CORRECTION DU COMMENTAIRE DE TEXTE

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Transcription de la présentation:

CORRECTION DU COMMENTAIRE DE TEXTE BERGSON, LES DEUX SOURCES DE LA MORALE ET DE LA RELIGION Le succès de l’œuvre d’art

« Une œuvre géniale, qui commence par déconcerter, pourra créer peu à peu par sa seule présence une conception de l'art et une atmosphère artistique qui permettront de la comprendre ; elle deviendra alors rétrospectivement géniale ; sinon, elle serait restée ce qu'elle était au début, simplement déconcertante. Dans une spéculation financière, c'est le succès qui fait que l'idée avait été bonne. Il y a quelque chose du même genre dans la création artistique, avec cette différence que le succès, s'il finit par venir à l'œuvre qui avait d'abord choqué, tient à une transformation du goût du public opérée par l'œuvre même ; celle-ci était donc force en même temps que matière ; elle a imprimé un élan que l'artiste lui avait communiqué ou plutôt qui est celui même de l'artiste, invisible et présent en elle.  On en dirait autant de l’invention morale, et plus spécialement des créations successives qui enrichissent de plus en plus l’idée de justice» Henri BERGSON, Les deux sources, 1936

INTRODUCTION – L’idée de l’art Ce qui était de l’art pour GIOTTO reste encore aujourd’hui de l’art, mais ce qui en était pour MANET, n’est aurais pas été pour GIOTTO. Ainsi l’idée de l’art évolue constamment en s’élargissant de plus en plus. De la même manière, ont pourrait penser qu’il en va de même pour la morale. A chaque fois, des individus exceptionnellement créateurs élargissent nos conception de l’art ou de la morale.

INTRODUCTION -PROBLEMATIQUE Pourtant une œuvre d’art n’est qu’un simple objet matériel et on pourrait penser que son succès dépend du goût du public. Une œuvre d’art peut-elle changer le goût du public? Et si oui comment? De la même manière, comment un acte moral pourrait-il changer notre compréhension de la morale? Qu’est-ce qui distingue l’invention (en morale ou dans l’art) de quelque chose d’arbitraire qui ne fait que choquer?

INTRODUCTION – Structure du texte C’est à ces questions que répondent le texte de BERGSON. Il le fait en trois temps: Dans une première partie, il distingue une œuvre géniale d’une œuvre « simplement déconcertante ». Dans une deuxième partie, il s’appuie sur une comparaison entre spéculation financière et création artistique pour rendre compte du succès de l’œuvre. Enfin, il donne une explication métaphysique à l’opération de l’œuvre sur le goût du public et élargit cette compréhension à l’innovation en matière de morale.

Première partie (1) La première phrase énonce la thèse du texte: l'oeuvre géniale est celle qui éduque le public et crée les conditions de sa propre « réception », de son propre « accueil ». (discussion) Ainsi, on pourrait dire qu’il n’est pas nécessaire d’être éduqué ou cultivé pour comprendre une œuvre d’art puisque c’est l’œuvre d’art elle-même (si elle est géniale) qui nous éduque. Cette thèse s’oppose donc à l’idée que seules les personnes « éduquées » peuvent comprendre l’art. Nous commençons tous par manquer d’éducation ou de culture devant une œuvre d’art géniale.

Première partie (2) C’est pourquoi toutes les œuvres d’art commence toujours par déconcerter, par « choquer » les goûts habituels du public. Si ce n’étais pas le cas, elle ne pourrait pas transformer ce goût. Il faut ici rappeler que l’art, entre le XIXème siècle et le milieu du XXème siècle s’est développé et élargis surtout grâce aux mouvements d’avant-garde. On pourrait dire que ces mouvement étaient « en avance sur leur temps ». Ainsi, les premiers tableaux impressionnistes commencèrent par choquer et furent exclu des expositions officielles.

Première partie (3) Pourtant, une œuvre d’art géniale ne fait pas que déconcerter. Si elle est « géniale », c’est parce qu’elle transforme le goût du public. TRANSITION Est-ce que toute œuvre qui « choque » finit par transformer le goût du public? Qu’est-ce qui, dans l’œuvre, fait qu’elle a ce pouvoir? Bergson n’y répondra que dans la troisième partie. En attendant, il précise sa thèse en comparant création artistique et spéculation financière.

DEUXIEME PARTIE On pourrait objecter à Bergson que l’idée selon laquelle toutes les œuvres à succès doivent alors être dites géniales est parfaitement superficielle. N’importe quelle nullité artistique serait-elle géniale dès lors qu’elle serait à la mode? Avec la comparaison prise par l’auteur, nous comprenons bien que le « succès » seul de l’œuvre n’explique pas son caractère génial. Cette transformation en profondeur de l’œuvre du public n’est pas donnée à toute œuvre. Notons bien que c’est l’œuvre qui doit transformer le gout du public et non pas le marketing qui est fait autour de l’œuvre, ou encore moins le public lui-même.

DEUXIEME PARTIE (2) On peut comparer la création artistique à la spéculation financière à partir des idées de risque et de succès. En effet, celui qui fait une spéculation financière, en misant de l'argent sur un produit peut à la fois permettre le succès de l'entreprise sur laquelle il spécule car il lui apporte de l'argent, mais en même temps il court le risque que cette entreprise ne marche pas et donc qu'il ne puisse pas récupérer son argent. C'est grâce au risque qu'il a pris que l'entreprise peut se développer. L'oeuvre d'art, quant à elle, court aussi un risque en ne faisant pas qu'imiter les œuvres de son temps. Elle est « en avance sur son temps » et risque en même temps de déconcerter et de transformer le goût du public qui finira par l'apprécier.

Transition Tout comme le spéculateur financier, l’artiste prend un risque. Son œuvre est comme une « bouteille lancée à la mer » dont il ne sait pas, par avance, si quelqu’un va la recevoir ou non. En affirmant que la force de son œuvre provient d’une sorte d’élan « invisible », Bergson semble dans cette dernière partie avoir recours à une forme d’explication métaphysique.

TROISIEME PARTIE (1) On considère généralement que toute forme d’art travaille une matière particulière: le sculpteur le marbre, le peintre la couleur, le musicien les sons et le poète les mots. Cependant, d’après Bergson, les œuvres ne sont donc pas de simples œuvres matérielles. Il y a quelque chose en elle qui n’est pas que matière et que Bergson nomme « force ». De quelle « force » s’agit-il? Bergson précise qu’elle est un « élan » « invisible ». N’est-ce pas un peu mystérieux? En physique, une force est aussi invisible: on n’en perçoit que les effets. La matière, surtout lorsqu’elle est vivante, ne peut donc se réduire à ce qui est visible.

TROISIEME PARTIE (2) On comprend mieux alors ce qui permet à l’œuvre d’art de transformer le goût du public: c’est une sorte de force invisible mise « dans » l’œuvre par l’artiste. On comprend alors que l’artiste, pour Bergson, n’est pas un simple homme ordinaire. Le créateur à une force qui est proprement extraordinaire et il ne suffit donc pas à n’importe quel Mr Beans de faire n’importe quoi pour que cela devienne une œuvre d’art, quand bien même son œuvre pourrait choquer.

TROISIEME PARTIE (3) Bergson étend alors cette conception au progrès de nos idées de justice. On peut effet remarquer que celle-ci progresse car de grands hommes apportent de nouvelles idées qui choquent au début et finissent par être acceptées. Ainsi, l’esclavage était perçu comme « juste » pendant toute l’Antiquité. Le stoïcisme a commencé par affirmer l’idée que la Raison était en tout homme, qu’il soit esclave ou empereur. Puis le christianisme a apporter l’idée que tout homme, en tant qu’homme, est le fils de Dieu et que donc nul ne peut être esclave.

conclusion La morale est donc le lieu d’une perpétuelle invention, d’un perpétuelle progrès et il n’y a donc pas de morale « universelle » et intemporelle. La morale évolue toujours grâce aux grands prophètes de l’humanité, tout comme l’art évolue grâce aux génies.