SYNTAXE Distinction de diverses fonctions des propositions subordonnées dans une phrase composée Beata Śmigielska Institut des Langues Romanes et de Traduction Université de Silésie
Contenu de la présentation: Rappel des notions fondamentales: phrase, phrase simple, phrase composée, coordination, juxtaposition, subordination 2. Fonctions des propositions subordonnées dans la phrase composée: a) Proposition subordonnée sujet b) Proposition subordonnée attribut c) Proposition subordonnée en apposition d) Proposition subordonnée complétive (c.o.d. ou c.o.i.) e) Proposition subordonnée circonstancielle f) Proposition subordonnée complément d’agent du verbe passif g) Proposition subordonnée relative (complément de nom ou de pronom) h) Proposition subordonnée complément d’adjectif 3. Exercices 4. Corrigé 5. Bibliographie *Dans cette présentation nous avons profité des définitions et de certains exemples contenus dans les oeuvres citées dans la bibliographie.
1. Rappel des notions fondamentales: La phrase – assemblage de mots logiquement et grammaticalement organisés qui permettent aux êtres humains de communiquer, c’est-à-dire, de transmettre différent type d’informations p. ex. sur un fait, un jugement, une sensation, un sentiment, une volonté, etc. Il y a deux types de phrases: phrase simple – comprend un seul verbe qui est son élément fondamental ; elle forme, dans le langage, l’assemblage le plus simple exprimant un sens complet : cet assemblage est appelé proposition. p. ex. Pierre chante très bien. – phrase simple d’une proposition. Suivant
- phrase composée de deux propositions. phrase composée – comprend plus qu’un verbe, au moins deux, dont chacun constitue la base d’une proposition distincte. p. ex. Je voudrais que tu viennes me chercher à l’aéroport demain soir. - phrase composée de deux propositions. Marie nous demande si nous avons acheté un cadeau pour Jules et si nous le lui avons déjà donné. - phrase composée de trois propositions. Suivant
Les propositions, dans la phrase composée, peuvent être associées par trois relations possibles: coordination – lorsque les propositions de même nature dans une même phrase sont liées entre elles par des conjonctions de coordination de type, p. ex.: et, ou, donc, cependant, car, mais, etc. p. ex. : Pierre est malade mais il ne prend pas de médicaments. Marc lit un journal et son frère écoute de la musique. juxtaposition - lorsque les propositions de même nature dans une même phrase sont placées l’une à côté de l’autre, sans aucune aide de conjonction. p. ex. : Marie regarde la télévision, sa maman cuisine, son père lit un livre intéressant. Suivant
- l’une est appelée principale subordination – lorsque les propositions dans une même phrase ne sont pas de même nature. Dans cette relation logique, il y a toujours deux propositions : - l’une est appelée principale (qui a sous sa dépendance une ou plusieurs autres propositions), - l’autre est appelée subordonnée (qui est dans la dépendance de la principale). Ces deux propositions peuvent être liées entre elles de différentes façons, p. ex. par des conjonctions de subordination, des pronoms relatifs, des mots interrogatifs introduisant une interrogation indirecte. p. ex. : S’il fait beau, nous irons à la plage. C’est un film dont le succès est immense. Luc me demande où j’ai garé ma voiture. Retour
2. Fonctions des propositions subordonnées dans la phrase composée Dans la phrase composée, les propositions subordonnées peuvent remplir différentes fonctions : a) Fonction de sujet = Proposition subordonnée sujet : 1. Elle est introduite par la conjonction que, après un verbe de forme impersonnelle. p. ex. : Il faut qu’ils gagnent ce match.* Il suffit que tu lui dises la vérité. 2. C’est une proposition qui commence par que, si, comme, lorsque, quand, etc., placée après la principale, mais annoncée en tête de la phrase par ce, ceci, cela, ça. p. ex. C’est étonnant comme elle a maigri. Cela m’énerve qu’il ne m’ait pas averti. *Toutes les propositions subordonnées sont marquées en italique. Suivant
p. ex. : Que vous décidiez de rester avec moi, cela me rend heureuse. 3. Elle est introduite par la conjonction que et placée en tête de la phrase (et souvent reprise par ce, cela, la chose, le fait, etc.) p. ex. : Que vous décidiez de rester avec moi, cela me rend heureuse. Qu’il organise cette fête pour eux, c’est très important. 4. C’est une proposition introduite par la conjonction que, après certaines expressions comme p. ex. : d’où vient ... ?, de là vient ..., à cela s’ajoute .... p. ex. : D’où vient qu’on n’est jamais tout à fait content de soi-même. À cela s’ajoute qu’elle a raté son train. Suivant
p. ex. : Qui veut la fin veut les moyens. 5. C’est une proposition introduite par un des pronoms relatifs indéfinis qui ou quiconque. p. ex. : Qui veut la fin veut les moyens. Quiconque manque à la parole donnée perd l’estime des honnêtes gens. Retour
b) Fonction d’attribut = Proposition subordonnée attribut : 1. C’est une proposition introduite par la conjonction que et venant après des locutions formées d’un nom sujet et du verbe être, p. ex. : mon opinion est que, mon sentiment est que, le bonheur est que, la vérité est que, etc. p. ex. : Mon avis est qu’ils sont très sympathiques. La vérité est que Michel n’est pas innocent. 2. C’est une proposition introduite par un des relatifs indéfinis qui (au sens de celui que) ou quoi (précédé d’une préposition). p. ex. Le meurtrier n’est pas qui vous croyez. C’est à quoi je rêve depuis toujours. Retour
c) Fonction d’apposition = Proposition subordonnée en apposition : 1. C’est une proposition introduite par la conjonction que employée au sens de « à savoir que ». p. ex. : J’aime beaucoup cette maxime que toutes les femmes aimées sont les plus belles du monde. Il fonctionne selon le principe que rien n’est sans raison. 2. C’est une des propositions : qui plus est, qui pis est, qui mieux est. p. ex. : Cette femme est très belle et, qui plus est, elle est très intelligente. Pierre est nerveux et, qui pis est, agressif. Retour
ou complément d’objet indirect: c.o.i.) : d) Fonction de complément d’objet = Proposition subordonnée complétive (complément d’objet direct: c.o.d. ou complément d’objet indirect: c.o.i.) : 1. Cette proposition est introduite par la conjonction que (parfois par ce que). p. ex. : Je sais que tu l’as épousé. (savoir q.ch.- c.o.d.) Il s’attend à ce que je parte. (s’attendre à q.ch. – c.o.i.) Marie a peur que Pierre ne la quitte. (avoir peur de q.ch. – c.o.i.) 2. C’est une proposition introduite par un des relatifs indéfinis qui ou quiconque. p. ex. : Aidons quiconque le demande ! (aider q.qn. – c.o.d.) Laure parle volontiers à qui est gentil. (parler à q.qn. – c.o.i.) Suivant
p. ex. Dis – moi où tu vas. (dire q.ch. – c.o.d.) 3. Cette proposition subordonnée peut être introduite par un mot interrogatif de type: si, quand, où, qui, pourquoi, comment, etc. p. ex. Dis – moi où tu vas. (dire q.ch. – c.o.d.) Il me demande si j’ai un frère cadet. (demander q.ch. – c.o.d.) 4. C’est une proposition infinitive possédant son propre sujet. p. ex. : Je vois les enfants jouer au ballon. (voir q.ch. – c.o.d.) Marie entend la musique jouer. (entendre q.ch. – c.o.d.) Retour
e) Fonction de complément circonstanciel = Proposition subordonnée circonstancielle. 1. Ce type de proposition peut exprimer différentes circonstances p. ex.: temps, cause, but, opposition, condition, comparaison, concession, conséquence. Cette proposition est rattachée le plus souvent à la principale à l’aide des conjonctions ou locutions conjonctives indiquant les relations ci-dessus. p. ex. : - Pendant que nous serons en vacances, notre voisine s’occupera de nos plantes. (locution conjonctive de temps – proposition subordonnée circonstancielle de temps) - Je rentre tôt aujourd’hui pour que nous ayons le temps de faire les courses. (locution conjonctive de but - proposition subordonnée circonstancielle de but) Suivant
- Il ne peut pas aller avec nous au cinéma parce qu’il est malade. (locution conjonctive de cause - proposition subordonnée circonstancielle de cause) - Bien qu’il pleuve à verse, nous sortirons. (locution conjonctive d’opposition – proposition subordonnée circonstancielle d’opposition) - Si tu travailles bien, tu feras des progrès. (conjonction de condition - proposition subordonnée circonstancielle de condition) - Elle crie comme si nous étions sourds. (locution conjonctive de comparaison – proposition subordonnée circonstancielle de comparaison) - Pierre avait beaucoup de fièvre, si bien que ses parents ont appelé les urgences. (locution conjonctve de conséquence - proposition subordonnée circonstancielle de conséquence) Retour
f) Fonction de complément d’agent du verbe passif = = Proposition subordonnée complément d’agent du verbe passif. 1. Cette proposition est introduite par un des pronoms relatifs indéfinis qui ou quiconque et l’un et l’autre pronoms sont précédés d’une des prépositions par ou de. p. ex. : La demande peut être retirée par quiconque l'a présentée. Cet appartement sera habité par qui l’achètera. Retour
g) Fonction de complément de nom ou de pronom = = Proposition subordonnée relative (complément de nom ou de pronom) 1. Cette proposition se joint au moyen d’un pronom relatif à un nom ou à un pronom, qui est son antécédent dans la principale. p. ex. : C’est un homme qui a gagné des millions. (proposition subordonnée relative complément de nom) Elle est celle qui dit toujours la vérité droit aux yeux. (proposition subordonnée relative complément de pronom) Retour
h) Fonction de complément d’adjectif = = Proposition subordonnée complément d’adjectif 1. C’est une proposition qui se joint à certains adjectifs pour en préciser le sens. Elle est introduite par la conjonction que (parfois par ce que) ou par un des pronoms relatifs indéfinis qui ou quiconque, précédé d’une préposition. p. ex. : Sûr qu’il a raison, Pierre n’en discutait plus. Toujours attentive à ce qu’il dit, Marie le regarde attentivement. Retour
Bibliographie : M. Grevisse, 1969, Cour d’analyse grammaticale, Édition Duculot, Paris – Louvain – la – Neuve. 2. M. Grevisse, 1995, Précis de grammaire française, Édition Duculot, Paris – Louvain – la – Neuve. 3. M. Grevisse, 1993, Le Bon Usage. Grammaire française, 13e édition refondue par André Goosse 4. M. Riegel, J.Ch. Pellat, R. Rioul, 1994, Grammaire méthodique du français, Presse Universitaire de France Retour