I.2 LES DROITS DES AUTEURS LE DROIT MORAL L'auteur jouit du droit au respect de son nom, de sa qualité et de son oeuvre. Ce droit est attaché à sa personne. Il est perpétuel, inaliénable et imprescriptible. Il est transmissible à cause de mort aux héritiers de l'auteur. L'exercice peut être conféré à un tiers en vertu de dispositions testamentaires. (art )
I.2 LES DROITS DES AUTEURS LES DROITS QUI COMPOSENT LE DROIT MORAL - le droit de divulgation - le droit au respect du nom et de sa qualité (droit de paternité) - le droit au respect de lœuvre - le droit de repentir ou de retrait (art )
PARTICULARITES DEXERCICE DU DROIT MORAL EN MATIERE AUDIOVISUELLE 1 L'œuvre audiovisuelle est réputée achevée lorsque la version définitive a été établie d'un commun accord entre, d'une part, le réalisateur ou, éventuellement, les coauteurs et, d'autre part, le producteur. Il est interdit de détruire la matrice de cette version. Toute modification de cette version par addition, suppression ou changement d'un élément quelconque exige l'accord des personnes mentionnées au premier alinéa. Tout transfert de l'œuvre audiovisuelle sur un autre type de support en vue d'un autre mode d'exploitation doit être précédé de la consultation du réalisateur. Les droits propres des auteurs, tels qu'ils sont définis à l'article L , ne peuvent être exercés par eux que sur l'œuvre audiovisuelle achevée. (art. L 121-5)
PARTICULARITES DEXERCICE DU DROIT MORAL EN MATIERE AUDIOVISUELLE 2 Si l'un des auteurs refuse d'achever sa contribution à l'œuvre audiovisuelle ou se trouve dans l'impossibilité d'achever cette contribution par suite de force majeure, il ne pourra s'opposer à l'utilisation, en vue de l'achèvement de l'œuvre, de la partie de cette contribution déjà réalisée. Il aura, pour cette contribution, la qualité d'auteur et jouira des droits qui en découlent. (art. L 121-6)
PARTICULARITES DEXERCICE DU DROIT MORAL EN MATIERE DE LOGICIEL Sauf stipulation contraire plus favorable à l'auteur d'un logiciel, celui-ci ne peut : 1º S'opposer à la modification du logiciel par le cessionnaire des droits mentionnés au 2º de l'article L , lorsqu'elle n'est préjudiciable ni à son honneur ni à sa réputation ; 2º Exercer son droit de repentir ou de retrait. (art. L 121-7)
PARTICULARITES DEXERCICE DU DROIT MORAL DE « LAGENT PUBLIC » Le droit de divulgation reconnu à l'agent mentionné au troisième alinéa de l'article L , qui a créé une oeuvre de l'esprit dans l'exercice de ses fonctions ou d'après les instructions reçues, s'exerce dans le respect des règles auxquelles il est soumis en sa qualité d'agent et de celles qui régissent l'organisation, le fonctionnement et l'activité de la personne publique qui l'emploie. L'agent ne peut : 1º S'opposer à la modification de l'œuvre décidée dans l'intérêt du service par l'autorité investie du pouvoir hiérarchique, lorsque cette modification ne porte pas atteinte à son honneur ou à sa réputation ; 2º Exercer son droit de repentir et de retrait, sauf accord de l'autorité investie du pouvoir hiérarchique. (art. L )
I.2 LES DROITS DES AUTEURS LES DROITS PATRIMONIAUX Le droit d'exploitation appartenant à l'auteur comprend le droit de repr é sentation et le droit de reproduction. (art ) La repr é sentation consiste en la communication de l' œ uvre au public par un proc é d é quelconque (art. L.122-2, 1er alin é a), La reproduction consiste dans la fixation mat é rielle de l' œ uvre par tous proc é d é s qui permettent de la communiquer au public d'une mani è re indirecte (art. L.122-3, 1er alin é a).
I.2 LES DROITS DES AUTEURS LES DROITS PATRIMONIAUX Le droit de repr é sentation et le droit de reproduction sont cessibles à titre gratuit ou à titre on é reux. La cession du droit de repr é sentation n'emporte pas celle du droit de reproduction. La cession du droit de reproduction n'emporte pas celle du droit de repr é sentation. Lorsqu'un contrat comporte cession totale de l'un des deux droits vis é s au pr é sent article, la port é e en est limit é e aux modes d'exploitation pr é vus au contrat. (art. L122-7)
I.2 LES DROITS DES AUTEURS LA RÈGLE ESSENTIELLE dexercice des droits dauteur est énoncée par larticle L qui dispose que : « Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de lauteur ou de ses ayants droits ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, ladaptation ou la transformation, larrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque. » L'auteur dispose ainsi de la faculté exclusive d'autoriser ou d'interdire l'exploitation de son œuvre.
I.2 LES DROITS DES AUTEURS LES EXCEPTIONS AU REGIME DAUTORISATION 1 (art.L ) « Lorsque l'œuvre a été divulguée, l'auteur ne peut interdire : 1º Les représentations privées et gratuites effectuées exclusivement dans un cercle de famille ; 2º Les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, à l'exception des copies des oeuvres d'art destinées à être utilisées pour des fins identiques à celles pour lesquelles l'œuvre originale a été créée et des copies d'un logiciel autres que la copie de sauvegarde établie dans les conditions prévues au II de l'article L ainsi que des copies ou des reproductions d'une base de données électronique;
LES EXCEPTIONS AU REGIME DAUTORISATION 2 (art.L ) 3º Sous réserve que soient indiqués clairement le nom de l'auteur et la source : a) Les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information de lœuvre à laquelle elles sont incorporées ; b) Les revues de presse ; c) La diffusion, même intégrale, par la voie de presse ou de télédiffusion, à titre d'information d'actualité, des discours destinés au public prononcés dans les assemblées politiques, administratives, judiciaires ou académiques, ainsi que dans les réunions publiques d'ordre politique et les cérémonies officielles ;
LES EXCEPTIONS AU REGIME DAUTORISATION 3 (art.L , 3° suite) d) Les reproductions, intégrales ou partielles dœuvres d'art graphiques ou plastiques destinées à figurer dans le catalogue d'une vente judiciaire effectuée en France pour les exemplaires mis à la disposition du public avant la vente dans le seul but de décrire les oeuvres d'art mises en vente ;
LES EXCEPTIONS AU REGIME DAUTORISATION 3 (art.L , 3° suite 2) e) La représentation ou la reproduction d'extraits dœuvres, sous réserve des oeuvres conçues à des fins pédagogiques, des partitions de musique et des oeuvres réalisées pour une édition numérique de l'écrit, à des fins exclusives d'illustration dans le cadre de l'enseignement et de la recherche, à l'exclusion de toute activité ludique ou récréative, dès lors que le public auquel cette représentation ou cette reproduction est destinée est composé majoritairement d'élèves, d'étudiants, d'enseignants ou de chercheurs directement concernés, que l'utilisation de cette représentation ou cette reproduction ne donne lieu à aucune exploitation commerciale et qu'elle est compensée par une rémunération négociée sur une base forfaitaire sans préjudice de la cession du droit de reproduction par reprographie mentionnée à l'article L ; NOTA : Loi art. 1 : Les dispositions du e du 3º de l'article L du code de la propriété intellectuelle s'appliquent à compter du 1er janvier 2009.
LES EXCEPTIONS AU REGIME DAUTORISATION 4 (art.L , suite) 4º La parodie, le pastiche et la caricature, compte tenu des lois du genre ; 5º Les actes nécessaires à l'accès au contenu d'une base de données électronique pour les besoins et dans les limites de l'utilisation prévue par contrat ; 6º La reproduction provisoire présentant un caractère transitoire ou accessoire, lorsqu'elle est une partie intégrante et essentielle d'un procédé technique et qu'elle a pour unique objet de permettre l'utilisation licite de l'œuvre ou sa transmission entre tiers par la voie d'un réseau faisant appel à un intermédiaire ; toutefois, cette reproduction provisoire qui ne peut porter que sur des oeuvres autres que les logiciels et les bases de données ne doit pas avoir de valeur économique propre ;
LES EXCEPTIONS AU REGIME DAUTORISATION 5 (art.L , suite) 7ºLa reproduction et la représentation par des personnes morales et par les établissements ouverts au public, tels que bibliothèques, archives, centres de documentation et espaces culturels multimédia, en vue d'une consultation strictement personnelle de l'œuvre par des personnes atteintes d'une ou de plusieurs déficiences des fonctions motrices, physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, dont le niveau d'incapacité est égal ou supérieur à un taux fixé par décret en Conseil d'État, et reconnues par la commission départementale de l'éducation spécialisée, la commission technique d'orientation et de reclassement professionnel ou la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées mentionnée à l'article L du code de l'action sociale et des familles, ou reconnues par certificat médical comme empêchées de lire après correction.
LES EXCEPTIONS AU REGIME DAUTORISATION - 6 (art.L , 7° suite 1) Cette reproduction et cette repr é sentation sont assur é es, à des fins non lucratives et dans la mesure requise par le handicap, par les personnes morales et les é tablissements mentionn é s au pr é sent alin é a, dont la liste est arrêt é e par l'autorit é administrative. Les personnes morales et établissements mentionnés au premier alinéa du présent 7º doivent apporter la preuve de leur activité professionnelle effective de conception, de réalisation et de communication de supports au bénéfice des personnes physiques mentionnées au même alinéa par référence à leur objet social, à l'importance de leurs membres ou usagers, aux moyens matériels et humains dont ils disposent et aux services qu'ils rendent.
LES EXCEPTIONS AU REGIME DAUTORISATION - 7 (art.L , 7° suite 3) A la demande des personnes morales et des é tablissements mentionn é s au premier alin é a du pr é sent 7 º, formul é e dans les deux ans suivant le d é pôt l é gal des oeuvres imprim é es, les fichiers num é riques ayant servi à l' é dition de ces oeuvres sont d é pos é s au Centre national du livre ou aupr è s d'un organisme d é sign é par d é cret qui les met à leur disposition dans un standard ouvert au sens de l'article 4 de la loi n º du 21 juin 2004 pour la confiance dans l' é conomie num é rique. Le Centre national du livre ou l'organisme d é sign é par d é cret garantit la confidentialit é de ces fichiers et la s é curisation de leur acc è s ;
LES EXCEPTIONS AU REGIME DAUTORISATION - 8 (art.L , 7° suite 4) A la demande des personnes morales et des é tablissements mentionn é s au premier alin é a du pr é sent 7 º, formul é e dans les deux ans suivant le d é pôt l é gal des oeuvres imprim é es, les fichiers num é riques ayant servi à l' é dition de ces oeuvres sont d é pos é s au Centre national du livre ou aupr è s d'un organisme d é sign é par d é cret qui les met à leur disposition dans un standard ouvert au sens de l'article 4 de la loi n º du 21 juin 2004 pour la confiance dans l' é conomie num é rique. Le Centre national du livre ou l'organisme d é sign é par d é cret garantit la confidentialit é de ces fichiers et la s é curisation de leur acc è s ; 8 º La reproduction d'une oeuvre, effectu é e à des fins de conservation ou destin é e à pr é server les conditions de sa consultation sur place par des biblioth è ques accessibles au public, par des mus é es ou par des services d'archives, sous r é serve que ceux-ci ne recherchent aucun avantage é conomique ou commercial ;
LES EXCEPTIONS AU REGIME DAUTORISATION - 9 (art.L , suite) 9 º La reproduction ou la repr é sentation, int é grale ou partielle, d'une oeuvre d'art graphique, plastique ou architecturale, par voie de presse é crite, audiovisuelle ou en ligne, dans un but exclusif d'information imm é diate et en relation directe avec cette derni è re, sous r é serve d'indiquer clairement le nom de l'auteur. Le premier alin é a du pr é sent 9 º ne s'applique pas aux oeuvres, notamment photographiques ou d'illustration, qui visent elles-mêmes à rendre compte de l'information. Les reproductions ou repr é sentations qui, notamment par leur nombre ou leur format, ne seraient pas en stricte proportion avec le but exclusif d'information imm é diate poursuivi ou qui ne seraient pas en relation directe avec cette derni è re donnent lieu à r é mun é ration des auteurs sur la base des accords ou tarifs en vigueur dans les secteurs professionnels concern é s
LES EXCEPTIONS AU REGIME DAUTORISATION - 10 (art.L , suite) Les exceptions é num é r é es par le pr é sent article ne peuvent porter atteinte à l'exploitation normale de l œ uvre ni causer un pr é judice injustifi é aux int é rêts l é gitimes de l'auteur. Les modalit é s d'application du pr é sent article, notamment les caract é ristiques et les conditions de distribution des documents mentionn é s au d du 3 º, l'autorit é administrative mentionn é e au 7 º, ainsi que les conditions de d é signation des organismes d é positaires et d'acc è s aux fichiers num é riques mentionn é s au troisi è me alin é a du 7 º, sont pr é cis é es par d é cret en Conseil d' É tat.
LE DROIT DE SUITE Les auteurs d œ uvres graphiques et plastiques b é n é ficient d un droit inali é nable de participation au produit de toute vente d'une oeuvre apr è s la premi è re cession op é r é e par l'auteur ou par ses ayants droit, lorsque intervient en tant que vendeur, acheteur ou interm é diaire un professionnel du march é de l'art. Par d é rogation, ce droit ne s'applique pas lorsque le vendeur a acquis l œ uvre directement de l'auteur moins de trois ans avant cette vente et que le prix de vente ne d é passe pas Euros. Il ne concerne que les oeuvres originales cr éé es par l'artiste lui- même et les exemplaires ex é cut é s en quantit é limit é e par l'artiste lui-même ou sous sa responsabilit é. Le droit de suite est à la charge du vendeur. (art. L )
DROIT DE REPRODUCTION PAR REPROGRAPHIE La publication d'une oeuvre emporte cession du droit de reproduction par reprographie à une société régie par le titre II du livre III et agréée à cet effet par le ministre chargé de la culture. Les sociétés agréées peuvent seules conclure toute convention avec les utilisateurs aux fins de gestion du droit ainsi cédé, sous réserve, pour les stipulations autorisant les copies aux fins de vente, de location, de publicité ou de promotion, de l'accord de l'auteur ou de ses ayants droit. A défaut de désignation par l'auteur ou son ayant droit à la date de la publication de lœuvre, une des sociétés agréées est réputée cessionnaire de ce droit. La reprographie s'entend de la reproduction sous forme de copie sur papier ou support assimilé par une technique photographique ou d'effet équivalent permettant une lecture directe (art. L. 122 – 10)
DIFFUSION GRATUITE L'auteur est libre de mettre ses oeuvres gratuitement à la disposition du public, sous réserve des droits des éventuels coauteurs et de ceux des tiers ainsi que dans le respect des conventions qu'il a conclues. (art. L – 1)
I.2 LES DROITS DES AUTEURS DUREE DE LA PROTECTION ŒUVRES INDIVIDUELLES : Toute la vie de lauteur, lannée de son décès + 70 ans à compter du 1 er janvier suivant (art. L.123-1, 2 ème alinéa ) ŒUVRES DE COLLABORATION : Toute la vie des collaborateurs + 70 ans à compter du 1 er janvier suivant le décès du dernier vivant des collaborateurs. (art , 1 er alinéa)
DUREE DE LA PROTECTION - 2 ŒUVRES PSEUDONYMES, ANONYMES, COLLECTIVES : 70 ans à compter du 1 er janvier de lannée suivant la publication. En cas de publication échelonnée, le délai court pour chaque élément. Si le ou les auteurs se sont faits connaître, la durée est celle des articles L ou L Ces dispositions ne valent que pendant les 70 ans qui suivent la création des œuvres. Si la publication intervient ultérieurement,le propriétaire jouit dun droit exclusif de 25 ans à compter de lannée suivante. (art. L 123-3)
DUREE DE LA PROTECTION - 3 ŒUVRES POSTHUMES : Durée du droit exclusif exercée par les ayants droit (cf ). Si le délai de protection est éteint, le propriétaire jouit dun droit sur lœuvre de 25 ans à compter de la publication dont il a linitiative. (art. L 123-4) PROLONGATIONS : 1ère guerre mondiale : (Œuvres non tombées dans le domaine public au 3 février 1919) + 6 ans et 152 jours (Entre le 02 août 1914 et la fin de l'année civile du jour du traité de paix)
DUREE DE LA PROTECTION - 4 PROLONGATIONS (suite) : 2nde guerre mondiale : (Œuvres non tombées dans le domaine public au 13 août 1941) + 8 ans et 118 jours (Entre le 03 sept et le 01 janv. 1948) Auteur mort pour la France : (selon acte de décès ou arrêté du Ministre chargé de la Culture - art.L ) + 30 ans ŒUVRES ETRANGERES : (de pays extérieurs à lUE) Durée de protection du pays dorigine dans la limite de la durée de larticle L (art.L )
DUREE DE LA PROTECTION - 5 LES BANQUES DE DONNEES Les banques de données connaissent, au profit du producteur, une durée de protection spécifique de quinze ans à compter du 1 er janvier qui suit, selon le cas, la date de fabrication ou celle de mise à disposition du public. Il faut également noter qu'une période égale de protection peut renaître à la suite d'une modification substantielle, par exemple lors d'une mise à jour.
EXERCICE DES DROITS DE LAUTEUR Ces droits sont exercés, sauf dispositions contraires de lauteur : - par lauteur durant sa vie et jusquà sa mort ; - par le conjoint non séparé de corps ni remarié ; - par les descendants ; - par les héritiers autres que les descendants ; - par les exécuteurs testamentaires durant leur vie ; - par les légataires universels. En dernier recours, en labsence dayant droit, le droit moral de lauteur peut être exercé par le Ministre chargé de la Culture.