L’art byzantin 2-5-1 Terme, périodisation, Premier âge d’or, architecture (Sainte Sophie, Constantinople) 2-5-2 Premier âge d’or: Saint Vital de Ravenne et ses mosaïques 2-5-3 La crise iconoclaste et le renouveau: les mosaïques du second âge d’or, les renaissances dans l’art byzantin 2-5-4 L’architecture du Second âge d’or et les influences 2-5-5 La dernière période de renouveau artistique avant la conquête turque: les « renaissances » dans l’art byzantin. Systématisation.
Art Byzantin: Dégager l’essentiel L’Empereur Constantin le Grand déplace en 323 la capitale de l’Empire Romain dans la ville grecque de Byzance, devenue Constantinople (aujourd’hui, Istanbul, en Turquie). 395: L’Empire Romain se divise en Empire Romain de l’Ouest et L’Empire Romain de l’Est. Le schisme religieux va suivre: la Chrétienté se divise en Église occidentale ou catholique et Église orientale ou orthodoxe. De plus, les deux parties de l’Empire romain subissent des influences très différentes, qui font que l’art chrétien se développe différemment dans l’Empire Romain de l’Ouest et de l’Est: nous appelons l’art byzantin l’art de l’Empire Romain de l’Est, à partir du VIème siècle. Constantin le Grand (règne 324-337), le schisme religieux à partir du Vème siècle
L’art byzantin évolue, nous parlons des périodes: Le premier âge d’or: le règne de l’Empereur Justinien (527-565) La crise iconoclaste (726-843) Le second âge d’or (fin IXème jusqu’au XIème siècle) (dynasties des Macédoniens et des Comnènes) Dernière période: un dernier renouveau artistique de l’empire appauvri et en décadence, entre le regain de souveraineté en 1261 (après la chute de Constantinople aux mains des croisés de la IVème croisade en 1204) (dynastie des Paléologues) et la fin après la conquête turque en 1453.
Le premier Age d’Or de l’art byzantin Le premier âge d’or de l’art byzantin correspond au règne de l’Empereur Justinien (527-565) qui réaffirme la domination politique mais aussi artistique de Constantinople sur l’Occident. Les monuments subsistants de cette période sont malheureusement rares à Istanbul, le plus important en est l’Église de Sainte Sophie (l’Église de la Sainte Sagesse). Justinien, détail de la mosaïque de l’abside de l’Église Saint Vital, Ravenne Justinien, détail de la mosaïque de l’Église Saint Vital, Ravenne
Sainte Sophie, L’église da la Sainte Sagesse, Constantinople (Istanbul) Sainte Sophie, l’église da la Sainte Sagesse (bâtie entre 532 et 537, devenue mosquée, aujourd’hui musée) est le plus important des monuments subsistant du règne de Justinien à Constantinople; Son plan est unique: la nef au centre est formée d’une partie carrée, surmontée d’une coupole sur pendentifs, à laquelle s’ajoutent deux demi-coupoles, faisant de la nef un grand ovale. Ainsi nous voyons Sainte Sophie combiner de façon originale le type basilical et le type central d’églises.
Ravenne, Italie, l’église de Saint Vital C’est à Ravenne, au nord de l’Italie, que nous trouvons le plus de monuments du premier âge d’or de l’art byzantin préservés, car la plupart de ceux de Constantinople ont été détruits. Le plus important en est l’église de Saint Vital, bâtie en 526-547, au plan central octogonal, et ses mosaïques. Sous Justinien, Ravenne, capitale des empereurs romains d’occident (empereur Théodoric), est la principale place forte du gouvernement de Byzance en Italie.
Plan central – monde orthodoxe Plan basilical – Occident médiéval À partir de l’époque de Justinien les églises à coupole et au plan centré vont dominer le monde chrétien orthodoxe, de même que le plan basilical va dominer l’architecture de l’Occident médiéval. Saint Vitale, Ravenne, 526-547; Saint Pierre de Rome, 333 – coupe et plan
Architecture du Second âge d’or (IX-XI) Les églises de cette période sont surtout les églises monastiques, plus petites et moins richement décorées que les églises impériales du premier âge d’or. Plan: croix grecque inscrite dans un carré, narthex d’un côté, l’abside de l’autre. Au centre, coupole sur base carré ou tambour cylindrique à hautes fenêtres; Ornementation plus poussée de l’extérieur (alternation pierre taillé et briques) contraste avec l’austérité des extérieur des église du premier âge d’or; Verticalité accentué de l’intérieur: hautes et étroites travées, impression de surcharge, relâchée quand le regard se dirige vers la coupole, et la lumière qui passe par les fenêtres du tambour. Terminologie: croix grecque inscrite dans un carré, narthex, abside. Coupole sur tambour cylindrique. Coupole sur pendentifs, tambour sur trompes.
Exemples de l’architecture byzantine du second âge d’or: L’église du monastère Hosios Loukas, Grèce, datant du début du XIème et de Daphni, aussi en Grèce, près d’Athènes, datant du XIème (plan en croix grecque inscrite dans un carré, coupole, décoration de l’extérieur, verticalité de l’intérieur).
Et des exemples spécifiques d’influence de l’art byzantin du second Age d’or en dehors de l’empire byzantin, dans Saint Marc de Venise (commencé au IXème siècle, du type byzantin pour se distancier des empereurs gérmaniques de L’Empire Romain de l’ouest de l’époque), l’architecture des églises serbes à partir du XIIIème siècle, et la Cathédrale Saint Basile, Moscou, (XVIème siècle) (Crkva Svetog Vasilija Blaženog) construite beaucoup plus tard, dans laquelle le type des eglises du second âge d’or survit en dehors de l’Empire Byzantin… 1453: conquête turque de Constantinople 1459 pad Smedereva, kraj srpske srednjevekovne drzave Gračanica, Blagoveštenje (kralj Milutin obnovio iz temelja raniju građevinu,oko 1315)
Dans les mosaïques de Saint Vital, apparait un idéal byzantin pour la représentation du corps: les personnages sont tous grands et minces, représentés sans beaucoup de mouvement, frontalement, habillés de costumes somptueux, les visages à peine individualisés aux grands yeux au regard fixe.
Justinien et sa suite, vers 547, Saint Vital, Ravenne Le fond est doré, l’espace à peine indiqué. L’empereur avec sa suite est représenté de façon similaire avec la représentation du Christ avec ses apôtres. l’union de l’autorité temporelle et spirituelle de l’Empereur de Byzance. Justinien et sa suite, vers 547, Saint Vital, Ravenne
La crise iconoclaste (726-843) En 726 après J.C. un édit impérial interdit les images religieuses, basé sur l’interdit biblique de tailler des images (idolâtrie). Le développement de la peinture religieuse byzantine est gravement atteint, mais toutefois subsiste, surtout dans les psautiers recopiés et illuminés par les moines. L’intérêt est renouvelé pour l’art séculier, non atteint par la proscription. Il en résulte une réapparition des motifs classiques. Nous parlons de classicisme. Miniature du Psautier Chludov (IXe siècle) montrant Jean le Grammairien détruisant une image du Christ Psautier Chludov (IXe siècle)
Les mosaïques et peintures murales du Second Age d’or gardent le souvenir de la crise iconoclaste: Les compositions sont simples, le nombre de personnages réduits aux acteurs nécessaires, les figures disposés de façon ordonnée sur un fond doré, de formes simples, le mouvement réduit au minimum, les corps sans volume, le dessin linéaire domine. Apparait l’expression de souffrance.
L’influence du classicisme, renouvelé pendant la crise iconoclaste, est aussi visible dans certaines œuvres post-iconoclastes, comme ici dans le modelé du visage de la Vierge. La Vierge à l'enfant, détail, Sainte Sophie, Constantinople, 867
Le regain du corps et de l’espace: « les Renaissances » dans l’art byzantin À travers tout l’art byzantin subsiste un intérêt pour l’antiquité: a chaque fois que nous pouvons constater ces influences nous parlons de « renaissances », surtout visibles à partir du XIIème siècle. Ces « renaissances » apportent plus de réalité au corps et aux gestes, mais aussi l’expression des sentiments (tout d’abord le « pathos », souffrance), et une ébauche de paysage. Dans la dernière période de l’art byzantin, ces sentiments deviennent plus variés, les scènes plus diverses, des personnages redeviennent plus nombreux, leurs mouvements plus naturels…
À travers tout l’art byzantin subsiste un intérêt pour l’antiquité: a chaque fois que nous pouvons constater ces influences (traitement plus en volume du corps, plus de naturel dans le mouvement) nous parlons de « renaissances ». Ces influences vont devenir très visibles à partir du XIIème siècle. Sveta Sofija, Carigrad, mozaik druga polovina XII veka ili XIII, Deisis, detalj: Renesansa Paleologa
Les « Renaissances » dans l’art byzantin apportent aussi l’expression de sentiments plus humains, une réintroduction de personnages plus nombreux aux gestes plus naturels, et une plus grande variété de thèmes. Nous y voyons aussi apparaitre une ébauche de paysage. Chora_Anastasis1 Anastasis, vers 1310-20, Saint Sauveur in Chora, Karieh Camii, Constantinople