III L’Asie orientale : un corridor Corridor : un nouvel espace en réseau défini par les relations de plus en plus étroites entre les façades maritimes (commerce, échanges financiers…), et par l’interconnexion des organismes portuaires; les communications s'y concentrent selon des axes
A) Un corridor littoral La localisation littorale des activités est une marque de l’Asie orientale. Elle est la suite logique de la stratégie de développement par l’insertion sur le marché mondial.
Les ports de Singapour et de Shanghai détrônent Rotterdam Les ports de Singapour et de Shanghai détrônent Rotterdam. Article publié le 11 Janvier 2005 Source : LE MONDE Extrait : La place néerlandaise n'est plus numéro un mondial. Malgré un trafic marchandises en forte hausse en 2004, elle a été dépassée par ses rivaux asiatiques, portés par le boom économique de la Chine. […] Avec 354 millions de tonnes de marchandises traitées - un niveau record, pourtant -, le géant néerlandais n'est plus le premier port du monde, dépassé désormais par Singapour (390 millions de tonnes) et Shanghai (380 millions).
B) Un axe de mégapoles L’Asie orientale est la région du monde la mieux pourvue en très grandes agglomérations. Beaucoup s’alignent le long du littoral.
Des quartiers d’affaires interchangeables… Seoul Singapour Shanghai Guangzhou (Canton)
Le goût du futurisme et du gigantisme exprime aussi bien le coût exorbitant du terrain que l’orgueil de la réussite… La tour Taipei 101 à Taipei (Taiwan) (508 m), provisoirement la plus haute du monde
C) Une région intégrée, jusqu’à quel point ? 1) Une unité compromise par des inégalités croissantes Les laissés pour compte de la croissance : • les périphéries industrielles des mégapoles • les marginaux des quartiers délaissés des mégapoles • les régions écartées du corridor de développement : le nord de la Corée, les extrémités nord et sud de l’archipel japonais les provinces intérieures de la Chine, la « Chine jaune « par opposition à la « Chine bleue » : enclavée, pauvre, rurale, peu éduquée…méprisée
2) Quelle unité possible pour l’Asie orientale ? Des pays concurrents les uns des autres, aux nationalismes opposés mais qui doivent faire face à des défis communs : • défi alimentaire • défi écologique • défi du manque de ressources naturelles • défi du vieillissement démographique • défi de l’insertion dans la mondialisaation
Or la façade orientale de l’Asie n’a pas construit une organisation d’intégration régionale semblable à l’Alena pour l’Amérique du Nord ou à l’Union européenne pour l’Europe. En effet l’Asean se limite à Singapour et à des pays de l’Asie du Sud-Est extérieurs au programme, et à l’inverse l’Apec s’étend à la Russie et à la rive américaine du Pacifique.
• intégration portée par un intense trafic interne de cabotage… Le terminal des conteneurs à Singapour, premier port mondial L’intégration de l’Asie orientale se fait donc par les forces du marché : Evergreen (Taiwan) première compagnie mondiale de transports par conteneurs • intégration portée par un intense trafic interne de cabotage… • … qui est facilité par la révolution des conteneurs • trafic aboutissant aux « hubs » ouvrant sur le reste du monde : Hong Kong, Singapour, baie de Tokyo, etc. • intégration accélérée par des réseaux très dynamiques d’échanges commerciaux, financiers et de sous-traitance industrielle • processus d’intégration commencé autour du Japon, dans les années 1970, au temps de la fermeture de la Chine • et dont l’achèvement est rendu possible aujourd’hui par le retour à la Chine de Hong Kong et par l’ouverture de la Chine, couronnée par son admission à l’OMC