Les consommations de produits psychoactifs chez les jeunes Etienne Zurbach État des lieux des consommations des jeunes Facteurs socio-économiques et culturels influençant les consommations Usages problématiques en milieu urbain et festif Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012
Formation à la prévention des conduites addictives Evolution des consommations chez les jeunes de 17 ans Des consommations en baisse sauf pour le tabac et les ivresses répétées et régulières Tabagisme quotidien : au moins 1 cigarette/jour Ivresses répétées : > 3 fois/12 mois Ivresses régulières : > 10 fois/12 mois Cannabis dans le mois : au moins un usage dans le mois précédent l’enquête Cannabis régulier : > 10 fois dans le mois. Résultats ESCAPAD 2011: Ces premiers résultats montrent qu’entre 2008 et 2011 les expérimentations de tabac et d’alcool ont poursuivi leur diminution, alors que celle du cannabis s’est stabilisée. De même, l’expérimentation des autres drogues illicites, dont la cocaïne, l’ecstasy et l’héroïne, est globalement orientée à la baisse avec des niveaux de consommation qui restent faibles. Dans le même temps, les usages réguliers de tabac et d’alcool ont progressé. Il en est de même pour les comportements d’alcoolisation ponctuelle importante (API) ou les ivresses répétées et régulières. En revanche, le cannabis, qui demeure la première drogue illicite consommée, est le seul produit dont les niveaux d’usage dans l’année et dans le mois apparaissent à la baisse. Ces résultats sont à nuancer en fonction du sexe : d’une manière générale, les garçons présentent des niveaux d’usages plus élevés que les filles. Enquête ESCAPAD (OFDT) données nationales Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012
Formation à la prévention des conduites addictives Niveau d’usage avant 15 ans: premier résultats de l’enquête HBSC Des niveaux d’usage relativement stables sauf pour les ivresse à 15 ans, en hausse par rapport à l’enquête de 2006 Confirmation des données ESCAPAD 2011 par les données HSBC chez les jeunes de 15 ans. Évolutions entre 2006 et 2010 ; on constate une grande stabilité ! Il est avéré que globalement les niveaux évoluent peu car sont liés aux épisodes de maturité physique et psychique (la puberté, entre autres ?) Idem premières expériences sexuelles HBSC 2010 ( Heath Behaviour In School Age Children) 41 pays / comportements de santé La précocité reste un des premiers facteurs associés au risque de dépendance à l’adolescence ou à l’âge adulte Enquête HBSC 2010 (OFDT) données nationales Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012
Evolution des consommations chez les jeunes Résultats de l’enquête ESPAD (OEDT): la consommation de cannabis en hausse? Données ESCAPAD 2011 Données ESPAD 2011 2007 1999 2003 2011 Résultats ESPAD 2011: En 2011, près de 2 élèves/5 âgés de 15-16 ans déclarent avoir déjà expérimenté le cannabis, les filles plus que les garçons. L’usage au cours du mois passé concerne pour sa part 24% des ados avec une légère prédominance masculine (26% vs 22%). Entre 2007 et 2011, l’usage déclaré de cannabis au cours du mois a fortement augmenté passant respectivement de 15% à 24%. ESPAD est donc la seule enquête qui présente ce résultat, l’OFDT devrait produire une note explicative très prochainement. Enquête ESCAPAD (OFDT) données nationales Enquête ESPAD (OEDT) Données Françaises Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012
Formation à la prévention des conduites addictives Evolution des ivresses et de l’expérimentation chez les jeunes de 17 ans: Situation comparée en région PACA Des niveaux nettement plus élevés en région pour le cannabis, l’ecstasy, la cocaïne, et les poppers, moindre pour les ivresses !!!Données régionales 2011 non disponibles. La région PACA présente par rapport à la Fr: - ivresses : des tendances comparables mais des niveaux inférieurs - cannabis (exp) : tendance comparable à la baisse mais un niveau supérieur plus grande diffusion - Ecstasy et coc : une diffusion plus importante et une tendance à la stabilisation alors que l’expérimentation est en baisse en France, attente des résultats régionaux 2011. Enquête ESCAPAD (OFDT) : comparaison de l’évolution en région PACA et France métropolitaine Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012
Formation à la prévention des conduites addictives Evolution de l’âge moyen de l’expérimentation Stabilité de l’âge moyen de la première ivresse, recul de la première cigarette et du premier joint ESCAPAD 2011: Relativement aux âges moyens d’expérimentation, les adolescents déclarent en 2011 un tabagisme plus tardif (14,1 ans), alors que les premières ivresses ou l’initiation au cannabis continuent de se produire, en moyenne, à 15,3 ans. Nous pouvons nous questionner sur le décalage entre les données issues de l’enquête ESCAPAD et la perception de l’ensemble du phénomène par les acteurs locaux. Tout d’abord l’enquête ESCAPAD concerne les jeunes à 17 ans et n’est donc pas représentative de l’ensemble du phénomène adolescent, ni de sa diversité, les données globales sur une classe d’âge « écrasant » ses particularités. D’autre part, les professionnels de terrain sont au contact d’une population qui présente des problèmes liés à leur consommation de produits psychoactifs ou à d’autres conduites à risques, et leur vision globale de la situation peut être influencée par cette proximité. Autre élément à prendre en compte, concernant l’alerte par les professionnels : le regard que le public jeune porte sur ses consommations et le sens qu’il leur donne. Possible que ce qui évolue, c’est l ’écart entre les extrêmes : des conso + jeunes ET des expérimentations + tardives (mais c’est contraire aux résultats HBSC Enquête ESCAPAD (OFDT) données nationales Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012
Formation à la prévention des conduites addictives Facteurs sociaux, économiques et culturels influençant les consommations Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012
Usages de Substances Psycho-Actives Effet psychotrope Effet pathogène Effets attendus (≠ effet vécu) + stimulant (vigilance) sédatif (humeur) hallucinogène (perception) anti-inhibiteur (empathie) Effets subis - psychique somatique de dépendance social Important de redéfinir « l’usage de SPA » afin d’aborder et de comprendre les facteurs de risques impliqués dans les consommations et leurs usages. De grandes différences existent. L’usager est confronté à deux séries de questions :les bénéfices attendus et les risques induits par chaque séquence de consommation. Éliminons deux aspects : L’usage « naïf » ( du GHB ou des benzos dans le verre) ou par contrainte, qui relève d’actes de délinquance ; l’usage suicidaire : il existe mais de manière très minoritaire et pathologique, et est hors de notre champ L’usager et sa consommation lambda, banale, fonctionne dans un rapport au produit avec lesquels, de manière illusoire et inconsciente le plus souvent, coexistent les deux aspects : l’effet psychotrope, attendu, et l’effet « toxique » pathogène, des risques induits, encourus, par ces usages.. Le rêve de la chimie n’est- il pas de produire des drogues parfaites, sans risques secondaires, qui seraient des « médicaments de l’âme » (Prozac par ex.) ? Chaque usage obéit à loi actuelle de la société consumériste : se faire du bien sans se faire du mal (assurer son plaisir en toute sécurité) du côté effet recherché, 4 modalités en phase avec les attentes contemporaines : stimulant (se dépasser, réussir): vigilance veille / sommeil sédatif ( se protéger) : humeur : oubli de soi, hallucinogène ( sortir de sa réalité) : sensations, perte de conscience désinhibition ( oser la relation à l’autre) : bien être, empathie, soumission du côté risque: l’individu sera amené à faire ou subir des choix, des non choix également, là aussi dans un continuum entre la recherche de protection (ne pas consommer par ex.) à des attitudes privilégiant le risque, jusqu’à la mise en danger délibérée. Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012 8
Vulnérabilité X Produit(s) X Exposition Usages de SPA (2) Mesure du risque Vulnérabilité X Produit(s) X Exposition Propriétés, Quantité, Durée, Modes de consommation Accessibilité Normes sociales, Représentations, Environnement relationnel Période de la vie… Facteurs psychologiques psychosociaux génétiques Individuels Chaque usage a ses marqueurs de risques, selon le contexte, le produit, l’individu,.. (cf triangle l’Olievenstein) 1. Les facteurs liés à l’état de l’individu : facteurs génétiques, psychologiques, facteurs de vulnérabilité et de protection, de résilience, 2. Les facteurs liés à la nature du produit et de ses modalités de consommation (modalités d'usage , voies, ancienneté, comportements d’abus, répétition, mélanges,séquence de consommation) 3. Le contexte : le statut juridique des produits, les facteurs sociaux, culturels, (les représentations de l’usage et de l’usager) et économiques des pratiques addictives. Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012 9
La convivialité: premier motif de consommation à 17 ans Les motifs de consommation chez les jeunes de 17 ans La convivialité: premier motif de consommation à 17 ans Motif de la consommation du produit dans le mois précédent l’enquête Les motifs de consommation ne sont pas exclusifs, plusieurs pouvant être déclarés par la même personne. Très largement évoqué, le principal motif de consommation d’alcool est « faire la fête ». « Se défoncer » arrive largement derrière avec 11% des réponses. Moins d’un consommateur dans le mois sur vingt dit boire par habitude, et un sur cent par dépendance. Les motifs de consommation du cannabis sont également festifs, mais la recherche de défonce s’avère nettement plus fréquente que pour l’alcool (38% des usagers). De même que les consommations à visées anxiolytiques, hypnotiques ou compensatrice. 47% fument par habitude, 34% se sentent dépendants du tabac et 31% consomment pour se calmer ou mieux dormir. Un quart des usagers déclare fumer pour faire la fête. Il est à noter que les jeunes évoquent très rarement l’imitation d’un entourage consommateur. Toutefois, certains auteurs se sont intéressés aux facteurs prédictifs de l’usage de l’alcool chez des adolescents. Ils ont montré que la consommation de cette substance, par le meilleur ami en premier lieu, puis par le groupe de pairs est prédictive de l’usage d’alcool chez un adolescent. (cf dossier documentaire, Les adolescents face aux addictions) Enquête ESCAPAD 2008 (OFDT) données nationales Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012
Le risque de dépendance: un frein important à la consommation Les motifs de non consommation chez les jeunes de 17 ans Le risque de dépendance: un frein important à la consommation Motif de la non consommation du produit dans le mois précédent l’enquête Les non consommateurs d’alcool, tabac, cannabis justifient en premier lieu leur comportement par l’absence d’intérêt et les craintes pour leur santé. La peur de devenir dépendant est le troisième motif énoncé (mais l’alcool arrive loin derrière le cannabis et le tabac pour ce motif). L’illégalité est avancée par 39% des non consommateurs de cannabis, les raisons culturelles ou religieuses par 15% des non consommateurs d’alcool. L’alcool semble être jugé comme moins addictif et moins dommageable pour la santé que les deux autres produits. Enquête ESCAPAD 2008 (OFDT) données nationales Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012
Formation à la prévention des conduites addictives Facteurs socio-économiques significativement associés à l’usage des jeunes de 17 ans Un parcours scolaire chaotique: l’usage régulier de cannabis est x2 parmi les redoublants Un cadre parental modifié par l’absence d’un des parents ou par l’éloignement du domicile parental Une sociabilité importante: + les jeunes passent du temps avec leurs amis (espaces privé et publics), + les niveaux d’usage sont élevés Le milieu social: milieux défavorisés usages réguliers milieux favorisés usages excessifs Produit Comportement moment socioculturel Individu il est possible de mettre en évidence les déterminants sociaux des usages. Attention toutefois à ne pas les considérer comme des facteurs explicatifs : ’une relation statistiquement significative ne suffit pas à conclure à une relation de cause à effet. Un même résultat peut souvent être interprété de diverses manières Les usages de tabac, d’alcool, de cannabis, d’ecstasy et de cocaïne (et de médicaments psychotropes dans une certaine mesure), sont significativement liés : - au parcours scolaire du jeune : un parcours chaotique est associé à un usage de substances psychoactives plus important. Le tabagisme quotidien passe de 21% chez les jeunes de 17 ans n’ayant jamais redoublé à 38% parmi ceux qui ont redoublé 1 fois et 42% parmi ceux qui ont redoublé 2 fois. L’usage de cannabis régulier est également multiplié par 2 chez les redoublants passant de 5% à 10%[2]. Dans le département 86.2% des jeunes de 17 ans sont élèves, étudiants ou stagiaires. C’est légèrement supérieur à la situation régionale et nationale (84.4%). Il apparaît également que l’offre de formation professionnelle (initiale et continue) serait moins développée dans le département qu’en région engendrant un déficit de formation d’une grande partie des jeunes sortant de l’école, jeunes dont la scolarité est plus courte comparée à celle des jeunes de la région, augurant ainsi un plus grand nombre de personnes avec un parcours scolaire incomplet[3]. - à sa situation familiale : les niveaux d’usages sont supérieurs dans les situations familiales où le cadre parental est moins fort. L’expérimentation et l’usage régulier de substances psychoactives sont plus élevés chez les jeunes dont les parents sont séparés ou qui ne vivent plus sous le même toit que leurs parents (en internat ou dans leur propre logement)[4]. Dans le département, les familles monoparentales[5] sont surreprésentées par rapport au niveau national : 23% contre 20%[6]. A 17 ans, 29% des jeunes varois ont des parents séparés ou divorcés, contre 24.2% en France. Ils sont également plus nombreux à vivre chez leurs parents à cet âge : 91% contre 86.7% en métropole et 90.3% en région. Ils sont donc moins nombreux à vivre en internat : 4.6% au niveau départemental contre 7.6% au niveau national[7]. - à sa sociabilité : Une sociabilité riche s’accompagne de fréquence de consommation plus élevées. L’enquête ESCAPAD 2008 montre que la sociabilité des jeunes à 17 ans, mesurée à travers le temps passé avec des amis, est très nettement corrélée à la consommation de produits psychoactifs. Ainsi plus les jeunes passent du temps avec des amis, au domicile ou dans des établissements privés (bar/pub/café), plus leurs niveaux d’usage sont élevés. - à son milieu social : les jeunes des milieux défavorisés sont plus concernés par des niveaux d’usages réguliers (alcool, tabac) tandis que les jeunes des milieux favorisés présentent des niveaux d’usage excessifs supérieurs (ivresse, expérimentation de produits psychoactifs)[8]. Ces facteurs favorisants éclairent la question récurrente des élèves en internat, qui, du fait des « temps morts », de leurs autorisations de sortie de l’établissement et de la proximité de lieux de vente, ont l’opportunité pour certains d’acheter et de consommer de l’alcool. Les infirmières scolaires sont également alertées par des « grosses fatigues » aux retours de week-end ou après la pause déjeuner prise en dehors de l’établissement. Peuvent se combiner des facteurs comme l’éloignement du contrôle parental, le besoin de convivialité entre jeunes, ou des difficultés scolaires. Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012
Journée forum- DTPJJ Var Prévalence des usages parmi les jeunes de 14 à 15 ans suivis par la PJJ: comparaison avec les jeunes à 17 ans en population générale Des consommations de tabac et de cannabis majorées parmi les jeunes ayant un suivi PJJ, d’autant plus chez les jeunes filles !! ESCAPAD = 17 ans et PJJ= 14-15 ans on peut extrapoler que le niveau de conso des jeunes de la PJJ à 17 ans sera nettement supérieur. Enquête ESCAPAD (OFDT) et INSERM – 2005 - données nationales Journée forum- DTPJJ Var 11 avril 2012
Des usages réguliers plus fréquents qu’en population générale à 17 ans Facteurs socio-économiques significativement associés à l’usage des jeunes de 17 ans: le cas des apprentis Des usages réguliers plus fréquents qu’en population générale à 17 ans Un parcours scolaire plus souvent marqué par l’échec Une intégration précoce dans un monde d’adulte Une confrontation précoce à la réalité du travail Plusieurs interprétations peuvent être avancées pour mieux comprendre ces comportements face aux produits psychoactifs : - Le parcours scolaire : on retrouve parmi les apprentis une part importante d’élèves dont le parcours scolaire est marqué par l’échec, et où l’orientation est donc un choix par défaut. Nous avons précédemment montré le lien entre l’échec scolaire et la consommation de produits psychoactifs. - une confrontation précoce à la réalité du travail : l’entreprise présente un niveau d’exigence en termes de comportement très différent du milieu scolaire[1]. Il est nécessaire pour ces jeunes de faire preuve de maturité et de motivation alors que 6 apprentis sur 10 ont moins de 17 ans. Le changement d’environnement demande des capacités d’adaptation qui peuvent générer un stress et/ou de l’anxiété que les produits psychoactifs réduiraient. - une intégration précoce dans un monde d’adultes : le mode de vie des apprentis est un mode de vie plus adulte, centré sur le travail et la vie active, où la consommation d’alcool est plus fréquente. La consommation de produits psychoactifs serait un mimétisme afin d’intégrer plus facilement les groupes de travailleurs auxquels ils sont confrontés. [1] Mémo n°19 de l’ORM (Observatoire Régional des Métiers), décembre 2004 Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012 Données Enquête ESCAPAD 2008 France métropolitaine
Catégories socioprofessionnelles et usages associés Ivresse dans l’année Cannabis dans l’année Exp cocaïne et ecstasy/amphétamines Les secteurs de la construction, de l’hébergement/restauration et des arts et spectacle apparaissent les plus concernés par les usages de produits Alors que les risques sont majorés dans le Transport, il n’apparaît pas de consommation > pop active, l’usage du cannabis dans l’année est même inférieur. Les analyses par secteur d’activité sont à interpréter avec précaution, du fait du caractère fortement sexué de certains d’entre eux (90% d’hommes dans le secteur de la construction). Ainsi, si les hommes du commerce ont une consommation qui ne se distingue pas des autres secteurs d’activité, les femmes sont plus souvent fumeuses de cannabis et ont plus souvent connu l’ivresse au cours de l’année. La surconsommation de produits illicites (autre que cannabis) des hommes du secteur hébergement/restauration n’est pas retrouvé chez les femmes. Ces résultats ne doivent pas occulter le fait que l’exercice d’une activité professionnelle reste globalement un facteur de protection des conduites addictives, comparé à la situation de recherche d’emploi. Ainsi, au même titre que l’installation en couple ou la naissance u 1er enfant, l’entrée dans le monde du travail semble être l’occasion d’un abandon des consommations de substances psychoactives pour une majorité de personnes consommatrices au cours de leur jeunesse. Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012 Données Baromètre santé INPES 2010
Usages problématiques en milieu urbain et festif Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012
Formation à la prévention des conduites addictives L’usage problématique de drogues Se définit par la consommation récente d’opiacés, cocaïne et autres stimulants, et hallucinogènes (hors cannabis et alcool). Concerne 230 000 personnes en France, entre 3000 et 4000 dans le département du Var, environ 7 000 dans les BDR, et entre 3500 et 4500 dans les AM (données NEMO 2005-OFDT) Des profils d’usagers variés: des personnes insérées socialement régulation des consommations des personnes en grande précarité en milieu urbain, en zone rurale ou migrants,… « optimisation » de la consommation (pratique de l’injection, médicaments,…) focus sur la jeunesse et l’usage problématique : La rupture entre les générations d'usagers Un faible (ou utilitaire) recours aux dispositifs spécialisés Une estimation de la prévalence de l’usage problématique de drogues[1] a été effectuée sur deux espaces urbains en région Provence-Alpes-Côte d’Azur: Marseille et Nice, en 1999, et en 2005 à Marseille. En 2005, les données recueillies à Marseille, avec la même technique d’enquête, montrent une certaine stabilité dans le temps, s’agissant des taux d’usagers dits problématiques. Ceux-ci constituent 6,0 ‰ de la population totale ou 10,2 ‰ des 15-59 ans. [1] indicateur de l'Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies (OEDT) qui couvre «l'usage de drogues par injection ou l'usage régulier/de longue durée d'héroïne, de cocaïne et/ou d'amphétamines». Régulation des conso (TREND 2009): le travail et/ou la vie familiale comme cadre régulateur des conso, l’usager reste en mesure d’assurer ses obligations quotidiennes. Optimisation des conso : tirer un effet maximal de la substance par le recours à l’injection, ou consommer à moindre coût : mésusages des médicaments, consommation de produits très coupés,….baser la cocaïne Jeunes et usage prob : absences de transmissions générationnelles, conséquences (polyconsommations, prises de risque / produits ou sa préparation, partage de matériels,…), non recours aux dispositifs spécialisés : les enjeux du maintien du lien social (itinérance // errance) Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012
Formation à la prévention des conduites addictives Milieux festifs et niveaux d’usages associés Des consommations majorées parmi le public fréquentant l’espace festif alternatif Stimulants ++, et plus large diffusion de l’héroïne Usage au moins une fois au cours des 30 derniers jours Première étude réalisée en milieu festif diffusant de la musique techno ; Nice avait participé à l’enquête. Premier aperçu du glissement des produits et publics entre milieu festif et commercial (fin du mouvt techno) S’agissant du milieu festif, les seules données disponibles concernent la prévalence des usages au sein des publics fréquentant les lieux diffusant de la musique électronique, l’étude incluant différents lieux festifs niçois [19]. Sur 1500 personnes enquêtées sur l’ensemble de sites en France, et dont la moyenne d’âge est de 25 ans (55% ont de 14 à 25 ans), 41% ont un usage quotidien du cannabis au cours de trente derniers jours et 35% ont fait usage de cocaïne ( et 32% d’ecstasy) au moins une fois au cours des trente derniers jours. Reynaud-Maurupt C., Chaker S., Claverie O., Monzel M., Moreau C., Evrard I., Cadet-Taïrou A., Pratiques et opinions liées aux usages des substances psychoactives dans l'espace festif "musiques électroniques", OFDT, 2007. Enquête Conso milieux festifs 2006 - OFDT- données nationales Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012
Formation à la prévention des conduites addictives La participation des mineurs dans le trafic de stupéfiants mineurs : 10 % des interpellations pour trafic (18 / 25 ans : 53.5%) trafic de cannabis ++; interpellés à proximité de leur domicile, en cités ; sont plus visibles car doivent faire leurs preuves des zones de relégation avec des sociabilités de substitution : l’expérience de la délinquance s’effectue dans l’espace « où se construisent les solidarités, les hiérarchies de dominance, les inégalités devant le risque » Participer à un trafic suppose une socialisation de relégation : une insertion sociale là où la délinquance est perçue comme une ressource la proximité du trafic, la banalisation de cette activité des jeunes présents dans les espaces publics et parties communes un rapport dégradé à la norme légale,… Degré d’emprise des trafics de drogues sur les mineurs ( N. Lalam, INHESJ) Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012
Formation à la prévention des conduites addictives Questions, réflexions sur les effets sociaux des trafics Formation à la prévention des conduites addictives 19-20-21 juin 2012
Quatre domaines de prévention Coupable Cadre légal Persuader Contrôler Politiques Publiques Contraindre Gérer l’usage Projet de société Éradiquer les drogues Capable Incapable ou victime Accompagner Soigner Santé publique Malade Représentations de l’usage et de l’usager 21