LA SOMESTHESIE Service de Physiologie Faculté de Chirurgie Dentaire Paris 5
OBJECTIFS Qu'est ce que la somesthésie ? Comment cela fonctionne-t-il ? Quelles particularités pour l'appareil manducateur ?
Définition Le système somesthésique est responsable des perceptions somatiques et viscérales issues de la peau, des muqueuses, des viscères et des organes locomoteurs.
Terminologie Modalité sensitive : Sensations tactiles Pression Douleur Sensations thermiques (chaud et froid) Sensations de mouvement ou de position d'un segment du corps.
Terminologie Localisation des récepteurs : Extéroception (tact, chaud, froid, douleur) Intéroception (douleur, soif, faim, etc.) Proprioception (sensation de position, de mouvement, douleur)
Terminologie Caractéristiques cliniques des sensations : Sensations épicritiques (phylogénétiquement d'apparition récente) Sensations protopathiques (phylogénétiquement d'apparition ancienne).
Récepteurs Structure plus ou moins complexe capable de capter un stimulus et le transformer en un influx nerveux qui pourra cheminer dans les voies nerveuses C’est donc un transducteur
LES RECEPTEURS DE LA SENSIBILITE EXTEROCEPTIVE Récepteurs non encapsulés Terminaisons libres Récepteur de la racine des poils Récepteur de Merkel et dôme épidermique Récepteurs organisés non encapsulés
LES RECEPTEURS DE LA SENSIBILITE EXTEROCEPTIVE Récepteurs encapsulés Corpuscule de Pacini Corpuscule de Meissner Corpuscule de Ruffini Corpuscules de formes intermédiaires
LES RECEPTEURS DE LA SENSIBILITE PROPRIOCEPTIVE Les récepteurs musculaires éléments spécifiques (organes tendineux, fuseaux neuro-musculaires) éléments non spécifiques (terminaisons libres, terminaisons encapsulées) Les récepteurs de l’équilibration (labyrinthes des oreilles internes) -> ils sont exclus de la somesthésie mais participent à l’intégration des informations somesthésiques
LES RECEPTEURS DE LA SENSIBILITE VISCERALE Les récepteurs non spécialisés (type polymodal mais excités par des stimulations mécaniques à caractère nociceptif [distorsion]) Les récepteurs spécialisés -> ne participent pas à la somesthésie barorécepteurs (mécanorécepteurs systémiques) chémorécepteurs artériels systémiques (sensibles aux variations de la concentration en O2 artériel) volorécepteurs sensibles à leur variation volumétrique . Gustorécepteurs -> ne participent pas à la somesthésie
Les dermatomes Chaque nerf spinal, émergeant de la moelle par le trou de conjugaison situé entre deux vertèbres, est formé par l'association des fibres sensitives (racine dorsale) et motrices (racine ventrale). Nous avons ainsi 8 nerfs spinaux cervicaux (C1-C8) - 12 nerfs spinaux thoraciques (T1-T12) - 5 nerfs spinaux lombaires (L1-L5) et 5 nerfs spinaux sacrés (S1-S5). La région de la peau innervée par un seul nerf spinal est appelée dermatome.
Les dermatomes
Projections medullaires Chaque axone pénétrant dans la moelle épinière se divise en plusieurs branches : une segmentaire, une montante et une descendante -> l'information somesthésique peut rapidement diffuser vers les circuits spinaux et vers les régions supraspinales.
Projections medullaires Les terminaisons des afférences primaires n'ont pas la même localisation préférentielle dans la substance grise médullaire : les axones des mécanorécepteurs de gros diamètre se terminent dans les parties profondes de la corne dorsale, au niveau de la corne intermédiaire et jusqu'à la corne ventrale (couches VI à VIII - exemple : motoneurones / réflexe myotatique) les axones de petit diamètre véhiculant les informations douloureuses et thermiques se terminent plutôt sur des neurones spinaux situés dans la partie la plus superficielle et externe de la corne dorsale dans la zone marginale de Waldeyer (zone I : nocicepteurs mécaniques, thermocepteurs) et dans la substance gélatineuse de Rolando (zone II : terminaisons A delta et C des nocicepteurs polymodaux).
Projections medullaires Ainsi, les zones superficielles I et II sont des territoires stratégiquement essentiels pour la perception de la douleur. Les neurones de la zone intermédiaire sont impliqués dans le couplage des fonctions sensorielles des cornes dorsales avec les fonctions motrices des cornes ventrales.
Les voies de la somesthésie tronc et membres
Les voies de la somesthésie tronc et membres voies lemniscales voie des colonnes dorsales (voie de Goll et Burdach) : sensibilité tactile épicritique et la proprioception consciente voie néo-spino-thalamique : sensibilité douloureuse épicritique et la sensibilité thermique.
Voies lesmniscales
Voies lemniscales
Voies lemniscales
Projections corticales
Projections corticales
Les voies de la somesthésie tronc et membres voies extralemniscales voie paléo-spino-thalamique : sensibilités tactiles et douloureuses protopathiques. voie spino-réticulo-thalamique : mêmes sensibilités que le faisceau précédent + intervient dans la régulation de la vigilance.
Voies extralesmniscales
Voies extralesmniscales
Voies lemniscales et extralemniscales du tact
La proprioception inconsciente Les voies de la proprioception inconsciente se projettent au niveau du cervelet et interviennent dans le contrôle de la posture. Leurs afférences ne parvenant pas au cortex, elles ne font pas partie des voies somesthésiques .On distingue deux faisceaux spino-cérebelleux : Un faisceau direct ou postérieur qui gagne le cervelet par le pédoncule cérébelleux inférieur et véhicule les afférences en provenance du tronc - Un faisceau croisé ou antérieur qui gagne le cervelet par le pédoncule cérébelleux supérieur et véhicule les afférences en provenance des membres.
La proprioception inconsciente
RÉTRO-CONTRÔLE SENSORI-MOTEUR SOMATOTOPIQUE Il existe des projections somesthésiques sur le cortex moteur. Chaque groupe de neurones corticaux moteurs commandant un ensemble de motoneurones spinaux recevrait des afférences du même groupe musculaire lié à ce mouvement. Les neurones moteurs corticaux exercent un rétro-contrôle sur le transfert des messages somesthésiques au niveau des noyaux graciles et cunéiformes. Ces boucles de rétro-contrôle sensitivo-motrices serviraient à notre activité exploratoire.
Somesthésie oro-faciale Importance des sensations somesthésiques issues de la face et de la bouche sources d'informations dominantes chez les mammifères Forte densité de récepteurs sur la lèvre et pointe de la langue (comparable aux mains) +dents (parodonte [finesse] et pulpe [douleur]) La cavité buccale possède toutes les modalités sensorielles du spectre somesthésique, mais elle est de plus le lieu exclusif de la gustation.
La somesthésie orofaciale dans le développement Informations sensibles utilisées lors de multiples performances motrices, manducatrices ou non (déglutition, mastication, succion, articulation de la voix et accomplissement des diverses mimiques buccales). Cavité buccale = zone frontière entre extéro- et intéroception => importance des sensations buccales dans le développement de l'individu.
Territoires d'innervation Nerf trijumeau Sensibilité somatique de la face, cavités nasales, sinus frontaux et maxillaires et une partie des méninges céphaliques. Plexus cervical superficiel sensibilité du cou, de la partie postérieure du crâne et de l'angle de la mandibule. A.S.G. des VII, IX et X innervation d'une petite région cutanée, centrée autour de l'oreille.
Territoires d'innervation A.V.G. du VII sensibilité de la trompe d'Eustache, de l'oreille interne et moyenne et d'une région vélaire et pharyngée avoisinante . A.V.G. du IX sensibilité du 1/3 postérieur de la langue, l'amygdale et ses piliers, le voile du palais et une partie du pharynx. A.V.G. du X sensibilité du larynx.
Les voies de la somesthésie oro-faciale voies lemniscales issues du noyau principal et responsables des sensations tactiles. voies extralemniscales issues du sous-noyau caudal et responsable des sensations thermo-algésiques.
Les voies de la somesthésie oro-faciale faisceau ascendant ventral du V (F.A.V. V) accolé au lemnisque médian. faisceau ascendant dorsal du V (F.A.D. V) situé au voisinage de la substance grise centrale.
Voies trigéminales lemniscales
Voies trigéminales extralemniscales
Voies de la somesthésie
Voies lemniscales et FAV
Conclusion