SOCRATE ET LES SOPHISTES La vie dans la Polis
1. LA DÉMOCRATIE ATHÉNIENNE Les grecs ont initié la philosophie occidentale. La Grèce était formée par une série de cités-états indépendantes ou Polis gouvernées par des oligarchies aristocratiques. Les plus importantes étaient Sparte et Athènes
On peut diviser l’histoire de la civilisation grecque en trois périodes représentées par trois villes: PÉRIODE ARCHAÏQUE (VIIIº-VIº s. av. J-C) Représentée par Milet PÉRIODE CLASSIQUE (Vº-IVº s. av. J-C) Représentée par Athènes PÉRIODE HELLÉNISTIQUE (IIIº-Iº s. av. J-C) Représentée par Alexandrie
Mais, qui étaient les citoyens d’Athènes au Vº siècle av. J-C? À Athènes surgit une nouvelle forme de gouvernement, la démocratie (le gouvernement du peuple) qui atteignit son expression maximale avec Périclès. L’homme grec était avant tout citoyen. Dans la polis il trouvait un refuge, des activités économiques et politiques. Mais, qui étaient les citoyens d’Athènes au Vº siècle av. J-C? Seuls les hommes nés à Athènes de père et mère athéniens et d’origine aisée avaient le droit de participer à l’Assemblée.
2. LE RELATIVISME DES SOPHISTES Athènes devint la capitale de la philosophie qui se centrait maintenant sur la réflexion de la vie dans la ville. Avec la démocratie, les fils des aristocrates avaient besoin d’une nouvelle formation pour intervenir dans la politique.
Ils trouvèrent cette formation dans les sophistes, des professeurs étrangers très instruits qui se faisaient payer très cher pour leurs cours. Ils sont considérés comme les éclairés de l’Athènes démocratique du Vº siècle. Ils enseignaient la vertu (areté) qui, pour eux, consistait à être un bon citoyen qui triomphe dans la politique en argumentant sur l’agora de façon brillante. Le mot sophistès signifiait sage mais aujourd’hui il signifie aussi trompeur.
Les élèves des sophistes apprenaient les techniques de persuasion en étudiant l’oratoire et la réthorique. Ils pratiquaient l’épideixis (démonstration de l’éloquence) et l’éristica (l’art de la réfutation)
Polémique physis / nomos Dû à leurs observations pendant leurs multiples voyages, les sophistes étaient des relativistes culturels. Ils pensaient que toutes les cultures étaient également valables, que les lois n’étaient que le fruit de conventions et que la seule chose naturelle est l’envie de plaisir et la loi du plus fort. Polémique physis / nomos Socrate et Platon défendaient qu’il existe des valeurs éthiques universelles et ils accusèrent les sophistes d’utilitarisme moral.
L’homme est la mesure de toutes les choses. 2.1. PROTAGORAS D’ABDÈRE Il disait que l’homme a créé la culture pour survivre et qu’il possède le sens de la justice et de la morale. Celà signifie que chaque groupe humain possède sa propre vérité sur le monde. Relativisme culturel et épistémologique L’homme est la mesure de toutes les choses.
Il disait qu’il faut obéïr aux lois mais que l’on pouvait utiliser la persuasion pour les changer. Il défendait que l’on pouvait argumenter deux thèses contraires sur un même sujet (antilogie). La critique de Socrate: Si toutes les opinions sont vraies, comment le sage va-t-il savoir ce qu’il doit enseigner? À cause de son agnosticisme religieux il fut accusé d’impiété. Il se réfugia en Sicile et mourut dans un naufrage.
2.2 GORGIAS DE LÉONTIUM Il fut disciple d’Empédocle mais abandonna la philosophie. La réthorique est pour lui un type de persuasion qui ne tient pas compte de la connaissance et se base sur le vraissemblable. Contre l’éléatisme, il dit que être, penser et langage ne sont pas la même chose. De fait chaque personne comprend des choses différentes dans chaque mot.
Il rédigea trois célèbres thèses contre l’Être de Parménide: Pour Gorgias le langage était très important car la parole a un énorme pouvoir et avec elle on peut manipuler l’âme des faibles. Rien n’existe (nihilisme) S’il existait quelque chose on ne pourrait pas la connaître (scepticisme) Si on pouvait la connaître, on ne pourrait pas l’expliquer (solipcisme)
3. SOCRATE ET SA MÉTHODE 470-399 av. J-C Athénien, fils d’un sculpteur et d’une sage femme. Il participa comme hoplite dans la guerre du Péloponèse. Il se promenait pieds nus dans les rues d’Athènes en questionnant les passants sur des concepts comme la justice ou le bien (taon). Il affirmait qu’il possédait un daimon qui lui suggérait ce qu’il devait faire.
L’Oracle de Delphes dit à Quérofon que l’homme le plus sage était son ami Socrate. Socrate pensa que c’était parce qu’il était le seul qui reconnaissait son ignorance: Je sais seulement que je ne sais rien. Accusé d’impiété et de corrompre la jeunesse, il fut condamné à mort.
Il aurait pu fuir mais il voulait obéïr à la loi Il aurait pu fuir mais il voulait obéïr à la loi. Il n’a rien laissé écrit mais nous connaissons ses idées grâce à son disciple Platon.
3.1 LA MÉTHODE SOCRATIQUE C’est une méthode dialogique et inductive en deux parties: IRONIE: Fausse ignorance. Elle commence par une fausse ignorance qui mène vers la définition d’un concept universel: ex. Qu’est-ce que l’amitié? Qu’est-ce que la justice? MAYEUTIQUE: Elle accouche les idées au moyen de la réminiscence. Elle utilise l’induction ou épagogé, elle va du particulier au général.
3.2 INTELECTUALISME MORAL Contrairement aux sophistes, Socrate pense qu’il existe de vraies opinions et de fausses opinions, c’est pour ça qu’il cherche des définition universelles correctes. On le considère le fondateur de l’éthique: La terre et les arbres ne m’apprennent rien sinon les homme de la ville. Il recommandait la connaissance de soi: Connais-toi toi-même.
Pour Socrate, la vertu (arèté) est une richesse intérieure qui vient de la sagesse. Seul l’ignorant se trompe en agissant mal: intellectualisme moral (critiqué par Aristote) VERTU COMME SAVOIR PRATIQUE BONHEUR POLÉMIQUE AVEC LES SOPHISTES: Peut-on enseigner la vertu? Non, comme technique de persuasion. Mais on peut l’apprendre avec la méthode socratique et l’introspection.
4. DIFFÉRENCES SOPHISTES / SOCRATE Ils se faisaient payer Ils étaient supérieurs à leurs élèves Cours en monologue Relativisme La vertu comme savoir convaincre SOCRATE Il ne se faisait pas payer Il était égal à ses élèves Dialogue Universalisme La vertu comme sagesse
5. IMPORTANCE DE LA SOPHISTIQUE ET DE SOCRATE La réflexion sur la démocratie comme forme de gouvernement est encore nécessaire. La question sur l’usage de la persuasion avec des fins particulières ou la proposition du dialogue en groupe sont des sujets encore d’actualité.