sanguin Le frottis est préparé à partir d'une goutte de sang étalé sur une lame. La meilleure technique consiste à prélever une goutte au bout du doigt et à faire un étalement de cellules fraîches. Le plus souvent, pour des raisons pratiques, le frottis est fait à partir d'une goutte de sang prélevé dans le tube pour hémogramme. Le frottis doit être correctement étalé, afin de bien séparer les cellules. Il sera ensuite séché mais non fixé puis coloré. La coloration la plus utilisée en France est celle de May-Grünwald-Giemsa (MGG) qui consiste à colorer : - les noyaux en bleu - violet sombre, - les cytoplasmes peuvent être rosés ou bleutés selon leur caractéristique acidophile (rose clair) ou basophile (bleu) - Hématies et granules des polynucléaires éosinophiles rouges - Autres granules cytoplasmiques soit bleus, soit violets ( polychromatophiles ). Le frottis sanguin a constitué jusqu’ il y a une vingtaine d’années la seule approche technique pour réaliser un hémogramme ou NFS c’est à dire l'analyse quantitative (numération) et qualitative (formule) des éléments figurés du sang : globules rouges (érythrocytes ou hématies), des globules blancs (leucocytes) et des plaquettes (thrombocytes).
I-B2. Le tissu sanguin : hémogramme automatisé (4) Le frottis a été plus ou moins abandonné depuis quatre décades au profit d’un automate standardisé (le cytomètre) qui permet d’acquérir de façon plus fiable mais surtout en un temps limité une Numération Formule Sanguine ou Hémogramme (A gauche). Ici vous avez une illustration d’un cytomètre qui a donc dans les laboratoires d’analyses médicales remplacé le microscope optique pour réaliser cette NFS.
I-C. Les cellules sanguines : généralités Les cellules sanguines ou éléments figurés du sang se répartissent en trois grandes catégories cellulaires: - les globules rouges ou érythrocytes ou hématies riches en hémoglobine dont le rôle est le transport d'oxygène des poumons vers les tissus, ont une durée de vie d’environ 3 mois. - les globules blancs ou leucocytes qui ont pour rôle essentiel des réactions de défense immunitaire de l'organisme. Certains ont une durée de vie très courte (1 j ce sont le PN) et d’autres vivent plusieurs années (certains types de lymphocytes à mémoire). - les plaquettes ou thrombocytes qui interviennent dans le processus d'hémostase contribuant à maintenir le sang à l'intérieur des vaisseaux en arrêtant les hémorragies. Ces cellules ont une durée de vie de l’ordre de 7 à 12j. Chaque lignée cellulaire sanguine est très spécialisée. La quasi-totalité des cellules sanguines, à l'exception de certains types de lymphocytes (voir plus loin) naissent dans la moelle osseuse par un processus qui s'appelle hématopoïèse sur lequel nous reviendrons dans la 2° partie du cours. Nous allons maintenant voir plus en détails les caractéristiques morphologiques et les fonctions de ces divers types de cellules sanguines.
I-C1. Les globules rouges ou hématies (1) Cellules anucléées biconcaves Déformabilité Diamètre 7 µm Contient l’hémoglobine Transport de l’oxygène Durée de vie 120 j Production quotidienne 200.109 Donnée quantitative 4-5.1012 /l de sang ou 4-5.106 /µl 1,8 µm Les globules rouges (GR) sont des cellules anucléées dont le constituant essentiel est une hémoprotéine de liaison de l'oxygène : l'hémoglobine (environ 12-16g / 100 ml). Le rôle principal de ces cellules est d'assurer le transport de l'oxygène et du gaz carbonique entre les alvéoles pulmonaires et les tissus. Aspect en microscopie optique Il s'agit d'une cellule 7 µm de diamètre d'aspect homogène, coloré en orangé au May Grünwald Giemsa. Son épaisseur est de 1,8 µm au centre et 2,6 µm sur les bords.. Son volume moyen est de 90 fentolitres (µm3). Le nombre de globules rouges est d'environ 4-5 millions/mm3 ou 4-5.106/µl, taux un peu plus élevé chez l'homme que chez la femme. Aspect en microscopie électronique à balayage Ce sont des cellules biconcaves, aplaties au centre ayant un aspect de disque. Elles ne possèdent ni mitochondrie, ni ribosome, ni REG. La membrane plasmique de l'hématie est le siège des antigènes qui déterminent les groupes sanguins (Système ABO, système rhésus et autres systèmes érythrocytaires) qui sont des récepteurs portés par les molécules de glycophorine. Ces cellules ont une durée de vie de 120 jours. Leur production est de 200x109 nouvelles cellules par jour. Dans le sang on trouve également des réticulocytes qui correspondent à des GR jeunes (24h) et qui présentent dans leur cytoplasme quelques mitochondries et des ribosomes. 2,6 µm
I-C1. Les globules rouges ou hématies (2) Le rôle principal des GR est d’assurer le transport de l’O2 et du CO2 entre les alvéoles pulmonaires et les tissus
I-C2. Les plaquettes ou thrombocytes (1) Ce sont les plus petits éléments sanguins (2 à 5 µm) Cellules anucléées et de forme discoïde Durée de vie : 7-12 j Production quotidienne 100.109 Donnée quantitative : 150-400 .109/l de sang ou 150-400.103/µl Centre granuleux (granulomère) et région claire périphérique (hyalomère) Les plaquettes sanguines ou thrombocytes sont des fragments cellulaires anuclées de 2 à 5 µm de diamètre regroupées généralement en amas de plusieurs dizaines d’éléments qui ont donc la propriété de se fixer sur les parois de vaisseaux sanguins lésés, aboutissant à la formation d’un « bouchon » hémostatique. Elles ont donc un rôle primordial dans la coagulation sanguine.
I-C2. Les plaquettes ou thrombocytes (2) En ME elles apparaissent également discoïdes : on peut en outre distinguer les différents composants de la plaquette : divers types de granulations, système membranaire connecté à la surface (système canaliculaire) apparaissant sous forme de vésicules intra cytoplasmiques, tubules, lysosomes, grains de glycogène, mitochondries…
I-C2. Les plaquettes ou thrombocytes (3) Granulomère : il s’agit du centre de la cellule riche en grains de glycogène et divers types de granulations : - granules contenant des facteurs de coagulation tels que le facteur IV plaquettaire et le facteur de Von Willebrand (adhésion), et du PDGF (facteur de croissance et de réparation tissulaire) - granules denses contenant du Ca2+, ATP et ADP Description du granulomère et du hyalomère. Hyalomère : correspond à la couronne cytoplasmique périphérique qui est plus homogène. Cette région est riche en actine et myosine et en µtubules aux extrémités afin de maintenir la forme discoïde.
I-C2. Les plaquettes ou thrombocytes (4) En ce qui concerne la fonction des plaquettes, elles ont un rôle fondamental dans les phénomènes initiaux de la coagulation, processus se déroulant en plusieurs étapes. Circulation libre dans le système vasculaire à la recherche d’éventuelles lésions tissulaires 2) Adhésion entre elles et au site de la lésion, ce qui amorce la coagulation proprement dite 3) Initiation de la formation d’un caillot hémostatique, puis de la réparation de la surface lésée Lorsqu'il y a une brèche dans un vaisseau sanguin, la première mission est de "boucher" cette brèche. Ce sont principalement les plaquettes (petits éléments du sang) et le fibrinogène qui vont entrer en action afin de "colmater" la brèche en formant le clou plaquettaire. En entraînant la formation d'un caillot, la coagulation permet que le saignement consécutif à une blessure soit endigué. Ce processus est la conséquence d'un enchaînement de réactions chimiques impliquant divers substrats et enzymes plasmatiques. Il met en jeu un certain nombre de facteurs (à l'heure actuelle, 13 facteurs de coagulation sont connus), qui interviennent dans cette chaîne de réactions. Ces interactions complexes ont pour résultat de transformer une protéine soluble, le fibrinogène, en une protéine insoluble, la fibrine, qui forme l'armature du caillot. Une fois le saignement endigué le processus de réparation de la surface lésée peut débuter sous le caillot hémostatique (mise en jeu de divers facteurs de croissance dont le PDGF. Une fois que le tissu lésé est réparé, le caillot hémostatique est dissolu par l’action d’enzymes spécifiques (fibrinolyse).
I-C3. Les globules blancs ou leucocytes (1) Les GB forment un anneau blanchâtre lorsqu’on les séparent des autres cellules sanguines par gradient de densité Donnée quantitative : 4-10.109/l de sang total ou 4-10.103 /µl Après séparation sur gradient de densité, les GB forment un anneau blanchâtre entre le plasma (phase supérieure) et les GR qui auront sédimentés au fond du tube (phase inférieure). Cf description des données quantitatives et de la fonction principale qui est celle de la défense de l’organisme contre les agents pathogènes. Les propriétés relatives de chaque type de GB dans l’immunité seront expliquées en détail lors du cours consacré sur la réponse immunitaire. En effet, contrairement aux GR et plaquettes qui accomplissent leur fonction à l’intérieur des vaisseaux sanguins, les GB peuvent quitter les vaisseaux (diapédèse) et rejoindre les tissus où ils pourront participer spécifiquement aux réactions inflammatoires et immunitaires. Il existe plusieurs types de GB (granulocytes, lymphocytes et monocytes) assurant par leur spécificité propre les fonctions de défense de l’organisme contre les agents pathogènes
I-C3. Les globules blancs ou leucocytes (2) PN neutrophile 40-70 % ou 1,5-7,5.103/µl PN éosinophile 1-4 % ou 0,05-0,7.103/µl PN basophile 0-1 % ou 0-0,2.103/µl Les GB ou leucocytes peuvent être finalement classés en 2 grandes familles : les leucocytes granuleux ou granulocytes ou polynucléaires qui se caractérisent comme le suggère leurs appellations respectives par la présence de granulations cytoplasmiques spécifiques et possèdent un noyau à plusieurs lobes ce qui a fait croire à tort qu’ils étaient multinuclées d’où l’origine de la dénomination de polyN. On distingue au sein des polyN 3 types cellulaires : Les PN neutrophiles qui sont les plus nombreux (40-70% des PN) soit en valeur absolue 1,5-7,5.103 par µl. Les PN éosinophiles représentent 1-3 % de l’ensemble des leucocytes soit 0,05-7.103 par µl. Les PN basophiles représentent <1 % de l’ensemble des leucocytes soit 0-2.103 par µl. La 2° grande catégorie de leucocytes est celle des leucocytes mononuclées, qui contrairement aux granulocytes ne possèdent pas de granulations spécifiques cytoplasmiques, et ont un noyau régulier non polylobé. On distingue dans cette catégories 2 types cellulaires représentés par : * les lymphocytes représentant 20-40 % de l’ensemble des leucocytes soit 1-4.103 par µl. Ils constituent une population de cellules dites immunocompétentes impliquées dans la coordination des réponses immunitaires de l’organisme. L’aspect le plus courant est celui du petit lymphocyte (cf illustration). * Les monocytes représentent 2-8% des GB soit 0,2-1.103 par µl, et sont plus particulièrement impliqués dans le système de phagocytose. Lymphocyte 20-40 % ou 1-4.103/µl Monocyte 2-8 % ou 0,1-1.103/µl
I-C3a. Les granulocytes ou polynucléaires (1) neutrophile ( 12 µm) Noyau comportant de 2-5 lobes et des granulations fines irrégulières violet clair ( de 0,3-0,8 µm) éosinophile ( 12 µm) Noyau souvent bilobé et grosses granulations orangées ( de 0,5-1,5 µm) basophile ( 12 µm) Noyau polylobé mais caché par de grosses granulations violet foncé ( 1 µm) Les granulocytes ou PN possèdent des caractéristiques communes. Il s’agit de cellules d’environ 12 µm de diamètre (de 10à 15 µm) qui contiennent un noyau plurilobé. Les lobes sont reliés les uns aux autres par des ponts fins de chromatine. 1) les PN neutrophiles : le noyau est polylobé et a une chromatine dense, 2) PN éosinophiles : le noyau est souvent bilobé, 3) PN basophiles : le noyau est irrégulier pouvant prendre une forme de trèfle, et il est souvent masqué par la présence de granulations basophiles spécifiques volumineuses (diamètre de 0,5 µm). Dans le cytoplasme, il existe deux types de granulations : des granulations non spécifiques primaires, riches en hydrolases et en peroxydases, communes à l'ensemble des polynucléaires et des granulations secondaires spécifiques à chaque groupe ayant des propriétés chromophiles différentes. La présence de ces granulations spécifiques constitue un critère de distinction fondamental entre ces 3 types de polyN pouvant être apprécié notamment avec la coloration MGG ou en ME.
I-C3a. Le PN neutrophile : morphologie et fonction (2) Ce sont les PN les + nombreux : 40-75% des GB de 12 µm Noyau plurilobé (2-5 lobes) Cytoplasme clair à petites granulations Durée de vie d’environ 24h- 48h dans la sang Fonction principale est la lutte anti-bactérienne : *activité bactéricide *phagocytose Quelles sont les caractéristiques morphologiques à retenir concernant le PN neutrophile ??? Cf fiche récapitulative + Le cytoplasme contient 2 types de granulations : - En ME, les granulations non spécifiques ou primaires sont analogues aux lysosomes des autres cellules, et renferment plus particulièrement une myélopéroxydase (substance anti-bactérienne et digestive), et des enzymes lysosomales. Ces granulations prennent une teinte rose-rouge en MGG et sont les plus volumineuses. - et des granulations spécifiques secondaires dites neutrophiles, de petite taille (0,3 à 0,8 µm) éparses dans le cytoplasme, mais 2 plus nombreuses que les granulations primaires qui ont avec la coloration MGG une teinte marron-beige clair. Ces granulations sont dépourvues d'enzymes lysosomales et de péroxydases mais contiennent du lysosyme et de la collagénase. 2) En ce qui concerne la fonction du PN neutrophile ils interviennent dans le processus de défense de l’organisme (activité surtout bactéricide). Ces cellules mobiles peuvent s’infiltrer entre les cellules endothéliales des vaisseaux sanguins et passer dans les tissus (diapédèse), pouvant ainsi être attirées dans des tissus par des substances spécifiques (chimiotactisme). Ces cellules possèdent également une fonction de phagocytose qui demeure tout de même plus spécifique des monocytes (cf. infra). Par ailleurs nous reviendrons plus particulièrement sur ces mécanismes de défense de l’organisme dans le cours consacré à la réponse immunitaire.
I-C3b. Le PN éosinophile : morphologie et fonction 1-4 % des GB de 12 µm Noyau bilobé Cytoplasme d’aspect granuleux acidophile (granulations orangées) Demi-vie dans le sang circulant de 3-8h Cellules douées de mobilité mais faibles propriétés de bactéricidie et de phagocytose - Participation aux réactions d’hypersensibilité - Activité anti-parasitaire Quelles sont les caractéristiques morphologiques à retenir concernant le PN neutrophile ??? Cf fiche récapitulative + En ME, très peu de granulations primaires mais essentiellement des granulations spécifiques éosinophiles volumineuses de 0,5 à 1,5 µm de diamètre contenant une matrice granulaire au sein de laquelle se trouve une formation cristalloïde allongée. Ces granulations contiennent une péroxydase (différente de la myélopéroxydase des neutrophiles) et des hydrolases acides. En ce qui concerne la fonction du PN éosinophile. Ces cellules sont douées de mobilité et migrent préférentiellement vers la peau, les poumons et le tube digestif. Elles ont à des degrés moindres que les neutrophiles des propriétés de bactéricidie et de phagocytose, et sont également attirées par chimiotactisme. Par ailleurs, les éosinophiles participent en synergie avec d'autres cellules, aux réactions d'hypersensibilité immédiate et retardée (allergies). Enfin, ces cellules interviennent essentiellement dans la destruction des parasites par l'intermédiaire de protéines de particulières (Eosinophil Cationic Protein - ECP et la Major Basic Protein - MBP) contenues dans les cristalloïdes des granulations. Tous les éosinophiles ont en effet des récepteur de surface pour les immunoglobulines de type lgE et pour l'histamine qui jouent un rôle certain dans la destruction des parasites.
I-C3c. Le PN basophile : morphologie et fonction 0-1 % des GB - de 12 µm Noyau irrégulier, souvent masqué par les granulations Cytoplasme avec grosses granulations violettes basophiles Durée de vie dans le sang de 3-4 j Fonction encore mal Connue au niveau de la Défense de l’organisme Cellule des réactions allergiques immédiates Quelles sont les caractéristiques morphologiques à retenir concernant le PN basophile ??? cf. fiche récapitulative + En ME, les granulations apparaissent homogènes, formées de petits grains denses entourés d'une membrane. Ces granulations basophiles contiennent de l'histamine et de l'héparine (glycosaminoglycanes sulfatés). Les PN basophiles peuvent quitter la circulation sanguine et se transforment en mastocytes dans les tissus. C'est la cellule des manifestations allergiques de type immédiat. La membrane plasmique des basophiles possède des récepteurs pour le fragment Fc des immunoglobulines de type IgE produites en réponse à un allrgène. Une exposition à ces allergènes déclenche une exocytose rapide de leurs granulations, libérant l’histamine contenue et d’autres médiateurs vasoactifs. Il en résulte une réaction d’hypersensibilité immédiate ‘anaphylactique) responsable en autre de la rhinite allergique, de l’asthme.
I-C3d. Les monocytes : morphologie (1) 2 à 8% des leucocytes de 15 à 20 µm, cellule de forme arrondie ou déformée Noyau central très polymorphe avec un aspect souvent réniforme Cytoplasme clair avec de très fines granulations et parfois des vacuoles - Durée de vie 24-48h dans le sang Nous allons voir maintenant la 2° catégorie de leucocytes qui sont je vous le rappelle les leucocytes mononuclées. CF fiche descriptive. A noter : - le monocyte représente la plus grosse cellule sanguine circulante, on parle de macrophages au niveau tissulaire. - son cytoplasme contient quelques granulations très fines qui se devinent plus qu’elles ne se voient, on parle de poussières de granulations. Ces granulations sont de type lysosomales.
I-C3d. Les monocytes : fonctions (2) Différenciation du monocyte sanguin en macrophage dans les tissus Rôle dans les réactions immunitaires : - les monocytes appartiennent au système des phagocytes mononuclées dont il représente une forme cellulaire circulante. - ils sont donc spécialisés dans la phagocytose, et permettent ainsi l’ingestion de bactéries, de cellules vieillissantes ou de débris - initiateur de la réponse immunitaire spécifique Notamment en tant que CPA A noter : Outre un rôle propre dans la phagocytose (réaction immunitaire non spécifique), les monocytes ont également un rôle dans l’initialisation cette fois de la réponse immunitaire dite spécifique, en tant que CPA. Nous reviendrons sur ces notions lors du cours consacré à l’immunité.
I-C3e. Les lymphocytes : morphologie (1) Petit Lymphocyte courant ( de 8-12 µm) - Petite cellule au noyau volumineux et dense Le cytoplasme est réduit à une mince couronne périphérique bleutée Grand Lymphocyte granuleux ( de 12 -15µm) - Grande cellule au noyau volumineux Cytoplasme clair avec parfois quelques granulations Les lymphocytes constituent une population de cellules dites immunocompétents impliquées dans la coordination des réponses immunitaires de l’organisme (cf.cours immunité). Je vous rappelle que les lymphocytes représentent 20-40 % des leucocytes. Histologiquement, on distingue 2 types de lymphocytes, dont le plus courant est dit petit lymphocyte. C’est une cellule arrondie de 8-12 µm de diamètre avec un noyau central prédominant. Le noyau apparaît très dense et violet foncé à la coloration MGG, de forme le plus généralement sphérique. Le cytoplasme est réduit à une couronne périphérique bleutée. La taille du petit lymphocyte est donc à peine supérieure à celui d’une hématie. Parallèlement on trouve le grand lymphocyte qui a quant à lui une taille pouvant atteindre 15 µm. Son noyau est souvent rond ou ovalaire à chromatine moins dense que le petit lymphocyte. Le cytoplasme est clair discrètement bleuté et est plus abondant. Il peut parfois contenir des granulations rouges (de 5 à 30) ce qui définit les grands lymphocytes granuleux. : ils correspondent à des lymphocytes stimulés ou de type NK.
I.C3e) les lymphocytes : caractéristiques (2) Les lymphocytes B : 8 à 12 % des lymphocytes avec marqueur spécifique CD19 + Rc Ag appelé BCR - Les lymphocytes T : 70 à 80 % des lymphocytes avec marqueur spécifique CD3 + Rc Ag appelé TCR : * lymphocyte T CD4 ou auxiliaire - helper : marqueurs CD4 et HLA-II * lymphocyte T CD8 ou cytotoxique : marqueurs CD8 et HLA-I Les caractères des réactions immunitaires de l’organisme conduisent à distinguer plusieurs populations fonctionnelles distinctes de lymphocytes. Les vertébrés ont deux classes principales de lymphocytes (rappel : les lymphocytes correspondent à 20- 40% des leucocytes) : - les lymphocytes B qui interviennent dans l'immunité humorale. - les lymphocytes T qui interviennent dans l'immunité à médiation cellulaire.(cf.infra) Tous les lymphocytes proviennent des mêmes cellules de la moelle osseuse que les autres globules sanguins. Suivant leur lieu de maturation, on obtient des lymphocytes B (moelle osseuse) ou des lymphocytes T (thymus) (Schéma circulation des lymphocytes) Ces différentes populations de lymphocytes sont mises en évidence par des marqueurs membranaires antigéniques particuliers (les Ag de surface CD) : - Lymphocyte B avec marqueur CD19 et le Rc antigénique BCR - Lymphocyte T avec marqueur CD3 et Rc ag TCR dont on distingue le T helper ou auxiliaires ou CD4 avec marqueurs CD4 + HLAII, et le T cytotoxique avec les marqueurs CD8 et HLAI. - Un groupe apparenté aux lymphocytes qui sont les cellules NK avec marqueur CD16, mais pas de TCR et qui correspondent aux gands lymphocytes granuleux Ces diverses populations de lymphocytes coopèrent dans la plupart des différents types de réactions immunitaires (cf. cours immunité). Groupe apparenté aux lymphocytes T, les cellules NK avec marqueur spécifique CD16 mais absence de TCR
I-C3e. Les lymphocytes : fonctions (3) Les lymphocytes ont un rôle très important dans les réactions immunitaires, ils sont les piliers de ces réactions de part des fonctions qui leurs sont propres COURS SUR L’IMMUNITE
I-D1. Le tissu sanguin : la formule sanguine (NFS) (1) - Examens hématologiques - Examens biochimiques - Examens microbiologiques Recueil de sang veineux au niveau du pli du coude à l’aide d’une seringue, après pose d’un garrot au dessus du point de ponction. Tube avec anti-coagulant. Elle est représentée par l’analyse du sang qui permet d’obtenir des informations sur sa composition en globules, en protéines, en anticorps et en gaz du sang… Il existe donc 3 types principaux d’analyses sanguines : Examens hématologiques auxquels nous allons plus particulièrement nous intéresser, Examens biochimiques Examens microbiologiques Les examens sont effectués à partir d’un prélèvement sanguin veineux qui est stocké dans un tube adapté contenant un anti-coagulant (tube hépariné ou EDTA), afin d’éviter la formation d’un caillot dans le tube qui serait préjudiciable pour les examens ultérieurs. Les résultats des tests sont comparés à des normes standards qui peuvent varier en fonction du sexe du patient, de son âge, mais aussi de la méthode employée par le laboratoire réalisant l’analyse.
I-D1. Le tissu sanguin : la formule sanguine (NFS) (2) Numération Formule Sanguine (NFS) ou Hémogramme Examen quantitatif Examen qualitatif Nbre de globules rouges ou hématies Nbre de plaquettes sanguines Nbre de globules blancs ou leucocytes Détermination d’autres paramètres liés aux divers éléments cellulaires - Etablissement de la formule leucocytaire - et analyse morphologique des cellules sanguines L’analyse des divers types de cellules sanguines se fait à travers la réalisation d’une numération de formule sanguine (NFS) ou hémogramme. Cette NFS comprend 2 types d’examen : Un examen quantitatif qui correspond à la numération proprement dite des divers types de cellules sanguines Un examen qualitatif qui consiste à l’étude morphologique des différents composants du sang comportant la détermination de la formule leucocytaire (globules blancs), et la recherche d’anomalie morphologiques des divers types de cellules sanguines sous microscope optique après réalisation d’un frottis sanguin et coloration MGG. Principe et méthodes d’étude de la NFS : la numération apprécie le taux des différentes cellules sanguines pour un volume donné de sang. Le système international d’unité (SI) préconise d’exprimer le volume de sang en l, mais en pratique on exprime généralement la numération en nbre de cellules par mm3 de sang ou par µl bcp plus précis. La numération sanguine donne donc des valeurs relatives rapportées à certain volume. Auparavant, la numération s'effectuait par une technique au microscope en utilisant des cellules quadrillées et graduées (cellules de Malassez ou cellules de Thoma). Actuellement, la numération est effectuée à l'aide d'automates qui utilisent des principes divers, mais sont d'une grande précision puisqu'ils comptent pour la plupart environ 10 000 cellules. La "formule leucocytaire" est la répartition en pourcentage des 5 grandes populations de leucocytes présentes chez le sujet normal : polynucléaires neutrophiles, polynucléaires éosinophiles, polynucléaires basophiles, monocytes, lymphocytes. Cette formule peut être établie à partir du frottis sanguin, mais maintenant la plupart des laboratoires effectuent cette formule par les automates. L'interprétation de la formule ne devra tenir compte que du chiffre total de chaque population leucocytaire par unité de volume (exprimé, par exemple, en nombre de cellules par mm3). En effet, dans la mesure où les chiffres rendus sont des pourcentages, ils sont influencés par les variations quantitatives d'un groupe cellulaire par rapport à l'autre. L'étude de la simple variation de pourcentage peut induire des erreurs.
I-D1. Le tissu sanguin : le frottis sanguin (3) Renseignements fournis par le frottis sanguin (cf diapo 5): - leucocytes Le frottis permet d'apprécier la formule leucocytaire à partir de 100 ou de 200 cellules. Cette formule établit le pourcentage respectif des divers types de leucocytes par rapport au compte total. Le frottis permet aussi de rechercher des anomalies morphologiques des leucocytes : il peut s'agir d'altérations morphologiques des cellules habituellement présentes. Exemple : polynucléaires à noyau non segmenté, lymphocytes à cytoplasme hyperbasophile, présence de leucoblastes leucémiques. - globules rouges L'examen au microscope permet de reconnaître des anomalies : . de taille : macrocytose, microcytose, anisocytose . de forme : schizocytose, drépanocytose etc. . de coloration : poïkilocytose, ou anomalies associées aux modifications de taille des globules rouges . parfois l'examen du frottis permet de trouver des inclusions d'origine parasi-taire ou des résidus nucléaires. - plaquettes L'examen du frottis sanguin n'est pas d'un grand secours dans la pathologie plaquettaire. Les anomalies rencontrées parfois sont des plaquettes géantes : macrothrombocytes.
I-D2. Données quantitatives Les appareils mesurent le nombre de globules rouges par unité de sang mais aussi d'autres paramètres, indispensables à l'interprétation de l'hémogramme. Au niveau de l’analyse des GR, l'hémogramme comporte 6 paramètres importants : - numération des globules rouges : exprimée en nombre par volume de sang. La normale chez l'homme de 4,5 à 5,5 x 1012/l (4 500 000 à 6 000 000/mm3) , chez la femme de 4 à 5 x 1012/l (4 000 000 à 5 500 000/mm3) ou (T par l de sang) ou 4-5,5.106par µl de sang. - taux d'hémoglobine: cette valeur, mesurée par l'appareil grâce à une technique de colorimétrie, détermine la quantité d'hémoglobine érythrocytaire présente dans un volume de sang. Elle s'exprime habituellement contrairement aux recommandations internationales, en g/dl. Elle est de 13 à 16 g/dl chez l'homme et de 12 à 15 g/dl chez la femme. - hématocrite : l'hématocrite représente le volume occupé par les globules rouges dans un certain volume de sang. L'hématocrite est donc exprimé en pourcentage ou en l/l. Il peut être mesuré directement sans automate après simple centrifugation du sang. Les automates actuels ne mesurent pas l'hématocrite : la plupart du temps ils le calculent (cf. infra). L'hématocrite normal est chez l'homme de 40 à 50% et chez la femme de 37 à 46 %). L'hématocrite et le taux d'hémoglobine sont les deux éléments les plus importants pour faire le diagnostic d'anémie. - volume globulaire moyen : cette valeur représente le volume moyen d'un globule rouge. Elle était auparavant calculée par la formule : VGM = hématocrite / nombre de globules rouges Les appareils actuels mesurent directement la taille moyenne des globules rouges. Le volume globulaire moyen normal est de 80 à 100 femtolitres (fl). Une augmentation du volume globulaire moyen s'appelle macrocytose; une diminution de ce volume globulaire moyen s'appelle microcytose. - charge globulaire hémoglobinique moyenne (appelée aussi teneur globulaire moyenne en hémoglobine): cette valeur représente le poids d'hémoglobine dans chaque globule rouge. Elle est calculée par la formule suivante : TGMH = hémoglobine / nombre de globules rouges. Sa valeur normale est de 27 à 32 picogrammes. - concentration corpusculaire hémoglobinique moyenne (CCHM): il s'agit de volume occupé par l'hémoglobine dans un globule rouge. La CCHM s'explique donc en pourcentage ou en litre par litre. Elle est calculée par la formule suivante : CCHM = hémoglobine / hématocrite . La valeur normale est de 32 à 36 %. Les autres paramètres calculés par le cytomètre sont : le nbre et le volume plaquettaire Établissement de la formule leucocytaire c’est à dire la répartition des divers types de GB (cf diapo précédente).
II-A1. HEMATOPOIESE : définition Eléments figurés du sang Nombre total circulant Production quotidienne Hématies 20.1012 200.109 Polynucléaires 50.109 Plaquettes 1.1012 100.109 La production par la moelle osseuse des cellules matures, globules rouges ou hématies, globules blancs ou leucocytes (polynucléaires, lymphocytes, monocytes) et plaquettes qui apparaissent dans le sang, est le résultat d’un processus de différenciation progressif et multiple : l’hématopoïèse. La régulation de ce mécanisme complexe est remarquablement organisée afin de maintenir un parfait équilibre physiologique entre la production et la disparition des diverses cellules sanguines, et pour répondre à des besoins exceptionnels (infections, hémorragies, et dans un cas extrême lors d'un don de moelle osseuse). La majorité des cellules sanguines sont destinées à vivre seulement quelques heures (polynucléaires) à quelques semaines (hématies) avant d'être détruites. Afin de compenser cette destruction rapide, le système hématopoïétique doit produire environ 1013 cellules sanguines par jour.
II-A2. HEMATOPOIESE localisation histologique La plupart des cellules sanguines ont une durée de vie courte, nécessitant donc un processus de renouvellement quotidien qui à lieu dans la moelle osseuse à partir de cellules souches hématopoïétiques (CSH). Ce processus est dénommé HEMATOPOIESE. Cette formation à partir des CSH s’effectue dans des tissus conjonctifs situés au niveau de pièces osseuses, et constituant de façon générique la moelle osseuse. Cette moelle osseuse représente environ de 1500 à 4000 gr chez l’adulte, et correspond pour plus de la moitié par la moelle dite jaune non hématopoïétique constituée de cellules graisseuses. Nous nous intéresserons plus particulièrement à la moelle dite rouge hématopoïétique qui est donc constituée par du tissu conjonctif situé dans les espaces ostéomédullaires des os spongieux au niveau des os plats (côtes, sternum, bassin…). Vous avez ici une illustration de ce tissu présent au niveau de la tête du fémur.
II-A3. HEMATOPOIESE : moyen d’analyse L’hématopoïèse peut être étudiée histologiquement par la biopsie ostéo-médullaire ou par la ponction médullaire ou myélogramme (il s’agit d’une ponction de moelle osseuse quand l’étude des cellules sanguines ne permet pas de déterminer l’origine d’éventuelles perturbations). Cette ponction est généralement réalisée sous anesthésie locale au niveau du sternum ou de l’épine iliaque postéro-postérieure, à l’aide d’un trocart à ponction (plusieurs calibres possibles de trocarts).
II-A4. Moelle osseuse hématogène Cellules des autres lignées Adipocyte Macrophage Follicule lymphoïde Mégacaryocyte Ilot érythrocytaire Sur une coupe histologique de MO, on observe : --> un stroma conjonctif réticulé : TC et fibres de réticuline --> des capillaires sinusoïdes à endothélium discontinu --> des adipocytes --> des ¢ réticulaires : macrophages ou ¢ souches ou ¢ de soutien --> des ¢ des 5 lignées hématopoïétiques disposées de façon précise : - les mégacaryocytes sont appliqués contre les capillaires - les érythrocytes sont groupés près des capillaires en ilôts érythroblastiques centrés autour d'un macrophage spécialisé dans l'érythropoïèse - les ¢ monocytaires et granulocytaires sont à distance des vaisseaux car en général autonomes - les lymphocytes sont nombreux et souvent organisés en véritables follicules lymphoïde. Capillaire Fibre de réticuline
II-B1. HEMATOPOIESE : processus de différencitaion L’étude de la moelle osseuse permet de distinguer et de caractériser plusieurs lignées cellulaires hématopoïétiques aboutissant à la formation des diverses cellules sanguines. ( A COMMENTER) On distingue respectivement les mécanismes : d’érytropoïèse (GR) granulopoïèse (PN ou granulocytes) Monocytopoïèse (monocytes) Lymphopoièse (lymphocytes) Mégacaryopoïèse (mégacaryocytes)
II-B2. HEMATOPOIESE : les CSH De façon plus détaillée, le renouvellement de l’ensemble de ces lignées hématopoïétiques et donc des cellules sanguines se fait grâce à la capacité d’auto-renouvellement et de différenciation de cellules souches hématopoïétiques (CSH).
II-B3. HEMATOPOIESE : fonctions des CSH 1) Capacité d’auto-renouvellement afin de maintenir le pool cellulaire 2) Haut pouvoir de différenciation : cellules indifférenciées cellules de toutes les lignées sanguines CSH Les CSH ont en effet une triple fonction qui vous est résumée sur ce schéma (cf.description). 3) Grande capacité d’adaptation : hémogramme stable pdt toute la vie accroissement spécifique de la production d’une lignée cellulaire à la demande
II-B4. CSH ET DIFFERENCIATION De façon schématique, le processus de différenciation et de maturation qui permet de passer du stade de la CSH indifférenciée à la cellule sanguine mature se fait à travers 4 compartiments cellulaires : Ces CSH se différencient et donnent naissance à des cellules progénitrices ou progéniteurs qui n’ont plus cette capacité d’auto-renouvellement mais qui continuent leur différenciation en devenant des précurseurs hématopoïétiques cellules déjà reconnaissables morphologiquement, correspondant à des cellules en cours de maturation avant leur passage dans la circulation sanguine. en cellules matures qui pourront donc passer dans le sang (cellules sanguines) Au niveau des progéniteurs on distinguera le progéniteur commun dit lymphoïde CFU-L qui se différenciera par la suite pour donner les diverses catégories de lymphocytes, après un processus de maturation terminale dans le thymus. Le progéniteur commun myéloïde est appelée CFU-GEMM. Chaque nom de progéniteur est définie par l'association du préfixe CFU ("Colony Forming Unit") suivi de(s) lettre(s) qui caractérisent les lignées dont elle garde le potentiel de différenciation (GEMM = Granuleuse, Erythrocytaire, Macrophage et Mégacaryocytaire). Cette cellule va poursuivre son programme de différenciation et donner naissance à des progéniteurs encore plus engagés: CFU-GM Granulo-Macrophagique -----> P. Neutrophiles et Monocytes CFU-G Granuleuse -----> Poly. neutrophiles CFU-M Macrophagique -----> Monocytes CFU-MK Mégacacaryocytaire -----> Plaquettes CFU-Eo Eosinophile -----> Poly. éosinophiles CFU-B Basophile -----> Poly. basophiles BFU-E (Burst Forming Unit) Erythroïde -----> Hématies et le progéniteur commun dit myéloïde CFU-GEMM qui se différenciera ensuite en CFU-GM (Colony Formit Unit Granulo-Macrophagique) cie un progéniteur commun à la lignée des granulocytes et des monocytes.
II-B5a. La lignée érythropoïétique Diminution de la taille (25 à 8 µm) - 1) Proérythroblaste - 2) Erythroblaste basophile Diminution de la taille du noyau avec chromatine de + en + condensée - 3) Erythroblaste polychromatophile Hb apparaît au stade polychromatophile puis augmente progressivement On peut déterminer, dans cette lignée une série de stades arbitrairement définis qui vont donner naissance au globule rouge à partir d'une cellule souche d'aspect indifférencié sensible à l'érythropoïétine. Des modifications morphologiques et biochimiques permettent de décrire les stades : de proérythroblaste (1), d'érythroblaste basophile (2), d'érythroblaste polychromatophile (3) qui présente plusieurs stades, d'érythroblaste orthochromatophile ou acidophile (4) puis de réticulocyte (5). C'est sous la forme du réticulocyte que l'hématie quitte la moelle par des mouvements amiboïdes. La maturation s'achève dans la circulation en 48 heures et le globule rouge perd toute mobilité active. Six jours environ sont nécessaires pour qu'un proérythroblaste devienne un globule rouge circulant. Au cours de cette maturation, les cellules vont diminuer de taille (de 25 µm pour le proérythroblaste à environ 8 µm pour le réticulocyte) ; le noyau a une taille de plus en plus petite et une chromatine de plus en plus condensée ; l'hémoglobine apparaît au stade de polychromatophile puis augmente progressivement. Le noyau est expulsé au stade d'orthochromatophile qui devient réticulocyte. Le réticulocyte contient quelques ribosomes et des mitochondries qui donnent au cytoplasme un aspect plus violacé au MGG que celui du globule rouge. - 4) Erythroblaste orthochromatophile Expulsion du noyau lors du passage en réticulocyte - 5) Réticulocyte
II-B5b. La lignée granulopoïétique - 1) Myéloblaste Diminution de la taille cellulaire (25 à 12 µm) - 2) Promyélocyte Modification du noyau : arrondi dans le myéloblaste, excentré dans le promyélocyte et réniforme dans le myélocyte - 3) Myélocyte N, E et B Sous l'influence de facteurs stimulants notamment le CSF (Colony Stimulating Factor), la cellule souche se différencie en myéloblaste. Les différentes étapes de maturation vont donner naissance au promyélocyte, au myélocyte puis au polynucléaire. Les transformations morphologiques et biochimiques de ces stades sont les suivantes : La taille de la cellule diminue (de 25 µm à 12 µm) ; Le noyau, arrondi dans le myéloblaste, est légèrement concave dans le promyélocyte puis devient réniforme dans le métamyélocyte ; Des granulations azurophiles, primaires, apparaissent au stade de myéloblaste et deviennent très nombreuses dans le promyélocyte ; Les granulations spécifiques apparaissent au stade de promyélocyte. De ce fait, on distingue, à partir de ce stade les lignées neutrophile, éosinophile et basophile facilement reconnaissables à leurs granulations spécifiques. Le stade myélocyte se fait en plusieurs stades au cours desquels les N, E et B acquièrent leur spécificité au niveau des granulations en particulier. Le métamyélocyte ne se divise plus, se transforme en granulocyte (5 jours dans la moelle) et passe dans la circulation. Apparition de granulations primaires au stade myéloblaste qui s’intensifie au stade promyélocyte et deviennent spécifiques au stade myélocyte - 4) Métamyélocyte N, E et B - 5) Polynucléaire N, E et B
II-B5c. La lignée monocytaire - 1) Monoblaste Taille cellulaire stable au cours de la maturation (20-25 µm) - 2) Promonocyte Noyau arrondi qui devient réniforme lors de la maturation en monocyte. - Chromatine toujours peu condensée - 3) Monocyte La maturation s'effectue également dans la moelle osseuse chez l'adulte à partir de la CFC-GM sous l’influence notamment du GM-SCF et M-SCF. Le monocyte a un cytoplasme contient des granulations azurophiles ou lysosomes primaires analogues à celles des GN contenant des phosphatases acides et des peroxydases. Un squelette microtubulaire et microfilamentaire est bien développé. La membrane est riche en récepteurs des fragments Fc des IgG et M. Apparition de granulations cytoplasmiques au stade promonocyte
II-B5d. La lignée mégacaryocytaire Augmentation de la taille cellulaire (30 à 100 µm) des stades 1 à 3 - 1) Mégacaryoblaste - 2) Mégacaryocyte granuleux Modification du noyau : d’abord central et volumineux puis plurilobé 3) Mégacaryocyte thrombocytaire Apparition de granulations cytoplasmiques de + en + nombreuses L'aspect morphologique permet de distinguer tois étapes de maturation : le mégacaryoblaste le mégacaryocyte granuleux le mégacaryocyte thrombocytaire. Les plaquettes sanguines proviennent de la fragmentation cytoplasmique de ces mégacaryocytes médullaires arrivés à maturité. Au cours de la maturation, la taille de la cellule augmente (de 30 µm à 100 µm) Le noyau est d'abord indenté puis plurilobé Les granulations cytoplasmiques sont de plus en plus nombreuses ; des grains de sérotonine apparaissent dans la cellule mature Les microfilaments et les microtubules sont présents à tous les stades de maturation fragmentation cytoplasmique microfilaments et microtubules présents à tous les stades - 4) Plaquettes
II-B5e. La lignée lymphocytaire - 1) Lymphoblaste B ou T les précurseurs des lymphocytes sont encore mal connus - 2) Prolymphocyte moelle Acquisition des marqueurs de surface lors du dernier stade de maturation thymus Les étapes de maturation lymphocytaire sont encore mal connus: elle débute dans la moelle osseuse à partir de la CFU.L qui se différencierait en un lymphocyte "précurseur" (dont on ne sait pas grand chose) ou lymphoblaste qui évolue en suite en prolymphocyte. Ces prolymphocytes à ce stade ont aucun des marqueurs de surface spécifiques au lymphocytes B ou T. La maturation du prolymphpocyte peut se faire apparemment selon 2 options : - une partie des prolymphocytes restent dans la moelle et se transforment en lymphocyte B (bone marrow dépendant); - l'autre partie gagne le thymus par la circulation sanguine et se différencie alors en lymphocyte T (thymo dépendant) (Voir cours sur les OHP). - 3) Lymphocyte B - 3) Lymphocyte T
II-B5f. Caractéristiques de ces processus de maturation Modifications morphologiques communes aux lignées : la diminution de la taille cellulaire la diminution du rapport N/C la disparition des nucléoles la condensation de la chromatine modifications de l’aspect du noyau (forme arrondie initiale à réniforme, bilobé, polylobé ou perte du noyau) Divers stades cytologiques sont observés dans chaque lignée pour aboutir aux cellules terminales fonctionnelles. Les modifications morphologiques communes et générales liées à la maturation sont: - la diminution de la taille cellulaire, - la diminution du rapport nucléo-cytoplasmique, - la disparition des nucléoles, - la condensation de la chromatine. a maturation de chaque lignée induit également des modifications spécifiques: - du noyau (par ex: polylobulation dans la lignée granuleuse), - du cytoplasme (par ex: granulations spécifiques de la lignée granuleuse), - de la membrane (apparition de protéines membranaires spécifiques reconnaissables par anticorps monoclonaux). Modifications spécifiques aux lignées : du cytoplasme avec acquisition de granulations pour la lignée granuleuse, ainsi que polylobation du noyau - de la mb avec acquisition de marqueurs mbs (lymphocytes)
II-C. Régulation de l’hématopoïèse : les facteurs de croissance (1) 1) Le stroma ou micro-environnement médullaire : fabrication de matrices extracellulaires constituant un support matriciel pour les cellules hématopoïétiques 2) des vitamines et oligo-éléments 3) des facteurs de croissance * Vitamine B12 et acide folique : - Action sur l’ensemble des lignées car indispensable à la synthèse d’ADN * Le fer : - spécifique de l’érythropoïèse car impliqué dans la synthèse de l’Hg Vous aurez compris que les CSH constituent la base indispensable à une hématopoïèse efficace. Trois autres éléments ont également un rôle important pour obtenir une hématopoïèse correcte et régulée : le microenvironnement ou stroma médullaire, des facteurs de croissance, et certaines vitamines et oligo-éléments. 1 - Le microenvironnement médullaire participe à l'organisation générale de la moelle. Il donne aux cellules souches les conditions anatomiques et intercellulaires satisfaisantes pour assurer l'hématopoïèse. Le stroma médullaire est formé de différent types de cellules: fibroblastes, cellules endothéliales, macrophages, cellules épithéliales et adipocytes. Ces cellules du stroma sont organisées au sein des logettes hématopoïétiques. Elles sécrètent des matrices extracellulaires et des facteurs de croissance. Les matrices extracellulaires permettent l'adhésion des cellules souches en particulier grâce au collagène. 2) Certains oligo-éléments et vitamines agissent sur l'ensemble des lignées cellulaires. C'est le cas de la vitamine B12 et de l'acide folique qui sont nécessaires à la synthèse de l'ADN et donc à la division cellulaire. Ces vitamines sont dites antimégaloblastiques. Leur déficit entraînera des anomalies de formation dans toutes les lignées. D'autres sont nécessaires à la fabrication de protéines spécifiques de lignées. C'est le cas du fer, indispensable à l'érythropoïèse pour la synthèse de l'hémoglobine.
II-C. Régulation de l’hématopoïèse : les facteurs de croissance (2) • 3 types de FC selon leur lieu d’action dans l’hématopoïèse : * Facteurs de promotion (IL-1, IL-4, IL-6, SCF) qui augmentent le nbre de CSH en cycle cellulaire et les sensibilisent à l’action d’autres FC * Facteurs multipotents (IL-3 et GM-CSF) permettent la survie et la différenciation des CSH * Facteurs restreints qui favorisent la multiplication et la Maturation spécifique des précurseurs (G-CSF, M-CSF, IL-4, IL-5, IL-6, EPO, TPO…) 3) nécessité de "facteurs de croissance hématopoïétiques" pour la survie, la différenciation, la multiplication et la maturation des cellules de l'hématopoïèse. Le premier facteur connu a été l'érythropoïétine (EPO). Depuis quelques années de nombreux autres facteurs ont été découverts, clonés et synthétisés. Leur rôle exact dans l'hématopoïèse est de mieux en mieux défini. Ils permettent de grands espoirs dans le traitement des maladies de l'hématopoïèse et certains sont déjà utilisés en thérapeutique. Les facteurs de croissance hématopoïétiques sont des glycoprotéines agissant comme des "hormones hématopoïétiques". Cependant, à l'exception de l'EPO, elles sont synthétisées par un grand nombre de cellules présentes dans divers organes: cellules endothéliales, fibroblastes, monocytes / macrophages, lymphocytes. Elles ont aussi le nom de cytokines et pour celles synthétisées par les lymphocytes, de lymphokines et interleukines (IL). Ces cytokines reconnaissent leurs cellules cibles par l'intermédiaire de récepteurs membranaires spécifiques. On distingue schématiquement 3 types de FC selon leur lieu d'action au cours de l'hématopoïèse: *Les facteurs de promotion : Ce sont principalement l' IL1, l' IL4, l’ IL6 et le SCF (Stem Cell Factor). Ils augmentent le nombre de cellules souches en cycle cellulaire, Ils sensibilisent les cellules souches totipotentes à l'action des autres facteurs de croissance. *Les facteurs multipotents: Ce sont principalement l' IL3 et le GM-CSF (CSF = Colony Stimulating Factor).Ils agissent sur les cellules souches les plus immatures après sensibilisation par les facteurs de promotion et ils permettent la survie et la différenciation des cellules souches. *Les facteurs restreints : Ils agissent sur les cellules souches engagées et favorisent la multiplication cellulaire et la maturation des précurseurs. Ce sont principalement : -le G-CSF (lignée granuleuse neutrophile), -le M-CSF (lignée monocytaire), -l'IL 5 (lignée granuleuse éosinophile), -l'IL 4 (lignée granuleuse basophile), -l'IL 6 (lignée mégacaryocytaire), -l'EPO (lignée érythroïde) -la TPO (thrombopoïétine, mégacaryocytaire)