Les formations croisées entre personnes en très grandes difficultés sociales et professionnels de santé: méthodologie, éthique Rencontres Prescrire Toulouse, 20-21 mai 2006 Dr Bruno de Goër PASS Centre hospitalier. BP 1125. 73011 CHAMBERY Cedex 04 79 96 51 81. Bruno.de.goer@ch-chambery.fr
Trois expériences pour des professionnels de Chambéry Entre personnes issues du Quart-Monde et professionnels oeuvrant dans le champ de la santé 3 journées en 2005, 4ème journée prévue juin 2006 19 professionnels avec 8 personnes issues du Quart Monde (accompagnement: ATD Quart-Monde et Secours Catholique) Entre professionnels de la diététique et personnes de la rue 1 journée en avril 2006, deuxième journée prévue juin 2006 17 professionnels dont diététiciennes hospitalières et libérales avec 7 personnes en très grande précarité (accompagnement: L’Herminette) Entre professionnels et personnes ayant vécu l’exil 2 journées consécutives prévues début juin 2006 Inscriptions en cours, accompagnement des migrants: Migration Santé Rhône Alpes
Le croisement des savoirs et des pratiques: pré requis Chacun est considéré comme détenteur de savoirs : le savoir d’expérience est complémentaire et situé au même niveau que le savoir universitaire et le savoir d’action Aucun acteur n’est isolé: les personnes ayant l’expérience de l’exclusion doivent vivre l’association avec d’autres personnes ayant les mêmes conditions de vie et avoir des espaces de réflexion, d’expression et de dialogue Tous se placent dans une position de recherche
Les conditions de mise en œuvre d’une formation croisée Présence effective des personnes en situation de pauvreté: une évidence! Créer les conditions d’autonomie des savoirs en vue de leur mise en réciprocité: pas de lien de dépendance avec des professionnels, chaque acteur a un groupe de référence Etablir un espace de confiance et de sécurité: règles de confidentialité, cadre éthique. Une équipe pédagogique est indispensable Techniques permettant l’expression de tous. Un outil efficace: les récits d’expériences. Leur analyse croisée à partir d’un angle d’attaque permet à tous les acteurs de se situer à égalité.
S’assurer de l’absence de conséquences négatives pour les personnes en situation de précarité. Liberté de parole: pas de lien de dépendance avec les professionnels Co-formatrices: elles doivent être reconnues comme telles. Indemnisation (attention aux conséquences administratives!), attestation de formation. Si seuls les professionnels ont à y gagner, sentiment d’injustice et perte de confiance. Les participants doivent en tirer un bénéfice pour eux et leur milieu.
Des retours très positifs Des professionnels: changement de représentations. Ils notent mieux comprendre les réactions de personnes en difficultés mais aussi de patients “ tout venant ”, et tentent de s’adapter Des personnes en difficultés: elles en retirent une fierté certaine, et une meilleure confiance en elles face aux professionnels dont elles comprennent aussi mieux les limites de leur champ d’action. Pour les deux co-formations effectuées, demande spontanée des participants d’une journée complémentaire
Références Le croisement des savoirs. Quand le Quart-Monde et l’Université pensent ensemble. Co-éditions de l’Atelier et Quart-Monde Paris, 1999, 527 p. Le croisement de pratiques. Quand le Quart-Monde et les professionnels se forment ensemble. Editions Quart-monde, 2002, 227 p. Mission Régionale d’Information sur l’Exclusion Rhône Alpes. Dossier Ressources 2005. « Connaître pour agir ensemble ». 190 p. Résonance Santé. Bulletin d’information des réseaux REVIH-STS et santé précarité du bassin Chambérien. 2005, 4 p.